J'suis en colère. Je la sens au fond de moi cette boule de rage qui demande qu'à sortir. Mais je peux pas sinon je vais tout casser. J'vis plus seule maintenant, Néphélie, ma meilleure amie est de retour à Boston et du coup, normal, j'lui ai proposé d'emménager avec moi, comme avant, comme au bon vieux temps. Mais même elle, elle peut pas m'apaiser. Et j'peux même pas lui dire tout ce que je ressens, notre relation est trop compliquée. Bambi, je l'a hais et j'me demande comment j'ai fait pour ne pas voir clair dans son jeu. C'était sans doute le Kennedy qui suit mon prénom qui l'a intéressée, michto de première. J'ai envie de me venger, franchement si je m'écoute, je fonce chez elle et je lui mets mon poing dans la gueule avant de démonter tout son appartement de merde et de lui rayer sa putain de caisse. Mais je peux pas, il parait qu'au niveau de la loi on peut tromper sa meuf mais pas vandaliser son appartement si on lui en veut. Alors j'tourne en rond. Neph est pas à l'appartement, je sais pas quand elle rentre. Je sais pas quoi faire, je sais juste que j'ai une rage de folie qui me bouffe les entrailles. Et puis j'entends sonner à la porte de l'appartement. J'attends personne alors j'suis un peu étonnée. Je regarde par le judas de la porte d'entrée et je vois une petite nana que je connais pas. Une pote de Neph peut-être. J'ouvre. « Salut, si tu viens pour Néphélie, elle est pas là et je sais pas quand elle rentre. » C'est sec, en plus j'ai le visage fatigué, marqué par les pleurs que je lâche depuis que j'suis rentrée de Mykonos. J'suis habillée comme une grosse merde mais bon, j'suis pas trop là pour faire amie-amie.

Alan, Maverick, j'dois arrêter de m'appuyer sur eux. J'dois arrêter de stagner dans ce lit qui fini par m'avaler. L'article de CS a fini de creuser un trou béant dans le battant de la jolie rousse. C'était publique. L'humiliation était totale, et il s'avère que selon ces espions en herbe, il n'y en avait pas eu qu'une. J'dis pas qu'ils mentent jamais. J'dis juste qu'elle aussi, elle ment. Misérable. T'es misérable Scarlett, et j'te jure que ça, ça s'arrête maintenant. Attrape un grand sac, y fourre tout un tas de trucs, n'importe quoi, tout ce qui lui tombe sous la main. Et des bonbons, parce que c'est toujours nécessaire, des bonbons. Puis, se pointe devant chez l'autre rousse. Alan te connait, alors moi aussi, un peu. Enfin, il a lâché l'adresse, parce que j'lui fais  pitié, je crois. Elle ouvre, et Scar a posé son sac sur le sol, les mains sur les hanches. « Nop, j'viens pour toi. » Ouais, t'as bien entendu, juste pour toi. Tu me connais pas, du moins, pas mon visage. T'as pas vu leur super montage ? J'avoue, j'avais une frange sur cette photo, alors que là, ma longue crinière rousse dégouline des deux côtés de mon visage. « Scarlett. » Puisque ça ne suffira pas à t'éclairer, poursuit : « Strudwick. La cocue. » Un sourire, aussi acide que l'est la tromperie. « Je dirai bien la plus grosse cocue d'Harvard, mais j'sais que tu concoures toi aussi pour ce prix. » Je sais tes yeux gonflés, je sais ces traits qui sont fatigués, je sais ces fringues que t'as pas envie de porter pour qu'ils aillent ensemble. Je sais que tu t'en fous de ton apparence, et aussi, qu'elle t'as flingué. Enfin, ça c'est ce que tu crois. Strudwick refuse de montrer cette façade, celle où elle pense à Tamsin, où elle fini sur son profil facebook, où elle guette pour vérifier qu'elle ne se soit pas inscrite sur Tinder. Où elle capture son odeur sur ce tee-shirt qu'elle a laissé là. J'lui laisserai pas voir que j'suis misérable. Alors, les lèvres sont rosées, la crinière domptée, le tout est harmonieux. J'te ferai regretter d'avoir posé tes yeux ailleurs que sur moi.

Depuis que je suis rentrée de mykonos c'est simple, je ne fais que dormir, pleurer, dormir, manger, boire, boire boire, me droguer, manger, dormir, pleurer, boire, pleurer. Voilà. Super équilibré cette déprime post rupture. Je m'en veux d'avoir pu penser que je pourrais être heureuse. Une Kennedy n'est jamais heureuse. Sauf Alek, mais c'est pas une alors le connard il a le droit à une putain de fin heureuse. Moi bah j'ai plus qu'à continuer à boire et pleurer en espérant que je me noierais dans une bouteille de vodka ou dans mes larmes. Ce matin, en me levant j'ai commencé ma journée par mes petites habitudes. J'ai bu mon café et j'ai enchainé avec de la vodka. J'ai pleuré beaucoup avant de me rendormir aussi. Et là, je comptais regarder une série en bouffant de la merde, mais on sonne à la porte d'entrée et on m'empêche de manger mes frites. J'ouvre quand même, une frite à la main, la gueule immonde, comme mes vêtements. J'ai un vieux jean délavé, un débardeur troué et une espèce de veste en laine blanche super laide. La fille en face de moi, elle est stylée, elle est fraiche et belle. Totalement mon style de meuf mais moi actuellement, je suis le style de personne. Je pense que c'est une amie de Neph mais non, elle m'annonce qu'elle est là pour moi. Elle se présente et au début je fais pas le rapprochement, je connais pas non prénom. Puis je comprends. « Ouais, bah j'pense qu'on à gagné toutes les deux. Pour une fois que je gagne un truc, j'suis vraiment super contente. » Je souris pas. Je mange ma dernière frite. « Si t'es venue me dire que ça va aller, que toi dieu t'as aidé à passer à autre chose c'est pas la peine. Ça va pas, et dieu je l'emmerde. » Ah oui parce qu'il faut savoir que quand on vient de se faire larguer d'une telle manière, c'est à dire par un site et parce qu'on est cocue au possible, non seulement on devient alcoolique mais en plus on est pas de bonne humeur. Forcément, ça va de paire.

J'crois que la seule chose qui empêche Scarlett de ressembler à Hope, en ce moment, c'est le regard d'Alan. Il se foutrait de sa gueule pour les dix prochaines années, et elle refuse ça. Il a pas besoin de raisons supplémentaires pour l'emmerder. Puis, demoiselle refuse que la brune incendiaire de son battant tout mou, se réjouisse de la voir ainsi mal fagotée. J'serai encore plus bonne qu'avant, et je rierai tellement fort que ça t'en feras mal au ventre. Je chialerai quand il fera noir, quand personne m'entendra sangloter. La belle se pince les pince les lèvres, devant celle qui doit être tout aussi belle, si t'enlève cette espèce d'odeur de frite mélangé à celle d'alcool. Puis la veste là, aussi, ça se brûle normalement ce genre de truc. Et, Scarlett laisse échapper un rire. Ouais, on peut rire aussi, même quand on est au fond du trou. C'est un truc que j'fais plutôt bien. « Dieu ? Na, j'l'ai laissé où il est, vu son inutilité constante. » Il m'a oublié ce con, depuis que j'suis né, il a tout foiré, y a tout un tas de trucs qu'il aurait dû empêcher. « Et, j'suis pas passée à autre-chose. C'est pas quelque-chose qui se zappe rapidement, d'être prise pour une conne devant tout Cambridge. » Et l'reste avec, Boston, toussa. « Mais, je crois que tu mérites mieux que.. tout ça. » Son index désigne l'ensemble qui la compose. Et, rajoute, la mâchoire serrée : « C'est elles, c'est elles qui devraient se sentir misérables et être mal. Pourtant, j'suis à peu près sûre qu'elles le vivent très bien. » Et nous, on est les imbéciles qui morflons dans notre coin. « Tu me laisses rentrer ? » Je sais, je débarque, tu me connais pas, et tu devrais surement me dire de dégager, si t'étais un tant soit peu raisonnable. J'ai l'air de vouloir t'aider, mais faut pas croire, je m'aide aussi. J'me sens moins seule, à partager mon fardeau.

J'ai pas envie qu'on m'aide. J'ai envie qu'on me ramène une portion de frite et du whisky et qu'on me laisse me bourrer la gueule et manger un truc pour avoir du contenu dans l'estomac quand j'irais tout vomir aux chiottes.. Voilà l'état dans lequel je suis à cause de toi Bambi ! Pendant que cette petite trainée doit être en train de se faire tringler dans un coin, moi je noie mon chagrin, super hein ?! « Dieu n'existe pas. Sinon je serais pas bisexuelle et cocue. J'ai déjà pas mal de tare mais là c'est le pompon. » Parce que si t'existe vraiment, t'as un humour de merde, j'te le dis. Elle me dit qu'elle est pas passé à autre chose et je la regarde de haut en bas. « T'es pas passé à autre chose ? Pourquoi t'es pas en pyjama, pas lavée depuis deux jours et soule comme une barrique alors ? » Oui parce que quand on a vraiment mal prit l'infidélité de l'autre on doit être comme ça, enfin c'est ma vision des choses là tout de suite avec deux grammes d'alcool dans chaque bras. Des bras qui commencent d'ailleurs à me gêner alors je les croise contre ma poitrine. « Je sais pas pour toi mais moi Bambi elle semble pas regretter. Elle en a rien à foutre en fait de m'avoir brisé le coeur. Du coup pour le moment j'essaie de me retenir de lui casser les dents et de démonter sa voiture à coup de pieds de biche. » Et puis elle me demande si elle peut entrer. J'aime pas les inconnues. J'aime pas qu'on entre chez moi quand j'en ai pas envie. Mais faut pas croire. Si j'la repousse, c'est juste parce que j'suis malheureuse à en mourir et que j'me doit de pas être gentille. J'suis faible et dans ces moments là, je m'attache à tout et n'importe qui. J'ai pas envie que tu m'aides, que j'apprécie et que tu te casses comme tout les autres. Mais j'suis mal et je veux pas que mes voisins me voit. Alors je dis rien et je me pousse pour te laisser entrer. Là t'as vu sur mon appartement qui ressemble à une déchèterie. C'est pas sale, mais y'a pleins de cadavre de bouteilles quoi. Du coup je te fais face, le regard vide. Tu veux quoi maintenant ?

C'est ça, quand le cœur se fait balancer contre un mur, quand il est écrasé contre la paroi, alors qu'il était pur et battait la chamade. Un cœur d'amoureuse qui s'écrase, ça fait du bruit. Ca laisse des traces, partout sur le corps. Les yeux sont vides, les traits fatigués, le sourire se fane. Il disparaît, il oublie comment se tracer. Alors, ne parlez pas de dieu là-dedans, où alors, il a oublié de penser ça en nous créant. Il a zappé tout un tas de trucs, cet imbécile. « J'l'ai appris cet été, grâce à Alan. » A toi, j'peux te le dire, entre trahies. « J'ai saccagé la chambre, j'ai quitté le summer camp, j'ai foutu mes vacances en l'air pour aller me rouler en boule dans ma couette pendant deux semaines. » Et, j'lutte contre cette envie d'y retourner tous les jours. C'est tellement plus confortable, plus rassurant, de juste laisser tomber. Tu vois, t'es pas la seule. « Et là, j'apprends qu'il y en a plusieurs, que tout le monde est au courant, qu'elle est surement entrain de se taper tous ceux qu'elle trouve à son goût. » Serre la mâchoire, la rousse, la salive est acide dans cette pauvre gorge trop serrée. « Alors.. disons que je suis passée de l'étape misérable, à l'étape rage. » Qui fait qu'on se lave les cheveux, et qu'on recommence à boire du coca. La belle trône au milieu des bouteilles vides, des cadavres de ton honneur. Toi aussi, t'es belle si t'oublies le malheur qui fane tes traits. « Je suis pas contre d'aller éclater sa voiture, à ta Bambi, dès qu'il fera nuit. » Qu'elle reprend une fois entrée dans l'appartement, avec un sourire en coin, le plus sérieusement du monde. Mather ou pas, c'est une autre solidarité qui se joue ici. « Bambi, c'est un vrai prénom de connasse, si tu veux mon avis. » Puis si tu le veux pas, compte sur la Strudwick pour te le donner quand même, de son petit air espiègle. Son petit air qui lève la tête, regarde tout autour d'elle, pour finir sur Hope. Faut vraiment faire quelque-chose.  « Ferme les yeux. » Et dégaine son rouge à lèvre. Parce que déjà, arrêter de ressembler à une malade, ça aide. Ensuite, on cassera des trucs. Ca aussi, ça aide.

Jusque là, j'ai presque réussis à noyer ma rage dans l'alcool et le gras. Mais rencontrer Scarlett, ça me fait dessouler en un rien de temps. Elle, elle est fraiche, bien habillée, elle semble maitre de son destin, le genre de fille qui retombe sur ses pattes juste après avoir chuté ! Je ressemble à rien de tout ça avec ma laine blanche et mes cheveux pas propre. Quand elle prononce le prénoms de Alan, mon regard se lève vers elle. J'avais parlé de Bambi à Alan. Je lui avais dit que je ressentais des choses pour elle et je lui avais demandé des conseils pour réussir à lui montrer. Ce que j'avais fais au mariage de Piper et Alek. Et pour quoi au final ???? Pour finir dans cet état ! Sloan, Andrew, Bambi. Ça devenait trop là. Pour elle aussi visiblement, parce qu'après avoir apprit que sa copine l'avait trompé avec une autre au Summer Camp, elle avait aussi apprit qu'elle s'était tapé la moitié des gens de la bas, l'autre moitié, c'était Bambi.. J'essaie de calmer ma rage et mon mauvais caractère et surtout contre Scarlett, après tout elle était pas là pour faire quelque chose de mal. « Je suis désolée pour toi. » Je baisse la tête. J'ai été un peu mauvaise quand elle a toqué à la porte. Mais c'était un processus de défense que j'utilise bien trop souvent. Etre une Kennedy c'est déjà pas facile, mais dans ce genre de moment encore moins. Je crois qu'un sourire s'échappe de mes lèvres quand elle me dit qu'à la nuit tombé, on pourrait aller démonter la voiture de Bambi ! J'en rêve mais je voudrais pas attirer de problème à ma nouvelle allier. Je souris à sa réflexion sur le prénom de Bambi. « Au début, il paraissait doux, comme dans le Disney.. Maintenant en effet, c'est un vrai prénom de connasse. » Je fais un petit sourire en coin avant de la voir s'approcher de moi et me demander de fermer les yeux. J'avoue qu'au début je la regarde un peu bizarrement. Pourquoi elle me demande de faire un truc pareil ? C'est pas que j'ai pas confiance mais je la connais pas.. Puis je me dis que j'ai rien à perdre. Alors je les fermes et je sens un truc frais se poser sur mes lèvres. Je comprends assez vite que c'est pas les siennes, j'aurais pas dit non, la rousse est clairement mon genre, mais moi je dois pas être le sien avec ce look que je me tape. Je comprends qu'elle est en train de me mettre du rouge à lèvre et cette attention me touche. Elle est vraiment venue pour m'aider, sûrement pour s'aider aussi et je suis pas contre le fait qu'on se soutienne. Je réouvre les yeux et souris un peu plus, tout en essayant de me regarder dans le miroir en face de moi. « C'est vrai que c'est quand même un peu mieux.. » Je bloque sur mon reflet dans le miroir. J'essayais de ne pas le croiser depuis presque une semaine. Et ce que je vois m'effraie. Tout à coup, je me sens super mal, je lui fais signe de la main que je reviens dans quelques secondes et je cours dégueuler tout ce que je peux aux toilettes. Je vomis l'alcool, la haine, les moments que j'ai pu avoir avec elle, ce que j'ai pu ressentir pour elle. Je vomis tout avec un dégout qui dépasse ce que j'ai pu connaitre. Je me sens encore plus mal. Mal de m'être mise dans cet état pour cette pouffiasse. Après avoir finit, je me déshabille et je fonce sous la douche. Je me lave, ce qui n'était pas arrivé depuis plusieurs jours. Une fois terminé, je sors, je m'enroule dans une serviette et je retourne dans le salon, toute timide.  « Merci. » Bah oui faut être poli quand même un peu.

Ouais, je sais, t'es au fonds, t'es là, tout au fonds du puit, et t'as beau essayer de te raccrocher contre la pierre pour remonter, t'y arrive pas. Mais, tu vois ma main là ? Celle tendue vers toi, qui est prête à t'agriper pour te sortir de là. Ou au moins, te permettre de voir un peu la lumière du jour. Te donner une envie de te battre, de te lever le matin, de te laver, te regarder dans une glace, boire autre-chose que ce que contient ton sang, actuellement. J'suis désolée pour nous, en fait. J'te connais pas, mais je suis plutôt persuadée que tu ne méritais pas ça. Toi, c'que tu mérites, c'est qu'on s'occupe un peu de toi. Que je place sur tes lèvres roses un peu de rouge, que je rajoute un peu à ta journée de la couleur. Même si c'est juste pour atteindre du gris. J'te regarde dans la glace, dans le même mouvement que tes prunelles. J'crois que ça fait longtemps que tu t'étais pas attardée sur ce reflet. Il est terni par la tristesse et la colère, fané par la trahison. J'espérais un électrochoc, quelque-chose, et j''ai l'impression que ça marche un peu plus que prévu. Demoiselle courre, va rejoindre ce que je devine comme des toilettes, et file dégueuler tout ce qui va pas. La Strudwick s'installe sur une chaise du salon, et attrape plusieurs bouteilles vides, qu'elle fout dans son sac, pour plus tard. Ne relève le regard, qu'au son de la voix de la belle. Ouais, maintenant on peut l'appeler comme ça. Ca décoche un sourire sur les traits féminins. « J'me disais bien que t'étais canon, normalement. » C'est quand même bien mieux comme ça. Bambi est vraiment une idiote. « J'te laisse t'habiller, et tu me rejoins derrière l'immeuble ? » J'ai déjà repéré les lieux, je sais exactement où on peut faire un bordel pas possible, sans ameuter tout le quartier. « Si t'as des trucs à elle, prend avec. » Moi, j'ai ramené un maillot de bain qu'elle m'avait laissé lui piquer, et une espèce de boule à neige que j'voulais lui offrir. Autant de trucs que j'peux pas garder, je peux pas prendre le risque de verser encore des litres d'eau salées en tombant dessus. C'est fini, le misérable. Se tourne une énième fois vers la jolie rousse, avant de rejoindre le coin prévu : « Laisse tomber le truc en laine moche, sauf si y a rien en dessous. » S'amuse l'ingénue, laissant ensuite sa compatriote de désespoir s'habiller tranquillement, le temps qu'elle ramène tout son bordel dans la zone à l'abri des regards.

Un ange gardien.. Cette fille est un ange gardien. Elle vient, elle me réconforte et venant de quelqu'un qui vit la même chose c'est plus facile à entendre. Je peux pas lui balancer le typique "tu peux pas comprendre ce que je ressens" Parce que si justement, elle est parfaitement bien placée pour savoir ce que je ressens en ce moment même. Sauf que elle, elle a réussis à se trainer hors de son lit et se botter le cul. J'imagine que c'est ce dont j'avais besoin. Un putain de coup de pieds au cul. Je file donc sous la douche où je savoure le moment où l'eau bien chaude glisse sur mon corps. L'odeur du savon, la texture de mes cheveux une fois lavés. On dirait que j'ai fais un man vs wild et que j'ai pas prit une douche depuis un mois tellement là sensation m'a manqué. Je m'enroule dans une serviette pour être présentable dans le salon mais surtout remercier la belle rouquine pour ce qu'elle vient de faire. Sa réflexion elle me fait presque un peu rougir. Je finis par penser que personne ne me trouve vraiment jolie ou gentille ou intelligente voire même intéressante. Que c'est uniquement parce que je m'appelle Kennedy. Mais elle, j'ai l'impression que mon nom de famille elle s'en taponne complètement. C'est cool, ça me fait plaisir. Et puis elle me propose de la rejoindre derrière l'immeuble et j'acquiesce seulement de la tête tout en rejoignant ma chambre pour enfiler des sous-vêtements, un legging noir et un débardeur de sport. J'entends sa réflexion sur ma veste moche et ça me fait sourire. Mais .. elle flirt un peu ? Parce que si je suis pas prête à me remettre en couple, je me dis qu'un petit plaisir charnel, maintenant que je suis propre ça peut pas me faire de mal. Je m'attache les cheveux en une queue de cheval, j'attrape un t-shirt appartement à Bambi et un cadre avec une photo de nous deux et je sors de l'appartement. Je rejoins Scarlett dans un endroit que je connaissais même pas. « Je suis prête ! Qu'est ce qu'on va faire ? » Elle pourrait être une grosse psychopathe, mais moi normal je la suis dans un endroit un peu paumé où elle peut m'enterrer trois fois sans qu'on s'en rende compte et qu'on me retrouve.

L'altruiste n'en est pas vraiment une. Elle se sauve aussi, un peu. Elle a besoin de penser à autre-chose, besoin de se concentrer sur d'autres problèmes que les siens. Les tiens, c'est un peu les miens, et, j'me dis qu'à deux, c'est plus facile que seule face à l'énorme vague qui rêve de nous engloutir. Elle a presque failli y arriver, elle a abîmé ton apparence, ton sang. Mais, te voilà neuve, propre, et, évidemment, Strudwick ne peut empêcher un commentaire. Elle est comme ça, elle flirte un peu, elle balance des phrases dans l'air, et elle a peur quand les corps se rapprochent. C'est la gamine qui joue à la femme forte, et ne s'aime pas tant que ça, une fois face au miroir. Tamsin, c'était sa fierté, sa meilleure amie ; elle ne s'est jamais trouvée autant désirable que dans ces yeux envieux. Alors, maintenant que Tamsin n'est plus là, Scarlett accentue le rouge sur ses lèvres, cherche à s'aimer autant que du temps de Scarsin. Hope, si t'y arrives, alors j'me dis que j'y arriverai aussi. Tu peux t'aider de mes prunelles émeraudes, elles reflètent ta beauté candide. Si ça ne suffit pas, je nous ai concocté un plan foireux, je t'ai donné rendez-vous dans l'arrière cour de ton immeuble, dans un de ces endroits qui n'inspire confiance qu'aux détraqués. « Je ne félicite pas ton imprudence, demoiselle. » Souligne la rousse d'un sourire amusé, en voyant arriver l'autre rousse. « J'ai... » Ouvre son sac. « Pensé à un truc comme dans les films, quand les personnages sont tellement énervés qu'ils fracassent des verres, des assiettes contre un mur, en sortant pleins d'insultes. » Hausse les épaules, avec l'air d'une gamine espiègle. « J'ai toujours voulu faire ça. » Se mord délicatement l'intérieur de la joue, son regard traînant dans celui adverse. « Puis, ça donne une meilleure utilité à tes bouteilles. » La colère plus que le désespoir. Attrape une bouteille, et lui tends. « Je rêve de voir ce qu'une Kennedy peut sortir comme mots à censurer !» Ouais, je connais ton nom. Ouais, je m'en fous. Pour moi t'es juste l'autre rousse qu'on a blessé, et qu'on aurait pas du abimer. Celle avec qui j'vais essayer de me sortir des abîmes.