Malgré que je sois ici avec toi, il y a toujours ces pensées noires qui me hante. Cette idée sombre que mon existence ne vaut rien et que je suis plus une plaie qu'autre chose. Dur de trouver un but pour une vie qui n'en vaut pas la peine mais j'essaye de m'accrocher parce que je te l'ai promis. Je t'ai déjà assez déçu par le passé, alors je vais essayer de réparer mes erreurs. Comme tu le dis si bien, tu mérites le bonheur et je ne pense pas que tu le trouveras si je ne parviens pas à me relever, si je reste cette amie que tu dois sauver de ses propres démons. Je ne sais pas si je vais réussir à tenir ma promesse mais je l'espère parce que j'aimerais te rendre fier, te prouver que t'es parfait et donc trop bien pour moi. Tu me prends en traitre à m'obliger à poser des mots sur le pourquoi du comment je suis ici. Je déteste exprimer mes sentiments à voix haute, m'expliquer sur mes gestes. Et d'ailleurs je pense pas que ce soit une bonne idée de te dire tout haut ce que je pense. Pourtant j'ose exprimer de nouveau ma réticence à te partager avec quiconque malgré ta promesse comme quoi je passerai toujours en première avant les autres. Comment peux tu en être si sûre ? Jamais aucune femme n'accepterait que son compagnon en fasse passer une autre en priorité. Et tu ne devrais d'ailleurs pas le faire. Mes paroles ne te plaisent pas je le sais mais tu ne pourras pas me reprocher de ne pas avoir été sincère avec toi. Je suis beaucoup trop jalouse pour pouvoir être amie avec celle qui aurait le privilège de partager ta vie. Je ne devrais pas être jalouse de la copine d'un ami mais es tu encore un ami à ce jour ? J'en doute. Mais ça je suis incapable de te le dire et c'est d'ailleurs l'inverse de mes pensées qui sorte de ma bouche. Alors bien sûr que je t'aimerai toujours mais te voir construire ta vie avec une autre, je crois que ça m'achèverai. Mes mots te donnent le sourire et mon coeur se pince à savoir que c'est ce que tu attendais de moi. Je réalise à peine ton corps si proche du mien et c'est ton murmure qui me ramène à la dure réalité qu'est ce monde cruel." On verra. " que je soupire sans savoir si tu as entendu ces deux mots. Seul l'avenir nous dira si tu as raison. J'essaye de sourire lorsque tu me fixes mais je n'y parviens pas. Tel un coup de tonnerre venu de nul part, tes lèvres se plaquent sur les miennes et volent le peu de respiration qui me restaient. Des secondes à la fois éternelles mais infimes. Geste que tu regrettes. Geste auquel je ne sais pas quoi répondre. Enfin si j'avais bien envie de prolonger cet instant mais je n'en ai pas le droit. Je refuse que tu penses que je t'utilise pour soigner ma peine de coeur parce que ce n'est pas le cas. Et surtout ce n'est pas le bon moment pour moi. Coeur encore beaucoup trop fragile." Je ne pourrais pas oublier. " Tu ne peux pas me demander de passer l'éponge sur ça surtout si je n'en ai pas envie. Je peux faire l'impasse sur ce moment aujourd'hui, demain et les jours à venir mais crois moi que cet instant est gravé dans ma mémoire et qu'il reviendra sur la table un jour ou l'autre. Tu prends quelques pas d'avance et je te suis comme si de rien n'était, comme une simple amie. Les moulins se dressent à l'horizon et je perds mes mots, enfin je les ai perdus depuis quelques minutes déjà." C'est magnifique. J'exige une photo souvenir. " Je prends sur moi pour faire comme si de rien n'était mais je t'assure que mon coeur est complètement retourné." Comme quoi j'ai bien fait de sauter dans un avion, ça aurait été dommage de rater un si beau spectacle. " Dommage de ne pas profiter de cet instant en ta compagnie, de se construire des souvenirs à deux malgré toutes les possibles conséquences que ses souvenirs puissent avoir sur nous.

Je n’aurais pas dû faire ça. Je n’avais pas le droit de t’embrasser, de te voler ce baiser qui ne m’appartenait pas. Si tu avais voulu que je m’engage sur ce terrain, tu m’en aurais fait part en m’envoyant des signes ou en acceptant ce que je ressentais pour toi, il y a de cela cinq ans. Là, tout ce à quoi j’ai le droit, c’est un malaise et un coeur qui se fissure d’avoir posé ce geste et l’avoir pris à la légère. Je me suis imaginé un premier baiser avec toi et il n’avait rien à voir avec celui-là qui était beaucoup trop chaste et timide. Je te demande d’oublier et je soupire à ta réponse. Pourquoi tu ne pourras pas l’oublier ? En fait, je ne veux même pas le savoir. Je préfère faire l’autruche et aller de l’avant te demandant si tu me suivais. Les moulins ne vont pas se voir seuls. Tête baissée, j’essaye de reprendre une contenance et rate la moitié du spectacle qui se dresse devant mes yeux, mais la relève rapidement lorsque j’ai failli heurté une personne devant moi. « Oups pardon ! » Dis-je avec toute sincérité avant de contourner cette personne et continuer notre chemin. Je ne sais pas quoi dire et ça m’embête, surtout parce que je te montre, ne disant rien, que ce geste commis, m’a atteins beaucoup plus que je ne le prétends. Heureusement, nous sommes rapidement arrivé à l’endroit voulu et un sourire se dessine sur mes lèvres, voyant l’expression de ton visage. « Oui, magnifique tout comme toi ! » dis-je dans un infime murmure. Si bas que tu ne dois pas l’avoir entendu, enfin, c’est ce que je pense, et c’est sans doute tant mieux. « Vas-y, j’te prends en photo ! » Je sors mon téléphone portable et me pince les lèvres, mais au dernier moment, je me dis qu’une photo à deux, ça sera encore mieux. Alors je m’approche de toi et passe derrière ton dos, réglant mon téléphone en mode selfie. Une main sur ta taille, mon menton sur ton épaule, j’incline mon téléphone de sorte qu’on nous voit nous, mais au moins un ou deux moulins, un peu plus loin sur une montage. Ton odeur m’enivre et je m’en veux déjà d’avoir eu cette idée à la con. J’ai envie de plonger dans ton cou et de goûter ta peau, envie de te prendre dans mes bras et de te protéger de tous tes démons… Photo prise et j’en prends une deuxième rapidement, mais sur le vif, simplement pour capturer l’instant. Que de nous deux, que je garderai que pour moi, comme un souvenir. Me souvenir que tu es venue me trouver en Grèce alors que tu aurais très bien pu rester chez toi à Boston à broyer du noir et te faire violence pour ne pas tomber dans l’alcool et finir par t’y perdre. Si tu ne m’avais pas envoyé sur les roses il y a quelques années déjà, je pourrais penser que tu m’envoies des signaux. Que tu commencerais à peut-être ressentir quelque chose à mon égard. Or, je sais très bien que tout l’amour que tu peux ressentir pour moi est le même que tu peux ressentir pour Noah. « T’as envie d’aller te promener dans les petites rues. Ou peut-être aller manger un morceau quelque part? »  Je me détache finalement de toi pour me placer devant, jouant au parfait ami, rien de plus, rien de moins et ça me coûte de faire ça, mais je n’ai pas le choix.