Tu enfiles ta chemise fraîchement repassée, suivi de près par ton veston confectionné sur mesure par l’un des grands couturiers de la ville de Boston. Tu es resté sur le campus pour travailler, te faire un peu d’argent pour payer les factures qui elles, ne prennent jamais de vacance. Tes billes azurées se posent sur ton reflet dans le miroir. Tu observes longuement l’image que tu projettes, jouant avec tes cheveux pour les placer de tel ou telle façon jusqu’à ce que tu sois satisfait du résultat. Apparemment c’est un nouveau client. Tu ne connais pas l’identité de l’homme qui a payé pour tes services, tu sais juste que tu dois te rendre au Wesno’s bar & grill. Sans doute une petite soirée tranquille à papoter en sirotant un verre, le truc qui te branche bien. Tu complètes ta tenue avec un exemplaire miniature d’orgueil et préjugé dans la poche intérieur de ton veston et tu sors de ton appartement après t’être disputé avec Joey pour la millième fois cette semaine à propos de ton travail. Le taxis t’attend, ton chauffeur habituel. Tu lui indiques l’adresse avant de t’adosser confortablement dans la banquette, visage vers la fenêtre. Tu ne sais pas à quoi t’attendre et le stresse commence à monter lentement. T’es un mec hyper sociable, mais lorsqu’il s’agit de rencontrer un client pour la première fois sans connaître ses intentions… ça te fou un peu la chienne. Une fois sur les lieux, tu ajustes tes vêtements pour faire bonne figure et tu entres dans le dit bar en question. La première vision que tu en a t’enlève les mots de la bouche. C’est le bordel tout autour, aucun client dans la place ni rien… juste ce qui semble être des rénos ou quelque chose comme ça. Désespéré, tu passes une main sur ton visage tout en poussant un long soupir. ‘’ Y’a quelqu’un ? ‘’ Demandes-tu avec ton accent Autrichien assez prononcé, tout en avançant en prenant garde de ne pas abîmer tes nouvelles chaussures ni tacher ton pantalon. ‘’ Nous avions rendez-vous ce soir. ‘’ Reprends-tu tout en avançant vers la partie plus éclairée de la place en espérant tomber sur quelqu’un. Tout semble être mit en place pour faire croire à un film d’horreur dont tu serais la prochaine victime…

J’sais pas exactement ce que Moses a prévu en disant qu’il m’enverrait de l’aide, mais quoi qu’il en soit, j’pourrais effectivement utiliser un coup de main ici. Wes s’est trouvé un autre boulot en attendant pour aider à tout payer et j’me retrouve seul à devoir travailler ici quand il est pas là –en d’autres mots : plus souvent qu’autrement. La plupart des rénovations sont faites maintenant et j’en suis à la peinture, vêtu d’un vieux jeans déjà taché et d’un t-shirt avec quelques trous, je plonge le rouleau dans le bac contenant de la peinture, le roule un peu sur lui-même pour l’imbiber et l’appuie ensuite contre le mur que je peins sans relâche, les muscles de mes bras bien tendus. « Y’a quelqu’un ? » Concentré, je ne me rends même pas tout de suite compte de ta présence, ce n’est que lorsque j’entends ta voix que je me retourne vers la source de cette dernière. « Nous avions rendez-vous ce soir. » Rendez-vous? C’est une drôle de manière de dire ça. Je reporte mon attention sur le mur face à moi. « Par ici! » Il m’a envoyé quoi le Moses? Un peintre? Un décorateur? Parce que définitivement, cette voix n’est pas féminine et pourtant, elle ne me semble pas non plus appartenir à un plombier ou un

charpentier. Une ombre passe entre la lumière installée au sol et moi, créant une noirceur momentanée avant de disparaitre et de laisser les 1000 chandelles m’éclairer à nouveau de plein fouet, laissant voir les quelques perles de sueur sur mon front par ce temps plus humide que jamais. Aveuglé, je me retourne malgré tout pour te faire face sans toutefois voir ton visage contrairement à toi qui a droit au miens plus éclairé que jamais. « C’est Moses qui vous envoie? »

Tu l’entends cette voix résonner au loin. Un voix calme et posée, confiante même, rien à voir avec celle du tueur en série que tu t’étais imaginé un peu plus tôt. Tu avances tranquillement en prenant soin de ne rien casser, accrocher ou détruire, suivant simplement le puit de lumière, seule signe de vie au travers des ténèbres environnants. Une fois près de l’homme en question, tu inclines légèrement la tête le temps de replacer quelques faux plis et de défaire les deux premier bouton de ta chemise d’un blanc immaculé. ‘’ Moses ? Qui est-ce ? ‘’ Demandes-tu tout en levant les yeux sur l’homme qui se trouve face à toi. Il te faut plusieurs secondes… quelques minutes même pour réaliser pleinement de qui il s’agit réellement. Tu bats des cils, lèvres ouvertes. Aucun mot ne parvient à ta bouche tellement le choc est violent… après cinq ans… après cette ‘’ rupture ‘’ entre vous… En fait vous ne vous êtes jamais quitté, le terme ‘’ séparation’’ n’a jamais été évoqué ni par un ni par l’autre… vos chemins se sont simplement séparés… en laissant des sentiments inchangés. ‘’Zeno… ‘’ Bafouilles-tu d’une voix à peine audible tout en faisant un pas vers l’arrière. Comble de tout, ton pied trouve refuge dans un récipient à peinture fraîche et te fait maladroitement perdre l’équilibre… heureusement, tes réflexes prennent le relais en t’empêchant de te casser la figure devant cet apollon qui fût tient à une certaine époque. Ta main glisse dans ta chevelure argentée avant de venir tapoter ta joue histoire de te ramener à la réalité. Tu dois certainement être en train de rêver, il ne peut pas se trouver là devant toi et pourtant ton corps te dicte le contraire… Les papillons dans le ventre, le coeur qui bat la chamade, les mains moites… e.t que dire de ton entre-jambe qui semble aussi être de la partie en te faisant sentir à l’étroit devant tant de perfection.

« Moses ? Qui est-ce ? » Je rigole un peu en entendant la question. Au fond, j’suis pas le moindre du monde surpris que le mec n’ait même pas prit le temps d’se présenter. J’paris qu’il a fouillé les petites annonces, envoyé l’adresse et le paiement et merci bonsoir. Tout un numéro ce gars, sympa, mais tellement socialement étrange. Bref, je m’éloigne du sujet. « T’inquiète. T’es là pour me donner un coup de main? » J’attrape le col de mon t-shirt pour venir m’essuyer le front avec, le tissu remontant dans le processus et découvrant la beau bronzé de mon ventre et celle largement plus pâle là où mon pantalon commence, mais glisse légèrement. La lumière toujours fourrée dans les yeux, je tente de plisser les yeux, mais n’arrive qu’à voir une silhouette relativement grande et des cheveux qui me semblent pratiquement blanc. « Zeno… » Je bouche légèrement la tête de gauche à droite, frustré contre ce manque de visibilité. « C’est mon nom oui… » Puis, j’entends un bruit de commotion, comme si tu t’étais pris les pieds. « Merde, ça va? J’ai pas pensé d’aviser pour la panne de peinture au sol… » Cette fois j’avance, traversant le faisceau lumineux pour venir te rejoindre dans les ténèbres, mes yeux mettant un certain temps à s’habituer. Lorsque mes pupilles sont suffisamment dilatées pour emmagasiner la lumière, j’ai l’impression de recevoir un coup en plein ventre. « Cass? » Je fronce les sourcils et regarde autour comme si je m’attendais à trouver des caméras là, là et là. Sauf que non. Y’a que toi et moi et ton pied plein de peinture et j’comprends pas ce qui se passe.

Il te parle d’un coup de main tandis que toi tu suffoques à l’idée de le trouver là devant toi. Tu te sens affreusement ridicule, cette situation, ton pied plein de peinture et le fait qu’il ne semble même pas savoir qui tu es. Tu ne sais pas si tu es triste ou déçu… tout ce que tu sais, c’est que ta poitrine te fait affreusement mal et que t’arrive pas à savoir pourquoi exactement. T’a peut-être juste trop honte de t’être prit une panne de peinture… ou bien de voir que tu portes des vêtements hyper cher alors qu’on t’a visiblement induit en erreur sur la nature de ce ‘’ rendez-vous’’. Tu as envie de vomir tellement t’es mal. ‘’ Je ne suis pas venu pour t’aider et ça va merci. ‘’ Dis-tu simplement en envoyant le récipient plus loin avant de porter une attention particulière à ton soulier et ton pantalon tachés. T’as juste envie de foutre le camp de là, retourner chez toi retrouver Joey dans les bras de qui tu risques de pleurer vu la honte que tu viens de te prendre… ou Serah qui saura comment te rendre ta bonne humeur. Lorsque ton nom parvient finalement à ton conduit auditif, le temps semble s’être arrêté. Tu relèves la tête vers l’artiste peintre du moment, tes doigts fins et effilés désormais couvert de peinture et tu le fixes durant plusieurs secondes sans trouver quoi dire. ‘’ Mh, oui. ‘’ Souffles-tu finalement en faisant un nouveau pas vers l’arrière, un pas de plus vers la porte de sortie. ‘’ Il doit y avoir un malentendu, j’suis désolé pour le dérangement je vais retourner consulter mon agenda et te laisser vaquer à tes occupations. ‘’ Ta voix tremble au même titre que tes mains et ton corps qui s’embrase… il faut que tu quittes cet endroit au plus vite… c’est plus que tu ne peux supporter pour l’instant.

« Je ne suis pas venu pour t’aider et ça va merci. » C’est pas exactement le ton de quelqu’un qui va bien, soyons franc. Puis, si t’es pas venu pour m’aider, t’es là pour quoi exactement? J’comprends pas et j’me fais curieux alors ouais, j’avance enfin pour me sortir de ce spot qui risque de me faire fondre comme cire au soleil pour venir te rejoindre juste derrière où tu t’es mis un pied dans la panne à peinture. Puis je m’arrête net en voyant ton visage. Parce que c’est pas possible, tu peux pas être ici. T’es supposé être en Nouvelle-Orléans ou dieu-sais-où, mais pas ici. Pas à Boston, pas dans mon bar. Les chances sont trop minces, les coïncidences tirées par les cheveux. J’ai soudainement la bouche terriblement sèche et le cœur battant. J’croyais pas te revoir Cassandre, j’sais même pas si j’arrive à supporter la vue de ton visage toujours aussi beau et innocent sans simplement te serrer contre moi jusqu’à t’étouffer. « Mh, oui. » Tu savais qui j’étais avant d’arrivé ici? Tu savais où tu allais quand t’as mis les pieds dans ce local? Tu savais que j’étais à Boston? Tellement de question sans réponse et pourtant je n’arrive à n’en poser aucune parce que je ne pense qu’à t’embrasser et putain, j’en ai la queue qui fais mal. Tu recules d’un pas et c’est plus fort que moi, j’en fais deux vers toi. « Il doit y avoir un malentendu, j’suis désolé pour le dérangement je vais retourner consulter mon agenda et te laisser vaquer à tes occupations. » Hein? Non. « Cass! » Je t’attrape par le poignet pour t’empêcher de fuir où que ce soit. « Qu’est-ce que tu fais? » Je m’approche encore et nos corps se touchent presque, l’électricité entre eux pratiquement insoutenable. Mon regard alterne entre le tient d’un bleu infini et tes lèvres que je pourrais dévorer toute la nuit comme j’avais l’habitude de le faire avant…

Tu es à deux doigts de prendre tes jambes à ton cou, fuir ces retrouvailles que tu redoutes depuis le jour ou vous avez emprunté des chemins différents. Tu te sens faible, jambes tremblantes. Ça n’était pas supposé ce passer comme ça. Tu devais rencontrer un client, passer une agréable soirée, pas déterrer tes fantômes du passé. Tu fais un pas derrière, il en fait deux dans ta direction et tu déglutis. Tu as du mal à te contrôler, gérer tes pulsions, ton corps qui réclame le sien comme s’il t’appartenait encore. ‘’ Oui? ‘’ Dis-tu d’une voix étranglée tandis qu’il agrippe fermement ton poignet. Tes opales d’un bleu océan se promène entre ce visage qui t’a tant manqué et cette prise sans doute trop possessive autour de ton poignet qui te fait défaillir d’avantage. ‘’ Mh ? ‘’ Réponds-tu à sa question encore sous l’effet de la surprise… à moins que ce soit sous l’emprise de son charme indéniable. ‘’ On m’a payé pour être ici, je ne savais pas que tu y travaillais j’te jure. ‘’ Dis-tu légèrement craintif de sa réaction à venir. Peut-être qu’au fond il n’avait pas envie de te revoir, mais tu te trouves là face à lui… contre ta volonté, un sacré coup du destin. Il s’approche un peu plus encore, mais tu ne peux plus fuir maintenant qu’il te retient à quelques centimètres à peine de son corps. Chaque fibre de ton derme s’emballe à l’idée de frôler sa peau à nouveau et cette façon qu’il a de te regarder. Tu ravales difficilement ta salive, toi qui avait cru cette époque homosexuelle révolue à tout jamais. ‘’ Zeno? ‘’ Demandes-tu simplement à ton tour en quête de réponse face à ce soudain rapprochement.

Je n’sais pas ce qui fait le plus mal, mon cœur qui tire dans tous les sens à l’intérieur de ma poitrine ou bien de te voir comme ça, près à fuir après si longtemps séparé. Tu m’as manqué, tellement manqué que je n’arrive même pas à mettre les mots sur l’émotion qui m’envahit. Malgré tout, j’ai peur, peur que tu partes à nouveau et que cette fois je ne te revois jamais. Alors ouais, je te retiens. De mes doigts fermement refermés autour de ton poignet ganté alors que du reste, je te retiens de mon regard suppliant. « On m’a payé pour être ici, je ne savais pas que tu y travaillais j’te jure. » Je fronce les sourcils et me souviens ensuite que Moses avait promis de m’envoyer de l’aider. Comment et où il t’a recruté, je n’arrive toujours pas à savoir, mais c’est loin d’être ce qui m’obsède le plus présentement. J’hoche simplement la tête, signe que je te crois et que je ne tiens pas à approfondir le sujet. J’veux savoir c’que tu fais à Boston et si t’as pensé à moi durant ces dernières années, mais surtout, j’veux savoir si t’as autant envie de moi que moi de toi là tout d’suite. « Zeno? » Ton regard innocent et apeuré tel la brebis que tu es sont suffisant à me faire flancher et perdre complètement les pédales. Je tiens toujours ton poignet, mais empoigne ta nuque de ma main libre, t’attirant vers moi pour écraser mes lippes contre les tiennes, un soupir quittant ma gorge alors que je recommence à peine à respirer –je n’avais même pas réalisé que j’avais arrêté.

‘’ Ze’’ La fin de son prénom s’évapore à tout jamais dans le cimetière des non-dit, car ses lèvres t’on volé ce qui te restait de courage. Ses lippes cimentées aux tiennes comme si elles ne s’étaient jamais quitté, te font littéralement perdre la tête. Tu restes là, stoïque, tout ce qui bouge chez toi ce sont tes charnues et ta langue qui tentent de suivre la cadence imposé par l’homme qui a toujours su faire battre ton coeur. Tu abdiques quand tes paupières se ferment doucement pour laisser la magie opérer. Ta mains libre, gantée et tâchée de peinture vient se perdre dans les cheveux du brun tandis que ton corps menu trouve son réconfort et son appartenance contre le torse musclé de ton partenaire. Tu quittes graduellement ses lèvres histoire de prendre un peu d’air sans toutefois t’éloigner de trop… avide de son corps en sueur, de son souffle contre ta peau presque aussi blanche que tes cheveux. Ton visage dévie vers son cou que tu embrasses sans trop de douceur, agrémenté de tes dents qui s’enfoncent férocement dans son trapèze. ‘’ Enlève-moi ça.. ‘’ Dis-tu en étouffant un grognement sourd, tes mains déjà affairées à lui retirer son haut que tu reluques éhontément. Il es beau comme un dieu torse nu et tu peines à croire qu’il se trouve devant toi. Toute ta bonne volonté s’est envolée, il ne reste plus rien, même pas la force de lui résister un minimum. Tout ce que tu as essayé de refouler jusqu’à présent, ton homosexualité, ton amour pour Zeno… Tu te dis que demain tu redeviendra hétéro… ou du moins lorsque tu te réveilleras de ce merveilleux rêve. Pour l’instant… tu laisses ta langue migrer vers ses pectoraux que tu titilles de ta serpentine avant de prendre ses pointes rosées entre tes dents...ton corps suivant le reste de ta pulsion en s’agenouillant devant lui, tes mains avide de caresses sur ce corps que tu connais trop bien jusqu’à ce qu’elle atteignent son pantalon que tu défais habilement d’un simple coup de poignet.

Mes doigts se perdent dans ta chevelure argentée et il y a belle lurette que j’ai laissé tomber le rouleau à peinture que je tenais à la main, peu conscient qu’il est désormais au sol –qui heureusement est recouvert. Tu ne réponds pas tout de suite au baiser, trop surpris sans doute pour comprendre ce qui t’arrive avant que ton corps ne réagisse de lui-même, tes lèvres bougeant en rythme avec les miennes, ta langue explorant sa jumelle. Je ne sais pas combien de temps se passe avant que tu ne dévies vers mon cou puisque le temps n’est qu’illusion quand je suis avec toi, suspendu pour nous laisser profiter de ces retrouvailles inattendues, la tension dans l’air si intense et le désir si épais qu’il semble couler sur nous comme du miel. Tes dents laissent une trace en forme de demi-lune dans ma peau et je grogne doucement non pas parce que je souffre, mais parce que ça m’excite. « Enlève-moi ça.. » En un rien de temps, mon t-shirt se retrouve quelque part sur le sol et je laisse mes mains trouver ta peau sous ton haut. T’es toujours aussi habile pour me retirer mes fringues à ce que je vois Cass, certaine chose ne s’oublie pas. Ta langue trace son chemin sur ma peau désormais nue et je frissonne en te regardant faire. Tu sens ma musculature qui s’est décuplé durant les dernières années bébé? Ces heures passées au gym ont porté fruit et oh putain... Tes dents qui taquinent mes tétons durcis m’arrache un nouveau grognement.