J'ai parlé à une fille, et ouais, ça m'arrive. Bridélice, Brisis, bref je sais plus. C'est quoi ce prénom déjà ? Eukey le mien n'est pas mieux. Mais voilà c'est sympa. Je connaissais pas tinder et voilà que c'est la première fois que j'accroche à une discussion. il me tarde de la rencontrer évidemment, mais on en parle pas encore. On apprend à se connaitre et bref, elle me fait rire. Et les filles rigolotes, c'est tout ce que j'aime. J'ai passé l'après-midi à la piscine avec Phoenix et on est parti chacun de notre côté. Je compte me changer car je ne compte pas resté trempé toute la journée et puis, on ne dirait pas mais je suis un petit frileux. Je rentre donc à l'hôtel et là, maladroitement, je me prends les pieds dans une valise. « Putain sa mère ! » que je grogne. Non mais bobo au petit orteil c'est pas cool quoi. Je me tortille comme une anguille et j'affiche une grimace au propriétaire de la valise. Prêt à lui cracher dessus. Stop. « Bridésis ? Brédis ? » hashtag le mec qui se souvient pas du prénom de la fille avec qui il est en train de parler. Est-ce qu'elle me connait ? Ou est-ce qu'elle va avoir trop honte de moi ? Et puis, pourquoi elle a une valise à sa main ? Je réfléchis. « Tu... t'en vas ? » ça m'en a tout l'air. Mais pourquoi ? Je suis triste moi, surtout qu'elle m'a rien dit sur la conversation tinder. Genre elle se barre en cachette comme ça, pff, sympa.

Au final, Briséis n'était pas restée longtemps au summer camp. Elle s'était rendue compte que si elle voulait bien appréhender la rentrée, elle devait partir. Elle était dans une situation exceptionnelle et elle devait la régler au plus vite. Elle devait avoir un travail, un appart, bien se préparer. Elle ne voulait pas squatter chez ses potes, elle voulait être autonome la petite. Et qui sait, peut être qu'elle économiserait suffisamment pour repartir en Grèce ou à la conquête du monde pendant les vacances. Mais elle ne partait pas à Cambridge sans rien, elle avait fait quelques rencontres au Summer Camp et elle risquait de les revoir là bas, notamment le petit Quiqui. Oui, elle se souvenait de son prénom correctement. Elle n'avait prévenu personne qu'elle partait, elle le ferait de l'aéroport. Et là voilà en train de parler avec le réceptionniste, sa valise mal placée et elle entendit quelqu'un se la manger. Elle se retourna, retenant un rire, parce que oui entendre "putain sa mère" et savoir que quelqu'un avait trébuché, parfois c'était drôle. Sauf que la personne en question c'était le petit Quiqui. Elle l'avait reconnu la Briséis, et oui. Elle finit par éclater de rire de plus belle en voyant qu'il n'arrivait pas à se souvenir de son prénom. Elle était juste morte la pauvre. « Bien tenté mec, mais c'est Briséis ! » Pourquoi pas Brebis pendant qu'il y était dis donc ? Enfin, il avait l'air triste quand il comprit qu'elle allait partir. Il était trop mignon comme mec. « Yas, malheureusement. J'ai des affaires à régler pour la rentrée, j'pensais pas partir si vite mais voilà. » Et ouais elle lui parlait comme s'ils étaient potes depuis longtemps. « Au cas où tu t'demandes, j'me souviens de toi, Quiqui. » Ouais, elle allait l'appeler comme ça pour le punir de ne pas se souvenir proprement de son prénom.

C'est triste un peu, enfin moi je trouve ça triste. C'est le destin maybe, j'sais pas. Une meuf me parle enfin et pour une fois, ça m'fait pas chier. On discute pas mal en plus, j'ai presque l'impression qu'elle connait même la taille de mon kiki sans même me voir. C'est amusant. Et je me tardais de la voir, je comptais lui proposer, j'y réfléchissais. Puis voilà, il suffit que je la rencontre par tout hasard dans la réception de l'hôtel, s'apprêtant à prendre la poudre d'escampette. Bon ok, déjà, ne pas retenir le prénom de la grecque, c'est déjà con, bravo ducon, mais en plus, recevoir le surnom quiqui en retour, c'est le pompon sur le pompon. Vive m virilité. Par contre son âge, ça j'ai retenu ouais. Je l'inspecte, c'est peut-être un peu mal poli de ma part mais j'essaye de comparer sa tête et la photo tinder. Puis mettre un corps à cette tête aussi. « Mince, c'est trop bête. » ça se voit que je suis déçu ? Oui. Voyons, tu vas pas t'mettre à pleurer puceau ? Je fais un petit sourire en coin et j'hausses les épaules. « J'aurais aimé qu'on se voit dans d'autres circonstances, pas en maillot trempé de la tête au pied et toi qui t'apprête à partir. » mais bon, qu'est-ce que je peux changer ? Je ne vais pas lui demander de rester hein, ça serait glauque quand même. « T'es pas très photogénique, j'te préfère en vrai. » c'est pas une insulte quand même ? J'veux juste dire qu'elle est plus belle en live que sur les photos.

Pour une surprise, ça, c'était une belle surprise. Combien de chance avait-elle de tomber sur Quito avant de s'en aller ? Surtout en maillot trempé ? Well, pas beaucoup, voire aucune. Quel beau coup du hasard quand même. Mais c'était cool, il avait à peine dit un mot qu'elle rigolait déjà. Le pauvre quand même, il avait juste oublié son prénom et Briséis se foutait de sa gueule. En même temps, elle avait le droit, c'était son prénom quand même ! Elle prenait tout à la rigolade la jeune fille, valait mieux en rire qu'en pleurer non ? Elle le voyait son regard, en train de l'analyser. Ça boostait son égo d'ailleurs. "Continue, continue, te prive pas." se disait-elle dans sa tête. Elle souriait en coin, un peu trop amusée par la situation. Et il était déçu qu'elle parte. Il était juste trop cute. « Ouais, j'aurai préféré m'prélasser mais j'peux pas. C'chiant. » Mais elle devait vraiment s'occuper de ses affaires là, ça ne pouvait pas attendre. « De même, mais avoue que c'est très drôle quand même. Surtout la partie où t'as oublié mon prénom. » dit-elle en faisant une moue triste. Elle ne l'était absolument pas mais elle jouait un peu. Quelle enfant au fond, celle là ! « Sérieux ? well, merci du compliment détourné, c'gentil. » Oui, oui, elle avait compris son compliment, c'était juste trop drôle de le tourner un peu en bourrique. « T'sais quoi, j'ai du temps avant de partir. T'as qu'à te changer, j't'attends et on va s'faire un petit truc ? T'en dis quoi ? » Pour que tu ne sois pas trop déçu de son absence.

18 ans ce petit bout de femme, ce petit bout d'énergie qui pourrait donner le sourire à un déprimé de la vie. Je sais pas, Bribri en fait, c'est l'anti-dépresseur assuré, le médicament magique quand ça va pas. J'sais pas, je le sens, elle donne des ondes positives derrière elle sur son passage, comme une limace qui laisserait sa morve sur le sol. « Je suis désolé, j'ai la mémoire d'un poisson clown. » comment je me rabaisse, normal. Je suis du genre à pas être intéressant alors de l'auto-dérision, j'en ai, à la pelle même. J'arrive à lui glisser un petit compliment et ça fonctionne, ouais. Mais je suis honnête comme gars, peut-être fort maladroit avec les filles mais c'est en faisant des boulettes que je deviendrai un bon don juan non ? Briséis -yes !- me propose d'aller faire un truc car elle ne s'en va pas tout de suite et directement, je regarde mes pieds. Si elle me laisse le temps de me changer... ma fois. J'espère qu'on va faire quelque chose qui s'appelle bou-ffer, car j'ai toujours faim moé. « ça marche, em je file me changer et je reviens donc. tu... restes là ? » non non, elle va s'envoler du con. Oh et puis si ça tombe, elle va vraiment se barrer, genre c'est une astuce pour se débarrasser de moi gentiment. Nioooon, please. Je fais un aller retour exprès, en enfilant n'importe quoi et je reviens dans le hall, avec encore les cheveux mouillés. Merde, où est-ce qu'elle ? Elle m'a vraiment planté ? Putain j'dois être bigleux.