TENUE - Le summer camp, tu l'as attendu avec impatience. Parce que cette fois contrairement à l'année précédente, t'aurais tout le temps d'en profiter. Du moins, c'est ce que tu croyais jusqu'à ce coup de fil. La responsable de ta boutique te paraît bien trop paniquée au téléphone, et tu n'attends pas plus de temps pour te prendre un billet d'avion en direction de Boston. Hors de question qu'elle fasse de ta boutique un bordel. Lorsqu'enfin tu débarques sur le sol américain, tu passes quelques jours le nez plongé dans les chiffres, faisant les cent pas dans l'arrière-boutique et te demandant comment rattraper le carnage de l'incapable qui te sert de responsable. Pour autant, tu ressens bien vite le besoin de te détendre, de penser à autre chose, de te changer les idées. Et depuis le temps que tu n'as pas vu ton meilleur ami, tu t'empresses de lui écrire pour lui demander où il se trouve. Ce dernier t'indique qu'il se trouve dans le centre commercial... où se trouve également ta boutique. Quoi de mieux pour le rejoindre ? Attrapant ton sac à main, tu lui réponds rapidement que tu l'y rejoins, et lorsqu'enfin tu croises ces tatouages que tu reconnaîtrais parmi mille autres, un large sourire se dessine sur tes lèvres. Avec empressement, tu t'approches de Jax sans prêter grande attention aux regards qui se braquent sur toi lors de ton passage, abusant d'ailleurs de ta démarche en croisant celui de ton meilleur ami. Au moment où tu te tiens pratiquement face à lui, tu ne peux t'empêcher de rire à sa remarque. « C'est grâce à ma prestance naturelle, t'es bien placé pour le savoir... » le taquines-tu en t'approchant de lui pour déposer un baiser sur sa joue. « Tu m'as manqué. Je suppose que tu dois avoir énormément de choses à me raconter en un mois complet sans se voir ? » En même temps, tu profites plutôt bien de ton été. Tout juste avant de partir au Summer camp, vous avez décidé avec Magnus de visiter le Cambodge. Un voyage qui vous a été bénéfique et vous a permis de vous rapprocher, puisqu'ici, tu tentes du mieux que tu le peux de cacher ta relation depuis que vous avez commencé à vous fréquenter il y a deux mois de ça.

L'accueil que te réserve ton meilleur ami te fait sourire d'amusement. T'as toujours fait tourner les têtes sur ton passage, t'as toujours attiré le regard, et il faut avouer que ça te plaît pas mal – qui dirait le contraire après tout ? Mais pour autant, tu n'y prêtes guère attention, trop droite dans tes talons pour accorder une importance à d'autres hommes que le tien. Car si jusqu'alors t'as eu du mal à tourner la page Flavio, à tourner la page de cet enfant que t'as perdu dans un accident, t'as fini par te laisser aller. T'abandonner dans les bras de Magnus, cet homme que tu convoitais depuis ton plus jeune âge, celui qui ne t'a jamais laissée indifférente mais pour qui tu ne laissais pourtant pas de place dans ta vie davantage qu'en tant qu'ami. Après tout, le fait que celui-ci soit le meilleur ami de ton jumeau a toujours rendu les choses plus compliquées... et maintenant encore, après deux mois de relation, vous vous cachez des regards indiscrets. Vous gardez votre relation secrète de peur que ton frère, si possessif et jaloux, n'apprenne et n'enclenche une troisième guerre mondiale. Il y aura bien un temps où vous le lui avouerez, mais clairement, pas maintenant. T'es pas prête. Mais qu'importe. La nouvelle remarque de Jax te fait rire cette fois, et tu secoues délicatement ta tête de droite à gauche. « Ils ont toutes les raisons d'être jaloux, après tout t'as eu droit à un baiser de la plus belle femme au monde. Pas besoin de savoir que t'es pris par quelqu'un d'autre que moi ! » rétorques-tu en riant de plus belle tout en lui adressant un clin d'oeil. Tu te jettes des fleurs, bien sûr. Mais ça, c'est à cause de Jax qui flatte un peu trop ton égo pour que tu ne le fasses pas à ton tour. « Je risquerais de mal le prendre... tu me remplaces avec ton boulot ? » Tu fais mine d'être vexée, levant ton nez vers l'infini et l'au-delà en croisant tes bras sur ta poitrine. Sauf que quelques secondes plus tard à peine, tu te remets à sourire, trahissant ta petite comédie. Tu laisses dès lors ton compère glisser ta main à son bras que tu saisis avec douceur pour commencer votre léchage de vitrines. Peu importe que tu les connaisses par cœur, tu pourrais aller n'importe où pourvu que ce soit avec lui. « Toutes mes félicitations Monsieur Stogstrom... mais je dois t'avouer que je n'en attendais pas moins de toi ! » que tu réponds chaleureusement. T'es bien placée pour savoir à quel point c'est un bon psy, et il arrivera haut la main à remplir ses missions, t'en es persuadée. « Tu penses que je serais capable de rater mes études ? » le questionnes-tu en fronçant quelque peu les sourcils avant de détendre ton visage d'un large sourire. « Bien sûr que j'ai eu mon année... tu te doutes bien que je me serais pas permise de partir en voyage si j'avais tout raté. » Tu viens enfoncer ton index dans ses côtes, comme pour le punir de poser de telles questions, sans être réellement sérieuse évidemment. Mais il est vrai que si t'avais raté ton année, t'en serais malade et tu serais probablement le nez dans les bouquins à l'heure actuelle, et pas à te la couler douce au Portugal jusqu'alors. « Et tes amours, tout va bien ? Des nouveautés croustillantes à me raconter ? » lances-tu en le regardant d'un air malicieux.