Épuisant. Je suis arrivée à la soirée en avance, comme normalement convenu, pour que l'on puisse débuter à travailler dans de bonne condition, sans la foule autour de nous. Mais évidemment, Momo en a décidé autrement. Je déteste quand il agit de cette façon, et surtout quand il ne répond pas à mes sms. C'est insupportable. Et depuis que j'ai appris qu'il voulait changer de partenaire, il me fait voir rouge. Pourquoi changer ? Les autres sont encore plus insupportables que Moses, et ils sont surtout beaucoup moins doué. Je me rappelle de ce petit blond à qui j'ai détruit le travail d'un coup de main, parce que vraiment, c'était impossible que je porte ça ! Je n'y connais rien en art, vraiment rien, et on pourrait partir sur le sujet philosophique de la beauté de l'art. Mais réellement, il m'avait énervée. Dire que je ne suis pas un sujet facile ? Sérieusement ? La fois d'après, le professeur m'avait mis avec un nouvel artiste, parce qu'apparemment, tout était de ma faute. Je n'avais pas dit un mot du cour, et pourtant, c'est difficile pour moi. Celui que je préfère, c'est Moses, malgré moi. Parce que malgré tout ce que je peux dire, j'ai l'impression qu'il se fiche totalement de mes réflexions : mon nouveau jeu est donc de le faire sortir de ses gonds, mais c'est vraiment pas chose aisée...

Furieuse, je fais des allers retours le long de la piscine pour essayer de me calmer. Je croyais que cette soirée était importante pour lui ? Montrer son art aux autres, sur mon corps, pour toute la nuit. Pourquoi j'ai accepté ce rôle idiot ? Dites le moi ?! Ou alors, il cherche à tout prix un nouveau modèle ? Si je me suis déplacée à cette soirée pour rien, je vais remuer tout le pays pour le retrouver et lui faire comprendre ma façon de voir les choses. J'immobilise encore une fois mon téléphone, mais toujours aucun message de sa part. Encore habillée de ma robe blanche, je finis par m'asseoir à côté du bar. Les invités arrivent doucement, l'ambiance s'installe un peu, et l'avance que j'avais prise ne m'a pas servie à grand chose. Il va sûrement arriver à l'heure, sans avance, ni retard, mais je suis furieuse qu'il ne me l'ai pas dit. Quand soudain, je le vois entrer au loin, la démarche nonchalante. Je sens que je vais le tuer. Je me lève rapidement, me faufile à travers la foule déjà constituée, et lui attrape le poignet violemment. La musique forte m'empêche de lui parler doucement. La bouche à son oreille, je me mets à crier pour qu'il m'entende. « Te moques tu de moi Andrews ! Où est ton portable ?! As tu vu l'heure ? » Je le traine derrière moi, évitant les gens qui se déhanchent déjà sur la musique. Je finis par le lâcher à l'endroit où on a légèrement plus de place pour travailler, et retire ma robe rapidement. Le bikini couleur chair me camoufle suffisamment, je pourrais même faire du seins nus, mais je ne sais pas ce qu'il a décidé de faire ce soir. "Par où commences tu ?"

@B. Moses Andrews

Désinvolte. Je n'aime pas cette façon qu'il a de prendre les choses à la légère. J'aurais tellement préféré débuté la séance pendant qu'il n'y avait pas encore beaucoup de monde, mais maintenant, c'est trop tard. A cause de lui. Et mon caractère de petite princesse revient lors de ce genre d’événement. Je déteste quand quelqu'un n'exécute pas mes demandes, c'est comme ça. Alors quand je vois Moses arriver à la soirée, de façon si décontractée, je suis obligée de calmer le démon en moi pour ne pas exploser. Je le traîne avec moi, le questionne sur son retard. Pas de réponse, comme d'habitude. Je le soupçonne même de ne pas m'avoir écoutée, ou même d'avoir monté le son de sa musique. Il m'énerve. Autant que sa façon de lever les yeux au ciel quand il parle enfin. En plus, c'est extrêmement mal poli ! Personne ne t'a élevé Andrews ?! Je retire mon soutien gorge aussi, totalement à l'aise avec cette semi nudité. Pour les photoshoots, je pose souvent seins nus, et je ne vois réellement pas le problème. Une poitrine, je ne trouve pas vraiment ça sexuel, mais c'est peut-être parce que je n'y connais rien. Il se prépare enfin, concentré. C'est celui là que j'aime observer en plein travail, le bosseur, le perfectionniste. Et c'est aussi celui que j'adore embêter. C'est peut-être une façon de lui faire payer de ne pas vouloir écouter Jade. C'est peut-être parce que j'aime ce jeu aussi, tout simplement. Parce que j'ai l'impression qu'il est ce genre d'homme à l'énorme carapace, capable d'exploser à tout moment. Un mystère à résoudre qui me donne du fil à retordre. Il ne craque jamais, ne s'énerve pas. J'ai l'impression de toujours devoir donner plus pour le faire plier.

Sans succès pour le moment.

Son clash envoyé, je lui fais un doigt d'honneur furtif avec un grand sourire. La fermer, je sais faire, pour le laisser travailler quelques minutes tranquille, pour lui faire croire qu'il a gagné. Ce qui m'embête le plus avec le visage, c'est que je ne peux voir le résultat qu'à la fin, et que, du coup, je ne peux pas donner mon avis et peu bouger. Mes yeux le suivent, chaque mouvement de sa main, ce qui me fait parfois un peu loucher. Je regarde la concentration sur son visage de temps à autre, le sérieux qu'il peut avoir. Et dans ses moments là, je comprends pourquoi Jade est tombée amoureuse de lui. Ses mimiques, le regard perçant mais pas pervers, la lumière dans ses yeux. Le pied droit tambourine sur le sol pour me faire revenir au moment présent, et sa voix me sort de ma torpeur. « Comment peux tu savoir si j'ai des admirateurs alors que tu ne regardes que ton œuvre ? » Ou alors, il a des yeux dans le dos. Sans bouger la tête, j'observe les gens autour de nous. Beaucoup dansent, déjà trop d'alcool dans l'air, d'autres ce sont arrêtés, autour de nous, pour regarder Moses, et peut-être mon corps. J'ai toujours aimé les regards des hommes sur moi, ce n'est pas un secret. Je suis une femme qui aime plaire, une femme qui charme pour attirer les hommes dans ses filets. Cependant, je m'arrête à ce stade là pour la plupart d'entre eux. Ensorceler et briser. « Et qui te dit que c'est moi qu'ils regardent ? » Pour certains, il a raison. Le brun un peu plus loin derrière Moses me détaille de haut en bas, semblant me retirer le peu de vêtement qu'il me reste. Il n'est pas mal lui aussi, je devrais penser à le retrouver quand mon corps sera entièrement recouvert. Un petit sourire pour le brun, et je me replonge dans la contemplation du visage de l'artiste. J'ai envie de parler, de bouger la tête, mais je reste sage pour le moment. La foule s'entasse autour de nous. Trop de monde vraiment. Je me sens parfois un peu bousculée, ce qui tire une grimace sur le visage d'Andrews. « Ne m'enfonce pas ton pinceau dans l’œil... même si je sais que tu en meurs d'envie ! »

@B. Moses Andrews

Ce que les gens regardent ? Mon corps nu recouvert de peinture. Est ce qu'ils me détaillent ? Sûrement pas tous. Je me tiens droite, soutiens des regards, fais la belle. Une sorte de drague à distance qui passe au dessus de mon travail d'exposition de ce soir. Moses m'ennuie. Il ne rentre pas dans mon jeu et je trouve ça tellement agaçant... Alors autant chercher ma proie pour la soirée. Si je danse avec quelqu'un, je suis certaine que son art va s'effacer, ce qui va le rendre fou et peut-être créer enfin une réaction chez le jeune homme. Alors je scrute les hommes autour de moi, prête pour la chasse. L'artiste me lâche un moment, recule un peu dans la foule alors que je me permets enfin de bouger et de changer d’appuis. Je me mets à rire quand je vois la peinture qu'il s'étale sur le visage. Je pourrais le peindre moi aussi non ? Ça pourrait être sympa de pouvoir changer les règles un peu. Mais vraiment, je ne sais pas si il serait d'accord que je prenne son matériel et que je le déshabille devant toutes ces personnes. Il revient vers moi, s'installe dans mon dos. Les mains sur les hanches, je me tourne pour essayer de voir ce qu'il fait mais c'est peine perdue. Il fait tout pour couper court à la conversation, ce qui m'énerve de plus en plus. Je commence à bouillir intérieurement, à deux doigts de me barrer parce qu'il m'insupporte. « Pécho » le mec que je veux ? Vraiment Moses ? Je ne sais pas pour quel genre de fille tu me prends, mais cela devient de plus en plus agaçant. Et cette fois là, c'est moi qui vais fermer cette discussion idiote. « Je ne choppe personne Moses, comme tu dis si bien. Parce que je suis vierge tu vois.. » Il s'en fiche sûrement, mais j'aimerai qu'il arrête de me prendre pour une pute. Je drague oui, comme toutes les femmes de mon âge, et j'ai ce besoin de plaire qui est constamment présent. Mais, je ne couche avec personne, et encore moins avec l'un de ces hommes totalement ivres. Il ne me connaît pas, et je le connais que par les dires de Jade ou le peu que je comprends lors des cours en sa compagnie -c'est à dire, pas grand chose. Un homme un peu plus ivre que les autres sûrement, pousse les personnes sur la piste de danse et finit par lancer sa bière sur les autres. Sans penser à mon immobilité, je recule vivement, me cache le visage avec le bras pour éviter les projections. Dans mon geste, mes fesses ont du percuter l'artiste. La foule bouge comme une vague m'aurait engloutie, je perds l'équilibre et tombe sur Moses, détruisant sûrement une partie de son travail pas encore sec. Secouée, je reste assise sur lui un moment. « Ça va ? » Sans trop comprendre ce qu'il vient de se passer. Je regarde ma poitrine, où des traces de main ont étalé la peinture. Il va me tuer, c'est sur... Comme si c'était de ma faute.

@B. Moses Andrews Même si tu ne mérites pas une réponse

Tu es là pour faire ton travail, rien d’autre. Tu n’es pas le genre d’homme qui se plie au quatre volontés des femmes. Tu sais que ton modèle cherche désespérément à attirer ton attention, qu’elle cherche à te faire sortir de tes gonds. Elle veut déclencher une guerre entre-vous, sans doute parce que cela l’amuse, mais tu as passé l’âge pour ces enfantillages, tu laisses ça à d’autre. La musique ambiante commence sérieusement à t’agresser les tympans, mais ce n’est rien à côté des gens ivres qui hurlent tout autour de vous et te déconcentre dans l’avancement de ton oeuvre. Olympe parle finalement et tu lèves les yeux vers elle lorsqu’elle partage avec toi, le fait qu’elle soit vierge. Ça vous fait donc un point en commun… et c’est peu dire, tu as du mal à croire que cela soit vrai vu sa façon d’agir. Elle semble être le genre de fille à vouloir vendre sa cerise au plus offrant, celui qui lui fera le plus beau sourire ou qui la traitera comme une reine. Pitoyable. ‘’ Je vois en effet. ‘’ Tu inclines légèrement la tête pour voir tous les hommes sur qui son regard semble s’être arrêté depuis le tout début et tu éclates de rire dans ton fort intérieur avant de reprendre ton oeuvre sur l’arrière de son corps. Tu as bientôt fini, il ne te reste que les jambes à faire. Tu détaches ton attention du canevas pour ajouter un peu de peinture à ta palette, mais par tu ne sais quel hasard, tu te prends le cul rebondi de la miss au visage avant qu’elle ne se retrouve affalée sur toi. Tu perds pied à ton tour, ta main ayant glissée sur un sport de peinture et tu fixes la miss confortablement assises sur ton entre-jambe. Tu rages intérieurement, bien que ça ne soit pas vraiment de sa faute. Elle voulait te voir en colère, elle pourra jubiler devant ce que tu t’apprêtes à faire. ‘’ Si tu enlevais ton gros cul, ça pourrait aller. ‘’ Dis-tu en la dégageant sans aucune délicatesse. À ton tour, tu te lèves d’un bond, déterminé et tu t’accroupis pour la soulever tel une princesse. T’en a rien à foutre de ton oeuvre au final, elle aurait fini par disparaître d’une manière ou d’une autre… mais ce que tu t’apprêtes à faire est si libérateur, que ça vaut le coup d’avoir perdu plusieurs heures de ton temps. Sans prévenir, tu t’approches de la piscine, l’éloigne de ton torse. Tes muscles se contractent de sorte à pouvoir la balancer bien haut et loin dans la piscine. Le tout à une vitesse folle pour qu’elle n’ait pas le temps de s’agripper à toi, ni te hurler dessus. ‘’ Ne repose jamais ton cul sur moi t’a compris? ‘’ Dis-tu avant de lui tourner le dos pour aller ramasser ton matériel et quitter cet endroit. Voilà pourquoi tu détestes la race humaine et la civilisation.