« Non j’ai surtout envie de boire. » À d’autre s’te plait. J’le vois bien dans quel état l’alcool te met alors j’vais pas croire deux secondes que t’avais réellement envie de te saouler la gueule toi qui ne voulait même pas qu’on se rejoigne au bar à la base. Je ne relève pas le commentaire cependant, préférant faire comme si de rien n’était et me concentrer sur autre chose –en l’occurrence, tes lèvres. Je les regarde est les dévore déjà en pensée, mais bientôt, en rêver n’est plus suffisant et comme tu l’as bien dit, je ne me gêne pas pour faire quoi que ce soit… Alors dans un mouvement lent et calculé, je viens capturer tes lippes et je ne peux qu’imaginer à quel point le geste te surprend. Pourtant, tu réponds à cet échange en remontant une main dans mes cheveux et en y ajoutant ta propre ardeur, un grognement remontant de ta gorge pour s’échouer contre mes lèvres. Je frissonne de plaisir et en redemande d’avantage, mais tu coupes court et nos regards se croisent dans la noirceur de la nuit éclairé par cette simple lune d’un blanc éclatant. « Écoute… » Je suis toute ouïe, ne sachant aucunement ce que tu tiens à me dire pour croire que c’est plus urgent que de continuer de m’embrasser. « On ne dépassera pas le stade du baiser, c’est impossible. » Je cligne lentement des yeux comme si je ne comprenais pas alors qu’au fond, je percute très bien. Tu me rejettes, encore une putain de fois. Ça fait mal, plus mal que je ne l’aurais cru. Pourquoi m’avoir embrassé comme ça si c’était pour me dire ensuite qu’il n’y aurait rien de plus? J’entrouvre les lèvres pour poser la question, mais tu poursuis : « Je ne construis pas sur l’éphémère Serah. C’est pas ce que je souhaite pour nous. On passe du bon temps ensemble c’est indéniable, mais ça ne passera jamais le stade du physique tant et aussi longtemps que nos âmes ne seront pas connectées parfaitement. Que tu me vois comme je suis, mis à nu… et que je te vois de la même façon. On peut s’embrasser autant que tu veux, dormir côte à côte si jamais l’envie te prends, mais respecte ça s’il-te-plaît. Ce n’est pas contre toi, c’est juste moi … » Cette fois je te fixe comme si tu venais de me parler une autre langue. Parce que c’est un peu ça au fond. Me parler de connexion de l’âme et ce genre de bordel… Ce n’était qu’un baiser, pas une demande en mariage. Et toi alors, qu’est-ce que tu me racontes là? Tu veux que nos âmes se lient et qu’on se voie complètement à nu? Je fronce les sourcils, carrément perplexe et une part de moi commence à paniquer. T’es pas en train de tomber amoureux de moi là… si? Qu’est-ce qui se passe Moses? J’ai manqué quelque chose? « J’suis désolé. » Ta main se retrouve sur ma joue et avant que je n’arrive à enfin formuler quoi que ce soit, t’es lèvres sont à nouveau sur les miennes et tu nous entraînes sous l’eau. Je me laisse donc complètement aller à ce nouveau baiser, me tenant encore contre toi à l’aide de mes jambes et nous maintenant sous la surface en bougeant les bras. Ce baiser, c’est le genre de baiser dont toutes les nanas rêvent. Le genre qu’on voit dans les films et devant lesquels ont cris victoire alors que notre couple favori se donne enfin une chance face à l’amour et à leurs sentiments réciproques. Sauf que cette scène, elle n’a rien d’un scénario ni d’un rêve ou d’un moment créé de toute pièce. Elle est bel et bien réelle et mes sentiments ne sont que boule de néant chaotique comme la mer qui nous entoure à l’exception près qu’elle ressemble d’avantage à une tempête qu’à ce calme qui nous entoure. Tout en moi explose dans tous les sens et une fois de plus l’envie de fuir me tiraille les entrailles. Lorsqu’on refait enfin surface, je me détache finalement de toi et patauge sur place. « Qu’est-ce que tu attends de moi Moses…? »

Je ne passe pas par quatre chemins et ne met pas non plus de gant blanc. Ce n’est pas dans mon habitude et je ne vais certainement pas commencer aujourd’hui. Alors ouais, bien directement, j’te demande ce que tu attends de moi parce que tes paroles me font peur et me rendent sacrément confuse. Tu fronces les sourcils alors que j’attends une explication. « Je n’attends rien de plus qu’hier et je n’attendrai rien de plus demain non plus, tu n’as pas à t’en faire. » Cette fois, c’est moi qui fronce les sourcils. Tu regardes au ciel et soupir, comprenant bien que j’ai besoin d’un peu plus que ça là. « J’aurais dû faire plus court et te résumer la chose ainsi : J’baise avec personne, il me faudra un contact émotionnel très puissant avec une fille pour que je lui accorde mon corps. Voilà. Oublie tout ce que tu t’es imaginé, j’suis pas amoureux de toi, j’te l’ai dit, j’veux pas être en couple. Tu peux donc relaxer. » J’devrais être soulagé, mais je ne le suis pas. À la place, j’ai un étrange pincement au cœur que je décide toutefois d’ignorer. Tu ne veux pas être en couple, c’est une bonne nouvelle, non? Bon, tu refuses de donner ton corps sans donner tout le reste, j’imagine que ça ne signifie pas pour autant que je ne t’attire pas en ce sens, pas vrai? Du coup, quand on y pense bien, le problème ne vient définitivement pas de moi et ça, ça me soulage sincèrement. Là où j’accroche, c’est sur ta formulation. Il te faudra… comme si ce n’était encore jamais arrivé. « À t’entendre, on croirait que t’es puceaux. » Je lâche ça à la blague sans savoir à quel point j’ai visé en plein dans le mile alors que tu nages déjà vers la plage. Dans notre élan, je n’avais même pas remarqué que tu portes un boxer blanc. Or, quand tu sors de l’eau, putain, je ne vois que ça. Non seulement l’eau le rend moulant à souhait, mais il est aussi indéniablement transparent maintenant. Je te rejoins sur la plage où je devrais frissonner, au lieu de quoi je fixe désormais ce que tu cachais pendant tout ce temps. Si ça c’est ton état de repos, alors t’as vraiment pas à t’en faire Moses. Enfin, sauf si tu bandes mou… (LOL) « On a que dalle pour se sécher, tu veux rentrer ou bien on se sert de nos corps pour se réchauffer? » Ouais, t’as peut-être refusé qu’on baise, t’as pas dit qu’on pouvait plus se toucher…

« J’le suis. » Je ris doucement, ne croyant pas une seconde que tu dis vrai alors que je te rejoins sur la plage non sans remarquer que ta tenue est pour le moins devenu indécente. « Ouais, c’est ça! » D’ailleurs, en te voyant sautiller et frissonne comme tu le fais, je propose qu’on se réchauffe mutuellement plutôt que d’enfiler nos fringues et de ne définitivement plus rien avoir de sec à se mettre. Tu sembles hésiter, les mains toujours devant ta masculinité pour cacher ta quasi nudité et fini par concéder. « Allez viens » Je n’ai même pas le temps de réagir que déjà, tu me tires pas le bras pour me coller tout contre toi. Je passe mes bras autour de ton torse et appuis ma tête sur ce dernier, fermant les yeux en profitant de ce geste tout bête, mais terriblement plus intime que ce qu’on peut croire. Pour moi, les rapprochements qui n’ont rien à avoir avec le sexe sont bien plus personnel que ne peut l’être une baise. Du coup, là, de simplement se presser l’un contre l’autre en sachant qu’il n’y aura aucune partie de jambe en l’air qui s’en suivra, ça me prend carrément par les émotions et je dois faire taire une demi-douzaine de signaux d’alarme pour ne pas te repousser brusquement et partir en courant. « Ça aide? » Je demande parce qu’à travers mes propres tremblements, c’est un peu difficile de voir si toi aussi tu trembles encore. M’enfin, moi, je ne tremble clairement pas à cause de la température ambiante même si je me jure que oui.

« Bordel … » Ton corps enlace le miens et vu ta grandeur, tu viens poser ton visage contre le sommet de mon crâne alors que je profite silencieusement de cette étreinte. Le vent souffle fort contre nous et j’me demande pourquoi on reste planté-là plutôt que d’aller nous cacher sous les palmiers ou encore s’allonger dans le hamac. « C’est vrai que j’le suis, j’veux dire puceau. » Ta voix est étouffée, mais je l’entends quand même très clairement. Je relève les yeux sur toi et te regarde d’un nouvel œil. Je comprends mieux, maintenant, pourquoi tu veux te préserver pour quelqu’un avec qui tu auras une vraie connexion. En fait, je respecte carrément ce choix que je n’ai moi-même pas eu. « C’est rare pour un mec.. » De ton âge en plus, parce que bon, tu m’as pas l’air d’avoir 16 ans, plutôt 26. Je décide de ne pas pousser le sujet d’avantage et te demande plutôt si cette technique aide à ton corps à se réchauffer. « Pas vraiment. » Ouais bah, on peut toujours retourner dans l’eau, mais on va finir par se fatiguer de nager jusqu’à ce que le soleil se lève. « Il ne reste pas trente-six solutions. » Tu attrapes mon visage et en un rien de temps, tu fonces sur mes lèvres que tu captures pour un baiser langoureux et passionné qui, comme prévu, fait grimper la température en un rien de temps. C’est ce genre de baiser qui me pousse à croire que tu mens; comment peux-tu être puceau et dégager autant de sex-appeal? « J’ai trouvé le truc… » Je te regarde les yeux mi-clos et les lèvres entrouvertes. Ta main me fait frissonner et j’esquisse un sourire. « Pas trop mal comme truc… ça donne envie d’avoir froid plus souvent. » Je me mordille la lèvre et tu te rapproches à nouveau d’un « Prend toute la chaleur que tu veux…. » avant de dévier ta trajectoire vers mon cou et ma poitrine. Ma respiration s’accélère et je penche un peu la tête pour te donner plus d’espace. Il n’y a pas de doute, la chaleur est montée d’un cran et mon corps bouille à des endroits bien distincts. Tu te redresses d’un seul coup cependant, brisant la magie du moment en frictionnant mes bras. Je cligne des yeux et fronce les sourcils. « Tu crois que tu peux t’arrêter juste comme ça? » Tu comptes me donner les blues balls en plus!?!? Sans un mot de plus, j’attrape ta main et t’entraine vers le hamac où nous aurions dû venir nous installer depuis longtemps. Je t’y pousse et grimpe doucement à ta suite pour ne pas nous faire renverser. « Toute la chaleur que je veux.. pas vrai? »

« Ouais, j’crois que je peux le faire. Tu sens encore ma bouche contre la clavicule? » P’tit con arrogant. Pourquoi t’as de l’assurance comme dix par moment et tu sembles vouloir te rentrer la tête dans le sol à d’autre, ça m’échappe complètement. Mais là, j’ai pas envie d’rigoler, j’ai envie de sentir encore tes lèvres sur ma peau et ouais, pas simplement en sensation fantôme, mais bien parce qu’elles y touchent. Alors je t’entraine jusqu’au hamac où je te pousse avant de te rejoindre, m’installant en remontant les jambes sous moi et en posant une main sur ton bras. Il me semble beaucoup plus facile de te toucher maintenant, mais la sensation n’en est pas moins électrisante qu’au début. Chaque fois que je te touche, mes doigts brûlent. « Tout ce que tu veux du moment que c’est raisonnable et descend. » Je roule les yeux et secoue la tête. « J’te préviens, rien de déplacé Serah. » T’es sacrément sérieux et je lève les mains en signe de reddition. « C’est bon, j’ai compris. J’toucherai pas à ton kiki. » Je prends tout de même une seconde ou deux pour le regarder, toujours aussi impressionnant dans le tissu transparent de ton boxer. Tu viens poser un baiser à la commissure de mes lèvres et je tourne la tête pour pouvoir t’embrasser franchement. Ma main se glisse sur ta joue et vers ta nuque alors que je me redresse un peu, passant une de mes jambes par-dessus les tiennes pour venir m’assoir à califourchon sur toi. « C’est bon.. ça va..? » et même si j’ai l’air sarcastique, c’est une vraie question. Parce que j’suis peut-être une salope, mais j’ai du respect pour toi et tes décisions… J’compte pas te violer Moses.