Azure n’a rien de bleu outremer. Sa peau de diaphane fait ressortir ses lèvres bouton de rose. Sa chevelure de feu, qu’elle préfère légèrement bouclée, ondule au rythme de ses hanches. Pourquoi Azure alors? Pourquoi pas Ambre? Parce qu’elle a bien la froideur de l’Atlantique dans son regard noisette avoisinant le vert. Parce qu’il peut y avoir cette glace dans ses paroles. Enfin… C’est ce que t’aimes bien faire croire. Parce qu’Azure est populaire. Parce qu’elle doit le rester. T’as une réputation à tenir, right? Et beaucoup d’orgueil. Chose que tu ne risques pas d’avouer. Les clients passent. Les machines s’illuminent. Les gens perdent et gagnent de l’argent. Le Casino. On pourrait se demander ce qu’une gosse de riche comme toi fait ici. Travailler. Pourquoi travailler quand on a tout sur un plateau d’argent? Well… Ça aussi, c’est probablement à cause de ton orgueil. Et, tout comme lui, ce n’est pas quelque chose que tu hurles sur tous les toits. La gosse de riche veut être indépendante. Ce n’est pas tout-à-fait à ton honneur chez les riches paresseux d’ce monde. Sit Still and Look Pretty, ce n’est pas ton truc même si on pourrait facilement le croire. Bref. T’es compliquée. Tout comme les raisons qui t’ont menées à emménager à Boston. Bien qu’un seul mot puisse tout résumer : Zeno. Celui qui occupe toutes tes pensées. Celui que t’as prévu de récupérer. C’est sur ces pensées que tu te diriges vers le bar, où tu dois remplacer une collègue de temps de sa pause. @ZENO AVGEROPOULOS

Je regarde l’établissement depuis l’extérieur et mon cœur cogne dans ma poitrine. Eh merde. J’devrais pas être là. Il est pas trop tard Zeno, tourne les talons maintenant. J’ai beau m’le dire, mon corps fait tout l’inverse puisque je me vois passer l’entrée au moment même où je pense à partir en courant. Shit. Je continus d’avancer et les sons familiers me viennent aux oreilles. Les machines à sous, les rires aux éclats, les croupiers, les gens excités et ceux qui le sont beaucoup moins. Les lumières m’aveuglent, toutes ces affiches lumineuses et brillantes, qui change de couleur, clignotent et font du bruit. Moi, je marche directement vers le bar parce que si j’dois faire ça, j’vais avoir besoin d’un verre. Pourquoi t’es là Zeno? Pourquoi t’es pas simplement aller prendre un verre comme d’habitude? Non, ça va, tant que j’m’assois pas à une table de Black Jack, il n’y a pas de réel danger, pas vrai? « Un whisky net s’teplait. » Je m’assois et me passe une main sur le visage en soupirant. Lorsque je relève les yeux et croise ton regard, je manque de m’étouffer.

Tu n’es pas à tes débuts dans ce domaine. Au fil du temps, tu as occupé bien des postes au casino à la Nouvelle-Orléans. Cela fait de toi un atout ici. C’est l’une des raisons pour lesquelles tu as été engagée si rapidement à Boston. Tu sais ce que tu fais et tu transpires la confiance. Tu as le charme et la qualité de service. Tu lèves les yeux au ciel en pensant à toutes ces cruches engagées seulement pour leur physique. Tu n’es pas là depuis très longtemps et tu fais déjà la loi auprès du personnel. Ils t’adorent. Elles te détestent. La routine quoi. T’es arrivée comme un boulet de démolition et t’as pris la place qui te revenait de droit. La loi du plus fort. Et, toi, tu ne te laisses pas marcher sur les pieds. La blondinette part en pause et tu commences à servir. Rapidement, un beau brun attire ton attention et un sourire malicieux s’installe sur tes lèvres. Tu savais qu’il allait passer par ici un jour. Tu le connais bien  t o n  Zeno. Il n’a pas l’air bien, le pauvre. Tu lui manques probablement. Comme lui t’as manqué. Mais il ne sert à rien de ressasser le passer. Tu es là maintenant. Son Azure chérie est là, à la maison, auprès de lui. Il est surpris de te voir. Tu lui souris, les yeux pétillants. Tu l’aimes tellement. Qu’est-ce qu’il est beau ton Zeno. « Salut chéri. » Tu lui fais une moue mignonne et pose un verre devant lui. « Dure journée? » Tu verses le liquide doucement tout en gardant un œil bienveillant sur lui.

Je n’ai plus de sang dans le visage et je dois être aussi livide qu’un mort parce que j’ai la tête qui tourne et que j’ai l’impression d’être sur le point de m’évanouir. C’est pas possible. Comment est-ce que j’ai pu être aussi stupide que de croire que je ne risquais  rien en venant là. OF COURSE t’allais te trouver un boulot dans un casino, c’était une valeur sure pour me revoir un jour où l’autre sans avoir à éplucher la ville. « Salut chéri. » Je cligne des yeux sans comprendre. Moi qui m’attendais à ce que tu m’engueules d’être parti, me gifle pour t’avoir abandonné… rien. Le calme plat. « Dure journée? » Honnêtement? J’crois que tu me fais encore plus peur quand t’es calme comme ça. « Mh.. » Tu me sers mon verre et je le descends d’un trait parce que putain, j’vais avoir besoin de pas mal de courage pour survivre à ça. « Qu’est-ce que tu fais là Azure…? »