And I need a miracle to get away from you
— with jaspeandra // @LEANDRA T. CARREIRAO

Il est tard, ou tôt, ou peut-être est-on juste en plein milieu de la soirée. Le téléphone a été oublié, la notion de l'heure est plutôt aléatoire, puisqu'ils marchent depuis quelques kilomètres. Quand ce n'est pas Il qui râle, c'est Elle. Faut dire que Jasper a tellement mal prévu son coup quand il est venu frapper à la porte de chambre de Leandra en fin d'aprem, que désormais la nuit tombait, et son « superendroittuverras » commençait à ressembler à un bon plan galère. Certaines choses ne changent pas, tu vois. Tu es la détentrice du dernier pas, je fais ma part, je t'entraine dans les falaises. J'te fais quitter celles de ton quotidien, j't'aggripe même la main quand les pas sont moins surs. Et, la nuit tombe. Et, on peut percevoir une lumière non loin de nous. Une lumière dans laquelle se dessine une silhouette.. nue, ouais. « J'aurai peut-être dû te prévenir qu'on avait manqué de perdre une jambe pour aller voir des gens complètement à poil. » Qu'il pouffe l'idiot, pas vraiment préparé à cette vision. WTF ? Il avait mal lu la brochure j'crois. Mais, si tu détournes ton regard des fesses nues, tu verras l'un des plus beaux paysages du Portugal.

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— with jaspeandra  

Combien de temps encore ? Combien de temps on va continuer à jouer avant de se rendre compte que nous ne sommes que des aimants. Qui se rapprochent et se reculent, qui apparaîssent puis s'effacent. Les montagnes russes, c'est nous. Un comble, parce qu'aucun de nous n'en possède des origines. Combien de temps, encore ? On marche déjà depuis quelques heures, j'ai même arrêté de regarder mon téléphone. La vérité c'est que je le regarde vraiment jamais quand la compagnie est tienne. Quand j'ai ta main dans la mienne. Les chemins sont sinueux et les blessures auraient pu facilement arriver. C'est fou, même quand je ne veux pas imager notre relation, de ses chemins, il y arrive. L'endroit où il m'emmène est toujours flou, on avance dans ce brouillard, constamment. Puis, là, face à notre regard, une silhouette. Je plisse les yeux, essayant de déduire les formes. Forcé de constaté que les formes s'imposent d'elles-même. Très distinctement. Trop, peut-être. « J'aurai peut-être dû te prévenir qu'on avait manqué de perdre une jambe pour aller voir des gens complètement à poil. » je le regarde, gênée d'abord, puis j'explose de rire. Tout ce que j'ai râlé disparait. Tout ce qu'il a râlé aussi. Le rire s'estompe, face à l'émerveillement. Face à nous, l'un des plus beaux paysages de cette terre, probablement. Je lâche la main de Jasper, avance jusqu'à la silhouette nue et échange quelques mots en portugais. C'est la langue au Cap Vert, j'ai aucun mal. Je reviens vers mon brun, retire mon sac de mon dos puis mon t-shirt. "C'est nudiste mais on peut se baigner." le sourire est grand, alors que c'est le short qui s'en va à son tour. "On quitte pas cet endroit sans avoir été dans l'eau, j'te préviens." Les vêtements se défont un à un, finissant dans le sac qui retourne sur le dos de sa propriétaire. "Allez, j't'ai déjà vu, grouille toi ça a l'air génial !" j'ai quand même gardé les chaussures pour la suite, dans le doute où des rochers seraient sur notre passage.

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— with jaspeandra // @LEANDRA T. CARREIRAO

C'est rugueux, ça glisse, ça peut vous trancher la peau à la moindre erreur de pas, ça vous dévoile des paysages merveilleux, ça vous oblige à jouer aux équilibristes. Ces pierres qui forment des falaises, c'est un peu nous, c'est un peu ce que nous sommes. Ca vous donne des souvenirs jusqu'au plus profond des organes, et ça vous marque la peau en cas de fausse manœuvre. Alors oui, j'essaye de nous tenir debout, mieux que je ne l'ai réussi dans nos relations. Toutes celles qu'on a eu, les plus diverses, du drapeau rouge sang au blanc. Celle sans couleur fixe, qui flotte au sommet de notre amitié actuelle. J'le cherche surement ce drapeau, quand mes billes vont ailleurs, partout sauf sur l'homme qui a oublié ses vêtements. Laisse à l'experte le langage. Les lettres, surtout quand elles ne sont pas anglaises, sont loin d'être la spécialité de l'Ellington. "C'est nudiste mais on peut se baigner." Là, il regarde plus les possibles drapeaux, ni même le paysage. Il guette le tee-shirt qui dévoile la peau, le suit du regard puis entend la phrase. Tout ne se fait pas dans le bon ordre. « Non mais j'vais pas.. » Ouais, bien essayé, mais est coupé d'un : "On quitte pas cet endroit sans avoir été dans l'eau, j'te préviens." qui ignore ses protestations. Passablement hébété, le garçon, devant ce qui se déroule devant ses yeux. C'était pas vraiment ça le plan. "Allez, j't'ai déjà vu, grouille toi ça a l'air génial !" Les billes roulent dans leur orbite, et le tee-shirt quitte à son tour le torse. « Alors tu marches devant, j'ai pas envie que tu me mates tout le long. » Le short y passe, et le boxer pareil, sautillant sur son pied en essayant de la suivre tout en se déshabillant. C'est n'importe quoi. « Déjà que t'avais du mal à te contenir devant lui.. » Qu'il raille, en référence au local plus très frais. Feintons une normalité là-dedans. « J'espère qu'il y a pas de moustiques. » J'tiens à rester entier, voyez. Quelques pas, quelques pas où il a du mal un peu à s'habituer à s'balader dans son plus simple appareil. « Bon elle est où ta flotte ? » J'vais me construire un pagne, si ça continue.  

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— with jaspeandra // @LEANDRA T. CARREIRAO

Oui, ça ne semble pas être la meilleure idée quand on connait notre passé et qu'on sait le présent, mais c'est la seule solution que nous avions si on voulait se baigner. Il suffit de savoir garder un secret, et pour ça, on est plutôt fort. C'est un peu notre domaine de prédilection. « Alors tu marches devant, j'ai pas envie que tu me mates tout le long. » Je rigole et secoue la tête, "Ouais, tu préfères être celui qui mates, quoi." la taquinerie comme seule réponse, toujours. Je vois que l'idée l'emballe pas, mais c'est pas si je lui avais laissé le choix. « Déjà que t'avais du mal à te contenir devant lui.. » hausse les épaules, "J'y peux rien, c'était mon genre de vieux. T'es pas aussi bien foutu, ça m’intéresse pas. " hausse les épaules, l'air de rien. L'air d'être sérieuse, d'entrer dans le jeu. La gène n'est qu'à peine présente chez moi, je l'ai déjà vu, je l'ai déjà aimé, je connais son corps comme si c'était mon chez moi. Ça doit être le plus difficile. De résister, de ne pas regarder, vérifier que tout soit encore en état. Même si ce sont les organes internes que je privilégie. Un surtout en particulier. Un que je ne pourrais pas vérifier. « J'espère qu'il y a pas de moustiques. » - "Mais non ! Arrête de faire ta princesse." rappels aux anciens éléments qui étaient dans notre passage. On avance, encore, puis après la descente, le doute.« Bon elle est où ta flotte ? » Regarde à gauche, regarde à droite, "Bah.. eh.. " je cherche mais c'est vrai que maintenant qu'on est là, il a pas l'air d'avoir grand chose autour de nous. "J'en sais rien." abandonne lâchement, rigole nerveusement. La fine équipe.   

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— with jaspeandra // @LEANDRA T. CARREIRAO

On démarre sur une base classique, un plan sans écueil, et on se perd dans ce plan, on prend des détours, on emprunte les pires routes, on choisit volontairement de se faire du mal. On accusera l’inconscient. Ton corps perd sa tenue, et c’est même pas mon idée. Par contre c’est la mienne de volontairement éviter la vue, de m’intéresser au ciel, à l’herbe, et à tout ce qui entoure l’évidence qu’il faut pourtant ignorer. "Ouais, tu préfères être celui qui mates, quoi." C'est toujours la partie la plus agréable. Quoique, recevoir les regards n'est pas un sentiment négligeable. Mais l'Ellington s'est toujours persuadé qu'il portait mieux les costumes que la nudité, voyez. C'est toujours un peu ridicule. "J'y peux rien, c'était mon genre de vieux. T'es pas aussi bien foutu, ça m’intéresse pas. " Pouffe, secoue la tête, et réplique d'un : « Voilà qui me rassure, moi qui craignait une attaque furtive. » Le sourire railleur aux lèvres. "Mais non ! Arrête de faire ta princesse." L'expression est mal utilisée, quand on connait les bonnes, celles qui sont plus solides que toi et moi. Celles qui voient quand nous on ferme les yeux. Quand nous on se perd. On se perd vraiment, en fait. "Bah.. eh.. J'en sais rien." Croise les bras, abandonne définitivement cette idée de cacher l'important. Foutu pour foutu. « Super, on a l'air de deux blaireaux perdus, à poils avec des baskets. » Heureusement qu'il y a personne pour voir ça. « Et t'as une araignée multicolore sur la fesse droite. » Qu'il balance l'air de rien. « J'voulais pas regarder, mais clairement elle a des couleurs qui attirent l'oeil. » Et lui, ça l'fait rire, la scène est absurde, et c'est là dedans qu'il est le mieux. La vie est bien trop ennuyeuse quand on oublie de la secouer un peu.

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— with jaspeandra // @LEANDRA T. CARREIRAO

On dit que toutes les routes mènent à Rome. Nous, nos routes, elles nous mènent à la destruction. La tienne, la mienne, les deux. Parfois c'est l'un, souvent l'autre, et tristement ça s'impose à tous les deux. On doit pas prendre les mêmes chemins tout le temps, on doit créer des loupés. Tu t'égares à un moment, changeant de chemin, puis c'est à mon tour de lâcher ta main, changer d'endroit. Le pire dans tout ça, c'est qu'on sait même pas où on va. « Super, on a l'air de deux blaireaux perdus, à poils avec des baskets. » C'est nous. Toujours. Deux blaireaux perdus. Perdus. « Et t'as une araignée multicolore sur la fesse droite. » - "QUOI ?" Les bêtes, c'est mignons, quand c'est des chiens. Autrement, c'est pas joli. « J'voulais pas regarder, mais clairement elle a des couleurs qui attirent l'oeil. »  "Mais retire là !" s'approche en arrière de l'homme, je rigole pas, là. "Retire là !" Pourquoi tu parle encore ? Pourquoi tu souris ? Tu vois bien qu'il y a plus important, non ? Impose ta main sur ma fesse droite et vire ce truc. Si ça mords et que je gonfle ? Si ça a du venin, on fait quoi ? C'est pas un sujet drôle, et une fois l'araignée ailleurs, on se rhabille.  Si c'est pour être attaqué sans même pouvoir se baigner, ça reste inutile. Est-ce que ce type m'aurait menti ? Ou est-ce que mon portugais est si vieux que j'ai loupé quelques mots dans la phrase ? "Imagine que c'est une araignées tueuse !" rien qu'à l'idée, le corps se met à trembler.

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— with jaspeandra // @LEANDRA T. CARREIRAO

J'ai pas vraiment le choix, t'as vu notre position ? On a pas le droit de s'mettre dans la difficulté comme ça, on a pas le droit de s'imposer ces visions, on a pas le droit de risquer le flottement. Alors j'l'éloigne à coup d'araignée qui s'pose là, juste sur ta fesse. Si ce truc n'avait pas existé, tu peux être sûre que je l'aurais inventé. "QUOI ?" Pile la réaction que j'attendais. Ca s'voit, il est hilare l'imbécile.  "Mais retire là !" Et là voilà à reculer, et l'Ellington qui s'pince les lèvres pour ne pas pouffer franchement. "Retire là !" Garde ses bras solidement croisés. « Tu me demandes presque de te flanquer une fessée, là, c'est assez perturbant. » Le sérieux est tellement mal feinté, que ça en est ridicule.  "Imagine que c'est une araignées tueuse !" Allez, la blague a suffisamment duré. De sa main, il bouscule gentiment l'insecte. « Finalement, c'était peut-être juste un papillon, j'voyais pas bien de loin. » J'suis pas spécialement friand des araignées, j'aurai surement couiné d'une façon autrement moins viril, si c'était une de ses araignées étonnamment colorées et démoniaques. Puis, relève brusquement la tête, le regard porté plus loin. « Tiens, c'est pas d'l'eau là-bas ? » Spécialiste en détournement d'attention, avant de s'en manger une.

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— with jaspeandra // @LEANDRA T. CARREIRAO

C'est vrai, la situation aurait pu être gênante. Elle l'est peut-être, elle l'est certainement, même. Peut-être que d'un point de vu extérieur, c'est pire. Peut-être qu'on dépasse encore les limites, une fois de plus. On est les seuls à ne pas s'en rendre compte lorsque c'est le cas. « Tu me demandes presque de te flanquer une fessée, là, c'est assez perturbant. » Je me tourne, lui fait des gros yeux. J'aurais aimé te dire quelque chose, te faire une remarque résonnant comme un souvenir à notre passé commun, des mots qui aurait rebondis sur ta phrase. Je n'en n'ai rien fais. Je n'ai rien dis. Mon cerveau a rattrapé mes mots avant qu'ils ne sortent. T'as eu de la chance, cette fois-ci. Moi, j'en ai un peu moins. J'aurais pas cru qu'un contact fasse réagir mon corps, mais ce fut le cas. Réaction que je dissimule comme je peux. Ces frissons qui parcours mon corps alors que la chaleur est présente. N'importe qui dirait que ce n'est pas normal. Oui, je sais. « Finalement, c'était peut-être juste un papillon, j'voyais pas bien de loin. » Je plisse les yeux, me retourne face à lui, "Tu n'es qu'un petit -" la phrase est stoppée ; « Tiens, c'est pas d'l'eau là-bas ? » - "Quoi ?" elle essaie de suivre, tourne les yeux dans la même direction que l'homme, "Ah, si." attrape la main de Jasper et commence à avancer, la relâchant après quelques pas. Ils marchent encore, le silence brisé d'un "J'suis certaine que ça t'avait manqué." les yeux sur tournent sur le brun, un sourire en coin. Reconnais-le, je sais que t'as apprécié.