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I LOVE HARVARD
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    Underwater -- Lauri
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    Lien du postJeu 5 Juil - 14:54
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    La soirée ne s'était pas déroulée comme je le pensais. Mon père en visioconférence m'avait annoncé qu'il était hors de question que je passe l'été au Soudan avec ce qu'il s'était passé quelques semaines plus tôt. Et mon rendez-vous n'a pas daigné annuler. Après quelques verres d'apéritif, j'ai fini par me rendre à l'évidence. Il ne viendra pas, et je suis plus seule que jamais. Et soit dit en passant, déjà un peu bourrée. J'ai demandé à ce que quelqu'un aille chercher mon chauffeur Thomas afin qu'il me rejoigne à table pour ne pas manger seule. Son silence a été assourdissant, et les céphalées se sont créées rapidement. Il ne dit rien quand il pense que j'ai tord, alors j'ai compris. Je l'ai renvoyé à la villa dès la fin du repas, pour errer sur le port sans chaperon. Cette impression de vide m'envahit alors que je descends sur le ponton, avançant entre les bateaux amarrés. Une coquille vide. Je n'ai pas revu Jet depuis que nous avons dormi ensemble. Lui, il me rendait vivant malgré qu'il soit le créateur de certains de mes cauchemars. Yaël me manque terriblement mais je suis certaine qu'il me déteste. Et c'est pareil pour Victoria. Sa bouche sur la mienne est un doux souvenir qui écorche mon cœur déjà mal en point. Je secoue la tête, laisse mes cheveux flotter au rythme du vent. Je pourrais envoyer un sms à Pia, mais je ne veux pas l'embêter avec ça. Mes pas me guident jusqu'au bout, la nuit déjà bien au dessus de la baie de Boston, la lune éclairant faiblement l'eau. Je n'arrive pas à distinguer la ligne d'horizon, et m'y concentre pourtant quelques longues minutes. Puis, les yeux se rapprochent de l'eau juste devant moi. Le clapotis des minuscules vagues me bercent. L'alcool me tient dans ses bras comme une figure maternante. Elle m'apaise, me détend et me maintient dans cette semi confiance. Sans réfléchir, je retire mes escarpins, dans une danse un peu sordide pour ne pas tomber directement à l'eau. La robe longue frappe mes jambes comme pour m'applaudir d'avoir réussi mon geste. Pieds nus contre les planches de bois, je fais un nouveau pas en avant. Les orteils dépassent. Que fais tu Olympe ? L'eau est elle profonde à cet endroit ? Sauter. Rien ne va. Juste se sentir libre. Libre de quoi ? De tout. De rien. Les pensées divaguent. Je ne sais plus si j'ai fait un pas en avant, ou si je suis tombée à pic. Le contact de mon corps avec l'eau est un électrochoc. Elle est froide, vraiment froide. Le tissu de la robe se colle contre ma peau, les cheveux nagent vers la surface. Ma respiration s'est bloquée instinctivement, les yeux se sont fermés. C'est profond oui. Le corps coule, sans un mouvement. La panique aurait du s'installer dans mes entrailles, mais quelque chose bloque. Le silence. Le bourdonnement de mon cœur dans ma tête. Cette plénitude.

    @Lauri J. Järvinen
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    Lien du postJeu 19 Juil - 0:38
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    Underwater
    feat. Lauri & Olympe
    La journée touchait à sa fin, je la trouvais plus longue que jamais. Ces démarches pour le logement social n'en finissaient plus. L'administration traînait la patte autant que faire se peut, butant sur la moindre virgule qui leur paraissait louche. Sur le moindre o pouvant ressembler à un a. Sur mon prénom, est-ce mixte ? Me demandant une adresse... alors qu'ils n'étaient pas sans ignorer que je demandais un logement, parce que je n'en avais pas. Les nerfs à vif par la mauvaise foi de la bureaucratie, les nerfs à vif par le manque de compassion d'autrui. Il avait fait assez froid aujourd'hui. Le soleil commençait à chauffer mais le vent restait très froid. Les gens emmitouflés dans leurs manteaux n'avaient pas daigner s'arrêter, ils fonçaient de leur point A à leur point B en ignorant ce jeune glacé jusqu'à l'os qui s'acharnait à faire glisser ses doigts sur la guitare en espérant gagner quelques centimes de plus. Je n'avais pas relâché, ils ne m'avaient même pas regardé. Les doigts écorchés, j'avais fini par laisser tomber... je ne mangerais pas ce soir, à moins que le foyer d'accueil ait encore quelque chose à me donner. Mais j'en doutais. Les dons se faisaient de plus en plus rares, les associations mettaient les bouchées doubles pour deux fois moins de résultats. J'étais dans l'une de ces périodes que j'appelais "compliquées". L'une de celles où la vie dans la rue me frappait de plein fouet, et où il était compliqué de garder la tête hors de l'eau. Assis sur le capot de ma voiture face à la mer, je regardais le soleil décliner à l'horizon alors que le vent était enfin tombé. Ce soir, il faisait enfin bon. Il y avait peu de vagues et la lumière était douce, c'était reposant. Mais ce qui le serait encore plus et me ferait oublier les tremblements au moment où j'irais dormir, c'était l'opium que je tenais dans les mains, prêt à être fumé. Je regardais pensivement les nuages, puis l'eau, les quelques petits bateaux qui flottaient à proximité de la rive, le ponton, la fille qui marchait dessus. Je l'observai un moment en silence, me demandant ce qu'elle pouvait bien faire. Elle semblait pensive, fuir quelque chose et je ne pouvais que trop bien comprendre cette envie de solitude et surtout, d'évasion. Mais bien vite, ses pieds libérés de l'emprise de ses escarpins dépassèrent le ponton et je la vis basculer en avant. Mon sang ne fit qu'un tour, mon coeur loupa un battement. Il ne me fallut qu'une seconde pour jeter mes affaires par la fenêtre, sur le siège de la voiture, avant de descendre les escaliers du parking en courant. Il n'y avait personne autour, à quoi pensait-elle ? Il n'y avait personne autour. Je retirai au moins mon t-shirt sur le trajet, et plongeai sans réfléchir davantage pour aller la chercher. Je vis ton visage alors que tu t'enfonçais, au fond de l'eau, silencieuse et calme. C'en était flippant. Olympe. Ma main attrapai ton poignet, mon corps entier frissonnait au contact de l'eau froide, à moins que ce ne soit te voir dans cet état qui me glace le sang. Je te tirai vers moi et te remontai à la surface, un bras entourant ta taille. Reste avec moi, Olympe.

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