Plaisir inconditionnel, tu as l'impression d'être en pleine overdosse de la vie matinale anglaise. Et pourtant c'est réellement le cas, un soupir, tu décides de partir courir avant le grand Jour, tu sais que tu pars en road trip pendant 2 mois ensuite, comment ? T'as convaincu ton père que tu bossais en même temps, donc autant dire que tu as tout prévu et tu comptes pas te faire marcher sur les pieds en fait, encore moins une bande de pauvres dégueulasses. Et finalement ce n'était pas prévu mais tu t'arrêtes, calmement face à une boutique de macarons et de petit délice de la vie. Tu ne sais pas pourquoi ça te fait sourire, comme si la vie ici était plus simple, loin d'Harvard, loin des problèmes, loin de la vie totalement dingue que tu vis à Boston en fait. Tu humectes tes lèvres pour observer les différents parfums parce qu'il faut le dire, tes maracons tu les fais apporter de Paris, d'une de tes amies qui posssède la société Ladurée, alors autant dire qu'ils sont excellents, mais cette marque, tu ne la connais pas. Tu observes chaque délice pour finalement quitter le trottoir pour reprendre ta course, tu reviendras au retour de ton marathon, enfin si tu as la force de rester debout pendant quelques heures. Et finalement dans tes écouteurs tu penses à tout et à rien, à simplement ce moment-là, ce moment qui t'indique que tu es dans la merde, comme si ton regard la fixait elle et personne d'autre mais tu ne sais même pas qui est ELLE. T'es totalement perdu à essayer de te convaincre que cette histoire n'est qu'une partie de ton passé et que demain elle ne sera plus là pour te détruire, mais c'est compliqué en fait, parce que c'est pas ça le soucis. Le soucis c'est que tu t'attaches à elle, et à elle aussi, elles sont importantes l'une que l'autre mais tu ne n'arrives pas à choisir ou à comprendre qui est ton passé et qui est ton avenir. Et tu t'arrêtes sec, dans ce parc, tu t'arrêtes parce que t'es pas bien et tu finis par t'asseoir dans l'herbe en soufflant plusieurs fois, leur visage qui passe devant tes yeux à chaque pas que tu peux faire, ça va pas le faire putain, ça va pas le faire du tout en fait. Tu soupires, tu viens te reveler alors que tes pas continuèrent mais tu te rends compte que finalement elle est là, face à toi. Et merde. La dernière fois que tu l'as vu, tu l'as abandonné dans un lit de couleurs bleus, dans sa chambre à la Eliot House, après une nuit entière sans aucune pause de sexe parce que c'était une baise d'adieu ou alors une baise de retrouvailles et t'es partit le lendemain, un mot sur la tale de chevet, un simple Grazie mio amore Et la voilà qu'elle est là, face à toi et qu'elle avance, tu humectes tes lèvres pour enlever tes deux écouteurs. Tu ne sais même pas si elle t'a vu ou pas mais tu vas l'intercepter

@Nicola Borgia

Summer Camp, où la parenthèse d'une année, relâche d'une pression dernièrement exacerbée. Nicola comptait sur ces deux mois pour respirer, retrouver un tant soit peu de liberté, de paix, de bonheur. Vider son esprit des pensées saccadées qui tournoyaient sans logique, ne trouvant aucune issue à leur échappée brutale. Nicola avait volontairement choisie de ne pas partir en road trip pour cette raison. Des road trip, elle en avait fait pendant des années et elle pouvait bien en faire quand bon lui semblait. La blonde ne voulait plus s'établir de limites à quoi que ce soit. En tant que vacancière, si elle était principalement basée au Portugal pour le mois de juillet, rien ne la forçait à y rester. Nicola, elle était comme un ancien détenu affranchi de ses chaînes. Elle voulait tout voir, tout comprendre, tout sentir. Et depuis ton retour à Harvard et particulièrement à la Eliot, elle avait l'impression d'avoir fait un bon en arrière de cinq ans. Et elle détestait ça. Elle détestait se sentir coincée, immobilisée par ses doutes, ses peines, ses colères. Et plus que tout, elle détestait l'emprise qu'il avait encore sur elle, et le mal qu'il parvenait à lui faire. La jolie blonde voulait se sentir légère, elle voulait voler toujours plus haut, sortir de cette cage qui se refermait sur elle petit à petit. Montant le volume de la musique dans ses oreilles, Nicola tenta de se reconcentrer sur sa course, de penser à tout autre chose qu'à lui et leur dernière entrevue. Qu'à sa peau nue contre la sienne et leurs soupirs entremêlés. Ça, c'était sans compter sur cette foutue fatalité qui en avait décidé autrement. Il lui fallut quelques secondes pour que ses yeux perçoivent sa silhouette non loin. Quelques secondes pour que le détour de son corps vinrent raviver les souvenirs trop intacts qu'elle avait et aurait toujours de lui. Quelques secondes pour que son regard ne croise le sien. Alors elle s'arrête. Brusquement, pour venir doucement secouer la tête, comme une résignation, une constatation indiscutable. Elle ne voulait pas le voir. Pas lui. Pas maintenant. Plus jamais. Alors elle se détourne, fait marche arrière pour s'enfuir le plus loin possible. Apaiser sa tête. Apaiser son coeur.

T'es pas du genre à hurler à mal, t'es pas du genre à hurler tout court même pour les gens qui t'insupportent mais là, là tu aurais pu hurler en fait, et ça pendant des heures si tu le voulais. Quand elle est partit, tu as hurlé et pendant des heures, tu as pleuré aussi, toi la force tranquille et violente de la nature, celui qui ne montre jamais ses sentiments et émotions mais aujourd'hui en levant la tête, poser ses yeux sur elle, et tu tombais déjà, presque attiré par cette blonde si parfaite et magnifique. Ton coeur battait beaucoup plus fort que la normale et ton envie était bien plus important. Tu fronças les sourcils en la découvrant, à quoi un mètre ou deux, cinq grand maximum, cette nuit là en mémoire, ce plaisir charnel au creux de ces lèvres, ces caresses si intenses et ces nombreux soupirs contre ta peau. Tu n'en revenais pas, tout l'effet que cette nuit là avait sur toi et tu étais partit, comme un connard, comme d'habitude. Tu finis par humecter tes lèvres, voyant le regard pour qu'elle le détourne. Fais chier avais-tu penser si haut que ta course reprit contre elle, ta main sur son bras Nicola lâchais-tu avant de la retourner pour la regarder dans les yeux. Tu ne la fixais pas, tu l'observais, tu la scrutais, tu étais plongé dans son regard, incapable de t'enlever de son empreinte visuelle, parce que tu étais à elle, jusqu'à la fin de ta vie, jusqu'à votre mort entière T'en vas pas Mais elle est déjà partie, elle l'était déjà quand tu lui avais dis ses mots là en janvier après les bombes, tu as répété la même phrase et elle s'échappe de nouveau de toi comme un oiseau qui a besoin de liberté. Douce trahison violente à ton coeur