Musique qui retentit dans cette partie de la boite de nuit, tu étais à l’étage, en silence, face au monde, verre de Whisky en main, tu n’étais pas sobre, tu venais de finir ton dernier examen, Hades sur la banquette à refaire encore le monde avec la femme de sa vie, la bouteille de Whisky japonais âge incertain et toi, tu observais cette piste de danse. Personne dans cet étage sauf toi et les quelques filles qui voulaient s’amuser, mais ce n’était que des premières années, excitée à l’idée d’être dans ce carré VIP. Toi tu observais les femmes et les hommes d’en bas, piédestal important quand on te connait et tu voulais juste faire comprendre au monde qui tu étais. Tu finis par le boire cul sec, ce verre qui était maintenant vide dans ta main, petite dose par petite dose, mais rien de visible, seul ton sang s’amusait avec tes nerfs. Tu finis par sourire en entendant ton meilleur ami t’appeler. Mais tu n’avais pas envie de ça non, tu regardes encore en bas pour la voir elle, en train de danser bien que tu pensais encore à un mirage de la vie, elle était là, non loin de toi, se faisant tripoter par x ou y. Elle était à toi pendant un long moment, elle était tienne pendant de nombreuses années et finalement, aujourd’hui elle était libre. Tu ne pouvais regarder cette scène sans éprouver de l’énervement, et finalement, tu te tournes vers Hades, mâchoire serrée, tu soupires fortement Je descends, j’ai un truc à régler C’est partit t’es énervé, mais tellement énervé. Ton verre sur la table, tu descends les marches visibles pour arriver sur la piste de danse, silencieux et rusé, mais tu n’avais aucune envie de faire des dégâts non, tu voulais simplement danser avec elle, comme avant, sauf si ce n’était qu’un mirage et que cette femme soit encore l’objet de tes rêves les plus fous.

@Nicola Borgia

Ce soir, elle voulait que plus rien n'ait d'importance. Ni son retour chaotique à Harvard, ni son potentiel retour à la vie de simple student, ni Asia. Ni Noah. Foutus Ferrari et leurs mots acérés qu'elle n'avait que trop subis ces derniers temps. Aujourd’hui, Nicola voulait oublier, se laisser aller, ivre de cette liberté qu'elle avait tant désirée. Entêtement flou de la part de l'italienne qui ne voulait plus avoir à réfléchir à la conséquence de ses actes. C'est donc sans hésitation qu'elle avait acceptée lorsqu'on lui avait proposé une sortie au Royale. Quelque heures plus tard, c'était vêtue d'une robe noire d'une grande marque italienne et moulant ses formes féminines qu'elle rigolait sur la piste de danse, ses longs cheveux blonds cascadant sur ses épaules dénudées. Elle était joueuse ce soir Nicola, ses longs doigts reposant le verre vide qu'on venait de lui offrir sur le bar pour aller rejoindre la piste de danse. Quelques dizaines de minutes s'écoulèrent avant qu'elle ne le voit de loin, descendant les marches et semblant se diriger ans sa direction. Elle aurait pu se faire des idées mais le regard qu'elle croisa fixé sur elle ne lui laissa aucun doute. Son cœur s'accéléra contre sa volonté alors qu'il s'approchait, la blonde ignorant superbement le Winthrop près d'elle qui tentait d’attirer son attention, se demandant un instant pourquoi Noah était ici. Mais peut-être à cause des effets de l'alcool ou de la nocivité de leur relation actuelle, Nicola s'en moquait. Pour la première fois, elle n'avait pas envie d'essayer d'analyser son comportement, pas envie de chercher le piège, de lire derrière ses magnifiques yeux de glace. Alors elle s'avance doucement, slalomant entre les corps pour parcourir le reste du chemin qui la sépare de lui. Proximité de corps trop longtemps oubliée. La Borgia était perdue dans les montagnes russes qu'il lui imposait, réduisant un instant la distance qu'il mettait avec elle pour mieux l’accroître à nouveau l'instant d'après. Mais elle ne veut plus se méfier. Juste se laisser guider par ses envies sans même savoir si c'était un désir réalisable ou pure folie. Pouvoir retrouver ne serait-ce que quelques heures hors du temps, ce qu'ils avaient eu et qui avait tant compté.

T’en as marre de ça, de cette situation impossible, ton cœur te hurle de dégager de là, mais tu n’en as plus, pourquoi l’écouter ? Tu finis par souffler, descendre les marches alors que ta chemise est relevée à chaque manches 3/4 ouais tu as jamais supporté ça, les protocoles, les cravates et autre truc débile de la vie. Tu finis par la quitter des yeux une seconde, mais la voilà devant toi, si proche, si près de toi, tu es encore plus sous son charme. Ta main vient se déposer sur sa joue lentement, une caresse, lente, juste comme il faut alors que tu humectes lentement, parce que tu as l’impression que tout se passe au ralenti, elle était ta fiancée, la femme de ta vie, voir même plus. Tu la fixes un instant, tu la regardes dans les yeux, ces yeux que tu adores tant, mais que tu ne pouvais plus avoir sur toi, parce que c’était ainsi que la vie allait, mais tu poses tes yeux sur le Winthrop non loin de là qui la regarde, ta main glisse sur la chute de ses reins. Essaye petit con tu vas voir oui, c’est ta femme, pas la sienne ne l’oublions pas. Tu finis par retrouver ton attention, elle te regarde, tu ne sais spas encore si tu vas pouvoir réellement décrocher une parole, mais parce que c’est l’alcool qui parler et rien d’autre et ça serait moche de te laisser aller. Alors tu fais ce pourquoi elle a craqué, tu fais le premier pas, tu l’embrasses, pas un simple baiser de merde, mais bien un vrai baiser, un que tu avais envie de lui faire depuis le jour où tes yeux se sont posés sur elle

La musique battant fort dans ses tempes, Nicola ne dit rien. Parce qu'elle ne sait pas. Parce qu'elle ne peut pas. Et surtout parce qu'elle ne le veut pas, suspendue dans la fragilité de cette proximité qui saurait se briser avec violence d'une seconde à l'autre. Parce que c'était tout ce qu'ils étaient depuis quelques semaines. Fureur et colère, se blessant chaque jour différemment, brutale fierté blessée qui ne s'affaisse dans aucun des deux camps. Nicola aimerait, pourtant. Mais elle sait que c'est plus facile pour elle, elle n'est pas idiote. C'est pour ça qu'elle avait accepté presque trop facilement les attaques qu'elle avait reçu, se punissant inconsciemment pour le mal qu'elle savait avoir causé autour d'elle. Qu'elle savait lui avoir causé. Mais si elle ne comptait pas quitter Harvard à nouveau, elle commençait à fatiguer de toute cette animosité qu'elle avait fuit durant cinq années. Ce soir lui permettait de décompresser, s'inventant une soirée sans contrariété, éteignant le flots d'incertitudes qui rugissait en elle. Tout ce qu'il ravivait par sa simple présence, ce regard posé sur elle et ses doigts sur son corps. Elle ferma un instant les yeux au contact de sa main contre sa joue, contact presque douloureux, ravivant le manque qu'elle avait eu de lui. Si seulement tout pouvait être aussi simple. Si seulement rien n'était arrivé, et l'attentat n'avait jamais eu lieu. Il est pourtant connu qu'avec des si, on referait le monde. Elle hésite alors, va pour ouvrir la bouche, son prénom entre les lèvres mais est alors interrompu par celles de Noah. Baiser qui suffit à taire ses questions, son désir d'explications, de confirmations. Surement tout ça n'est mué que par un désir accentué par l'alcool. Surement que Noah le regrettera vite, surement que tout lui retombera dessus bien trop tôt. Mais tout ça, Nicola n'a pas envie de l'envisager, évitant de réfléchir aux conséquences que ses lèvres provoquent en elle, elle glisse sa main derrière la nuque du Ferrari. Réduisant un peu plus la distance qui les sépare, elle répond à son baiser avec avidité, leurs bouches se retrouvant sans artifice avec une inoubliable familiarité.

Si tu pensais que cette journée allait mal se terminer, c'était sans compter sur sa présence ici, tout était au ralenti, tu avais l'impression d'être dans un film à la con où tout était lent et tu ne pouvais pas mettre sur l'accérélateur en fait. Tu n'avais aucune idée de ce qu'il se passait dans ta tête pour la simple et bonne raison que tu n'avais pas envie de savoir, tu étais bien trop dans ta bulle avec elle. Quelques caresses sur sa joue et tu finis par l'embrasser finalement, parce que tu en avais envie, un vrai baiser, un vrai truc parmi la tempête qu'elle avait créée et que tu avais alimenté depuis son retour. Tu te détaches d'elle, comme un contre coeur, mais il ne fallait pas abuser non plus parce que tu savais qu'il était impossible pour vous de repartir à zéro après tout ce que tu avais vécut, tout ce que tu avais fait et tout ce qu'elle avait fait. Un mélange de contrariété et de destruction en tête mais surtout un mélange bizarre qui pouvait tout aussi te faire chier en fait. Tu avais sentit sa main sur sa nuque, et tu reserras ton emprise sur la chute de ses reins. Il y avait beaucoup de monde ici, il y avait bien trop de monde, et il fallait aussi avouer que vous étiez connus, tous les deux, donc autant dire que tu n'avais aucune envie que quelqu'un puisse te voir ici avec elle. Le retour de Nino comme dirait les journalistes italiens, un retour en force mais compliqué à prévoir. Tu viens déposer ta tête dans son cou, une chose que tu adorais faire avec elle, parce qu'elle avait le don de te mettre à l'aise de te permettre d'être vider de toute expression de stress ou d'ennuis. Et puis aussi de te vider la tête, ta princesse avait disparu de la circulation, ta princesse à toi, ta Reine, ta Emilia, ta Mia. Tu ne pouvais pas lui en vouloir, tu étais compliqué depuis des années, pourquoi sortir avec toi alors que tu avais aimé que deux femmes dans ta vie. Nicola. Et Anastasia. Tu finis par déposer ton autre bras autour d'elle, lentement, silencieusement, comme si tout était plus simple et tu te mis contre elle Un câlin. Pourquoi faire un câlin ? Pourquoi ? Alors que tu étais devenu l'homme le plus calin du monde depuis son départ. Oui tu étais quelqu'un de très peu tactile sauf au lit honnêtement mais c'était compliqué, tu étais compliqué, ce que tu voulais était compliqué

Vu comment s'étaient déroulés les derniers jours entre eux, il aurait été difficile de prévoir ce qui se passait ce soir. Là où aucun n'avaient sembler baisser les armes, ils s'étaient heurtés sans répit à l'autre, s'écorchant plus que nécessaire dans le processus. Nicola n'en voyait pas la fin, le dénouement sans ravage. Et pourtant, oh combien elle aurait aimé. Qu'ils essaient. Se réapprennent. Qu'il lui pardonne suffisamment pour ça. Mais elle s'était résignée. Alors elle se laissa glisser dans cette douce euphorie hors du temps, son corps contre le sien comme une pièce de puzzle trop longtemps séparée des autres. Pendant trop longtemps avait-il été son exutoire, cette moitié d'elle-même qui la connaissait mieux que quiconque. Elle sentit alors son visage dans son cou, ignorant le monde qui continuait de tourner autour d'eux. La jolie blonde n'en avait que faire, elle avait passé trop d'années de sa vie à faire attention à ce qu'on pouvait dire d'elle, ce qu'on attendait d'elle. Et si elle n'avait pas effectué un changement radical, elle ne voulait plus s'empêcher de vivre pour ça. En pleine conscience que Noah devait penser différemment, elle enroule elle-même son deuxième bras autour de son cou,  respirant cette odeur qu'elle avait soigneusement fuit il y a cinq ans, dans un besoin inconscient de le garder encore un peu près d'elle. Tu m'as manqué.. qu'elle lui murmure, loin de la musique assourdissante, du chaos qui circule, de leur passé, de leurs erreurs. Elle se moque si elle n'en a pas le droit, elle s'en moque si elle a provoqué ce manque de lui plus que tout autre chose. Elle le pense et n'a plus envie de peser chacun de ses mots avec un soin exacerbé. Ça ne lui ressemble pas. Ne lui ressemble plus.

En fait, tu n'aurais jamais cru que descendre une bouteille de Whisky aurait donné cet effet là à ton corps, dès ton regard posé sur elle. Tu l'aurais cru que tu sois encore accro à son odeur, à ses lèvres, à ses mimiques, à sa voix ou même pire, à son corps. Parce que tu avais sombré après son départ, tu avais relevé la tête parce que Asia avait besoin de toi face au décès de Connor, mais toi personne ne te soutenait. Des mois et des mois de dépendance à la solitude et à la colère puis des vengeance, prendre simplement les femmes, les flatter, les enrouler sous la cape du Diable et les lâcher comme des mal propre sans aucune retenue. Tu l'avais fait, tu étais un enfoiré, un connard imbus de lui même qui n'en avait que faire des femmes avec qui tu couchais, jusqu'à ce que tu recontres Anastasia. Mais même elle t'a lâché, elle t'a abandonné encore une fois face à son abruti de Mather et tu ne pensais pas retrouver Nicola ici. Nicola et sa beauté ravageuse. Le nombre de fois où les gens la relookait quand elle était en robe de créateur pendant un tapis rouge, le nombre de fois où les gens t'avaient demandé si vous étiez ensemble parce qu'elle était beaucoup trop magnifique pour être seule, le nombre de fois où les gens la dragua alors qu'une simple main autour de sa hanche se termina en duel de regards avec un pauvre imbécile. Oui Nicola était cette femme, et ce soir, elle t'avait encore eu Tu étais bien trop faible avec elle, bien trop minable pour la repousser. Son simple contact dans tes cheveux te procura d'innombrabre frissonns délicats et appréciables dans ta colonne vertébrale, mais aussi de l'envie. L'envie de la retrouver après tant d'années mais aussi l'envie de l'avoir que pour toi. Tu étais encore jaloux de la situation, peu importe laquelle, elle était l'une de tes femmes de ta vie, elle le sera toujours. Tu entends ses mots, posés dans le crueux de ton oreille, alors que tu restais là, tes lèvres si proches de sa peau douce et délicate, tu viens y déposer un baiser. Tu me manques encore Parce que tu ne pouvais pas nier l'effet, tu ne pouvais nier tout ce qu'elle te faisait à l'heure actuelle, tu étais amoureux d'elle, tu l'étais encore et tu le seras toujours malheureusement

"Il faut laisser le temps faire", "le temps guérit tout". Autant de phrases qui ont toutes un jour bercées nos oreilles, mille excuses d'un raté de nos vies. Pourtant, ils ont oublié de préciser les défaillances, les défauts dans le processus. "Les gens changent" qu'on nous rabâche, justification à un dysfonctionnement irrésolu. Alors on va de l'avant, s'efforçant de changer à notre tour cette version de nous trop rattachée à un passé qu'on aimerait résolu. Malgré ça, Nicola ne comprenait pas. Où était la faille, l'anomalie dans leur relation. Comment tout pouvait sembler à la fois si différent et pourtant si semblable. Sa peau, son corps, son souffle contre elle, le gout de ses lèvres. Et ce désir toujours intact pour tout ce qu'il était. Le corps n'oublie jamais. De la même façon qu'elle ne se savait pas capable d'oublier comment pédaler, Nicola n'avait pas été capable d'oublier comment l'aimer. Et c'était douloureux, suffocant, ses envies se heurtant à une culpabilité qui la rongeait depuis trop longtemps. Interdit que ses actions lui avaient imposées, elle était terrifiée. Elle qui avait cru si bien contrôler sa vie depuis son départ, comme avant, elle ne contrôlait plus rien lorsqu'il était concerné. Et ça, ça l'avait toujours déstabilisé. Peut-être était-ce ce qui lui avait plu au tout début, dans une époque qui lui semblait si lointaine. Dans l'immédiat, tout ce qu'elle savait, c'est qu'elle n'avait pas envie de bouger, de peur que la réalité les rattrape, de peur qu'il réalise, qu'elle le perde définitivement. Le contact de sa bouche à la naissance de son cou déclencha un léger frisson le long de son échine, son corps répondant toujours aussi facilement au sien. Je suis tellement désolée. D'être partie. De l'avoir laisser derrière. De ne pas avoir rappeler. Elle aurait pu lui dire tellement de choses encore, tant de non dits qui restaient cramponnés entre eux, mais rien ne semblait justifier ce qu'elle lui avait fait. Si il avait exister une seule parole qui aurait pu pardonner son geste, elle l'aurait dite. Mille fois. Mais Nicola savait qu'il n'en était rien et s'était résolue, avec une douloureuse affliction, au fait que surement jamais ne saurait-il la pardonner..

Etre là contre elle, c’était tellement parfait, tellement bon et tellement inattendu, tu aurais du le prévoir dès que tu as posé tes yeux sur elle, Hades aurait du t’empêcher de faire ça, de venir l’embrasser comme si ta vie en dépendait et comme si tout ce qui s’était passé sera oublié demain, parce que c’était ainsi que tu fonctionnais quand tu regrettais, tu oubliais certaines choses, délibérément mais c’était plus fort que toi. Tu avais beaucoup trop souffert durant des années à attendre qu’elle reviendrait, les premiers mois dans le déni le plus total, pensant que c’était une simple pause et puis cette bague autour de ton cou te rappelait qu’en fait, c’était pour de vrai. Tu n’as jamais pu enlever la chaine autour de ton cou depuis ce jour-là, tu dormais avec la bague de fiancailles de ta grand-mère comme pendentif pour éviter d’oublier que l’amour pouvait briser certaines choses finalement et tu te rendis compte que tout ce qui comptait aujourd’hui, à l’heure actuelle c’était de l’avoir dans tes bras. Bon, les bouteilles entamées t’avaient bien aider et tu te voyais mal sobre pour faire ça. Tu l’entendis s’excuser, tes lèvres s’humectèrent et tu dus te reculer pour la regarder, tu baissas la tête. Avec un taux d’alcoolémie comme le tien, tous les mots qui te sortaient de la bouche étaient directs, peut-être trop finalement, parce que tu étais déjà de nature directe et sans gêne Et pourquoi tu t’excuses ? Tu as tellement de choses à te faire pardonner .. ta vois se termine en murmure, parce que le son était trop fort, et si tu partais dans un endroit plus calme, cela finira mal, parce que tu la désires toujours autant, tu la veux toujours autant et tu ne souhaites qu’elle toujours autant, même si ton cœur commence à appartenir lentement et petit à petit à cette femme espagnole qui te met en rogne à chaque seconde de votre vie.

La situation lui semblait surréaliste après ces derniers jours. Elle avait imaginé cette discussion un million de fois. Cherché ce qu'elle pourrait lui dire, trouver les mots, les bons. Sentiments transposés, cinq ans après, l'exercice lui avait semblé acquis. Pourtant, derrière cette belle théorie, la pratique ne concordait pas et rien ne semblait assez bien, assez juste. Le tourbillon qui faisait rage en elle s'était réveillé, perturbant ses sens, embrouillant ses pensées pour ne laisser place qu'à un chaos d'émotions décousues, confuses. Alors il se sépara légèrement d'elle, ne faisant que mettre en relief le vide que créait son corps loin du sien. Elle l'entendit à peine parmi le maelström sonore qui les envahissait, finissant par envahir la bulle qu'ils s'étaient créés. Mais sa voix était l'une des seules note qu'elle n'oubliait pas. Elle était devenue une habitude, une recherche inconsciente de ses oreilles dans l'environnement ambiant. Sa seule faute avait été son départ précipité, mais les conséquences avaient été bien plus désastreuses que dix autres qu'elle aurait pu commettre. Et c'était là sa plus grosse erreur. Nicola détourna le regard, fuyant le sien, glissant ses prunelles aquatiques sur ce qui l'entourait sans vraiment le voir. Parce que dans l'immédiat, il n'y avait plus qu'eux. Je sais... Elle ne savait pas quoi répondre, comment expliquer son acte, consciente que ce n'était pas d'une justification dont il avait besoin. S'il y avait la moindre chose que je puisses faire pour réparer les choses, crois-moi, je le ferais. Si elle avait conscience de ses torts et d'avoir eu une réponse excessive à la situation, elle ne négligeait pas la raison initiale de tout. Et ça, elle était la seule à pouvoir la comprendre, la sentir, ressentir, gravée dans sa chair à jamais. Et le pire dans tout ça, c'est que dans l'ensemble, elle ne regrettait rien. La seule chose à laquelle elle ne voulait pas penser, c'était au fait que Noah ne faisait pas partie de cet ensemble. Car si elle se mettait à y réfléchir, à peser le pour et le contre, à compter ses joies, ses peines et les manques à son coeur, Nicola se rendait compte qu'il avait été et était toujours, son seul remord.