→ Pia & Victoria, 9 Juin. "I don't even have a room to storm into..."

Victoria est agacée, irritée et tout ce que vous voulez. Elle n'arrive pas à croire qu'Olympe puisse penser qu'elle peut lui donner des ordres comme ça. Bon, certes, Vi avait promis qu'elle retournerait à Boston si Olympe le lui demandait mais elle pensait que pour qu'Olympe lui demande ça, la situation devait être sérieuse. Certes des menaces ne font jamais plaisir mais ce n'est pas la première fois qu'Olivia en reçoit et ça ne lui a jamais fait peur, du moins pas depuis longtemps. Elle a appris à vivre avec et on lui a toujours dit que les prendre aux sérieux c'est faire exactement ce que ces gens veulent et ça, il en est hors de question. Elle est venue pour aider et elle restera tant qu'elle pourra se montrer utile. Visiblement, Olympe n'est pas d'accord avec elle mais c'est pas grave, Vi est sûre que Pia sera de son côté, elle. Elle sort de la tente d'Olympe en trombe et repère immédiatement Pia au loin. Elle se précipite vers elle, de plus en plus en rogne. "Olympe t'as déjà parlé ? Elle t'as dit qu'elle voulait qu'on rentre sur Boston ?" elle lui demande sans préambule, les mains sur les hanches, une mèche se défaisant de sa queue de cheval et tombant devant son visage.

@Pia M. Ciantelli

→ Pia & Victoria, 9 Juin. "I don't even have a room to storm into..."

Les premiers jours au Soudan avaient été formidables. Bien sûr, l'aspect humanitaire du voyage faisait vibrer Pia mais partager cette expérience avec sa meilleure amie la rendait encore plus fantastique. Avec Olympe mais pas que... Victoria était de la partie et Pia avait eu l'occasion de sympathiser avec la jeune femme qui était devenue une très bonne amie. Mais l'ambiance s'était un peu tendue ces derniers jours. Les actions des trois jeunes femmes ne ravissaient pas tout le monde sur place et le trio avait reçu quelques mencas très sérieuses qui alimentaient une atmosphère d'insécurité. Raison de plus pour rester et continuer à lutter, selon Pia, d'autant qu'Olympe aurait vraiment besoin de son aide.
Pia était plantée près des tentes, perdue dans ses pensées, se laissant aller à la réflexion alors qu'un vent chaud se levait et venait chatouiller ses joues et faire voler ses boucles brunes. Quand Victoria se précipite sur elle, visiblement en rogne. "Olympe t'as déjà parlé ? Elle t'as dit qu'elle voulait qu'on rentre sur Boston ?" Ceci expliquait la moue coléreuse de la jeune femme. Pia aussi se sentait gagnée par l'incompréhension : Olympe pensait-elle vraiment que Pia quitterait aussi facilement le Souan ? ou qu'elle laisserait Olympe seule face aux menaces ? "Mais c'est hors de question ! Olympe le sait, elle a besoin de nous ici, et les gens ont besoin d'elle !" Les yeux de Pia s'étaient embrasés mais se radoucirent vite alors que la jeune femme posa son regard sur le visage tourmenté de Victoria. Pia savait. Certains regards ne trompaient pas. Et même si elles s'était doutée des sentiments de Vi à l'égard de sa meilleure amie dès le début, il était indéniable qu'Olympe commençait aussi à nourrir une profonde affection pour la brésilienne. La requête d'Olympe faisait sens : elle voulait protéger Vi. Un sentiment protecteur qui dépassait l'amitié, d'une certaine façon... "Tu ne partiras pas ?"

Victoria est contente de voir que Pia est aussi remontée par la nouvelle qu'elle. Les deux jeunes femmes se sont rapidement intégrées et Vi est persuadées qu'elles font du bon boulot, alors au fond, elle ne peut s'empêcher de se sentir vexée par le fait qu'Olympe veuille qu'elles s'en aillent. Vexée, en colère, et inquiète. "Ouai bah essaye de lui parler parce que moi, elle veut pas m'entendre." Ce qui est vraiment dommage. Les choses vont bien en ce moment entre elles. Depuis que Vi est au Soudan, elles se sont rapprochées et Vi se sent beaucoup plus à l'aise. Pourtant, elle a peur à présent que leur nouvelle amitié ne tienne pas maintenant que Vi tient tête à Olympe. "Il en est hors de question," Vi répond à Pia quand celle-ci lui demande si elle compte quitter le Soudan et rentrer à Boston. "J'aime ce que je fais ici et je me sentirais coupable de partir comme ça. Et puis ce ne sont que des mots. ça ne sert à rien de s'inquiéter, pour l'instant." Et puis, il est hors de question qu'elle laisse Olympe seule ici. Surtout après ce que Vi a appris avant de partir. Elle ne pourrait pas vivre avec elle-même si elle retournait à Harvard et apprenait par la suite qu'il était arrivé quelque chose à son amie. Surtout avant qu'elle ait eu enfin la chance et l'opportunité de lui dire la vérité sur ses sentiments.

→ Pia & Victoria, 9 Juin. "I don't even have a room to storm into..."

Si Olympe refusait d'entendre Vi, on était mal parti... Remarque, Victoria était peut-être bien la personne la moins bien placée pour en parler avec Olympe, elle avait trop peur pour elle. Alors que bon une meilleure amie, on l'entraîne toujours dans des plans un peu fous. "Je lui parlerai, je lui expliquerai qu'on est des dures à cuire." Elle esquisse un léger sourire, voyant Vi en furie. Pia ne savait pas trop sur quel pied danser, le voyage se portait si bien, et elle était super heureuse de voir Olympe et Vi s'épanouir ensemble. Ces salopards qui les menaçaient étaient en train de tout gâcher ! Mais Pia se voulait la force tranquille dans l'histoire : elle était aussi résolue que Victoria à ne pas partir, mais elle tentait de jouer la diplomate. Et elle voulait à tout prix éviter une dispute entre ses deux amies : "Tu sais que si Olympe veut qu'on parte, que tu partes, c'est parce qu'elle tient à toi..." Pia sourit à Vi. "Et c'est précisément parce qu'on tient à elle qu'on ne la laissera pas. Mais chacune de notre côté, parce qu'on tient aux autres, on a du mal à les entendre..." Elle parlait en digne étudiante de philosophie, les mots de Rousseau semblaient lui sortir de la bouche. "Je pense qu'il faut qu'on prenne nos précautions, peut-être qu'on pourrait renforcer les équipes de sécurité, il faudrait qu'on voie ça avec Olympe, en fonction du budget qu'on a prévu. Idéalement, je préfèrerais repartir d'ici en un seul morceau..." Pia prend un ton léger mais elle sait les risques qu'elles encourent ici. La dernière fois, les choses avaient un peu tourné au vinaigre. Victoria le savait certainement, Olympe avait dû lui raconter son enlèvement. "Vi... Tu sais, s'il arrive un truc à l'une de nous... S'il arrive un truc à Olympe, il faut garder la tête froide, ok ? Pas foncer dans le tas, pas lancer une mission sauvetage les yeux bandés..."

Victoria prend une grand respiration et essaye de se calmer quand elle entend que Pia est sur la même longueur d'onde qu'elle. Elle acquiesce doucement de la tête, rassurée à présent, sûre qu'Olympe acceptera qu'elles restent si elles forment un front commun et lui disent non ensemble. Les mots que Pia prononcent par la suite, cependant, la prennent un peu de court. Bien sûr que Vi se doute qu'Olympe tient à elle. Elles sont amies, malgré les sentiments que Vi peut avoir pour elle, et de ce fait, il semble normal qu'Olympe ne souhaite pas la voir blessée, ou pire. La façon dont Pia le lui dit, cependant... Quelque chose dans son ton fait retourner l'estomac de Vi. Est-ce que Pia sait quelque chose ? Cela ne serait pas si surprenant, étant donné qu'elle et Olympe ont l'air d'être extrêmement proche. "Je peux comprendre ça," elle explique. "Mais je reste une adulte capable de prendre mes décisions. De la même façon qu'elle peut choisir ce qu'elle fait par elle-même. Comment elle réagirait si on lui disait de rentrer ? Après tout, ça a déjà mal tourné pour elle une fois, c'est plutôt pour elle qu'on devrait s'inquiéter." Vi ne peut s'empêcher d'esquisser un sourire quand Pia dit vouloir repartir en un seul morceau. Idéalement... "Ouai, moi aussi. Mais encore une fois, ce ne sont que des aproles pour l'instant. Crois moi, c'est pas la prmeière fois que je suis la cible de ce genre de menaces. Cela peut être effrayant au départ mais si tu t'arrêtes, tu les laisses gagner. Et ça, il en est hors de question." Après, Vi se doute bien que des opposants politiques de son père et des racistes ou homophobes anonymes sur internet ne sont peut être pas aussi dangereux que les hommes qu'elles pourraient rencontrer ici, mais ça reste de simples paroles et si tout le monde prenait peur à chaque fois qu'ils étaient menacés, personne ne viendrait en aide aux populations locales. Et ça serait ça, la vraie tragédie. Vi fronce les sourcils quand Pia poursuit. "Je sais bien ça. J'ai un minimum de jugeote. Mais si il arrive vraiment quelque chose, faudra pas non plus qu'on reste à attendre les bras croisés. D'après ce qu'Olympe m'a dit, son père n'a pas été hyper rapide pour la secourir. On peut pas laisser ce genre de choses se produire à nouveau."

HJ:

→ Pia & Victoria, 9 Juin. "I don't even have a room to storm into..."

Vi semblait prendre des inspirations plus profondes, la grimace dure qu'elle esquissait quand elle avait débarqué en furie s'estompait progressivement : la brésilienne devait être rassurée en sachant Pia de son côté. Et puis, Olympe pouvait parler mais jamais coller Pia et Vi dans un avion de force. "Oui, oui je comprends..." Maintenant que Victoria semblait plus sereine, Pia n'allait pas lui lancer des discours moralisateurs, Olympe s'en chargeait très bien visiblement. Heureusement, le ton léger qu'avait pris Pia arracha un sourire à son amie. "C'est vrai que ce genre de paroles ont tendance à me flanquer la frousse, mais tu as raison : il est hors de question qu'on renonce à cause de ça. Ce qu'on fait ici est trop important..." Ici, certaines populations souffraient quotidiennement. Les trois jeunes femmes s'étaient données pour mission de combattre l'excision des petites filles, une pratique atroce qui entraînait la mort de beaucoup. Durant cette mission, Pia s'était sentie tellement vivante, ce combat avait tellement de sens pour elle : c'est d'ailleurs pour ça qu'elle avait intégéré la Quincy en débarquant à Harvard, la maison qui promettait de faire un monde meilleur. Alors, à moins qu'on vienne lui placer un couteau sous la gorge, l'italienne refusait de déguerpir. "Oui, oui, bien sûr qu'on ne restera pas les bras croisés !" Olympe était sa meilleure amie, s'il lui arrivait quelque chose, ça la tuerait. Toutefois, Pia savait que Victoria pouvait avoir une nature sanguine, ou au moins se laissait diriger par ses émotions, quand il était question d'Olympe du moins... "Mais parfois, sur le moment, on réfléchit plus trop, c'est l'instinct qui parle avant la tête." Pia se rapprocha de son amie. "Mais ici, il faut toujours d'abord penser avec notre tête, même s'il est question de quelqu'un qu'on aime beaucoup, même s'il est question d'Olympe..." Pia savait très bien les sentiments que Victoria nourissait à l'égard d'Olympe, elle avait même l'intuition qu'Olympe n'était pas tout à fait indifférente à la brésilienne non plus. Ces dernières paroles de Pia, avait ce ton assuré, ce ton ferme, accompagné d'un regard qui voulait dire : "Je sais."

HJ : sorry pour le retard, avec les révisions de mon oral de français, cette semaine était un peu sportive