Liam n’avait revu Louison depuis la soirée au feu de camps lors du voyage Dunster et c’était mieux ainsi. Depuis un moment déjà, à chaque fois qu’ils étaient ensemble c’était comme si on frottait deux pierre ensemble : ça faisait des étincelles ! Et bien souvent pas dans le bon sens… Liam était résolu à rester loin d’elle, pas parce qu’il en avait envie, ça le bouffer de ne plus avoir de Louison Chamberlain dans sa vie, mais parce que c’était mieux pour tout les deux… Louison avait suffisamment à faire avec Camilla qui cherchait à récupéré Pluton, sans qu’en plus il s’ajoute dans ce bordel. Il n’était pas quelqu’un fiable ! Il aurait sans doute continuait sa vie loin de la jolie Française s’il n’avait pas reçu cet effrayant courrier de la doyenne…

Liam était dans la salle d’attente de son bureau. Il tournait en rond comme un adolescent au lycée qui redouté l’heure de colle. Il sortit une cigarette pour calmer ses nerfs mais au même moment capta le panneau «  interdiction de fumé » placardé au mur. «  Putain ! » maugréa-t-il avant de se résoudre à s’assoir. Il regarda sa montre. 13h55. C’est le moment que choisit Louison pour arriver à son tour.  Il planta son regard dans le sien, il avait besoin d'elle...

Je n’ai pas eu le temps de rentrer et de déménager mes affaires du camping-car à la chambre de Pluton, qu’une lettre de la doyenne m’est tombée sur le coin de la gueule. J’suis convoquée. Je dois rencontrer la doyenne d’Harvard pour une histoire qui n’a pas lieu d’être. Si seulement je n’avais pas parlé du débordement de Liam à Pluton, rien de tout ça ne serait arrivé. Le pire, c’est que mon petit-ami ne saisit pas encore que c’était un incident purement minime. Certes, j’ai été chamboulé les jours suivants, mais je m’en suis remise, parce que Liam s’est excusé et il s’est surtout justifié. Tout ça me convient dans le fond. Il a ressenti des sentiments se développer pour moi et dans un moment de faiblesse, il a tenté sa chance, rien de plus, fin de l’histoire, encore. Je ne vois pas ce que la direction de la faculté va pouvoir faire. Ouvrir une enquête ? Y a rien à démontrer, aucune preuve, rien. L’heure approche. J’hésite à m’habiller comme une catin pour que la faute soit mise sur moi ou au contraire, je me tâte à passer pour la fille exemplaire. Dans le doute, je fais un mixe pour ressembler à une étudiante lambda. Je traverse le campus en avalant mon café et en terminant ma cigarette. Je jette mon gobelet dans une poubelle quand j’entre dans le bâtiment et je fracasse violemment la porte de la salle d’attente menant au bureau de la doyenne. Tiens, tu es déjà là, assis sur une chaise tout en battant vivement la mesure avec ta pompe. Mon regard se lie au tien et je capte directement à quel point tu es en panique « Hey… » soufflai-je en m’approchant de toi pour m'assoir juste à côté. Je m’en fous de ce qu’il s’est passé à ce feu de camp, je peux parfois être rancunière, parfois pas. Disons que la situation n’est pas propice à ce qu’on s’écharpe. Posant ma main sur ton genou, je cherche à attirer ton attention pour m'excuser avant qu'il ne soit trop tard « Pardonne-moi, tout est de ma faute, je t’assure. J’aurais dû fermer ma grosse bouche de connasse. Je parle trop pour rien dire. Je continue en plus... »

« Hey… » Liam eut un léger sourire. «  Salut » Elle alla s’assoir juste à côté de lui et posa une main sur son genou. Vu la situation, c’était pas vraiment une bonne idée mais Liam était content de voir qu’elle le soutenait.  Bien souvent avec Liam et Louison quand elle disait noir, il disait blanc. Quand elle disait blanc, il disait noir. Si elle était de bonne humeur, et souriante, il était froid et en pétard. Si elle était en pétard et froide, il était de bonne humeur et souriant. Cette fois, ils semblaient sur la même longueur d’ondes… Dans le même état d’esprit…  «  Je n'ai rien à te pardonner. Tu te trompe c’est la mienne. C’est ma faute.  Si je t’avais pas bloquer et que j’avais pas un caractère de merde tu serais jamais venu chez moi. T’es pas une conasse et j’finis par être viré c’est que j’le mérite. » Dit-il en prenant une grande inspiration juste avant que la porte ne s’ouvre, laissant apparaitre la sous directrice du campus qui leurs demanda à tout les deux d’entrée, ce qu’ils firent. .

La doyenne étant très occupé, c’était la sous-directrice qui recevait aujourd’hui Louison Chamberlain et Liam Gremlins. Elle ouvrit la porte de son bureau et son regard fût vite attiré par la main de l’étudiante posé sur la cuisse du jeune homme. Elle arqua un sourcil, perplexe. «  Entrer tout les deux. » dit-elle avant de se pousser pour les laisser passer devant elle. D’un signe de la main, elle leur fit signe de s’assoir sur les chaises devant son bureau, avant de prendre place derrière le sien. «  Bonjour. La Doyenne m’a chargé de vous recevoir concernant le courrier que vous avez reçu. J’imagine que vous avez une petite idée de la rumeur évoqué ? » Interrogea-t-elle, regard Liam avec un regard dur. «  Il s’agit de viol ! D’ordinaire l’administration ne s’occupe des rumeurs qui courent sur le campus, celle-ci à toutefois particulièrement éveillé notre attention. Notamment après le bal de fin d’année. Il s’agit de quelque chose de très grave ! » La sous directrice regarda Liam avec dureté, mais quand son regard se posa sur Louison, elle fit preuve d’une grande douceur et d’une certaine compassion. «  Nous sommes là pour veiller au bon fonctionnement de l’université et sachez Mademoiselle Chamberlain qu’il nous tient à cœur d’être à l’écoute des… tragédies qui pourraient arriver à nos étudiants.  J’aimerais que vous m’expliquais avec vos mots ce qu’il s’est passé. » Elle ouvrit alors un tiroir et en sortie trois brochures qu’elle tendit à Louison. Sur celle-ci on pouvait les adresses et numéro des centres d’aides pour les viols et agression sexuelles. De toute évidence, pour elle, le jeune homme était déjà coupable…

C’est dingue à quel point tout a changé entre nous. Je ne pensais pas que ça pourrait devenir aussi tendu qu’à ce jour. Je croyais que je n’attirerais rien d’autre qu’un peu de ton amitié, rien de plus. Je me demande quel a été le déclic en toi pour que tu me sautes dessus cette après-midi là. Bordel, pour une fois, j’aurais dû te laisser croupir dans ta peine. Je n’aurais pas dû voler à ton secours, on n’en serait pas là aujourd’hui, à se faire convoquer par la direction d’Harvard. J’hallucine. Peut-être que depuis le coup que j’ai reçu en janvier, je demeure dans le coma et tout ça n’est alors qu’un songe ? C’est pas possible autrement. Assise près de toi, je déballe pourtant mes excuses avant que les choses se corsent de l’autre côté. À mon grand regret, tu ne les acceptes pas et je ronchonne en serrant un peu plus ton genou « C’est faux. Je n’arrête pas de te manipuler malgré moi » rajoutai-je en soupirant longuement. Soudain, la porte du bureau s’ouvre et laisse une femme d’un certain âge faire son entrée. Elle se présente comme étant la vice-présidente, un truc du genre et je me relève pour la saluer. Maladroitement, je te percute et marche sur l’arrière de ta chaussure « Excuse » chuchotai-je en m’installant à l’endroit que nous indique la vieille bique. Puis, la dame aux tempes grisonnantes ne nous laisse pas en placer une. Je soupire à chacune de ses phrases, les bras croisés sur ma poitrine. C’est complètement insensé bordel. Je suis à deux doigts de disjoncter et de tout casser. Qu’est-ce qu’elle veut que je lui explique ? La relation hyper compliquée que je traîne avec toi depuis que je suis une ado ? Non merci. Attrapant ses brochures, je les broie entre mes doigts en la fusillant du regard « Que je vous explique ce qu’il s’est passé ? Vous n’êtes absolument pas à l’écoute des tragédies qui se déroulent pour chacun de vos étudiants, absolument pas ! » m’énervai-je en tapant du poing sur son bureau « J’ai été drogué et kidnappé à un bal. On m’a séquestré, à peine sortie de ce cauchemar, j’ai été tabassé et j’ai perdu un enfant ! » continuai-je en explosant subitement de rire à la fin de mes multiples aveux. T’ignorant quasiment pour éviter de craquer en cours de route, je poursuis sur ma lancée pour tenter de plaider en ta faveur « Alors si vous préférez vous focaliser sur des rumeurs pour ne pas culpabiliser sur vos erreurs passées, soit, mais j’peux vous assurer que vous faites fausse route. Liam Gremlins ici présent aime les femmes un peu trop, mais assez pour les respecter, j’peux vous l’assurer » dis-je en me renfonçant dans mon siège, beaucoup plus légère. Qu'elle ne pense pas que je protège mon agresseur où je lui fais ravaler son dentier.

Il n’avait jamais réellement eu de déclic pour Louison. Ce n’était pas un truc qui lui était tombé dessus du jour au lendemain. Ce n’était pas un «  oh tiens aujourd’hui je vais tomber amoureux de Louison Chamberlain ! » L’amour c’est un ensemble de plein de petites choses dont on n’a même pas conscience. Ça peut-être des conversations assez anodines. Le fait d’être là au bon moment ou quelque sms échangé. La plupart du temps, la relation qu’on entreprend avec les autres nous semble normal, jusqu’au jour où ça s’arrête… Quand Liam s’était sentit trahit par Louison parce qu’elle n’avait respecté sa promesse d’être au Drink avec lui quand viendrait son père, il avait réagit comme un gosse et l’avait bloqué de ses contact. Impulsif, il aurait pût la débloquer la seconde d’après et puis les événements qui avaient suivis n’aurait jamais existé… Au lieu de ça, il était resté sur sa position et plus les secondes étaient passé, plus l’idée qu’il avait définitivement perdu une personne à qui il tenait avait germé dans son esprit. C’était peut-être ça le «  déclic ». L’idée qu’il devrait désormais vivre sa vie sans Louison Chamberlain… La joie de la voir à la porte de son appartement, le besoin irrémédiable de ce dire qu’ils n’y avaient que de l’amitié entre eux, l’avait poussé à lui faire des avances. Aujourd’hui encore il était persuadé d’une chose : le  désir laisse penser qu’on est amoureux ! Pour lui c’était qu’une question de sexe, couché avec Louison l’aurait empêché de croire une seconde de plus à cette idée qu’il était amoureux d’elle. Mais sa tentative avait échoué et ça avait tout aggravé. Voilà que maintenant il était là face à la sous directrice en compagnie de Louison, sentant le couperet au dessus de sa tête, prêt à tomber… Quand il sentit son regard sur lui, c’était comme s’il s’était trouvé dans un tribunal. Il tapota nerveusement son pied sur le sol, il avait clairement du mal à être calme et détendu. Quand la sous directrice posa des prospectus sur la table pour Louison il leva les yeux au ciel. Okays ! Il était clairement dans la merde ! Il était clairement écœuré. C’était un cauchemar. Comment les choses avaient pût déraper ainsi ?! Il n’était pas un violeur bordel ! Ce fût ensuite le moment où Louison prit la parole et au fur à mesure de ses mots, Liam vit une lueur d’espoir. Waw ! Elle gérait grave ! De toutes ses forces elle prenait sa défense. Il agita les lèvres sans qu’un son ne sorte mais elle peut clairement deviner son « merci » parce que ce c’est qu’elle venait de faire c’était énorme.  

La sous directrice se raidit dans son fauteuil, elle ne s’était de toute évidence pas attendu à une telle réaction vis-à-vis de la jeune femme qu’elle essayait seulement d’aider. Elle afficha un air désolé quand Louison exposa tous les problèmes qu’elle avait rencontré cette année. L’administration d’Harvard avait conscience que cette histoire de kidnapping et maitre chanteur avaient causé du tord à beaucoup de personne. « En êtes-vous certaine ? » demanda-t-elle quand Louison conclut que Liam respectait les femmes. Elle reporta alors son regard sur ce dernier. «  Je me suis renseigné sur vous monsieur Gremlins. » Liam se demanda ce qu’elle voulait dire par là. «  Ce n’est pas la première fois qu’une demoiselle se plaint de vous. » Liam adressa à Louison un regard, essayant de voir ce qu’elle pensait. «  Vous avez déjà était accusé harcèlement par le passé. » Pris au vif, Liam répondit automatiquement.  «  C’est faux ! » dit-il pour se défendre. «  Louison c’est des conneries. Tu me crois ? Dis tu me crois ?! Je n’ai jamais… » C’est alors qu’il comprit de quoi elle parlait exactement. «  Sacha ! »  La sous directrice arqua un sourcil, étonné. «  Effectivement il s’agit de mademoiselle Angarad. Vous avez même était mise en garde en vu pour l’avoir approché de trop prêt.  » Liam poussa un soupir de soulagement et s’affala dans son fauteuil, alors que la sous directrice ne comprenait pas sa réaction. Elle regarda de nouveau Louison. «  Je ne peux vous aidez mademoiselle Chamberlain si vous ne me racontait rien. Peut-être qu’effectivement, il ne s’agit que de rumeurs et croyait moi je le souhaite car je voudrais pas qu’il vous soit arrivé plus de mal que ceux que vous venez de me parler. Mais si effectivement il y a eu agression… je ne peux vous aidez que si vous décidait de porter plainte. Vous voulait que je fasse sortir Monsieur Gremlins le temps que nous parlions ? » Demanda-t-elle d’une voix douce. Anxieux, Liam prit alors la parole. «  C’est ma meilleure amie. Son copain est jaloux de notre complicité, il a inventé tout ça. N’est-ce pas Louison ? »  

Je fais ce que je peux. Je défends mon ami de tout mon coeur, parce qu’il ne mérite pas d’avoir ses fesses sur son siège, à part pour être récompensé. Ces accusations sont une honte. Je m’élance dans des attaques à l’encontre d’Harvard et je ne mâche pas mes mots. C’est comme ça que je fonctionne. Quand une personne m’est chère, je sacrifierais ma propre vie et mon honneur pour elle. Je refuse d’être à l’origine de ce massacre. Je ne veux en aucun cas que ta vie soit foutue par ma faute. Je dois couper ma langue, elle est trop pendue cette bitch. Je dois avouer que Pluton a aussi pas mal déraillé, je n’aurais jamais dû lui confier ton dérapage en sachant qu’il serait aussi tenace à ton égard. Je me maudis. Alors ne me remercie pas pour ce que je dis Liam, c’est naturel. Je sais que tu en aurais fait de même si j’étais sur le banc de l’accusé. Malheureusement, mes tirades ne suffisent pas à calmer les doutes de la doyenne. Elle en rajoute des couches et des couches, je suis exaspérée « J’suis certaine m’dame » lui répondis-je tout en hochant ma tête à vive allure pour certifier mes propos et la convaincre. Néanmoins, sans que je n’ai eu l’occasion de le voir arriver, la vieille dame ouvre un vieux dossier que tu m’avais confié en rapport avec Sacha. Tu me jauges du regard et je secoue ma tête négativement pour te signaler que je ne la crois absolument pas. T’inquiètes pas, si tu étais un violeur en puissance, t’aurais plus ton service trois pièces depuis belle lurette. « Madame, je vous prie d’arrêter ce petit numéro. Cette affaire est abracadabrante. Vous êtes avocate ou juge ? Je ne crois pas, alors venons-en directement au but de cette réunion je vous prie » Bah ouais, crache le morceau meuf. Qu’est-ce que tu vas faire ? Lui ordonner la castration chimique ? Allez, écrase. Je ne veux pas non plus que Liam soit expulsé ou autre. Je n’ai rien à vous raconter de plus. Il est innocent et basta. Levant les yeux au ciel, je les ramène très vite vers Liam qui introduit mon petit-ami à l’histoire. Mon coeur s’emporte et mes mains deviennent d'une extrême moiteur « Aheum » Je reste sans voix en me demandant si ça vaut le coup de réduire à néant la voix de Pluton qui n’a fait que son job. De toute façon je n’ai pas été victime d’une agression, pour moi, c’est ce que j’appelle encore un pur débordement « C’est ça. Mon petit-ami est aussi jaloux que moi alors il a sûrement lancé cette sottise au bal pour casser notre lien. Des oreilles traînaient par là et ça s’est propagé. Je vous assure que je vais bien et que Liam n’a rien fait de mal, au contraire. Il aide beaucoup de monde sur ce campus et à l’extérieur. C'est un excellent étudiant qui traverse en plus une épreuve difficile et cette histoire ne fait que l’accabler » avouai-je en faisant réflexion au cancer de ton père. Putain, sortez les mouchoirs, les violons et j'en passe, t'as vu à quel point j'ai plaidé en ta faveur Gremlins ? T'as pas intérêt à déconner en sortant d'ici.