— Une oreille si attentive et inattendue, ça donne du baume au coeur !

— Along Charles River, Boston, mai deux mille dix-huit

J'avais l'habitude de me balader pour me créer des nouveaux repères dans cette nouvelle ville. C'était totalement dépaysant de mon pays natal, la Grèce et de ma ville de cœur la Nouvelle-Orléans où j'avais grandi. Il y avait ce parc auquel j'aimais bien me rendre pour me poser sur un banc et observer les gens. Quelques jours auparavant j'avais même fait ta rencontre qu'était à la fois étonnante et toi,t'étais aussi charmant qu'intéressant. Alors quand j'arrivais dans le parc et que je te revoyais assis au même endroit, je m'installais à ses côtés le sourire aux lèvres.

« Je vois que les grands esprits se rencontrent ! » Que je soufflais simplement avant de me tourner un peu plus vers toi. « Besoin de souffler un peu ? »

Et j'aimais ça, être là pour les autres, alors j'allais tendre l'oreille, pour savoir au mieux t'aider. Je regardais en face de moi, pour observer les gens présents, fasciner par la faculté des gens à être complètement sans gênes.

— Une oreille si attentive et inattendue, ça donne du baume au coeur !

— Along Charles River, Boston, mai deux mille dix-huit

En réalité, je n'étais pas certaine d'aller réellement bien, mais je gardais ça pour moi, comme d'habitude. De toute façon, c'était dur pour moi de mettre des mots sur mes sentiments, parce que se dévoiler, c'était assumer sa part de fragilité et ce n'était pas dans ma nature. Au contraire, j'étais réservé et distante, parce que la confiance, j'avais du mal à la donner. De nos jours, c'était compliqué d'être sûre des gens qui nous entouraient, parce qu'un couteau dans le dos, c'était vite arrivée. Les valeurs des gens, n'étaient pas les mêmes que celles de nos grands-parents et c'était un véritable regret pour moi de me sentir en décalage par rapport à ma génération. Alors sur mon banc, face à mon inconnu, je me sentais déjà un peu mieux.

« Plaisir partagé très cher ! » Que je soufflais le sourire aux lèvres. « Il faut dire que t'as l'air d'être quelqu'un de très prit, comme ça se fait que tu aies du temps comme ça pour juste te poser et relâcher la pression ? » Que je demandais curieuse.

Et surtout, si t'avais besoin de te libérer, tu pouvais le faire avec moi, tu t'en rendrais bien vite compte. Finalement, tu me retournais la question et je baissais automatiquement le regard en soufflant légèrement.

« J'ai l'impression d'être cette fille un peu perdue qui regarde partout, autour d'elle sans trouver un point d'attache... » Que je disais en replaçant une mèche de mes cheveux derrière mon oreille. « Tous mes repères sont en train d'être chamboulé et je ne sais pas.. Je n'ai pas l'impression de trouver une bouée de sauvetage. »