Enfin debout et surtout dehors, Lisbeth se dit qu’une petite marche ne lui ferait pas de mal. Elle rejoignit donc Maverick qui l’attendait à l’extérieur et ils se mirent en route, marchant au hasard dans les rues de Boston. Elle le mit quand même en garde au sujet de son endurance diminuée par la grossesse, un sourire aux lèvres. Cependant, elle espérait ne pas être un boulet et qu’elle n’aurait pas besoin de s’arrêter dix fois. Il fallait juste adopter un rythme de croisière et tout irait bien. Ils marchaient depuis quelques minutes déjà quand deux jeunes filles qui, visiblement, connaissaient Maverick, se mirent à lui crier dessus en pleine rue. Peut-être s’agissait-il de fan mécontentes que son équipe ait perdu le dernier match de hockey… C’est la déduction qu’en fit Lisbeth en entendant leurs paroles. Elles avaient de la chance qu’elle soit enceinte et que chaque effort lui devenait pénible car elle les aurait remis en place sinon. Heureusement pour elles, elles continuèrent leur chemin sans trop faire de vague. La jeune femme rattrapa alors son ami qui avait filé sous les insultes. Il est vrai que ce n’était pas drôle de se faire incendier en pleine rue, devant des passants.

« Je crois que t’as intérêt de gagner le prochain match… Malheureusement, j’ai des cours à donner dans deux jours mais ça aurait été avec plaisir. Tu me tiendras au courant du résultat ? »

C’était la dernière ligne droite avant les examens et Lisbeth tenait quand même à travailler toute la journée aussi bien pour finir son programme que pour répondre aux dernières questions de ses étudiants. Elle était plongée dans ses pensées quand elle sentit Maverick prendre sa main dans la sienne. Surprise par ce geste, elle retira doucement sa main et plongea son regard dans le sien.

« Mav… Je suis désolée mais… Ca me met mal à l’aise surtout que j’ai quelqu’un dans ma vie, maintenant… »

Peut-être qu’il s’agissait d’un geste purement amical mais il mettait Lisbeth mal à l’aise. Surtout qu’elle n’était pas très tactile non plus. Cependant, elle ne voulait pas que son ami soit gêné alors elle lui adressa un sourire pour lui faire comprendre que ce n’était pas grave. Elle ne s’était pas rendu compte qu’elle venait de vendre la mèche en lui apprenant qu’elle était avec quelqu’un. Et, par déduction, cette personne était le père de son enfant.

S a n i e

Lisbeth s’était montrée assez claire concernant son malaise et le fait qu’elle avait quelqu’un dans sa vie. Elle refusait que Maverick se fasse des idées et elle n’avait pas le droit de lui faire miroiter quelque chose qu’il n’aurait plus jamais venant d’elle. Au moins, les choses étaient à leur place et elle espérait ne pas avoir créé un malaise trop grand. Pour faire passer ses paroles un peu plus facilement, elle lui avait adressé un petit sourire avant de changer de sujet pour estomper le malaise. A ses paroles, elle resta un moment silencieuse. Son enfant, elle ne comptait pas s’en séparer de sitôt, refusant qu’il vive le centième de ce qu’elle avait vécu. Quant à Clay… Ils n’étaient pas vraiment en couple mais elle ne se considérait pas non plus comme étant célibataire. Une relation bien complexe et ambiguë.

« Je l’espère aussi… » Se contenta-t-elle de répondre à ses dernières paroles.

Alors qu’ils marchaient, Maverick lui faussa compagnie pour s’engouffrer dans le premier café qu’ils croisèrent. Si sa vessie était capricieuse, celle du jeune homme semblait pire que la sienne. Un petit rire lui échappa alors qu’elle l’attendait. Heureusement pour elle, il ne fit pas trop long et bientôt, il la rejoignit. Ils continuèrent leur promenade jusqu’à ce qu’ils doivent se séparer, chacun ayant des choses à faire de son côté.

S a n i e