≈ ≈ ≈
I'll go out, kiss all of your friends
Make a story and pretend
It was me who made this end
( @Tom Abberline )
crédit/ hair too long ✰ the vamps

J'ai pas mal de retard à rattraper avec toute mes histoires. Entre mes aller retours à New York pour le divorce de mes parents et les tracas amoureux qui m'avaient alpaguée j'avais peu de temps pour m'occuper du plus important et de la raison même pour laquelle je me battais pour rester à Boston : mon avenir. Je ne voulais pas devenir celle que mon père avait toujours pensé que je serais : une pourrie, une nana qui finit dans le caniveau. Je devais me battre pour moi, pour la suite. Je rentrais tard, je buchais toute la journée sur mes cours,  et quand j'avais du temps, je le consacrais à Sav, Ryder ou Zora, bref je vivais à peine. Heureusement pour moi, après une aussi longue, j'avais toujours le réconfort de partir du campus et de rentrer à Boston. Je passais de moins en moins de temps à la Eliot, et il serait peut-être même temps que songe à rendre ma chambre puisque j'étais toujours fourrée dans mon appartement...C'est donc en fin de journée que je rassemble mes affaires, que je les fourre dans mon sac et que je sors en bousculant tout le monde. En vrai, j'en ai rien à faire des gens et de toute façon j'ai jamais été une fille facile à aborder. J'étais un fauve qui sautait à la gorge, mais qu'on pouvait dompter à force de patience et de persevérance. Et c'est sans faire attention que je fonce tête baissée dans un gars. Je le sais parce qu'il est plus grand et baraqué que moi et qu'en étant un peu plus rapide, j'aurais presque pu me briser en mille morceaux. « Ah merde... J'suis désolée... » Je m'excuse mais à moitié, parce que si on tend pas l'oreille, on m'entend pas parler. Et quand je relève les yeux vers mon obstacle, je suis frappée par la surprise ; je sens mes veines se glacer et probablement que je deviens plus pâle que le sol. « Tom... ? » Eh merde.

 
≈ ≈ ≈
I'll go out, kiss all of your friends
Make a story and pretend
It was me who made this end
( @Tom Abberline )
crédit/ hair too long ✰ the vamps

C'est pas vrai putain. Et merde, double merde. Comme si j'avais pas assez de problèmes, il faut que la vie continue à me narguer. Qu'est-ce qui allait encore me tomber dessus là ? Mon père dans les couloirs ? Ma sœur dans mon appartement ? Je reste bloquée sur le visage de Tom et tout me revient d'un coup. Je suis certaine que je serais capable de réciter toute nos conversations par cœur, que je pourrais me souvenir de tous les moments partagés... Même les plus intimes. Et c'est ça le pire : cette situation, elle est entièrement de ma faute... Mais plus important encore, pour quelle foutue raison se trouvait-il à Harvard ? Et forcément, la première chose qu'il me demande, c'est des explications. Explications que je n'ai pas... Puisque je comprends à peine mon comportement de l'époque. « Je... » Ok, j'ai complètement déconnecté. Je suis désarmée, même. J'aimerais prendre mes jambes à mon cou, mais pourquoi fuir alors qu'on était dans le même campus ? Et puis, si le destin avait envie de s'acharner il le ferait, pour sûr, et on finirait par se croiser partout. Je ne sais pas trop quoi penser de son air incrédule, s'il est heureux ou si je m'apprête à passer un sale quart d'heure. Et quelque part, le choc m'empêche de réfléchir, alors je passe au mode de défense que je déteste le plus. Je le toise presque : « Je pourrais te poser la même question.  » Putain ce que je suis débile. Je suis en tord et en plus je lui demande des comptes, on est où là ? Je suis incapable d'arrêter pour autant. « Ca fait quatre ans que j'étudie ici.  » Au moins, c'était clair : depuis qu'on avait cessé tout contact... J'étais ici. C'était pas une excuse, encore moins une explication mais ça répondait succinctement à sa question.

 
≈ ≈ ≈
I'll go out, kiss all of your friends
Make a story and pretend
It was me who made this end
( @Tom Abberline )
crédit/ hair too long ✰ the vamps

Je peux me douter à son regard qu’il s’emporte et clairement, il a toute les raisons du monde de le faire. Au lieu d’assumer mes erreurs, je lui rejette la faute, lui qui a toujours été droit avec moi. Je suis ingrate, je suis horrible, je suis injuste. Oui, mais c’est plus fort que moi. Je rejette en bloc mes actions juste avant d’entrer à Harvard. Je pensais être sauvée en me cataloguant comme étant du passé : grave erreur que le destin s’était amusé à me rebalancer dans la figure. Et même si d’ordinaire il est d’un caractère patient, j’ai dépassé les bornes et le ton monte. Il y avait Tom à Harvard et Tom dans mes souvenirs. Si j’avais profité de lui ? Un peu, oui... Il avait le droit de m’en vouloir. J’étais une petite conne arrogante aujourd’hui, j’avais peu changé en quelques années. Ça me tue. Les choses allaient empirer, parce que mon ego prenait toute la place dans cette discussion. « Tu n’as pas cherché à me recontacter non plus. » Bon c’était probablement faux. Des années derrière un écran, un week-end plutôt chaud et je laisse tout tomber, il avait sûrement du me chercher. J’avais changé toute mes adresses, tous mes numéros. En bref, sans mon nom de famille, j’étais devenue intraçable. C’était pas ma décision : quand la lettre d’acceptation à Harvard était arrivée, mon père m’a ordonné de faire un trait sur tout mon passé. Tom compris ; j’avais obéis. Je croise les bras sur ma poitrine, clairement fermée au dialogue : « N’importe quoi. J’ai l’impression d’avoir pris la grosse tête ? » Bon oui, peut être un peu. Mais il me connaissait : je venais de loin. J’hausse un sourcil, encore en pleine débâcle : « Déjà, qu’est ce que tu fais sur ce campus ? Harvard n’était pas tout à fait dans tes plans. » Du moins je crois. Ça commence à remonter et... En fait j’ai pas envie de raviver tous ces souvenirs, ça reste douloureux d’une certaine manière.