Ils ont quoi exactement les gens d’Boston à poser un demi-million de question? Genre sérieusement, si j’avais voulu me faire des potes ou me trouver un psy, j’serais certainement pas aller sur Tinder pour ça merde! Un mec peut pas simplement se trouver un p’tit trou bien serré en paix sans avoir à raconter ses plus grandes peurs et partager ses projets d’avenir? Jesus! Bref, j’réussi malgré tout à avoir ton adresse et j’espère honnêtement pour toi que tu sauras de la fermer en face à face parce que j’resterai pas là longtemps pour rien. Je me gare dans la rue devant ton immeuble et monte les marches deux à la fois comme j’ai l’habitude de le faire, toquant à ta porte avant d’enfoncer les mains dans mes poches.

HJ: c'est court, mais j'men fou @Aedan Underwood

Pourquoi lui ai-je permis de venir me retrouver ? Pourtant, ce n’est pas mon genre de vouloir pécho sur internet et encore moins avec un homme à grande gueule comme lui. Dieu seul sait comment je me tiens loin de ce genre de mec d’ordinaire et voilà qu’un s’en vient chez moi. Lui et sa belle gueule… Certainement qu’il n’y a que ça d’intéressant chez lui. Mais bref, il veut se faire un mec dans mon genre, comme il dit. Lorsque tu cognes à ma porte, je soupire. J’aurais cru un instant que ce n’était que pour parler et que tu n’allais pas venir, mais je vois que je me suis trompé. Je viens t’ouvrir la porte et te laisse entrer pour finalement te dire : « Tire ton coup et dégage. » Quoi dire d’autres ? Je ne te connais pas du tout et tu m’as clairement dit que je posais trop de questions.

La porte s’ouvre sur ta silhouette et je suis d’abord surprit par ta taille. Malgré ta minceur apparente, t’es définitivement plus grand que moi. Je cligne des yeux, mais ne passe pas de commentaire alors que tu me laisses entrer. La porte se referme derrière moi et, aussitôt fait, tu m’introduis d’un charmant : « Tire ton coup et dégage. » J’ai un mouvement de recul face à tant d’hostilité et hausse les sourcils en te dévisageant. « Gee, te force surtout pas pour moi mec. Si tu voulais pas qu’on s’voit, fallait pas m’donner ton adresse. » Je fronce les sourcils en te fixant comme attendant de voir si tu me demandes de partir ou non. Chose certaine, j’vois mal comment j’pourrais être excité par tant de froideur.

Oui, j’y suis peut-être allé fort et j’aurais pu te dire autre chose que cette phrase magnifique dès que je t’ai aperçu, mais je n’y peux rien. Je sais très bien comment sont les mecs dans ton genre et outre se vider les couilles, ça n’a rien de bon et surtout rien dans tête. « Gee, te force surtout pas pour moi mec. Si tu voulais pas qu’on s’voit, fallait pas m’donner ton adresse. » Je te regarde à mon tour me forçant à ne pas commencer à rire, parce que franchement, cette situation est pathétique. Je réussi tout de même comme un chef, ne montrant rien de mon état d’esprit. « En quoi ça t’dérange ? C’est ça que tu es venu faire, non ? » Ma voix étant moins tranchante, même si on voyait tout de même que j’ai beaucoup de rancœur. De toute façon, ça ne serait pas la première fois qu’on me traite de poupée gonflable. Alors, une fois de plus ou de moins.

Aucun sentiment ne transparait sur ton visage, c’est comme si tu ne ressentais absolument rien, blasé par la situation. Ça ou alors t’es un pro pour cacher ce que tu ressens. « En quoi ça t’dérange ? C’est ça que tu es venu faire, non ? » Je fronce à nouveau les sourcils, si ton ton est moins tranchant, tes propos ne le sont pas moins eux. « Si j’avais voulu forcer quelqu’un à baiser avec moi, j’me serai payé une pute, merci quand même. » Je tourne les talons, retourne vers la porte à quelques pas seulement. C’est quoi cette attitude sérieusement? C’est ton kiff à toi d’te faire prendre alors que t’en as pas envie? J’suis pas un violeur alors non merci.

Je penche la tête sur le côté lorsque tu parles de pute et cette fois-ci, je ne peux m’empêcher de rire. Et voilà l’ironie de la chose. Tu as mis les mots justes. « J’ai jamais dit que ça m’tentais pas ou encore que tu me forçais, sinon j'autrais jamais donné mon adresse, mais justement, vois-tu, j’me suis senti comme une pute, avec tes propos ! » Si mon rire était franc au tout début de ma phrase, il était plutôt jaune vers la fin. Je ne dois pas être un mec si facile, finalement. Je te regarde tourner les talons, offusqué parce qui vient juste de se passer et hausse simplement les épaules. Ce n'est pas mon problème après tout. « Si tu veux t’en aller, c’est pas moi qui vais te retenir. » Même si j'ai un peu de mal à admettre que je suis peut-être en train de passer à côté d'une bonne baise, mais j'y peux rien, ton attitude me pue au nez.

« J’ai jamais dit que ça m’tentais pas ou encore que tu me forçais, sinon j't’aurais jamais donné mon adresse, mais justement, vois-tu, j’me suis senti comme une pute, avec tes propos ! » Je fronce les sourcils, tentant de me souvenir de notre conversation Tinder. La vérité, c’est qu’il est probable que je t’ai fait sentir comme ça, j’suis pas exactement le gars avec le plus de tact. Malgré tout, loin de moi l’idée de te traiter comme tel. J’hésite sur le pas de la porte lorsque tu lâches finalement : « Si tu veux t’en aller, c’est pas moi qui vais te retenir. » Je fronce les sourcils et lâche un rire sans humour. « Ouais c’est ça, ciao. » Je tourne définitivement les talons et passe la porte que je claque derrière moi sans demander mon reste.

FIN DU RP