DIMANCHE 19 MARS, MATIN. C'est dingue comme l'on pouvait facilement s'habituer à certaines choses alors que pour d'autres... disons que c'était une autre histoire. Et bien pour Elias, c'est exactement ce qui était en train de se passer. Ça faisait déjà dix jours qu'il était avec Maxine et pourtant, ça lui faisait encore tout drôle de se dire qu'il était "en couple". En fait, il avait même envie d'en rire tellement ça lui paraissait si improbable. Alors non non non, le winthrop ne s'était certainement pas habitué au bisou du matin, au "bonne nuit" du soir et à toutes les petites attentions de la journée qui faisaient d'eux un couple. En revanche, s'il y avait bien un truc auquel il s'était déjà accommodé, c'était la vision de la brune dans son lit, à ses côtés, au réveil. Ah ça, il n'était pas prêt de s'en lasser, bien au contraire. Un sourire presque niais sur le visage, il fit lentement remonter sa main le long du bras de la jeune femme avant de la laisser glisser sur ses épaules, puis dans son dos. Ses caresses se voulaient douces et légères tandis qu'il venait tendrement déposer ses lèvres dans son cou. "Encore cinq minutes... J'ai pas envie de bouger là..." Il n'y avait vraiment qu'elle qui lui faisait cet effet là putain, c'était clair. Monsieur le mannequin était sur son petit nuage en cet instant précis, si bien qu'il faisait abstraction de tout le reste. À savoir qu'il avait prévu de passer toute la matinée avec ses bro et que ceux-ci ne devaient pas tarder à arriver. "Ou alors... on peut aussi sauter le petit-déj..." lui souffla-t-il entre deux baisers tout en lui adressant un regard coquin, plein de sous-entendus. Ouais, il avait complètement zappé cette sortie mais bon, on ne pouvait pas lui en vouloir hein. Si seulement ses bro savaient où il était en cet instant et avec qui, Elias était prêt à parier qu'ils ne lui en voudraient pas le moins du monde. 

Maxine était toujours surprise de trouver Elias juste à côté d'elle dès le réveil ; même si ça faisait déjà dix jours. Agréablement surprise. Cela lui faisait un bien fou d'avoir ce genre de réveil, Maxine était heureuse pour de simples choses de la vie. Ce matin là, Elias était réveillé avant elle. Ce n'était qu'en sentant sa main sur son bras qu'elle eut l'envie d'ouvrir les yeux, le sourire aux lèvres. Elle bougea légèrement pour se rapprocher de lui, elle non plus n'avait pas envie de bouger. "Alors ne bouge pas, j'ai pas envie que tu bouges." Elle savait bien qu'il devait passer un moment avec ses bros, il lui avait dit la veille ; n'empêche qu'elle n'avait pas envie qu'il bouge pour l'instant. Et puis son attitude ne l'aidait pas ! Forcément, il ne lui donnait pas envie de s'en aller. Son sourire s'agrandit à sa proposition, elle n'eut même pas à réfléchir. "Ça, c'est une très bonne idée.." lui répondit-elle, caressant sa joue avant de l'embrasser plusieurs fois. Se sentait-elle coupable de mettre Elias en retard par rapport à sa sortie ? Non, pas le moins du monde. Elle était comme lui, elle voulait rattraper le temps perdu et puis, ce n'était pas de sa faute ; il lui avait fait une proposition alléchante, le genre de proposition qu'on ne peut et ne veut pas refuser.

Elias était un retardataire né. Sûrement le retard de diva histoire d'être remarqué. Ou peut-être qu'il se perdait tout simplement dans le temps à trop s'admirer dans le miroir (ce qui était compréhensible vu son faciès, si vous voulez l'avis d'Eliot). Bref, quel que soit son excuse ou sa non-excuse, Eliot ne se souvenait pas d'un moment depuis qu'ils s'étaient rencontrés où il avait été à l'heure, et il s'y était accommodé, prenant le rythme de son meilleur ami. Mais aujourd'hui, alors qu'ils avaient prévu une sortie avec Philip, il était anormalement en retard. Comprenez-là que même Eliot, accompagné de Philip arrivé depuis une bonne demi-heure, commençait même à en perdre patience. Bon putain, merde, qu'est-ce qu'il fout ? Il faut pas 1h pour appliquer sa crème anti-rides. (kikoo Estelle) Se plaignit-il, les sourcils froncés tout en lançant un regard impatient vers l'horloge qui surplombait la salle. Je vais le chercher, bouge pas ! Décréta-t-il ensuite en levant les yeux au ciel. Il se dirigeait en premier vers la salle de bain, persuadé de le trouver dans la pièce mais en vain. Il n'avait clairement pas intérêt à être encore dans les bras de Morphée. Eliot grogna, ils n'avaient pas un rendez-vous ceci dit mais l'heure filait et des cours les attendaient dans la journée - ou du moins, lui. Sans attendre une seconde de plus, il se fit trois enjambées pour atteindre la chambre de son colocataire, la belle au bois dormant du jour, décidé à le sortir de ce foutu lit en moins de cinq minutes. Caldeira, t'as intérêt à être actuellement debout, en train d'hésiter entre deux chemises devant ton armoire et pas au lit, endormi dans des draps de princesse ! Cria-t-il à travers la porte en donnant deux coups assez conséquents contre cette pauvre porte qui n'avait rien demandé. Il patienta quelques secondes pour une réponse mais lorsque des chuchotements se firent entendre de l'autre côté, il tilta. Et lâcha un long soupir. Une fille. Attendez, il n'avait entend aucune fille rentrer hier soir, en fait Elias n'était même pas sorti hier soir ? Mec, t'es avec une nana ?! L'avantage ou le désavantage d'être en colocation était que tu pouvais aisément contrôler les allers et venus des non habitants de l'appartement et Eliot était persuadé à 200% à cet instant qu'aucune fille outre Margot et Maxine n'avaient franchi les portes du loft hier soir ou durant la nuit. Eliaaas, si tu n'ouvres pas d'ici cinq minutes, je défonce ta porte je te jure !

Affalé sur le canapé de la colocation de tes meilleurs amis, tu traînes sur Instagram depuis ton téléphone, discutant avec Eliot et likant sans grand enthousiasme toutes les photos qui défilent sous ton nez pour passer le temps. Monsieur la princesse Caldeira se fait désirer comme toujours et heureusement que ton autre Bro était là pour t'ouvrir la porte sinon tu aurais poireauté dehors comme un idiot pendant tout ce temps. Au bout d'un moment la patience de celui-ci atteint toutefois ses limites et il t'annonce aller chercher le chieur pour que vous puissiez enfin partir tous les trois faire profiter le monde de votre beauté. Visiblement encore dans sa chambre, tu écoutes les menaces d'Eliot qui gueule pour secouer votre belle au bois dormant. Quand il évoque la possibilité qu'il soit avec une fille, un large sourire vient étirer tes lèvres et tu te lèves pour rejoindre ton frère. Posant un doigt sur tes lèvres pour lui signifier de rien dire, tu colles ton oreille à la porte pour essayer de capter un quelconque bruit suspect. S'il est en train de murmurer quelque chose tu n'entends rien, en revanche tu entends le lit légèrement grincer. Pas de doute, il est encore dedans et peut-être accompagné. Dans les deux cas cela s'annonce fort comique. Peut-être un peu moins pour la fille qui sera surprise s'il y en a une, mais cela reste bon enfant et puis vous partagez tout entre Bros non ? La main sur la poignée de la porte, tu adresses un clin d'oeil à Eliot avant de l'ouvrir à la volée et de faire un pas dans l'antre du brésilien. Effectivement il est bien dans son lit, et en charmante compagnie. Mais pas la compagnie que tu aurais pensé trouver. Tes yeux s'écarquillent et ta bouche s'entrouvre sous le choc. « MAXINE ? » Keske. Kwa. KO. DCD. Enterré.

L'avantage - ou le désavantage - d'être aussi irrésistible que l'était Elias, c'est que même Maxine ne pouvait pas lui dire non lorsqu'il s'agissait de passer un peu de temps au lit, le mettant donc encore plus en retard qu'il ne l'était. Et peut-être, je dis bien peut-être, que si le winthrop se rappelait de sa sortie entre bro, alors oui là peut-être qu'il se déciderait à accélérer le mouvement et remettre son moment câlins à plus tard. Sauf qu'il avait complètement oublié dooonc... actuellement, la seule chose que désirait le mannequin, c'était sa petite-amie, puisqu'il pouvait maintenant l'appeler comme ça. Le sourire aux lèvres, il s'apprêtait à l'embrasser de nouveau lorsqu'il entendit gueuler - et frapper - à la porte. Eliot. Qu'est-ce qu'il avait à être aussi énervé de bon matin lui ? Margot s'était montrée trop sauvage avec lui la nuit dernière ? Ou alors... elle ne lui avait rien montré du tout ? "Oh putain..." murmura-t-il en lançant un regard de détresse à Maxine. "La sortie." Ouais ouais, la fameuse sortie. Il l'avait carrément zappée. Elle était juste passée à la trappe et maintenant... bah il était bien la merde. Parce que si son meilleur ami était prêt à la sortir de la chambre, c'est qu'il devait déjà le faire attendre depuis un bon moment. Ce qui voulait dire que ni Eliot ni Philip n'allaient lui laisser en plus le temps nécessaire pour se préparer avant de sortir. Bon ok, le brésilien n'avait pas besoin de passer trois heures dans la salle de bain puisqu'il était naturellement très beau, mais quand même. "Si tu me dis que tu t'en so..." Nope, pas le time de finir sa phrase que la porte venait de s'ouvrir à la volée, le coupant net dans son élan. Face à eux, Philip et Eliot, totalement stupéfiés. Ce qui était largement compréhensible puisque ni l'un ni l'autre n'était au courant de ce passage si soudain d'"amis" à "en couple". Même Elias, qui avait pourtant envie de leur hurler dessus pour cette intrusion, ne parvenait pas à sortir le moindre son de sa bouche. Échangeant un nouveau regard avec Maxine, il attrapa finalement un oreiller pour le lancer en direction de ses bro. "Putain mais c'est trop demandé de frapper à cette foutue porte avant d'entrer ?!" Bon ok d'accord, ils l'avaient fait. Mais personne ne leur avait donné l'autorisation d'entrer pour autant. Il fallait sérieusement qu'il pense à mettre un verrou à cette porte. Déjà deux fois qu'ils se faisaient avoir putain, deux fois.

L'ambiance sexoualle-sensoualidad qui régnait entre Max et Elias venait d'être détruite sans aucune forme de respect par Eliot. Le regard de détresse d'Elias était juste priceless. Elle aimait un peu trop la situation, même si elle devrait s'inquiéter peut être un peu. Quoi que, non. Elle n'était pas si dans la merde que ça, c'était surtout Elias avec ses bros. Voir Elias dans un état de détresse était magique pour Max, elle allait tellement mais tellement lui rappeler ce moment des dizaines de fois. Note à elle-même : elle lui avait fait oublier leur sortie. Oopsie. Maxine ne bougeait clairement pas du tout du lit, nop. Elle, elle n'avait pas à bouger et elle pouvait littéralement parler toute la journée dans le lit d'Elias. Mais lui devait bouger ses fesses et ça chauffait de l'autre côté de la porte. Alors qu'Elias essayait de se sortir de sa merde, la porte s'ouvrit la volée, faisant sursauter Max. Et là, Max eut une sensation de déjà-vu. Coucou Lennox. Eliot et Philip entraient dans la chambre. La tête de Philip était juste aussi priceless que celle d'Elias quelques instants plus tôt. Les yeux écarquillés, la bouche ouverte. Max se retenait de mourir de rire actuellement. Elle échangea un regard avec Elias qui lança un oreiller vers Eliot et Philip. Mon dieu, elle allait juste de mettre à rire, c'était juste trop beau. « Salut les gars ! Sorry not sorry, mais votre bro était occupé avec moi. » dit-elle en faisant coucou de la main et souriant grandement. Elle aimait un peu trop ce qui se passait en fait. Elle n'aidait absolument pas Elias. La chance qu'elle ne soit pas nue sous la couette. « Allez, j'te laisse régler ça babe, bon courage. » dit-elle à Elias, à moitié morte de rire, disparaissant sous la couette pour rire. Ok, elle avait juste abandonné le combat contre l'envie de rire. Elle avait carrément abandonner Elias, le pauvre.

Avec un clin d’œil, Philip décida sans réponse concrète d'Elias de rentrer dans la chambre. Eliot ne protesta pas, au contraire, il approuva plus d'une fois; monsieur Caldeira n'avait qu'à connaître la ponctualité. Surtout qu'il semblait faire passer une fille en priorité, like really ? Il poussa donc vivement Philip à passer le pas de porte, le suivant de près, et prêt à tirer son meilleur ami des draps pour se bouger le cul. Mais il n'eut pas le temps de totalement agir car un cri scandalisé de Philip le fit sursauter et l'obligea à se faufiler pour voir ce qui se passait.  MAXINE ?! Qu'il répéta, béat en voyant ses deux colocataires, bien occupés enroulés dans les draps. Durant deux secondes, son cerveau se figea, il en fut bouche-bée avant de se retenir d'exploser de rire. C'était vraiment la situation la plus gênante mais hilarante dans laquelle ils étaient : même Las Vegas n'était rien comparé à ça. Il s'apprêtait à ajouter un autre commentaire d'ailleurs avant de se recevoir un oreiller dans le visage, lancé par Elias qui était loin d'être amusé par la situation. Ce fut le pompon pour Eliot qui explosa réellement de rire, sans pouvoir se retenir pendant que Maxine tentait de se couvrir minablement et poussait Elias à se débrouiller seul avec ses bros. Eliot ne fit réellement pas attention aux salutations de Maxine, trop occupé à rire aux éclats. C'était la meilleure de l'année, je vous assure ! Je sais pas si c'est de vous voir ensemble ou la situation qui me fait rire mais.. pardon.. putain ! Depuis le temps qu'il s'y attendait honnêtement de les voir ensemble, il devait ne pas être étonné mais la situation était vraiment cocasse et comique pour ne pas en rire. Oh merde les gars ! ... Attendez, c'est Maxine qu'on entend de notre chambre depuis le retour du Spring Break ??! Ok, il arrêta soudainement de rire, l'information lui montant clairement dans le cerveau puis les détails s'additionnant deux par deux. Mon dieu, c'était comme écouter sa propre sœur.. il.. ugh.. il pâlit.