Tu avais bien saisi qu'elle te lançait un message. Toi tu lisais entre les lignes. Par contre tu n'avais pas interprété ces paroles comme elle semblait les dire. Tu as sourit presque vilainement tant tu n'assumais pas d'en être amusé et tu as fini par lui dire. On ne m'avait encore jamais fait une aussi belle déclaration d'amour.. Oui ce n'était pas faux. Elle te suivrait pas au moins du monde hein ? C'était dommage, même si ce n'était pas dans tes projets actuellement. Je sais que tu te sens prête d'en avoir un autre.. je le sens. As-tu dit en chuchotant quelques peu.

Tu avais beau avoir répliqué, tu n'avais pas non plus vraiment voulu qu'elle se justifie. Après tout c'était un faux problème. Vous étiez au début de votre histoire de couple, et tu ne comptait aller nulle part. Personne n'avait à suivre personne. Le bout du monde n'est dans mes projets pour les vacances, je t'embête seulement. D'ailleurs t'en es où avec ton frère qui est très famille ? As-tu dit en la regardant, sans jugement nul. Au contraire, toi qui était proche d'Alison, tu te doutais qu'elle était autant dérangée par la situation que lui probablement. Des vrais tête de mules ces Mendoza. Quoiqu'il en soit, tu lui faisais un léger non de la tête quand elle s'apprêtait à payer, et tu tendais ta carte à la caissière. Je sais. Mais tu penses à en avoir un deuxième de plus en plus. Tu en parles souvent sans t'en rendre compte tu sais.. Alexys, les bébés de Bambi, les achats, tout était prétexte à se projeter et tu le comprenais plutôt bien. Toi aussi tu voulais d'autres enfants, et surtout toi aussi tu espérais que Sally en serait la mère. Tu voulais te ranger pour de bon, et tu étais bien avec la Mendoza. Mais le détail du timing restait important. Récupérant ta carte puis les achats, vous quittiez le magasin, et tu reprenais. Un café, ça te tente ? On a encore un peu de temps devant nous. As-tu dit en regardant ta montre. Tu étais un mordu caféine, mais là tu avais surtout envie de te poser avec elle et de discuter, vraiment.

Tu lui avais demandé où elle en était avec son frère, et au fond, tu craignais la réponse autant que tu la voyais venir. Au son de sa voix, tu décidais de ne pas répliquer à ce propos, espérant toujours autant qu'elle finirait par trouver la solution. Cela dit même si le sujet deuxième bébé était complexe, tu avais comme moins de mal avec ce dernier. Après tout il fallait bien en parler. C'est ce que tu voulais pour votre couple, que vous soyez capable de parler, vraiment. A quoi est-ce que tu t'en tiens ? Sally semblait renoncer à certaines choses, et ça ne te plaisait pas. Le silence, les non-dits, les complications étaient des choses que tu te refusais complètement après le carnage de ton histoire dernière. Tu ne voulais pas qu'elle se pose des limites et qu'elle se prive de dire les choses. Oui, je sais bien. As-tu dit, réalisant que c'était l'un des premiers détails que tu avais appris sur elle au début de votre partenariat en temps que parents. La première fois elle s'était vanté de faire les meilleurs chocolats chauds, et depuis, toujours elle n'avait jamais bu autre chose que ça lorsque tu étais en manque de caféine.

Etant donné les circonstances dans lesquelles vous aviez vu votre premier enfant, on ne pouvait pas s'étonner en voyant à quel point ça pourrait être compliquer pour elle d'en parler véritablement sans avoir l'impression de mettre le couteau sous la gorge. Pour autant, tellement de choses avaient changées entre le moment où elle t'avait annoncé que Zoé était ta fille et aujourd'hui où vous étiez ensemble. Alors malgré les sacs de vos achats, tu lui as pris la main direction le café, en ajoutant. C'est peut-être trop tôt pour en faire un, mais on peut en parler. Tu voulais la rassurer c'est vrai, mais tu voulais surtout qu'elle comprenne qu'elle n'avait pas à taire ses questions, envies et autres. Pas maintenant que vous étiez ensemble. Entrant dans le café, vous vous installiez, et tout laissait à penser qu'en parler maintenant était le moment parfait avant de retrouver Zoé.

Par chance tu ne te sentais pas du tout sous pression. Au contraire, tu étais presque rassuré de voir que vous arriviez à en discuter bien que vous soyez au début de votre relation. Une fois installés vous attendiez d'être servis et tu finissais par lui répondre. Je ne ressens aucune pression, détend toi... on en fera un autre, peut-être plusieurs autres, et ce sera forcément différent de Zoé. As-tu répondu en souriant alors que tu posais l'éventualité que vous en fassiez plusieurs et effectivement peu importe quand, ce serait automatiquement différent de la deuxième fois. Oui, vous vivriez le tout à deux, du début à la fin. Je n'en suis pas à me demander si je veux un autre enfant avec toi ou non. Je veux seulement que ça arrive au bon moment. Votre commande servie, tu finissais par regarder Sally. Tu pensais ce que tu avais dit. Tu ne te demandais plus si Sally devait ou serait la mère de tes enfants. La réponse tu la connaissais.