Entre plaisir et tentation, la barrière est si légère qu'ils se mêlent rapidement au désir.
— with @Franklin Z. De Spoelberch   

« Avec les intelligents ? Je ne sais pas Zeph … peut-être depuis que je le suis moi-même ? » répondais-je presque agacée, retournant les yeux si loin qu’ils auraient plus entrevoir ma bien sombre âme. Mais il sourit. Faiblement certes, mais il sourit. J’en avais perdu l’habitude. Il me répond sur un ton aussi agacé que le mien en hochant la tête. Oui clairement il avait compris que quelque chose n’allait pas. D’ailleurs il m’observait. De façon presque troublante. Je ne bougeais pas, je l’observais également, ne sachant trop quoi dire. Je le connaissais si bien et pourtant je n’aurais pu déceler la moindre de ses pensées à cet instant. Mais le voilà qui soupire avant de se laisser tomber sur mon lit. Oui je sais, j’ai encore osé poser la fatidique question de ‘comment-vas-tu’ à mon meilleur ami. Non mais je rêve … Il a l’air hésitant, mais finit par me répondre franchement. Il ne me regardait même pas. Plus son discours avançait, plus mes sourcils se fronçaient. J’en devenais triste. Aussi à la fin, je ne pu m’empêcher de me faire la réflexion. Il est peut-être celui qui voit tout, mais il n’a pas remarqué que des sentiments se développaient en moi, inconsciemment encore. A la fin de son discours, par réflexe probablement, j’attrape mon ourson en peluche et le lui balance en pleine figure. « Et c’est maintenant que tu m’en parles ? » Sérieusement ? Et ça se dit meilleurs amis ? Voilà pourquoi il était si distant. Je m’approchais de lui, l’empêchant de se lever, posant mes mains sur ses épaules, l’obligeant à se rasseoir sur le lit, face à lui. « Comment peux-tu penser une seconde que tu as merdé. C’est TON père le fautif, pas toi. Et puis tu n’as rien vu parce que c’est ton père, pas un vulgaire étudiant prévisible. Tu vois tout certes, mais c’est lui qui t’a fabriqué. Ce n’est certainement pas toi qui aurait décelé ça chez lui ! » J’essayais d’oublier le fait qu’il se serve d’Athénaëlle comme échappatoire à ses maux alors que j’aurais voulu l’être à sa place. J’aurais voulu qu’il se serve de moi. Je pensais en être plus digne. Plus méritante de son attention. Nous nous connaissions depuis si jeunes … Mais il me voyait toujours comme une soeur à protéger et j’en avais marre. Je m’asseyais près de lui et l’enlaçais. Me permettant même un baiser dans le creux de son cou avant de lui murmurer. « Je suis là, moi. Et tu peux tout me dire, tu le sais … »

Entre plaisir et tentation, la barrière est si légère qu'ils se mêlent rapidement au désir.
— with @Harper Eleanor F. Kennedy  

Je suis assis sur ce lit. Puis finalement allongé. Je débale. Mes parents. Ce débat. Je parle. Pour une fois. Je parle. Et j'y vais direct. Je ne réfléchis pas. Je soupire. Je réfléchis enfin. Ma bouche s'est fermé. Et son ours me tombe dessus. Merde. Je lève les yeux vers elle. Je vois la colère. Je vois aussi la tristesse. Mais au moment de me lever. Je me fais rasseoir. Direct. Je suis bloqué. Je vois son regard rempli de colère. Mais aussi de sincérité. Je l'observe. Je soupire doucement. Mais j'aurais du voir des détails. Un détail important. Et j'arrive pas à savoir où j'ai fauté Harp... On parle de mon père. Mais je suis capable de lire en lui quand nous jouons au poker. Quand nous faisons des soirées de stratégies ou même pire encore. Pourquoi je n'ai pas vu qu'il mentait à ma mère ? Peut-être parce que je n'étais pas là. Tout le temps. Peut-être parce que je n'étais pas attentif. Peut-être parce que j'ai loupé quelque chose. Impossible pour moi. Je vois tout ça. Je vois les menteurs. Les bluffers. Les mi arrivistes. Je soupire doucement. Mais je préfère éviter le sujet Athénaelle. Parce que je ne sais pas ce qu'elle est. Je ne sais pas ce qu'elle fait dans ma vie. Je passe ma main dans les cheveux de Harper. Je lui caresses lentement le crâne. J'ai besoin d'elle. De son sourire. Son réconfort. Elle dépose sa tête à l'endroit. Cet endroit si sensible. Je ferme mes yeux une seconde. Je la garde près de moi. Je suis silencieux. Je ne veux pas qu'elle voit que je me contiens. C'est l'inconvéniant. Parler de faiblesse. Donc parler de sentiments et d'émotions. Je le garde pour moi. Je sais Je prononce cela. Rapidement. Bien fait. Je la garde contre moi un instant. Mais je sens ce souffle. Je rêve. Elle me fait de l'effet juste avec ça. Un vrai effet. Je pince mes lèvres. Je réfléchis. Une seconde. Puis deux. Je suis silencieux. Je prends sur moi. Je descends ma main doucement. Je veux la garder contre moi. Tu ... Je réfléchis et vite. Tu as pas trop mal à la tête comme ça ? Sauf que là. C'est tout sauf de la réfléxion. De la stupidité. Je suis con. Je veux me tuer. Je n'avais pas envie qu'elle bouge. Mais c'est plus fort que moi. Sinon. Je vais devoir lui dire de s'en aller. Parce que je ne contrôlerai plus rien.

Entre plaisir et tentation, la barrière est si légère qu'ils se mêlent rapidement au désir.
— with @Franklin Z. De Spoelberch   

Je m’énerve contre lui, mais je ne lui en veux pas le moins du monde. A vrai dire, je m’en veux à moi surtout. De ne pas avoir compris ce qui lui était arrivé. Désolée aussi de l’apprendre si tard, et donc de ne pas avoir été là plus tôt pour lui. Il continue et je l’écoute attentivement, assise près de lui. Je me calme. « Zéph, s’il-te-plait, arrête de dire que tu as fauté. Ce sont des histoires entre tes parents, c’est plus compliqué que ça, tu n’as pas à en être mêlé et encore moins à te sentir comme ça… » Je soupire. Il est si idéaliste… Je voyais l’amour comme un sentiment si superficiel, et je n’avais d’ailleurs jamais prévu de me marier d’amour si ce n’est de raison. Je continuais. « C’est entre ton père et ta mère. Tu es leur enfant, ils n’avaient même pas à te mêler à ça. Quant à ton père, c’est ton père justement. Leur seul qui puisse te battre à ce jeu là et personne d’autre. » Je déposais ma main sur la sienne qui reposait sur sa cuisse, m’approchant de lui dans une étreinte. Je l’embrassais dans le cou, lui murmurant des paroles douloureuses et bienveillantes. J’étais bien. Comme à la maison. Le réconfort. Le seul sur cette Terre, en fait. Je le connais depuis si longtemps. Je sens sa main descendre lentement le long de ma nuque. Un frisson me parcoure le corps. Je soupire dans ses bras. Je sens les battements de son coeur en espérant qu’il ne sente pas les miens qui vont à une allure folle. Il brise le silence. Je redresse la tête, le visage tout près du sien, le regardant dans les yeux avant de répondre faiblement. « Non … ça va … » Je me sens toute drôle en revanche. Etre si près de lui … Je n’ai pas envie de me détacher de cette étreinte, et pourtant il le faut. Je laisse mes mains glisser tristement le long de ses bras, avant d’effleurer ses doigts, et de les lâcher. Je souris faiblement avant de me laisser tomber sur son lit, regardant à mon tour le plafond de sa suite. « Tu trouveras un moyen de lui pardonner Zeph. » finissais-je au sujet de son père. C’était sa famille après tout, moi je n’en avais plus.

Entre plaisir et tentation, la barrière est si légère qu'ils se mêlent rapidement au désir.
— with @Harper Eleanor F. Kennedy  

Je suis soupirant. Je suis en état de réflexion. Comme toujours. Mais c'est plus flagrant aujourd'hui. Parce qu'elle est au courant. Parce qu'elle le sait. Donc autant dire que cela me gêne. Fortement. Parce que je ne sais pas quoi dire. Je ne sais pas pourquoi. Mais je ne suis pas bien. Elle essaye de m'expliquer. Elle essaye de me conseiller. Mais d'un côté. Je suis mal. Je suis tellement mal. La faiblesse de l'avouer. Je ne dis rien. Je l'écoute simplement. Je soupire doucement. Je prends sur moi. Elle a raison aussi. Et finalement je sens sa main. Je la serre. D'instinct. Je la serre vraiment. Elle va s'échapper je le sais. Je le sens. Elle vient se poser contre moi. Doucement. Son souffle dans cette partie si importante. Je la sens plus proche encore. Je la sens contre moi. Frissons. Caresses. Délicate intention. Je me sens bête de lui poser la question. Mais je veux savoir comment elle va. Je veux savoir comment elle se sent. Elle n'a peut-être pas compris. Elle n'a peut-être pas entendu l'appel à l'aide. Elle n'a peut-être pas sentit le problème dans ma voix. Mais je suis calme. J'ai le coeur qui bat. Le sang qui ne fait qu'un tour. Je suis soupirant même de cette situation. Ma meilleure amie me fait de l'effet. Je peux le dire. Je la sens s'éloigner. Lentement. Mes doigts sur son dos. Ses doigts sur mon corps. Elle s'échappe. Voilà. C'est fait. Je la regarde. Je fais la même chose. J'observe le plafond de nouveau. J'hoche la tête doucement. J'espère... Je ne veux pas de faux espoir. De faux moments pour la presse. Encore moins de famille parfaite. Je veux mes parents. Point barre. Je regarde le plafond de nouveau et mes yeux tournent vers elle. Je l'observe. Silence plein. Je la regarde. Elle et personne d'autre. Je souris faiblement. Je suis content de l'avoir à mes côtés. Je me releve. J'ai faim. Tu veux commander quoi alors ? Parce qu'il faut bien manger. Je veux manger et boire en fait. Oublier. Tout oublier. Absolument tout oublier.

Entre plaisir et tentation, la barrière est si légère qu'ils se mêlent rapidement au désir.
— with @Franklin Z. De Spoelberch   

Je me sentais bien avec lui. Sensation que je connaissais depuis l’enfance à vrai dire. Nous nous connaissions par coeur. Il était le meilleur ami qu’il fallait dans toutes les situations, et traversait chacune de mes douloureuses épreuves de bipolaire depuis que j’en avais conscience, sans jamais avoir failli. Pas une seule fois. Alors je me devais d’être présente pour lui quand ça n’allait pas. Et je sentais qu’il était mal. Je prends sa main dans la mienne, tendrement. Il la serre. Généralement, c’est que quelque chose cloche. Alors je m’approche plus encore de lui, venant m’installer contre son torse, le visage dans le creux de son cou. Si seulement je pouvais m’en rendre compte à cet instant. Si seulement je pouvais le lui dire. A la place, il me questionne sur ma cicatrice, brisant finalement la douce tension qui s’installait peu à peu. Je me laisse alors tomber sur le grand lit, regardant le plafond, et il fait de même. Il n’a vraiment pas l’air bien. Au fond de moi, je l’espère tout comme lui. C’est sa famille. Zéphyr est ma famille à moi. Je sens d’ailleurs son regard sur moi. Je me tourne vers lui à mon tour, mais mon coeur se remet à battre la chamade de nouveau tant nos visages sont proches, les yeux dans les yeux. Un frisson me parcoure le corps tout entier. Au moment ou mes doigts veulent entrelacer les siens, il se relève subitement. Je me pince la lèvre inférieure. Je me redresse à mon tour, me disant que tout ceci est dans ma tête. Un peu sonnée tout de même, je lui réponds évasive. « Eh bien … oublions … » J’attrape le téléphone au chevet du lit et contacte la réception. « Bonsoir, nous souhaiterions deux blanquettes de veau ainsi qu’un magnum de whisky s’il-vous-plait ! Merci infiniment … » Je raccroche avant de regarder Zeph, assise. « Ca te va ? Moi aussi j’ai envie d’oublier. » Oublier autre chose à vrai dire. Mais au moins, il était là. On ne tarda pas à toquer à notre porte, et je m’y précipitais pour ouvrir avec un large sourire. Remerciant chaleureusement le garçon d’étage après avoir sorti mon portefeuille pour lui donner un généreux pourboire, j’avançais le plateau sur la table basse du petit salon de la suite de Zeph. Je nous servais le whisky sec dans deux verres de cristal avant de m’asseoir sur le canapé, invitant mon meilleur ami à me rejoindre. Je levais mon verre le regardant droit dans les yeux. « Noyons nos problèmes mon cher Zeph, à ta santé ! » trinquais-je joyeusement avant d’amener le verre à mes lèvres, et d’entamer le repas. Je réfléchissais beaucoup ces derniers temps à notre relation, et au vu de nos disputes fréquentes, il me semblait que le fait de nous retrouver était le meilleur moment pour mettre à plat tout ce que je pensais. Je posais mes couverts un instant et l’observais. « Tu sais … je me disais. Enfin je sais que je suis un peu compliquée à suivre, surtout en ce moment. Et je pensais que c’était pour ça que tu t’éloignais de moi. En tout cas, si un jour tu décidais de ne plus être mon ami à cause de ma santé fragile, jamais je ne t’en tiendrais rigueur. » En réalité, je commençais presque à vouloir qu’il s’éloigne de moi, tant je l’aimais profondément et voulais le protéger de moi.