Ce soir j'avais la fête de fiançailles de Margot et Eliot mais, avant d'y aller, il fallait que je règle un truc. Il fallait qu'on ait une discussion Louve et moi. Et pas n'importe laquelle, une sérieuse, une qui ne se terminerait sûrement pas au lit. Un coup sur la porte. Un deuxième. J'ouvrais et, ma seule pensée en ce moment, c'était Charlie. Parce que je savais que Louve n'allait pas mal prendre ce que j'allais lui dire. Ouais, elle allait sûrement hausser les épaules, me donner une petite tape et on redeviendrait potes. Du coup, je stressais pas trop pour la rupture. Après tout les termes du contrat avaient été simples depuis le début : pas d'attachements. « Comment tu vas ? » Fallait quand même être poli. On ne s'était pas vu depuis plusieurs jours, j'allais pas lui balancer à la gueule que c'était fini. Par contre je l'embrassais pas, j'agissais pas comme son petit ami. Parce que dans deux minutes je ne le serais plus.

« Mais non je suis pas de mauvais, jamais avec toi ». Et c'était vrai. C'était impossible d'être de mauvais humeur avec Louve dans les parages. Cette femme était une boule d'énergie, toujours à faire des conneries, toujours à me faire rire. Même là, alors que j'avais une mauvaise nouvelle à lui annoncer, elle trouvait le moyen de m'arracher un sourire. Ouais, elle était vraiment en or. A cet instant, je me disais que si j'étais pas tombé amoureux de Charlie alors j'aurais pu prendre le risque avec elle. « Si tu crois savoir alors.. ça va être plus simple » que je répondais en m'installant à côté d'elle, perdant peu à peu mon sourire. « Je crois que ce serait mieux qu'on arrête toi et moi. T'y gagnes rien et je me suis rendu compte que ça faisait ni chaud ni froid à Charlie. Donc, ouais, on a plus aucune raisons de continuer cette comédie. » Je lâchais finalement la bombe, ne la quittant pas du regard, à la recherche du moindre petite indice qui montrerait qu'elle le prendrait mal.

Elle se mettait à rire et je souriais sans même m'en rendre compte. Un sourire bienveillant. Avec Louve, je l'étais toujours. Elle avait cette manière de toujours prendre la vie du bon côté qui me fascinait. A sa place, mon ego aurait été touché et j'aurais envoyé chier la personne. Mais elle non. Elle me répondait que ça l'arrangeait, espérait que ça ne change rien entre nous. « Non t'en fais pas, on reste potes, on pourra même s'amuser un peu si tu veux à l'occasion » que je rétorquais avec un clin d'oeil à son adresse. Clairement, il y avait un sous-entendu. Certes on était plus en couple mais, si elle voulait finir dans mon lit de temps en temps, j'étais pas contre. Puis elle enchaîne en me disant qu'elle gardait la bague, ce à quoi je rigolais. Sympa ses priorités. « Ouais j'ai revu Charlie et.. j'ai un peu d'espoir. Tu peux garder la bague si tu veux ça me dérange mais faudra que tu me dises pour quel mec tu me quittes toi aussi ». Air faussement candide. Tu croyais que j'avais pas deviné Louve ? Il n'y avait qu'un mec pour t'empêcher de t'amuser comme ça. Et, curieux comme j'étais, il était hors de question que je te laisse partir sans avoir de réponses.