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Lien du postDim 4 Mar - 19:19
JOUR 8 ◇ Maxine était nerveuse. Et excitée. Surtout excitée. Elle ne savait même pas pourquoi elle ressentait autant d'émotion quand elle pensait à lui. Elle faisait les cent pas à la réception de l'hôtel. Elle finit par s'asseoir et se relever. Elle suppliait intérieurement à son corps de se calmer, mais rien n'y faisait. Lui n'avait pas oublié. Elle inspira longuement, se massant les tempes. Elle se souvenait de lui. Enfin. Mais pas totalement. Il lui manquait des pièces du puzzle. Elle mourrait d'envie de faire quelque chose ; quelque chose qui lui ferait se souvenir de tout. La Maxine d'il y a deux ans n'aurait pas fait ça, mais elle savait qu'elle avait changé entre temps. Alors, elle ferait ce qu'il lui plaisait. Il n'allait pas tarder à descendre. Elle soupirait, réajustant son paréo. Elle se leva en le voyant, comme si elle avait un rendez-vous professionnel avec lui. Son coeur se mit à battre plus rapidement en le voyant. Encore une fois, son corps la trahissait sans qu'elle ne sache pourquoi. Elle finirait par assembler les pièces du puzzle, mais elle savait qu'il était un être important pour elle. Elle ferma les yeux un instant, un flash lui revenant. "J'espère que tu as ramené tes lunettes cette fois-ci Caldeira" lança-t-elle en souriant doucement. Elle se rappelait d'une journée qu'ils avaient passé un autre auparavant, au Spring Break de l'an dernier, où elle l'avait harponné pour faire une activité et où il avait pris ses lunettes à elle, ayant eu la flemme de remonter chercher les siennes. Elle s'avança alors vers la sortie, n'attendant pas une minute de plus. Il faisait une chaleur dis donc.
@Elias Caldeira
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Lien du postDim 4 Mar - 23:10
Foutues enchères. Se faire acheter pour quelques pauvres dollars seulement – alors que, soyons honnêtes, sa véritable valeur se comptait en millions – et devoir passer toute une journée en compagnie de quelqu'un qu'il évitait depuis deux mois déjà, où était le fun ? C'était juste ridicule comme idée en fin de compte. Mais le plus stupide de cette histoire, c'était sans doute lui. Maxine enchérir sur lui, évidemment qu'il s'en était douté. Et pourtant, il avait tout de même accepté d'y participer. Après tout, c'était la soirée parfaite pour quelqu'un avec un ego aussi gros que le sien. Ou alors, peut-être était-ce parce qu'au fond de lui, une infime partie de son être avait souhaité que la quincy ne l'achète. Et bien sûr, elle l'avait fait. Parce que c'était son seul moyen de l'avoir pour elle toute seule. Même simplement de l'avoir devant elle et de pouvoir lui parler en fait. Une journée entière, oui. Ça allait être long, très long. Particulièrement pour Elias qui n'avait aucune envie de descendre et d'aller la retrouver. Parce qu'il lui en voulait toujours, beaucoup. Parce qu'il ne savait pas comment agir avec elle. Non, il n'en avait aucune idée, ce qui l'énervait encore plus. Parce qu'elle ne se souvenait pas de lui. Elle ne se souvenait pas de lui. Elle ne se souvenait pas d'eux putain. Et que la seule chose qui l'empêchait de devenir fou et de péter un câble, c'était justement de l'éviter et de continuer à faire sa vie de son côté. Jusqu'à aujourd'hui. Jusqu'à ce qu'il ne se décide finalement à descendre pour la rejoindre à l'entrée de l'hôtel. Pas par gaieté de cœur non. Mais plutôt que c'était le jeu, qu'elle avait dépensé son argent pour l'avoir. Et puis, surtout parce qu'une partie de lui espérait toujours qu'elle finisse par se souvenir. De lui. Alors, après un nouvel instant d'hésitation, il fit finalement son apparition, bermuda et chemise ouverte laissant entrevoir ses magnifiques abdos que tout le monde avait déjà vu au moins une fois. Elle, était uniquement vêtue d'un deux pièces, un paréo inutile qui ne cachait rien recouvrant son corps. Corps qu'il avait déjà eu le loisir d'admirer dans son intégralité une fois, rien qu'une seule fois. Corps qu'il avait caressé, embrassé, désiré. Et il était le seul à s'en rappeler. Parce qu'elle ne se souvenait de rien. Alors oui, aujourd'hui, il était là, devant elle. Sauf que ce n'était pas vraiment lui. Parce que le Elias de tous les jours lui aurait probablement souri avant de faire sa diva parce qu'il avait oublié ses lunettes de soleil en haut. Ce qui était le cas, une fois de plus. Sauf qu'il ne s'en rendit compte que lorsque Maxine le lui rappela. Et il s'apprêtait d'ailleurs à lui répondre que non lorsqu'il se rendit compte de ce qu'elle venait vraiment de dire. « Attends... Tu t'en rappelles ? » Pour de vrai. Maxine se rappelait réellement de ce début de journée si similaire à l'année dernière ? Et elle pensait sérieusement qu'il allait passer à côté de ça sans rien dire parce qu'ils devaient aller faire un tour sur la plage ? Et bah non. Pour tout vous dire, il était à la fois curieux et perplexe. Content et déstabilisé. Elle venait de lui donner un peu d'espoir mais aussi de le vexer. Parce que le plus important ? Toujours perdu au fin fond de sa mémoire.
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Lien du postLun 5 Mar - 0:28
Maxine ne fut même pas étonnée en voyant Elias arriver sans ses lunettes. Peut-être était-ce grâce à ce souvenir qu'elle avait récupéré ? Ce n'était pas le seul dont elle se souvenait. Elle se souvenait très bien de son anniversaire de l'an dernier. Peu de souvenirs, certes, mais elle les chérissait. Elle ne savait toujours pas pourquoi. Il lui manquait une pièce, celle si importante, celle qui débloquerait peut-être tout le concernant. Elle tentait de forcer sa mémoire à se souvenir, ce qui n'était peut-être pas la meilleure solution, mais Maxine n'était pas patiente. Elle devait savoir, surtout quand Elias l'évitait comme la peste. Ça lui donnait une sensation de déjà-vu aussi. Elle était tellement frustrée ! Même si Elias était devant elle, elle sentait bien qu'il y avait une distance entre eux, un mur invisible. Mur qu'elle voulait détruire. Mais elle ne pouvait pas y arriver, sans sa dernière pièce du puzzle. Alors qu'elle marchait, Elias prit la parole. Elle s'arrêta, se retournant vers lui. C'est vrai qu'elle aurait pu lui dire autrement qu'elle avait des souvenirs de lui à présent. « Je me rappelle.. Je me rappelle de cette journée au spring break de l'an dernier oui. » Elle se massa les tempes, un mal de tête lui revenant. Elle avait toujours une forte migraine quand sa mémoire s'activait. Quand elle se souvenait de nouvelles choses. « Comme je me rappelle de mon anniversaire, aussi de l'an dernier. » Elle fronça les sourcils, son mal de tête s'accentuant. Elle inspira longuement, regardant Elias cette fois-ci, essayant de lire de lui en lui, essayant d'avoir des réponses. C'était pour lui parler qu'elle était passée par les enchères. C'était pour se souvenir complètement de lui. Mais elle avait besoin de lui, de lire en lui pour savoir. « Pardonne moi. » lui murmura-t-elle, avant de s'approcher, d'un pas décidé. Ses pensées se bousculaient dans sa tête, à chaque pas qu'elle faisait. Toujours un peu plus, comme si un autre souvenir allait lui revenir. Elle lui demandait de l'excuser pour ce qu'elle allait faire. Elle inspirait longuement, s'arrêtant juste en face de lui, avant de poser ses mains sur ses joues et l'embrasser légèrement. À ce moment précis, un souvenir d'eux lui revint en tête. Sa pièce manquante, celle qu'elle recherchait. Elle recula aussitôt, ses mains tenant sa tête. Elle n'avait jamais eu aussi mal à la tête depuis qu'elle cherchait ses souvenirs. Ce souvenir était si fort. Elle revivait tout en l'espace de quelques secondes. Leur soirée à Disneyland. Leur nuit. Elle comprenait enfin pourquoi Elias était si important pour elle, quand bien même, tous ses souvenirs de lui n'étaient pas revenus. Mais celui-ci était le plus important. Sans s'en rendre compte, elle s'était mise à pleurer, à murmurer des excuses, encore et encore. Elle savait maintenant pourquoi il l'avait tant évité. Elle lui avait tellement, tellement de mal, sans le savoir. Ça la tuait de nerfs. Elle était si énervée contre elle-même, contre ce maître chanteur qui l'avait bousculée. Sa tête lui faisait atrocement mal, comme pour lui montrer le mal qu'elle a pu faire, à cause de sa perte de mémoire. « Comment j'ai pu oublier un tel souvenir ? Comment j'ai pu ? » Encore des murmures. Encore un Elias qui ne devait rien comprendre à ce qui lui arrivait. Elle inspirait, elle tentait de se calmer, de calmer ce mal de tête qui lui faisait si mal. Des flashs continuels de cette soirée défilaient dans sa tête. Ce qu'elle avait fait à Elias maintenant était la même chose qu'il y avait deux mois. Peut-être était-ce pour ça que ce souvenir était revenu ? L'important c'était qu'elle s'en souvienne, c'était qu'elle finisse par comprendre tout ce qu'elle cherchait à savoir.
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Lien du postMer 14 Mar - 22:51
Maxine avait peut-être gagné une journée entière en sa compagnie, mais c'était bien là la seule chose qu'elle avait véritablement obtenu : du temps. Vingt-quatre heures. Qu'est-ce que c'était hein ? Rien du tout comparé à tous ces souvenirs qu'elle avait oublié. Ils étaient juste partis, comme ça et lui avec. Alors peut-être que monsieur Caldeira s'était décidé à la rejoindre près de la réception, comme prévu, mais il n'en ferait pas plus. Parce que là, tout de suite, il n'avait pas cette joie de vivre - ou plutôt de faire chier le monde - habituelle. Le prince du sud à l'ego surdimensionné n'était tout simplement plus. Seul son corps répondait présent à cet instant. La quincy aurait donc tout le loisir de baver sur son physique de rêve pendant des heures sans qu'il ne puisse s'en plaindre mais c'était la seule chose qu'elle pourrait faire pour profiter de cette journée en sa compagnie. En même temps, que voulez-vous qu'il fasse avec quelqu'un n'ayant pas le moindre souvenir de lui ? Et que voulait-elle de lui au juste ? Qu'ils fassent une partie de volley-ball ? Qu'il ne se laisse enterrer dans le sable chaud ? Ou peut-être qu'il ne lui rappelle qui il était ? Pour elle. Ouais, c'est vrai qu'il pourrait le faire. Il aurait pu le faire, le jour-même où il était venu la voir à l'hôpital. Mais non. La déception, la fierté, la colère... tant de sentiments entraient en conflit dans son esprit. Au point de le convaincre de partir. De s'éloigner et d'oublier, lui aussi. Impossible. Il se voilait la face, le winthrop. Tentant de se convaincre de que rien de tout ça ne l'atteignait, alors que c'était faux. Ayant encore l'espoir que Maxine finisse par se souvenir. Ridicule. Ouais, ça l'était. Et Elias s'en voulait encore plus, rien que pour ça. Il s'en voulait aussi pour avoir cédé, pour avoir suivi son coeur et avoir pris ce putain d’ascenseur pour se retrouver là où il était en cet instant. Devant elle. D'ailleurs, à défaut d'avoir des lunettes de soleil sur le nez, monsieur faisait de son mieux pour jouer la carte de l'indifférence. Ce qui n'était clairement pas facile, avouons le. Pourtant, il s'en sortait plutôt pas mal, un peu trop même, jusqu'à ce qu'elle ne lui fasse plus ou moins comprendre qu'elle se souvenait. Pas du tout, pas du principal. Mais elle se rappelait. D'une journée. C'était un début. Et de son anniversaire, aussi. Lorsqu'il avait sorti le grand jeu pour se faire pardonner. C'était un bon début. Un très bon début. Moins que ce qu'il désirait mais bien plus que ce à quoi il s'attendait. Si bien qu'il ne savait plus quoi dire, le brésilien. Il était sans voix. Il attendait la suite, comme s'il allait y en avoir une. Comme si soudainement, Maxine allait lui déballer chacun des moments qu'ils avaient passé ensemble. Du plus lointain au plus récent. Du plus insignifiant au plus important. Mais non. Alors qu'il la regardait d'un air interdit, voilà qu'elle s'excusait. Encore. À croire que c'était un mécanisme de défense chez elle. Ouaip', elle venait de s'excuser et ça l'énervait encore plus. Elias fronça les sourcils, ne comprenant pas trop la raison qui la poussait à lui demander pardon. Était-ce parce qu'elle l'avait oublié ? Ou alors... "De quoi tu..." Non, même pas le temps de réfléchir plus longtemps qu'il pouvait sentir ses mains tièdes sur son visage, puis ses lèvres venir doucement chercher les siennes. Et c'était tout. Un simple et court baiser un peu timide, comme deux mois auparavant. Et comment était-il censé réagir à ça hein ? L'embrasser à nouveau, lui sauter dessus comme il l'avait fait ? Il n'en avait pas envie. Pas cette fois, plus maintenant. Déjà, elle n'avait pas le droit de l'embrasser comme ça à tout bout de champ, quand ça lui chantait, pour il ne savait quelle raison. Plus maintenant en tout cas. Parce que ça commençait sérieusement à l'agacer. Elias avait l'impression qu'on se jouait de lui. Était-ce Maxine ? Le karma ? Ou juste là-haut ? Quoiqu'il en soit, ça l'énervait, au plus haut point. Et comme si ça ne suffisait pas, voilà qu'elle se mettait à pleurer. Encore. Et à s'excuser. Encore. Ok, quelqu'un voulait vraiment qu'il ne pète un câble là. Il était déjà trop tard, de toute façon. Suffisait qu'il ne la voit comme ça pour avoir envie de tout défoncer. Mais le pire, c'est qu'elle avait l'air de souffrir encore plus que lui. Alors qu'elle ne se souvenait pas. Ou peut-être que si. Peut-être bien que ça y est, elle s'en rappelait. Elias ne savait pas trop, il était perdu là, ne sachant pas ce qu'il devait comprendre ou non. De quel souvenir parlait-elle ? Est-ce qu'ils pensaient à la même chose ? Est-ce qu'il était redevenu quelqu'un à ses yeux ou... ? "Arrête de pleurer et parle. Dis-moi de quoi tu te souviens. Juste parle." lança-t-il d'un ton ferme, les bras croisés, en se reprenant, son regard plongé dans le sien. C'était bizarre, tout ça. Cette situation, cette conversation. Il n'avait toujours pas l'impression d'être redevenu lui-même. Et il n'avait toujours pas l'impression d'avoir récupéré Maxine. En réalité, Elias était en train de s'interroger. Il avait peur. Peur parce qu'il avait cette étrange sensation au fond de lui. Que ce qui s'était brisé ce jour-là, entre eux, lorsqu'elle avait perdu la mémoire, ne se réparerait pas. Que rien ne redeviendrait jamais comme avant.
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Lien du postMer 14 Mar - 22:58
Et si Elias finissait par la rejeter ? Et si elle s’était fait des films ? Et si sa pièce manquante n’était qu’un de ses rêves les plus fous ? Et si tout ça était faux ? Et si tout ce qu’elle ressentait n’était pas partagé ? Non. Maxine se posait trop de questions. Bien trop. Ça l’intoxiquait. Elle ne se rendait même pas compte que sa quête de réponses allait tout bonnement et simplement blesser Elias plus qu’elle ne l’avait déjà blessé auparavant. Elle ne se rendait pas compte à quel point elle était cruelle. Envers elle-même. Surtout, envers Elias. Sa quête l’aveuglait. Il était là, devant elle, sûrement à se demander si elle n’était pas tout simplement devenue folle. Et elle le comprendrait. Tellement. Elle comprendrait qu’il finisse par la rejeter, qu’il continue de la fuir comme il le faisait déjà. Il était coincé avec elle pendant vingt-quatre heures ; ou pas. S’il le voulait, elle le libérerait. Elle le laisserait partir. Quand bien même elle ne voudrait pas le laisser. Elle ne devait pas être égoïste et le retenir jusqu’à l’étouffer. Elle se haïrait si elle osait faire ça. Elle ne pouvait juste pas. Et pourtant, elle lui faisait du mal. Ses souvenirs lui confirmèrent tout ce qu’elle pensait. Tout. Elle savait à quel point il était important pour elle, elle ne savait juste pas pourquoi. Maintenant qu’elle savait tout le concernant, tout était plus clair. Mais ça ne rendait pas les choses plus faciles. Elle ne lui avait même pas laisser le temps de réfléchir. Elle avait accompli un acte désespéré sous ses yeux, sans qu’il ne puisse rien dire. Sa voix la ramena sur terre. Elle releva les yeux vers lui, étonnée qu’il ne pète pas un câble. Il voulait qu’elle arrête de pleurer et qu’elle parle. Elle ouvrit la bouche plusieurs fois, mais aucun son ne sortit de sa bouche. Ses pensées se bousculèrent dans sa tête. À lui en faire mal. Encore. Elle inspira un grand coup, priant le bon dieu que son mal de tête cesse. Elle devait se calmer, elle devait arrêter de pleurer. Elle ferma les yeux. Elle balaya ses larmes. Elle inspira encore un grand coup. Se calmer. Arrêter de pleurer. Ça, elle s’en souvenait. Il n’aimait pas quand elle s’excusait à outrance, quand elle pleurait. Ça, elle s’en souvenait. « Tant de choses.. » lâcha-t-elle dans un murmure. Maxine releva les yeux pour soutenir le regard d’Elias, comme pour lui prouver à quel point elle était sérieuse ; plus pour se rassurer elle que lui, peut être. Elle n’allait pas tout lui citer, ça lui prendrait des heures et des heures. Quoi qu’elle pouvait le faire. Raconter ses souvenirs était le meilleur des moyens pour elle d’être sûre qu’elle s’en souvenait. Que son déclic sur Elias était vrai. Qu’elle se souvenait de lui. Réellement. « Un jour, j’ai débarqué dans ta chambre pour squatter, parce qu’il y avait une araignée dans la mienne ; au final, on avait pris une photo pour l’envoyer à un gars.. » Bon, le nom du mec, elle s’en rappelait pas, et puis on s’en fichait. Elle savait juste qu’elle avait eu les nerfs contre lui. Elle se mit à sourire sans s’en rendre compte, comme si elle allait se mettre à rire. Même si elle regardait Elias, elle vivait les souvenirs qu’elle allait lui raconter. Elle ressentait tout, comme si elle voyageait dans le temps avec Elias. « Un soir, on allait coucher ensemble mais Lennox nous a surpris. Une des plus grosses frustrations de ma vie. » Lennox lui manquait horriblement, tout comme il devait manquer à Elias. Mais cette anecdote était si drôle, avec du recul. « Quand Lennox est parti d’Harvard, on était tous les deux déprimés. Je t’ai engueulé pour la première fois ce soir là, tu as cru que je voulais que tu partes définitivement alors que c’était faux.. On a fini par déprimer ensemble. » Ses yeux brillèrent. Elle n’allait pas pleurer, pas encore ; mais elle était émue. À chaque souvenir qu’elle racontait, c’était de plus en plus fort. Toujours plus fort. « On a fait un nouvel an à Londres, avec Lennox. Alors qu’on était en train de faire les magasins, il y a avait ce garçon qui m’avait abordé alors que t’étais ailleurs. Puis tu lui as fait comprendre qu’il n’était pas le bienvenu, c’était tellement drôle. » Un sourire avait pris place sur son visage, bien qu’elle soit encore émue. Si elle finissait par pleurer, c’était à cause des émotions qu’elle ressentait. Là, elle n’était pas triste. « Puis il y a eut mon anniversaire.. J’étais si étonnée de ce que tu m’avais préparé. J’étais si contente, on aurait dit une enfant à Noël ! J’avais appris deux mots en portugais et j’avais réussi à les placer d’ailleurs. » Elle pourrait rire de sa propre bêtise, à vouloir essayer de l’impressionner d’une manière ou d’une autre. « On avait fait de la voile au Spring Break de l’an dernier, où tu m’avais piqué mes lunettes. » Il voulait aussi la donner à manger aux requins, mais Maxine allait feindre d’avoir oublié ce petit détail, même si ce n’était pas vrai. « Je t’ai insulté l’an dernier et j’ai refusé ton aide. On s’est engueulés et on ne s’est pas parlé pendant plusieurs mois. » Elle se souvenait de la peine qu’elle avait ressenti, de la souffrance endurée. Bordel, ce que ça avait été long. « Je me suis excusée, j’aurai pu m’excuser encore et encore, mais tu étais si colère.. » Et elle comprenait. Maxine avait été trop loin ce jour là et elle s’en était mordu les doigts. « Et je te parle même pas du jour où tu m’as croisé en sous-vêtements.. T’avais cru que j’avais ramené quelqu’un. » Son doux sourire était revenu. Il était là. Enfin. « J’ai pété un cable dans ma chambre, je l’ai détruite alors que tu bossais.. Tu es venu me voir.. T’étais là, à me calmer, à me rassurer, à me faire prendre conscience que je n’étais pas la personne que mon père décrivait quand il voulait parler de moi. » Et pour ça, Maxine l’en était éternellement reconnaissante. « Tu m’as embrassé, quand on était à Disneyland avec ta mère. Tu m’as encore fui. Et grande entêté que j’étais, je n’ai pas arrêté de vouloir te parler, comme aujourd’hui. Et ce soir là, c’était moi qui t’avait embrassé d’abord. Comme aujourd’hui. Et c’est pour ça que je me souviens de tout. De ce que tu m’as montré. De ce que j’ai ressenti. Je me souviens de chaque détail de cette nuit là. Je m’en souviens. » Son sourire s’allongea. Son sourire, le sien. Le plus sincère qu’elle pouvait offrir. Le plus beau de tous. Elle se souvenait clairement de ses sentiments pour lui. Elle ne savait pas comment il allait réagir, après tout ce qu’il s’était passé, mais elle devait lui dire, le verbaliser, lui montrer, comme il lui avait montré cette nuit là. Alors qu’il montrait avec ses actes, elle parlait. Elle était celle qui parlait le plus, comme aujourd’hui encore. « Je me souviens que je t’aime, Elias Caldeira. » conclut-elle, son regard ancré dans le sien.
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Lien du postDim 18 Mar - 4:34
Elias aurait pu imaginer cette journée de toutes les manières qui soient, mais certainement pas de la façon dont les événements se déroulaient réellement. Maxine qui faisait référence à des souvenirs passés, Maxine qui lui disait se rappeler, Maxine qui l'embrassait. C'était cool dit comme ça, son vœu enfin exaucé au bout de deux mois, bravo. Mais là, en cet instant, Elias était surtout paumé, ne sachant absolument pas quoi penser ou comment agir face à une telle situation. C'était drôle non ? Lui qui avait passé des semaines à espérer que ce moment arrive, maintenant qu'il y était, le winthrop n'était plus si sûr de ce qu'il voulait ou non. Pris de court, pas surprise, voilà ce qu'il était. Parce que Maxine se souvenait. Elle venait de le lui dire. Oui, elle se souvenait, enfin. Mais est-ce que se souvenir voulait dire reprendre là où ils s'étaient arrêtés ? Ça, Elias en doutait fortement. En fait, pour lui la réponse était non. Il avait tellement de mal à imaginer que tout puisse redevenir comme avant, comme ce week-end à Disneyland... Tout lui paraissait si lointain désormais. Même Maxine, qui se trouvait pourtant juste devant lui, donnait l'impression d'être à des kilomètres, dans le passé. Loin de lui. Alors peut-être que oui, elle se rappelait mais Elias n'était pourtant pas convaincu que cela puisse changer quoi que ce soit. Leur histoire s'était terminée avant même d'avoir véritablement commencé, c'était à ça qu'il pensait là, tout de suite alors que des larmes coulaient encore sur les joues de la brune. Choque qu'il détestait par-dessus tout et qui lui faisait sans arrêt penser à cette histoire avec son père. À cette fois où il était celui qui avait séché ses larmes, lui faisant prendre conscience qu'elle n'était rien de tout ce que son géniteur pouvait la qualifier. Qu'elle n'avait pas à essayer d'être parfaite puisqu'elle l'était déjà. Et aujourd'hui, encore, c'était lui qui devait sécher ses larmes. Pas en la prenant dans ses bras non, pas en la rassurant avec des mots doux non, rien de tout ça. Mais en gardant la tête haute, pour eux deux, en ne craquant pas. Elias lui montrait qu'une fois de plus, elle avait intérêt à l'écouter et suivre ses directives. À savoir lui dire ce dont elle se souvenait. Quels souvenirs lui étaient - ou non - revenus en mémoire. Il devait savoir, il en avait besoin. Pour savoir quoi dire, quoi faire, s'il devait aller de l'avant, ou pas. Alors, les bras croisés, son regard plongé dans le sien, il était prêt, il attendait. Il l'écoutait. Et Maxine ne se fit pas attendre, essuyant ses larmes au passage avant de prendre la parole pour tout lui déballer. Elle l'avait donc écouté, une fois de plus. Et désormais, c'était à lui de se taire et d'écouter. L'écouter lui remémorer un souvenir sans grande importance, mais un souvenir quand même. Ça datait au moins d'un an et ouais, maintenant qu'elle en parlait, Elias s'en souvenait très bien. De cette araignée qu'il avait tuée pour elle. De sa chaussure dans sa poubelle de chambre. D'elle et Black Dog dans son lit, à prendre une photo pour l'envoyer à ce bâtard qui avait osé la faire souffrir. Finalement un de leurs premiers souvenirs, alors qu'ils étaient à peine amis à l'époque. Et alors qu'il pensait qu'elle allait s'arrêter là, Maxine continua, enchaînant sur le fameux soir où tout avait véritablement démarré. Même si Lennox avait tout fait foirer en les interrompant avant l'acte. Ah ça... Elias s'en rappelait comme si c'était hier. Parce que ça le faisait rire en y repensant, mais surtout parce que ça lui remémorait à quel point son meilleur ami lui manquait. Certes, il avait des bro formidables qu'il aimait plus que tout maintenant, mais ce n'était pas pour autant qu'il avait oublié Lennox, au contraire. Et sans même s'en rendre compte, le winthrop serra le point, en même temps que sa mâchoire et surtout son coeur se serraient. Bien sûr que ça lui faisait quelque chose d'entendre le prénom de son meilleur ami mentionné, particulièrement venant tout droit de la bouche de Maxine. Qui visiblement, se souvenait de bien plus de choses qu'il ne le pensait. Même de l'une des fois où il s'était montré des plus désagréable avec elle. De la première fois où il avait clairement laissé paraître un élan de jalousie envers la jeune femme. Du fameux soir de son anniversaire, où il avait sorti le grand jeu pour se faire pardonner et puis, surtout parce qu'elle lui manquait. Et au fur et à mesure qu'elle énumérait ces moments, Elias se sentait faiblir. Un semblant de sourire était même apparu sur son visage, l'espace d'un instant. Il faiblissait à chaque parole de plus parce qu'il se rendait compte qu'il tenait à elle encore plus qu'il ne l'imaginait. Parce qu'il se rendait compte que tout ça lui manquait, qu'elle lui manquait terriblement et qu'il s'était bien trop attaché, beaucoup plus qu'il ne l'aurait voulu. Qu'est-ce que dirait Lennox en les voyant ainsi ? Ça Elias se le demandait bien. Sûrement qu'il était trop con et qu'il avait intérêt à écouter Maxine jusqu'au bout, sans l'interrompre. Alors c'est ce qu'il fit, curieux de connaître la suite. Qui était loin d'être aussi joyeuse que le début. Parce qu'ils n'avaient fait que de se disputer, s'éviter, ne plus se parler, se reparler et se redisputer. Probablement parce qu'il s'agissait de la période où ils s'étaient tous les deux rendus compte qu'ils tenaient à l'autre plus que de raison et... qu'ils n'étaient pas que des amis. Oui, pendant des mois ils avaient fait ça, principalement par sa faute, à lui. Évidemment. Elias était le seul de l'histoire à toujours tout rendre si compliqué. Encore aujourd'hui il se posait la question de comment Maxine faisait-elle pour le supporter au quotidien. Quand il disait qu'elle était parfaite, il le pensait vraiment. Et si elle se rappelait de chacun de ces souvenirs désormais, c'était uniquement grâce à elle. Parce que lui, il l'avait fuie, n'avait pas souhaité lui parler ni même la voir pendant tout ce temps. Alors qu'elle avait besoin de soutien plus que jamais, Elias s'était caché. Si seulement il avait su... Oui, si seulement il avait su qu'un simple baiser lui ferait retrouver la mémoire... Il l'aurait lui-même embrassée deux mois plus tôt. Ce n'était pas un conte de fées, on en était très loin d'ailleurs. Et pourtant, Maxine était la belle au bois dormant. Mais lui, avait-il l'étoffe de jouer le rôle du prince charmant ? Pas sûr. Le winthrop était beaucoup de choses, mais certainement pas un prince charmant. Sauf peut-être pour elle. La voir sourire comme elle le faisait, en se remémorant leur tout dernier souvenir et sans doute le plus beau, c'était... Elias n'avait même pas les mots. Il ne réalisait pas encore tout à fait ce qu'elle venait de faire. Maxine venait de se souvenir de tout. Maxine venait de lui dire "je t'aime". Trois petits mots qui eurent beaucoup plus d'effet sur lui qu'il n'aurait jamais pu le croire. Elias n'était jamais tombé amoureux, pas une seule fois non. Mais cela était en train de changer. Elias Caldeira. Amoureux. Pour de vrai. Tellement difficile à croire et pourtant, il s'en rendait bien compte là. Toujours aussi silencieux, il avança d'un pas, puis deux, puis trois, se rapprochant suffisamment d'elle pour venir lui glisser à l'oreille : "Il y a encore une chose dont tu dois te souvenir..." Une chose qu'il lui avait déjà dite, à Disneyland. Une chose dont il n'était pas sûr qu'elle se souvienne. Une chose qu'il devait lui rappeler. "Tu es à moi, Maxine Thomspers." Ce n'était pas ces mêmes trois petits mots qu'elle espérait certainement entendre. Mais pour Elias, ils signifiaient tout autant. Et comme s'il avait peur que ses paroles ne soient pas suffisantes pour exprimer le fond de ses pensées, il captura ses lèvres comme il l'avait fait deux mois auparavant. Il l'embrassait à nouveau et cette fois, plus rien ni personne n'avait intérêt à se mettre en travers de leur chemin.
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Lien du postDim 15 Avr - 14:06
Maxine était tellement émue, elle ne s'en rendait même pas compte. Elle avait parlé, encore parlé, comme à son habitude. Elle avait décrit chaque souvenir qui lui revenait en mémoire, et il y en avait tellement d'autres qui se bousculaient dans sa tête. Elle pouvait tous les dire, enfin théoriquement ça lui prendrait des heures, des journées entières. Et elle parlerait, encore et encore. Qu'est ce qu'elle parlait cette enfant, mon dieu ! Le pire c'est qu'elle pouvait continuer. Mais le pauvre Elias allait être perdu, déjà qu'il devait l'être. Mais c'était lui qui lui avait demandé de parler pour une fois. Elle s'était exécutée. De bon coeur. Elle affichait toujours son plus beau sourire, elle était si heureuse, émue d'avoir décrit leur dernier souvenir commun, le plus fort de ces souvenirs. Et elle lui avait dit qu'elle l'aimait. Oui, elle l'avait dit. Peu importe ce qui allait leur arriver, elle avait besoin de le verbaliser, de lui dire, qu'il finisse par comprendre. Peu importe leur futur, elle lui avait dit. Elle se sentait déjà tellement mieux, ça lui avait fait un bien fou de se libérer ainsi. Elle avait fait un pas énorme au fond, et elle était fière d'elle la petite Thomspers. Elle n'allait pas regretter ce qu'elle venait de faire. Elle s'était rappelée du travail qu'elle avait fait sur elle-même grâce à Elias. De ses paroles qui l'avaient tant aidée. Elle sortit de ses pensées quand elle le vit s'approcher d'elle. Elle retenait son souffle. Il s'approcha d'elle pour lui murmurer à l'oreille. Rien que ça, ça lui donnait des frissons. Une chose dont elle devait se souvenir ? Maxine fronça légèrement les sourcils d'incompréhension, il lui manquait une autre pièce du puzzle qu'elle pensait avoir reconstruit ? Son esprit repartait au quart de tour, cherchant ce dont elle devait encore se souvenir. Mais Elias lui apporta la réponse. Elle haussa les sourcils avant de se remettre à sourire comme il y avait quelques secondes. Agréablement surprise, voilà comment elle était. Très heureuse surtout. Tu es à moi, Maxine Thomspers. Elle était si heureuse d'avoir ses quelques mots, ça représentait déjà tellement pour elle. L'important c'était qu'elle sache que l'attirance était mutuelle. Ils avaient encore beaucoup de chemin à parcourir tous les deux, et ils venaient déjà de loin. Maxine semblait ressentir les mêmes émotions que lorsqu'ils étaient à Disney. Comme s'ils avaient remontés le temps. Et pour elle, ils l'avaient fait, lorsqu'Elias posa ses lèvres sur les siennes. Elle était dans une petite bulle avec Elias à cet instant, oubliant tout ce qu'il y avait autour d'elle. Le puzzle était complet. Celui concernant Elias était complet. « Je m'en souviens maintenant. » lui glissa-t-elle entre deux baisers, avec un sourire espiègle sur le visage. Elle se souvenait de tout, le concernant. Certains mettaient des mois à se souvenir des personnes qu'ils aiment, d'autres des années, et d'autres jamais. Maxine était chanceuse d'avoir réussi à débloquer ses souvenirs enfouis. Les différents docteurs qu'elle avait vu n'étaient pas aussi optimistes qu'elle. Elle voulait se battre pour retrouver la mémoire, elle voulait croire en de meilleurs jours. Surtout aujourd'hui. Elle allait se battre encore plus. « Mais je me souviens aussi que tu es à moi pour toute la journée » lui dit-elle en faisant un clin d'oeil. Elle attrapa sa main, il n'allait pas être au bout de ses surprises aujourd'hui, maintenant qu'elle avait retrouvé la mémoire.FIN.
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