Sheila était comique en ce moment, n'ayant de cesse d'en rajouter sur cette histoire de corps en chaleur, allant jusqu'à dire qu'elle pourrait rentrer en éruption. Qu'est-ce que cette folie est sensée vouloir dire d'ailleurs? Alejandro rigolait aussi, c'est certain.

-On dirait presque que je vais bientôt devoir crier "au feu!".

Trois fois, comme on nous l'enseigne à la petite école. De son côté aussi, le beau brun était brûlant et demandait si c'était dû à la combinaison sea, sex and sun. Qui ne connait pas!

-Surtout sea and sun jusqu'ici...

Il lui manquait encore un des trois éléments, mais quelque chose lui disait que ça ne saurait tarder. Comme il proposait d'aller chercher à boire, Sheila décida de le suivre. Arrivé au kiosque, Alejandro se dit qu'avec tout ce beau monde qui danse et tout, une bière, ce serait peut-être plus pratique, mais finalement, il se ravise.

-Margarita pour moi s'il vous plait! Qu'est-ce que tu prends?

L'esprit embrumé par l'alcool, c'est certain qu'Alejandro n'allait pas saisir toutes les subtilités que Sheila pouvait lui envoyer. Ce n'était pas bien grave, cela ne les empêchait pas de danser et de profiter de la musique, ce qui rappelait au beau brun les circonstances de leur rencontre.

Au bout d'un moment, prit par la soif et l'envie de s'intoxiquer encore un peu plus avec de l'alcool, Alejandro suggérait d'aller prendre un verre et sa complice décida de le suivre. La jeune femme opte comme lui à prendre une margarita et tandis que le barman préparait le cocktail, un silence s'installa. Alejandro notait ainsi qu'il était souvent celui qui provoque, suggère, fait avancer l'action. C'est dommage, il est certain que Sheila pourrait avoir de bonnes idées à leur faire profiter tous les deux. Une fois qu'ils ont leur margaritas, il relance donc l'action. Quelqu'un doit bien le faire!

-Quels sont tes projets pour le reste du Spring Break? Oh et petite question, tu as une chambre seule ou tu es avec quelqu'un à l'hôtel? C'est juste pour savoir...

Une fois qu'ils ont leurs cocktails et comme ils sont moins dans la musique pour ainsi dire, c'est une bonne occasion de discuter et de savoir ce que l'un et l'autre avaient de prévu pour le Spring Break.

-Bon programme... Moi? Du surf, encore du surf, nager, boire de temps en temps, faire de la plongée, peut-être du kayak et profiter de la piscine, sans oublier de bronzer aussi. Ça c'est pour le jour, le soir venu, je veux sortir en boîte, danser et m'amuser. Qu'est-ce que tu dis de mon programme.

Il suivra le programme du Spring Break s'il en a envie, il ne voulait pas s'en faire non plus une obligation. Depuis le tremblement de terre en Argentine, Alejandro était un peu plus... méfiant disons. Puis, petite question tout à fait innocente sur la chambre de l'Italienne.

-Si, si, je suis seul, comme un grand garçon. J'ai pris une chambre avec balcon bien sûr. Rien de tel que de prendre un café avec vue sur la mer. Cela me rappelle mon chez moi, en Espagne.

Ce pays qui lui manque toujours un peu quand il n'y ait pas, même si les Bahamas sont tout à fait idyllique.

Alejandro avait un programme plutôt actif, pas très farniente, mais il y aura sans doute quelques moments de calme, ou pas. Il a toujours ce besoin de bouger, de se sentir vivant, d'accomplir, d'obtenir action. Il est ainsi.

-Si bien sûr.

Elle pourra le regarder surfer, il lui apprendra sans doute aussi. Alejandro sait bien qu'il faut qu'il laisse un peu d'espace à l'Italienne, elle a peut-être prévu autre chose avec des amis après tout. Quand ils parlent de leurs chambres, le jeune homme évoque son balcon et en effet, l'Ortega ne laissait rien au hasard.

-Je suis un Ortega, que veux-tu.

En même temps, son grand-père tient toujours à conserver l'apparence d'une vie modeste, si on fait abstraction du manoir avec la grande écurie et tout... Ceci dit, il va encore prendre son café au petit café du coin avec ses vieux amis, mine de rien, lui, l'homme le plus riche d'Europe. Avec un petit sourire en coin, Alejandro répondit:

-Ça peut s'arranger...

Ce ne serait pas la première fois du reste que l'un ou l'autre visite la chambre de l'autre. L'Espagnol vint ensuite prendre une gorgée de la fameuse margarita, mais Sheila le freine dans son élan. Il fallait porter un toast.

-Euhm? Oh... Hey bien, au Spring Break?