J'sais pas si j'ai fait le bon choix. C'est un peu dingue notre histoire, enfin, cette histoire. On s'croise dans un bar, j'la rattrape et on se retrouve rapidement dans un ruelle à se toucher. C'est fou, irréaliste, une sorte de rêve éveillé. Parce que cette soirée là, je ne pensais pas qu'on allait se trouver comme ça, que ça allait matcher aussi bien, qu'on allait baiser contre un mur en pleine ville. J'ai encore le souvenir de ses doigts et de ses lèvres, de son souffle, ses gémissements et de ce putain de prénom que je pourrais hurler toutes les nuits. Iasmin. Ça sonne trop bien pour être vrai. Et en plus, elle a tenu sa promesse et m'a retrouvée sur tinder. Coïncidence ? J'sais pas, j'suis plutôt du genre à penser au destin. J'suis une romantique malgré moi, malgré qu'ça fonctionne jamais. Mais cette nana là, je ne l'ai pas oubliée, je n'ai pas pu. Et mes nuits m'ont rappelées son souvenir dès que je fermais l’œil. Et nos conversations m'ont tenues éveillée, et je me repassais la scène en boucle. Qui aurait cru que je me retrouve à traîner dans les quartiers nord en pleine nuit. J'avais travaillé tard à l'aquarium, mais je lui avais dit que j'allais la rejoindre. Il le fallait. Nos conversations sur tinder allaient me rendre folle si je ne pouvais pas la toucher dans l'heure. Elle m'a ensorcelée cette meuf, j'y peux plus rien, c'est plus fort que moi. Je zone un moment, sans trop savoir où aller, errant autour du quartier où le taxi m'a posée. Pourquoi elle ne m'a pas donné son adresse ? J'en sais rien, elle est trop chelou pour que j'essaye de décrypter ses réactions. En plus, je lui ai donné mon numéro de portable, mais elle, toujours pas. Est ce que c'est un faux plan ? Est ce qu'elle va me mettre un gros râteau ? Possible. J'attrape mon portable et ouvre tinder pour lui envoyer un message... mon seul moyen de communication avec elle. « J'suis paumée entre un vieux kebab et un petit bar ambiance où on joue de la salsa... Putain t'es où ? » Je laisse le temps faire son œuvre, sans vraiment bouger, m'appuyant contre le mur du bar. Écouter la musique un moment pour oublier le lapin que j'vais me prendre, mater les meufs qui dansent langoureusement. Putain, j'arrive même pas à en trouver une bonne. Mais j'vais jouer quand même. « Tant pis, j'sais pas où t'es... J'vais passer le reste de la soirée à laisser cette brune remuer son cul contre moi. Ma brune contre une autre brune... A plus Iasmin. »

@I. Kira Chaplin

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En ce moment, Kira ne savait pas trop ce qui lui passait par la tête. Elle se laissait aller à un deuxième rendez-vous avec une fille qu'elle ne connaissait même pas. Un prénom, un visage, des lèvres envoûtantes et des mains de maître, voilà tout ce qu'elle savait. Tout ce qu'elle avait retenu et tout ce qui était resté gravé dans sa petite tête brune. Une femme tigresse qu'elle avait rencontrée lors d'une soirée bien trop courte à son goût. Elle avait pu sentir son toucher et son parfum toute la semaine. Sept jours entiers et Echo avait du mal à quitter ses pensées. C'était pas normal. Tout comme sa frénésie à aller la retrouver sur Tinder. Une promesse faite à la tornade avant qu'elle ne s'enfuie avec sa petite culotte et une bonne partie de son attention...? Ouais, probablement. Sûrement. Carrément. Et la voilà donc, à essayer de retrouver une aiguille dans une botte de foin... jusqu'à ce que son visage apparaisse. Puis son prénom. Bingo. C'était elle. Le fruit de ses récents désirs. Alors elle avait entamé la conversation, lui avait confié la flamme qui brûlait en elle et de fil en aiguille, elles avaient fini par se fixer un autre rendez-vous. Cette fameuse seconde rencontre qui devait permettre aussi bien à l'une qu'à l'autre de pouvoir calmer ses nerfs qui la titillaient depuis plusieurs jours. De pouvoir retrouver le contact de cette peau qui avait tellement brûlé une semaine plus tôt. Et Dieu seul sait combien Kira en avait besoin. Un peu perdue dans cette situation, elle n'avait même pas pensé à donner son numéro à Echo à son tour. La blonde lui avait donné le sien et elle n'avait pas répliqué. Elle avait un peu peur, elle devait l'avouer, marcher sur ce terrain miné, ça ne lui ressemblait pas. D'habitude, c'était un ptit coup et puis s'en va. Et puis l'Australienne avait un peu beaucoup chamboulé la donne. Un vrai coup de coeur et... coup de foudre ? C'était sûrement trop tôt pour que son petit cerveau analyse tout ça mais une chose était sûre : cette fille, elle la voulait et voulait la revoir. Pour cette raison, elle lui avait donné son quartier, pas son adresse entière, un peu joueuse la Brésilienne. Elle ne voulait pas se lancer à corps perdu dans tout ça, de peur de se prendre un vent magistral. Savait-on jamais. Quoi qu'il en soit, une fois prête  avec sa tenue enfilée (cf gif), elle descendit de chez elle et checka son portable. C'est bon, d'après le texto de Echo, elle voyait où elle était. Se rapprochant de ce lieu, la brune ouvrit des yeux ronds en lisant son dernier message. Non, elle ne le pouvait tout simplement pas. Interdit, elle était à elle. Se mettant alors à accélérer le pas, elle bouscula des gens en ne prenant pas toujours la peine de s'excuser et une fois Echo dans son champ de vision, un rictus se forma au coin de ses lèvres alors qu'elle attrapait sa main. "Tu vas nulle part, t'es à moi." Sans vraiment d'hésitation, elle vint capturer ses lèvres, par plaisir et aussi pour montrer à l'autre brune que c'était chasse gardée. "Tu viens ? Que je te montre où j'habite..." Elle avait déjà commencé à marcher tout en tirant doucement sur la main de la blonde qu'elle tenait toujours.

Seule. Quand elle n'est plus à côté de moi, je me sens terriblement seule. C'est pas normal j'le sais, et je devrais m'en éloigner plutôt qu'à tout prix chercher à la revoir. C'est une sorcière, avec ses longs cheveux noirs, ses grands yeux et ses ongles parfaitement taillés. Elle sera brûlée sur le bûcher, mais elle est tellement puissante que j'suis certaine qu'elle s'en sortira. Je me décolle du mur, un regard sur mon téléphone. J'me prends une claque quand je ne vois pas le petit logo 1 sur mes messages. Rien. Elle m'a abandonnée et je me sens comme un petit chiot au milieu de l'immensité de la ville. Remonter la pente...ça j'sais faire, parce que je l'ai toujours fait. Je n'ai pas le choix, elle ne viendra pas. Mon portable s'enfonce dans la poche de mon blouson avec un peu de colère, beaucoup de dépit. Et je laisse mon corps me guider au milieu de la piste de danse. C'est comme ça qu'on s'est connues, c'est comme ça que je vais t'oublier. Quelques regards à la brune, je comprends rapidement que je peux m'approcher plus, encore plus. La salsa, c'est piquant, c'est enivrant. Mais je n'y arrive pas. J'suis pas Echo, j'suis une autre, une ombre fade de moi même, une enveloppe charnelle sans âme. Une main attrape la mienne, et mes yeux qui descendent sur la danseuse me font comprendre que cela ne vient pas d'elle. Je tourne la tête et tombe sur elle. « Iasmin. » Un murmure. C'est comme si elle venait de me sauver d'un naufrage. J'ai à peine le temps de réaliser que c'est elle, avant qu'elle ne prenne possession de mes lèvres. Merde, ça m'avait manqué. Je serre cette sensation, la garde en moi dans une petite boite fermée à clé. Tu ne peux pas me faire ça, débarquer de nul part et remplir mon estomac avec des épines de roses. J'ai mal au ventre, mais je laisse les papillons se faire déchirer les ailes par les épines. J'me brise toujours, avant de me reconstruire. Sans dire un mot, je la laisse tirer ma main vers elle et la suis. Emprunter les ruelles avec elle me rappelle des souvenirs que mon corps ne peut oublier. Je détaille son dos, le blouson qui tombe sur des cuissardes absolument trop sexy pour que je ne les regarde pas. Je finis par m'arrêter en pleine rue, tirant sur sa main pour qu'elle se retourne vers moi et que je découvre le devant de sa tenue. Et ses mots résonnent dans ma tête. « Alors comme ça... j'suis à toi ? » Je n'arrive pas à décoller mon regard de ce corps trop parfait pour moi. « Si tu m'avais donné ton adresse, on serait déjà sur ton canapé, toi allongée sur moi... » Je passe mes mains en haut des cuissardes, et remonte sur ses cuisses en dessous du blouson, évite les hanches et s'installe sur sa taille. Je m'accroche à elle, les mains autour de son ventre, et la tire vers moi pour que nos corps se touchent. L'effet est immédiat chez moi, la chaleur m'envahit et je sens que les papillons blessés remuent vivement dans mon ventre. Le nez se plaque sous ses cheveux, à côté de son oreille, et inspire son parfum. J'suis déjà droguée. Je recule, pour ma santé, et l'attrape par la taille, un bras dans le bas de son dos pour la garder toujours près de moi. « C'est loin encore ? »

@I. Kira Chaplin  

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C'était du n'importe quoi. Franchement. Se sentir aussi chamboulée pour une fille qu'elle avait rencontrée il n'y avait même pas une semaine. Une fille avec qui elle avait pris du bon temps dans une ruelle. Le truc hyper surréaliste et pourtant vrai. Tellement vrai. Ouais, c'était bien l'adjectif qui qualifiait sa "relation" avec Echo. Vraie. Brute. Sans artifices. Le genre de truc qui vous touchait en pleine poitrine et qui vous laissait les jambes toutes flasques. Le sentiment dénudé, naturel qui vous envoûtait le cerveau tout entier. Comme un doux venin, un subtile péché qui s'emparait de vous entièrement. Mais elle n'était pas comme ça Kira bordel. Elle était un esprit libre, un cheval indomptable, la brise qui vous caressait le visage et vous laissait orpheline d'elle juste après. Elle n'était pas de ces oiseaux qu'on mettait en cage et qu'on observait pour la déco. Elle n'était pas décorative, pas de celles qu'on gardait pour les contempler parce qu'elles nous appartenaient. Et puis la tornade australienne avait fait son entrée dans sa vie. Fracassante. Déroutante. Balayant tout sur son passage, y compris ses convictions. Du genre pas de deuxième date aussi vite ou même pas de deuxième date du tout. Et pourtant, alors qu'elle faisait claquer la porte de chez elle et qu'elle dévalait les escaliers deux à deux, elle allait récupérer Echo. Qu'elle avait invitée à venir quoi. A peine quelques jours après l'avoir rencontrée. Quelque chose n'allait pas, c'était évident mais Kira préférait jouer les aveugles. Elle se laissait juste porter par le vent. Par le moment. Par ses sentiments. Elle la poussait vachement hors de sa zone de confort la blonde et si son air était déterminé, ses genoux tremblaient. Elle avançait pour aller la chercher, encore et toujours plus vite afin de ne pas la perdre pour les beaux yeux ou les belles fesses d'une autre chaudasse qui viendrait la draguer. Son Echo. Il en était hors de question. Elle n'allait pas lui échapper, personne d'autre ne l'aurait à part elle ce soir. Quelques pas plus loin et hop, elle la retrouvait. Sa déesse blonde qui prononce son prénom et lui décroche un énorme sourire. Sans pouvoir le contrôler. Un baiser. Un seul. Passionné, plein de rage et de douceur à la fois, comme elles deux ensemble. Un parfait mélange explosif. Sans plus attendre, Kira l'entraîne avec elle, loin de tous ces gens où elle pourrait perdre son exclusivité. Elle la veut pour elle, possessive au maximum. Et ce sentiment était partagé apparemment puisque Echo vint la stopper dans leur élan, la faisant se retourner et coller à elle. Automatiquement, la brunette se mordit la lèvre inférieure. "Evidemment que t'es à moi." Il n'y avait même pas de doute dans sa voix. "M'en parle pas, tu sais que tu me fais réagir à chaque fois..." Echo... comme un sentiment qui résonnait en elle à chacune de leurs retrouvailles. Ses mains. Ses fichues mains qui la faisaient hurler au péché à chaque fois. Merde. Retenant cette fois presque sa respiration, Kira la regardait faire, lentement mais sûrement. "Ca m'avait manqué..." Elle se livrait trop mais elle ne mentait pas. Cette fille lui foutait les frissons et son corps contre le sien répondait au moindre signal. Déposant ensuite ses lèvres dans son cou et son bras autour de sa taille à son tour, elle sourit et l'entraîna avec elle. "Non, on n'est plus très loin..." Quelques pas plus loin, elles entèrent dans un immeuble et allèrent jusqu'au troisième étage pour se poser devant une porte. "Je te présente mon chez moi..." Elle lui ouvrit ensuite, la laissant découvrir un joli loft, simple et en même temps travaillé, tout comme sa propriétaire. "Tu veux boire quelque chose ? Fais comme chez toi hein..." lui indiqua-t-elle ensuite dans un sourire avant de filer à la cuisine leur prendre de quoi se déshydrater.

Je n'arrive pas à y croire, que c'est elle, qu'elle est venue me chercher dans le quartier. D'un côté, j'aurais voulu qu'elle me laisse seule, qu'elle m'oublie dans ce bar ambiance où la salsa m'aurait emportée avec son rythme endiablée. J'aurais fini par l'oublier la brune, peut-être... Même si elle hante mes rêves, les transforme parfois en cauchemars quand je n'arrive pas à la garder pour moi. Parce que tout est beau pour le moment, c'est assez rose toute cette histoire. Mais je sais comment ça se termine : des pleurs et des cris. Je dois faire entrer dans mon crâne qu'elle n'est pas à moi. Je dois comprendre qu'on ne vivra pas une belle histoire et qu'on finira par se briser toutes les deux. Pourtant, pour le moment, j'ai tellement besoin de sa présence que sa peau me manque à chaque seconde où elle est éloignée de moi. Cette peur de la solitude gagne contre celle de la déception. Pour l'instant en tout cas. Et Kira prend petit à petit sa place dans mon cœur, se faisant un petit lit douillé, prête à s'y installer définitivement. Ça fonctionnera peut-être. Ou pas. Et le fait de s'arrêter devant un immeuble me sort de mes pensées d'attachement. Je la lâche, et la suis dans son appartement. Elle me fait confiance, m’emmène chez elle après si peu de temps. Je découvre son lieu de vie, sympathique, simple mais sexy, comme elle. Je me dirige vers la cuisine, attrape un verre et me sert de l'eau au robinet. Oui, elle me donne la bouche sèche, et étrangement, je n'ai pas envie de boire d'alcool quand je suis en sa présence. « Si je devais faire comme chez moi, je virerai toutes mes fringues pour me promener en sous-vêtements... » Sourire. Tu me vois me balader comme ça chez toi Kira ? Je garde le verre à moitié plein dans ma main droite, et avance vers elle. « Tu sais que ce n'est pas prudent de faire entrer des inconnues chez soi ? » Un pas de plus, me rapprocher de son corps. J'ai tellement envie de lui sauter dessus, encore plus quand mes yeux croisent les siens. Ce regard, oh putain, il me ferait perdre la tête. J'ai envie de renverser mon verre sur sa poitrine, dans l'espoir que le tissu devienne transparent. J'ai envie de la pousser contre le mur et m'occuper d'elle violemment. Mon corps s'y met, me fait ressentir l'envie au creux des reins, cette douce douleur qui m'envahit. Un pas de plus. « Tu devrais avoir peur Iasmin. » Parce que tu ne sais pas qui je suis, parce que je pourrais te faire vivre une nuit d'enfer tu sais ? Tu me supplierais d'arrêter je te jure. Et les différents tableaux défilent devant mes yeux, de tout ce que je voudrais te faire. Oublier. Un baiser doux se pose sur ses lèvres, léger, trop léger. Et je me détourne d'elle à contre cœur, le sourire aux yeux, le verre aux lèvres. Un gorgée bue avec les lèvres étirées, presque sadique. Si tu savais tout ce qui me passe par la tête... Et je finis par aller m'asseoir sur le canapé, pose mon verre sur la table basse. « Parle moi de toi beauté. » Je tourne juste la tête vers elle, l'invitant à venir s'installer à côté du démon.

@I. Kira Chaplin  

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Et oui, elle était venue la chercher. Elle, cette blonde qui lui avait fait tourner la tête depuis leur première rencontre. C'était enivrant et agaçant. Enivrant pour des raisons évidentes, tout ce qu'elle avait déjà découvert de l'Australienne l'avait frappé en plein coeur, elle la connaissait à peine mais elle avait déjà senti cette connexion, cette tension électrique permanente qui la rendait complètement barge. Agaçant parce qu'elle ne s'attachait pas d'habitude et pourtant, elle était là à pratiquement ramper devant Echo. A vouloir tout le temps la revoir et à avoir du mal à le cacher. Elle connaissait bien les règles de tout ça et surtout les règles qu'elle-même s'était fixée. L'amour, ça faisait du mal. Ca vous prenait à bras le corps et vous détruisait votre petit coeur. On ne s'engageait pas dans des sentiments sans être prêt à y laisser des plumes et Kira ne savait pas si elle était prête à engager Echo dans cette direction. D'elle-même, elle s'en foutait, avoir mal, elle connaissait. Mais sa tornade blonde, elle ne voulait pas encore plus l'abîmer. Et si elles n'étaient qu'une belle catastrophe à deux ? Quelque chose de passionné, de turbulent mais qui demandait tellement à être vécu. En tout cas, la Chaplin ne parvenait pas vraiment à tourner la page. Chaque fois qu'elle essayait de se perdre à corps perdu dans une autre rencontre, dans une autre aventure d'un soir ou plus, elle finissait par se détacher de tout ça et elle ne se reconnaissait pas. S'investir totalement ne faisait plus partie des choses qu'elle connaissait et ce fichu sourire collé à ses lèvres depuis qu'elle avait récupéré Echo parlait de lui-même. Merde. Bordel. Fait chier. Fallait que ça arrive et c'était tragiquement beau. Avec une petite appréhension au ventre, Kira accueillit Echo dans son chez elle, lui montrant un peu à quoi son petit monde pouvait ressembler et c'était quand même un grand pas pour elle, de s'ouvrir autant. C'était pas évident pour la Brésilienne d'accorder sa confiance à ce point et elle espérait tellement ne pas se tromper. Pour elle. Pour elles même. "C'est bien ce que je disais, fais comme chez toi..." Elle la cherchait, elle la trouvait. Et bordel c'était à son tour de ne plus savoir déglutir. Echo, Echo, ton pouvoir était bien trop fort et la petite Kira était faible, tellement faible devant toi. "Des inconnues qui marchent à l'eau, je prends le risque." avait-elle ajouté dans un petit rire avant de se servir elle aussi un verre du breuvage transparent. Pas besoin d'alcool pour venir gâcher leur moment en tête à tête. Kira voulait la connaître elle, pas son alter égo éméché. Elle voulait la Echo, la nature, le produit brut, la vraie essence. Et puis la voilà repartie dans son observation hypnotisante. Elle voit le regard de la Leone la dévisager, la détailler, la déshabiller et ça lui fout des frissons le long de la colonne. "C'est toi que je veux avec moi ce soir alors la peur je la laisse au placard." Et tout ça sans alcool, fais gaffe Chaplin, fais gaffe tu t'ouvres beaucoup. Un peu comme sa bouche qui s'entrouvre pour aller retrouver celle de la blonde qu'elle embrasse, un peu trop vite à son goût et qui la laisse les jambes toutes molles. Reprenant enfin respiration, la brune qui avait retiré cuissardes et blouson, vint rejoindre Echo sur le canapé, posant ses jambes sur les siennes avant de boire une gorgée à son tour. "T'es sûre de vouloir en connaître plus sur la ratée de la famille ?" Elle lui fit un clin d'oeil avant de fixer son verre. "Je m'appelle Iasmin mais tout le monde ou presque m'appelle Kira. J'ai vingt-deux ans, je suis Brésilienne et Britannique, d'où mon accent un peu spécial, je pense que tu as dû le remarquer, ahah ! J'étudie la médecine vétérinaire et la danse, j'adore danser..." Petite pause avant de reprendre en la regardant dans les yeux cette fois. "Et je dois dire que j'ai adoré danser avec toi..."

Non Iasmin... je ne vais pas me foutre à poil chez toi. En tout cas, pas maintenant. Parce qu'étrangement, j'ai envie d'apprendre à la connaître, sans s'toucher, sans partir en vrille comme la dernière fois. Et pourtant, ce ne sont pas les idées qui me manquent. Juste parler avec toi, te prendre dans mes bras, tu pourras même t'y endormir si cela te va. Je ne jouerai pas la sadique ce soir, je ne serais pas la méchante Echo. Celle là, tu la découvriras bien assez rapidement, je n'en doute pas. Alors je l'observe, elle et son verre d'eau. On aurait pu boire, passer la soirée à picoler toutes les deux. Mais j'ai vraiment envie de me rappeler de cette soirée encore dans plusieurs heures. Juste elle et moi, et peut-être que je craquerai pour une bière un peu plus tard. La brune s'approche, s'installe sur le canapé, les jambes sur les miennes. Je pose une main dessus, douce. Peut-être que j'ai besoin de ce contact, elle sous mes doigts, ce sont les restes de notre dernière soirée. Je tourne la tête vers elle en entendant le mot « ratée », fronce les sourcils. Elle me fait un clin, mais ce n'est pas drôle parce que je suis certaine qu'elle le pense. J'sais pas pourquoi, mais je n'aime pas qu'elle pense ça d'elle. Mon cœur se serre quand elle ouvre de nouveau la bouche, fuyant le regard pour se poser sur le verre. Les banalités sortent mais je les écoute avec attention. Elle s'arrête, repose enfin ses yeux dans les miens. Sourire. « Tu as aimé laquelle de nos danses... Celle du bar ou celle de la rue ? » Je me mords la lèvre inconsciemment, mais je suis contente du compliment. La danse, c'est un plaisir. J'ai été obligée de prendre des cours à cause de mon « métier », en tout cas, ma façon de gagner ma vie au début de mes études. Les clients ont tendance à aimer les danseuses, tout ce qui est sensuel. Et ça ne m'étonne pas que Iasmin soit danseuse. Tout danse en elle, j'avais senti son corps au rythme de la musique, on s'était aimée comme ça. Et toute cette sensualité, du bout des ongles aux orteils. J'aurais pu mettre ma main à couper. « C'est à moi de t'en dire un peu plus je suppose... » Un léger silence, je remonte les mèches blondes qui tombent devant mes yeux. Faire la moue, et réfléchir. Que dire ? Quoi omettre ? Je me lance. « Je m'appelle Echo, mais tu peux aussi m'appeler Diana. Australienne de naissance. J'ai deux années de plus que toi, alors tu me dois le respect. » Mes doigts se baladent sur sa jambe, remontent sur sa cuisse, s'arrêtent. « J'étudie la biologie animale et les arts visuels, en particulier la photographie. Mais j'ai deux tafs : je fais parfois la barmaid au People's Republik le week-end, et je suis le plus souvent à l'aquarium. » Et j'suis folle de toi ? « Et j'adore ton accent. » Et ta bouche, et tes lèvres, et ta langue. « Ca te dérange pas si je t'appelle Iasmin ? » Parce que je l'adore, parce qu'il chante quand il sort de ma bouche, quand mes cordes vocales tremblent pour toi. Parce que c'est moins brutal que Kira, parce que j'aime le murmurer. Stop ! Je ferme les paupières fermement et mes doigts se serrent un peu sur sa cuisse. Changer de sujet. « Et tu es sur Harvard depuis combien de temps ? Pas chez les mathers en tout cas, je ne t'y ai jamais vue... »

@I. Kira Chaplin  

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Et voilà qu'elle osait lui rappeler leur soirée. Leur folie dans cette ruelle que Kira essayait de reléguer au plan des souvenirs à oublier, enfermés dans une boîte à la cave qu'elle ressortirait peut-être lors de ses soirées un peu trop solitaires. Mais Echo, il fallait qu'elle l'oublie. Qu'elle se dise que ce genre de trucs, c'était pas pour elles, qu'elles étaient mieux chacune de leur côté, à s'occuper d'autres proies. Après tout, tout était dans le titre, on n'était une proie que lorsqu'on se faisait avoir. Mais lorsque la dite proie était consentante, alors, qu'est-ce qu'on devenait ? Un duo de belles plantes qui aimaient prendre du bon temps ensemble ? Qui aimaient... juste passer du temps ensemble ? C'était un record pour elles, plus d'une demie-heure ensemble et elles ne s'étaient pas encore sauté dessus. Elles parlaient, avec des mots, sans breuvage brûlant qui leur sciait la gorge et l'esprit. Complètement hallucinant. "Les deux...?" Les deux danses l'avaient marquée, plus qu'elle ne l'aurait cru. "Et on recommence les deux quand tu veux..." Provocatrice, jusqu'au bout, comme toujours, elle laisse ses doigts marcher le long de son bras, avant de jouer avec l'une de ses mèches de cheveux. Naturellement, sans bruit, sans faire de vagues, juste comme si ça avait été la bonne chose à faire. Kira répondit ensuite en hochant la tête. Ouais, c'était au tour de Echo de parler, de se confier même si la situation était assez incroyable tout de même. Elles étaient là, à papoter comme deux copines lors d'une soirée pyjama alors qu'elles ne se connaissaient pas encore le mois dernier. "Quel respect ?" Une vilaine fille qui s'assumait et qui lui tira la langue à sa remarque sur ses deux années de plus. "Australienne, j'aime ça..." L'Australie, elle n'y avait jamais mis les pieds mais elle en rêvait ardemment. C'était un endroit qui lui donnait envie et il n'était pas étonnant quand on voyait comment elle était déjà croc de la blonde. "Diana, comme la reine ?" Elle fit mine de lui faire une mini révérence avant de rire comme une gamine. "T'es fascinante, tu le sais ça ?" Réflexion qu'elle n'avait pas pu garder pour elle-même. "T'es la fille que je pensais être inaccessible, tu sais, de celles qui partiraient aussi vite qu'elles sont arrivées et finalement, en apprenant plus sur toi, je me rends compte que t'es bien là..." Là, avec moi et mon accent prononcé. "Non, pas du tout, au contraire." Elle serait probablement la seule à le faire, elle et sa mère. "Ca fait quatre ans bientôt et nope, tu as une petite rose devant toi..." qu'elle lui répondit dans un sourire, avant de venir lui voler un baiser, furtif pour lui donner envie d'en redemander.

Les deux danses, je les ai aimées. J'aimerai danser avec elle là, au premier sens du terme. Parce que ce soir, j'ai envie de la découvrir autrement. J'ai envie d'apprendre à la connaître, sans alcool et sans sexe : juste nous deux et nos mots. Elle et son drôle d'accent chantant qui me fait craquer. Je lui parle ensuite un peu de moins, omettre certains points qui sont dérangeants. Elle rebondit sur l'Australie. Oui, c'est souvent un pays qui plait. Je comprends, c'est le plus beau pays du monde puisque c'est le mien. Il me manque d'ailleurs, et j'aimerai y aller plus souvent. Retrouver mes amis d'enfance, retrouver ma famille. Mais voilà, il y a mon père, ce premier ministre qui me bouffe la vie. Un jour peut-être Iasmin, je te le présenterai. Il a accepté le mariage homosexuel depuis quelques temps... mais appréciera t-il que sa fille lui ramène une compagne ? Je secoue la tête toute seule, refusant cette idée qui m'était pourtant venue naturellement. Echo ! Mais t'as la tête où ? On va se briser toutes les deux, on le sait très bien. Et jamais, oh non jamais, elle ne voudra passer plus de temps avec moi, même après cette deuxième soirée passée ensemble. Je la vois faire la révérence et lui souris un peu nerveusement. « Oui enfin... comme la princesse de Galles quoi... » Papa et ses idées étranges. « Ma sœur aînée s'appelle Elizabeth, il lui paraissait logique que moi ce soit Diana. » Ne pas en dire plus, ne pas lancer le grade de mon père. Surtout que je sais qu'il est encore sur le sol américain, et que je n'ai toujours pas envie qu'il vienne me faire chier avec son histoire de mariage arrangé. J'écoute la douce voix de ma Iasmin, et ses premières impressions sur moi. Merde, c'est fou comme elle a raison. Je la laisse terminer, sans rétorquer pour le moment. Et elle accepte que je l'appelle Iasmin. C'est tellement plus jolie. Elle m'annonce être chez les Cabots, et étrangement, je n'en suis pas surprise. C'est une femme magnifique, pleine de vie et de liberté. Celle du genre à lutter contre les inégalités, pour les droits des femmes. Je l'imagine bien seins nus, une bannière à la main, pour faire entendre sa voix. Ouais, t'as ces airs de femmes fortes Ias', ça m'étonne pas de toi. Et sans que je ne puisse réagir, elle m'embrasse. Trop libre oui, cette fille n'est pas un oiseau que l'on met en cage. Je n'en demande pas plus, apprécie le contact furtif. « J'peux partir rapidement Iasmin. Ne pas s'attacher évite les douleurs... tu comprends ? » Un sourire, je sais qu'elle comprend mon point de vue. Et pourtant, je la laisse attacher mes ailes ensemble. Je tapote sa cuisse en douceur. « J'ai envie de passer la soirée avec toi, et que l'on reste sage. J'veux apprendre à te connaître tu vois, juste comme ça. » Je déglutis. Ouais, c'est difficile de te résister, aide moi. « Comment une fille magnifique comme toi peut être célibataire... » Ce n'est pas une question, c'est une constatation. « Mais... pourquoi tu dis que t'es la ratée de ta famille ? »

@I. Kira Chaplin