L’Australie lui faisait du bien, elle était contente d’être ici surtout qu’avant de débarquer il y a quelques jours, elle n’avait jamais mis les pieds sur ce continent. Elle avait rencontré les amis d’Andrea, elle était restée quelques temps avec eux avant que Dimitri ne débarque et qu’ils finissent dans une suite ensemble. Elle était contente d’être avec lui, c’était évident vu qu’elle avait besoin de lui surtout dans une situation pareille, son soutien était réellement important à ses yeux parce qu’elle avait une peur bleue de rencontrer son père biologique. La blonde secoua la tête de gauche à droite ne voulant pas penser à ça, c’était pas le moment. Elle avait chauffé Salinger pour qu’il débarque et il allait le faire, elle n’avait pas parlé de Dimitri, mais il s’en doutait, non ? Enfin elle n’avait pas besoin de se poser autant de question, c’était qu’un ami qu’elle allait voir, Dimitri ne finirait pas par être jaloux, si ? Du moins elle espérait, ils étaient amis après tout, donc ouais il n’y avait aucun souci. Elle était en train d’attendre laissant son mari travaillait parce qu’il le fallait, bon ça la faisait un peu chier dans le fond, elle ne pouvait pas nier. Elle voudrait réellement qu’il soit là totalement pour elle, qu’ils passent le plus de temps possible ensemble, mais avec un homme d’affaire comme lui, ce n’était plus possible. Elle grogna doucement en regardant la vue qui était sous ses yeux avant d’entendre quelqu’un frapper à la porte. Un sourire en coin se dessina sur ses lèvres en sachant que cela devait être Salinger, il était réellement venu, en même temps elle avait fait en sorte de frapper dans son égo. C’était plus fort qu’elle, elle allait vers la porte pour l’ouvrir légèrement et regarder le jeune homme qui se trouvait derrière celle-ci. « Tu es finalement venu, ce n’était pas que de la tchatche alors. » Elle haussa ses sourcils tout en souriant en coin dans le fond, elle était heureuse qu’il soit venu pour le faire chier comme il avait été capable de lui dire, ça allait lui faire du bien.  

Boston asphyxiait Salinger de seconde en seconde. Cela faisait dorénavant cinq bon jours qu’il n’avait plus de nouvelles de sa petite-amie. Il ignorait si elle s’était foutue dans un sale pétrin ou si elle ne voulait plus de lui. Le silence devenait pesant et le blondinet ne pouvait plus attendre sagement bien longtemps. En contactant une des amies de Zelda, cette dernière l’avait provoqué et l’avait ainsi conduit à se retrouver dans un maudit avion pour rejoindre l’Australie. L'impulsivité et l'ego de Salinger avaient effectivement étaient stimulés. Carter l’ignorait peut être, mais c’était bien la première fois qu’il traversait la frontière américaine pour découvrir le reste du monde. S’il avait osé un tel déplacement, c’est bien parce qu’il était réellement au bout du rouleau. Après un trajet sans encombre, mais ô combien éprouvant, Salinger avait balancé ses affaires dans le même hôtel que la blonde, mais à un étage différent. Il s’était ensuite douché et allongé sur son lit pour piquer une sieste. Il avait été tellement impossible de pieuter dans le planeur, il fallait bien qu’il se rattrape pour pouvoir correctement s’occuper de l’autre peste. Environ quatre heures plus tard, le jeune homme s’était brusquement réveillé en envoyant son poing dans une lampe sur le chevet. Ce con avait manqué de la péter, mais grâce à un réflexe insoupçonné, il l’immobilisa in extremis à sa place et aperçu l’heure sur un réveil à côté du luminaire. « Merde ! » s’exclama-t-il en sautant sur le sol pour foutre ses pompes et déguerpir d’ici. Il dévala ensuite les escaliers et se promena dans les couloirs de l’hôtel jusqu’à tomber nez à nez avec la chambre de Carter. Il y toqua plusieurs fois et commença tout à coup à se sentir nerveux à l’idée de se retrouver en tête à tête avec une femme qu’il ne connaissait que par l’intermédiaire d’autres personnes. L’ex-Quincy ouvrit rapidement et le chercha légèrement pour démarrer les retrouvailles « Je n’ai pas de tchatche, j’suis un homme d’action chère Carter » Salinger posa sa main sur son épaule et lui déroba un baiser sur sa joue. « Ton mec est là ? On sort ? Enfin, j’aime bien les pas-de-porte tu vois, mais c’est quand même gênant à la longue » lança-t-il en fourrant son nez à l’intérieur pour chercher éventuellement Dimitri « Tu prends ton maillot ? Le soleil est de la partie, je vais peut être vouloir tenter le surf et donc me faire bouffer les couilles par un requin »  

Après ce séjour, elle finirait par choisir de rester ici, ce n’était pas possible autrement. Déjà, il faisait chaud, c’était un truc bien plus appréciable que le froid de Boston puis c’était bien ici, non ? Elle n’avait pas de souci, elle avait sa famille biologique, elle pouvait redémarrer une vie sans aucun souci, sans qu’on ait un avis sur elle, sur sa propre vie. Elle serait juste Carter, ce genre de chose elle l’attendait depuis un moment, mais Dimitri lui ne pouvait pas partir comme ça. L’héritage de son père était important, elle le savait parfaitement et elle savait aussi qu’elle finirait par le suivre. Elle était fondamentalement incapable de vivre sans lui, de le laisser loin d’elle. La preuve, elle avait fini par céder et lui avouer qu’elle était partie sans lui. Mais elle était bien ici, c’était indéniable et elle aimerait être aussi comme ça à Boston, juste une femme comme une autre qui faisait sa vie sans qu’on la fasse chier, sans qu’on invente elle ne savait trop quelle histoire juste pour faire le bordel dans son couple, ça marchait. En tout cas, la dernière fois parce qu’elle avait été blessée, elle n’avait pas totalement réfléchi et elle l’avait engueulé. Même à des milliers de kilomètres de Boston, elle repensait toujours à la même chose, elle ne devait clairement pas rester seule parce que sinon elle devenait dingue, sinon elle faisait n’importe quoi. La preuve avec ses poignées. La blonde lança un regard sur la porte où se trouvait son mari en train de travailler, un nouveau soupir sortit d’entre ses lèvres avant de regarder la vue, elle s’ennuyait fortement pour le coup. Puis elle entendit des coups sur la porte, un sourire en coin se dessina sur ses lèvres en sachant qui cela pouvait être. Elle était dingue – mais ça tout le monde le savait, mais jamais elle n’avait cru que Salinger serait capable de venir ici, faire tout ce chemin parce qu’elle avait été capable de frapper son ego. Elle espérait qu’il allait arrêter de se poser tant de questions en venant ici, en passant un moment loin de Boston. « Je vois ça, c’est assez surprenant. » Nouveau sourire en coin, elle finit par poser sa bouche aussi sur sa joue pour la saluer avant de soupirer doucement en l’entendant parler, il parlait trop là, non ? Elle tendit sa main pour la poser sur sa bouche avant de lever les yeux au ciel, c’était plus fort qu’elle. « Tu parles beaucoup trop, tu sais ? » Au pire, elle finirait par lui apprendre, elle était là pour ça non ? « Il travaille donc laisse-le tranquille. Puis il est pas au courant que tu es venu donc tu as deux fois plus de raison de le laisser tranquille. » La blonde finit par pousser le brun pour qu’il sorte de la chambre avant qu’elle ne ferme la porte derrière elle en marchant vers l’ascenseur. « J’ai toujours mon maillot sur moi depuis que je suis en Australie. Je suis impatiente de voir un requin te bouffer les couilles, je prendrais une vidéo pour que t’en rappelle quand tu seras vieux et que tu auras Alzheimer. » Ouais, elle aurait le meilleur rôle dans tout ça, elle aimait bien ça. « Mais si tu tentes le surf, je le ferais aussi juste pour te battre. »

Bon sang, qu’est-ce qu’il foutait là, avec une créature de rêve dans les pattes ? Salinger était nerveux, et quand Salinger était nerveux, il parlait beaucoup. D’ailleurs, Carter ne manqua pas de le faire taire en apposant sa main toute douce sur sa bouche. Salinger souffla dessus et respira profondément lorsqu’elle reprit sa paluche « J’sais, au moins on s’emmerde jamais avec moi » Le blondinet arqua ensuite un sourcil en apprenant que son mari n’était pas au courant de sa visite express « Mais s’il l’apprenait, il n’y verrait pas d’inconvénients non ? » L’américain ne comprenait pas bien où elle voulait en venir, peut être que Dimitri était jaloux, un truc du genre. La blondinette le poussa ensuite à l’extérieur de la chambre et l’embarqua jusqu’à l’ascenseur du complexe hôtelier « Wow, t’es un peu trop à l’aise avec moi on dirait. Comment tu me tacles gratis ! C’est ce que tu veux ? Que j’ai Alzheimer et que je me souvienne plus jamais de la fille qui m’a conduit à prendre pour la toute première fois de ma vie l'avion ? » se plaignit-il en courbant sa bouche pour lui montrer sa déception. « J’vois pas comment tu pourrais me battre à ça ! T’as du sang de surfer c’est ça ? » Salinger laissa la demoiselle entrer la première dans la cage de fer et appuya sur l’étage du rez-de-chaussée. Les portes se refermèrent sur eux et l’étudiant jeta un coup d’oeil discret au décolleté de Carter. C’était plus fort que lui, pis cette fille avait tout ce qu’un homme désirait là où il fallait. « Bloque pas l’ascenseur pour me violer hein » prononça-t-il pour la taquiner « Sérieux, comment ça va Carter ? Je n’ai pas du tout suivi ta vie, enfin, on se connait pas trop finalement tu vois… Du coup, j’espère qu’on aura l’occasion d’apprendre à se connaître ici… » finit-il par lui confier avant que les portes se rouvrent et les libèrent de ce minuscule endroit. Salinger sortit rapidement et inspira longuement pour gonfler l’entièreté de ses poumons. « La plage n’est pas loin, on commence par ça ? Je t’offrirais une glace si tu n’es pas trop vilaine avec moi cette après-midi »

« C’est ce que tu dis, pour le moment ça va, ça fait que cinq minutes à peine que je suis en ta présence. » Elle haussa les sourcils tout en le regardant suite à sa remarque, puis elle le poussa après lui avoir avouer que son copain n’était pas au courant de la présence de l’étudiant dans cette ville. « Vous êtes amis, non ? Donc il y a pas de soucis. » Cette fois-ci, elle haussa les épaules. Ce n’est pas comme si c’était quelqu’un que Dimitri détestait, c’était son pote alors elle n’avait pas besoin de se poser de question, puis sérieusement elle ne faisait rien de mal. Elle passait juste un moment avec le copain d’une de ses amies et un ami de son copain, rien de très grave. « Je suis comme ça avec tout le monde, tu devras faire avec. Et vraiment ? Tu n’as jamais pris l’avion avant aujourd’hui ? Ca serait presque une preuve d’amour ça, tu sais ? » Elle le taquinait encore une fois, c’était plus fort que moi, mais elle s’approcha de lui avant de poser sa bouche sur sa joue une nouvelle fois. « Mais je suis contente que tu l’ai fait, réellement. » Parce qu’elle avait compris que de rester à Boston ferait en sorte qu’il se pose tout un tas de questions, ici ça pouvait être autrement donc c’était une bonne chose pour lui, non ? « Mon père est australien donc sûrement. Puis tu sais je suis douée dans n’importe quel domaine. » Elle sourit en coin, c’était assez bizarre comme phrase parce que ça pouvait faire plein de sous-entendu alors qu’elle ne pensait rien de mal. La blonde finit par pénétrer dans l’ascenseur sans remarquer le regard du jeune homme, elle croisa ses bras devant sa poitrine comme ci de rien était avant de rire face à sa remarque, elle se tourna vers lui tout en faisant en sorte d’approcher les deux corps, un sourire amusé sur ses lèvres. « Si c’est ce que tu veux, il fallait le dire plus tôt. » Elle posa par la suite sa main sur son biceps avant de rire et de se reculer pour reprendre sa place, c’est-à-dire loin de lui. « Ecoute, ça va enfin depuis que je suis ici. Je vais avoir du mal à rentrer. Et toi, ça va mieux en étant ici ? Je doute pas qu’on aura l’occasion de plus se connaître, surtout si on passe la journée ensemble, il n’y a pas de raison que ce ne soit pas le cas. » Les deux jeunes allaient plus en apprendre sur l’autre avec cette journée, c’était évident. Elle l’arrêta en tirant son bras avant qu’il ne parte, parce que ça voulait dire quoi ne pas trop être vilaine ? Genre elle ne devait plus le tacler comme elle pouvait le faire ? « Attends, faut que tu m’expliques ce que tu veux dire pas ne pas être trop vilaine parce que si je dois pas agir comme tout à l’heure faut que tu me le dises. Je suis prête à beaucoup de chose pour de la glace. »

Effectivement, Salinger trouvait Dimitri sympathique. C’était un pote, pas un mec avec qui il était très proche, mais une bonne connaissance avec qui il était cool de passer du temps. Bref, sur le chemin pour prendre l’ascenseur, Salinger avait confessé son baptême de l’air à Carter et ses taquineries à son encontre ne cessèrent de le perturber. « Tais toi pfff j’arrête les preuves d’amour maintenant, ça sert à rien » rouspéta-t-il en pensant rapidement à Zelda dont il n’avait plus aucune nouvelle. « T’es bonne dans n’importe quel domaine ? J’demande à voir avant d’y croire ma jolie » répondit-il en roulant ses globes oculaires dans ses orbites. Enfin dans l’ascenseur, Salinger ne pu s’empêcher de lui lancer une vanne douteuse et se reprit aussitôt pour ne pas mettre mal à l’aise celle qui semblait pourtant aussi joueuse que lui. Finalement, il ne la connaissait pas plus que cela, mais si elle s’était enfuie aussi loin, c’est qu’elle aussi avait dû péter une durite. « Ça va bien mieux. J’oublierais presque à quel point j’suis dans le brouillard sentimentalement parlant » répliqua-t-il avant de s’extraire de la cage métallique. Néanmoins, Carter l’arrêta dans son élan et le fit se retourner. Sur le coup, il s’attendait à ce qu’elle lui annonce un truc grave avec une tronche pareille, mais la pression redescendit très vite quand elle parla de glace « Putain tu m’as fait peur. Ne dis pas ça à un homme Carter. Mais, ne change surtout pas. Je t’apprécie comme ça, tu serais trop lisse et chiante sinon. Donc, vas-y, tacles moi, j’suis ton punching ball aujourd’hui » L’américain lui offrit un sourire franc et lui fit signe de le suivre à l’extérieur. Enfin dehors, il ouvrit grand ses bras et manqua de coller un bouffe à la blondinette qui le suivait « Excuse » dit-il en explosant de rire et plaçant ses lunettes de soleil sur son nez. Il traversa ensuite la route les séparant de la plage et longea un muret pour trouver une entrée sans qu’ils n’aient à escalader, bien que cela lui démangeait « Pourquoi t’es venue ici au fait ? Enfin, moi c’est parce que je ne suis plus sûr d’avoir une petite amie, mais toi ? » lui demanda-t-il avec une insouciance qui lui était propre. Il haussa les épaules bien curieux et jeta un coup d’oeil à la demoiselle en abaissant son visage pour la voir sous ses binocles « J’sais, c’est pas mes affaires, mais faut bien que je commence à comprendre la meuf qui va sûrement se ridiculiser dans l’eau dans quelques minutes » dit-il en trouvant enfin une entrée donnant sur le littoral. Il pénétra ainsi sur le bord de mer et sentit ses baskets se remplirent de sable, la pire galère de l’univers « Oh sa race la… Je hais ça !!! » grommela-t-il en freinant le pas. Il s’appuya alors sur l’épaule de la demoiselle et retira maladroitement ses chaussures pour mieux poursuivre vers l’océan lagon « C’est magnifique ici. Je comprends que tu ne veuilles plus rentrer à Boston… Moi je suis né là-bas, alors… toute ma vie est là-bas, je peux pas rester ailleurs longtemps. J'y suis accroché. Ou alors je n'ai pas encore trouvé une raison pour partir  » avoua-t-il en se plantant face aux vagues, l’écume léchant ses pieds nus à un rythme régulier « Tu ne te sens pas libre là ? » lui demanda-t-il en noyant son regard azur vers l’horizon. Ouais, cette immensité qui le rendait pourtant ridicule lui donnait toutefois l’impression que tout était possible.     

Au pire elle ne faisait rien de mal, il n’y avait aucune raison que cela fasse des soucis avec son mari puis elle n’avait pas envie de penser à ça, à lui, pas sur le moment. Elle voulait juste ne pas se prendre la tête pour ça. « Mais non, c’est mignon. Tu peux continuer, j’apprécie ! » Elle laissait un petit rire sortir de sa bouche, elle ne se moquait absolument pas, elle appréciait ces petites preuves d’amour. « Tu verras par toi-même, j’espère que tu seras pas trop déçu et que ta fierté n’en prendra pas un nouveau coup. » La blonde lui lança un grand sourire suivi d’un clin d’œil avant de croiser ses bras dans la cabine d’ascenseur, le jeu continuait entre eux et elle était une grande joueuse, bien que cela pouvait lui poser pas mal de soucis. Quoi que son copain n’était pas forcément au courant de tout et parfois c’était mieux de garder les choses secrètes. « On fait un pacte aujourd’hui, on ne parle pas de Zelda, ni de Dimitri. On passe juste une journée tranquille, deal ? » Parce que c’était clairement la meilleure chose à faire pour eux deux, juste profiter et se connaître un peu plus. Sauf qu’avant de partir, elle avait besoin d’explication qu’est-ce qu’il voulait dire concrètement ? Elle agissait comme une grosse mangeuse, mais c’était ce qu’elle était dans le fond, on pouvait l’acheter à la bouffe, c’était moche. « Pourquoi je dois pas dire ça un homme ? C’est pas pervers ce que j’ai pu te dire… si ? Et moi j’suis ton doudou à qui tu peux faire des preuves d’amour autant que tu veux, aujourd’hui. » Chacun avait un rôle important pour l’autre aujourd’hui, ce n’était pas mal et puis c’était marrant dans le fond. Elle allait rester elle-même, elle allait continuer à le faire chier, à le tacler comme elle savait si bien le faire. C’était dans sa nature, dans son caractère d’être comme ça. Wow, elle se recula à temps pour ne pas recevoir un coup de la part du brun. « Putain, tu as voulu me tuer en fait ! » Elle le frappa à son tour, même si elle n’avait pas dû lui faire du mal avec sa force de mouche, c’était impossible. La blonde suivait le jeune homme avant de monter sur le muret pour marcher dessus comme une gamine. « C’est toi qui va te ridiculiser, rêve pas ! » Elle passa sa langue sur ses lèvres avant d’enlever son haut, restant en haut de maillot de bain comme ci de rien était. « Je devais juste partir loin de Boston, j’étouffe dans cette ville et puis c’est ici que vis mon père biologique. Je dois le rencontrer pour la première fois de ma vie. » Ouais, tant de choses qui faisait en sorte qu’elle avait sauté dans le premier avion pour venir en Australie, pour prendre du recul loin de cette ville de malheur. Ses pieds s’enfoncèrent dans le sable, elle allait continuer d’avancer, mais la main du jeune homme sur son épaule la stoppa, elle rit un peu parce qu’il l’amusait réellement. « T’as peut-être pas envie de partir tout simplement, si c’est tout ce que tu connais c’est normal que tu souhaites rester dans cette ville. » La blonde lança un grand sourire au jeune homme, un sourire sincère montrant clairement qu’elle pensait ce qu’elle était en train de lui dire. Elle finit par sauter sur son dos alors qu’il était devant l’océan, c’était un peu bizarre puisqu’elle ne portait pas tout ses vêtements, mais qu’importe. « Si, j’ai clairement plus envie de bouger. » Ici, tout était possible pour elle, elle pouvait reprendre sa vie sans le moindre soucis, elle pouvait juste vivre et pas essayer de survivre comme à Boston.

Salinger avait le spleen depuis plusieurs jours maintenant, mais depuis qu'il avait décidé de rejoindre cette nana, Carter Marriott-Wildingham, il retrouvait le sourire. Cependant, il allait être difficile pour lui d’oublier Zelda pour toute cette journée. Elle s’immiscerait forcément à un moment donné, rien que pour le hanter à chaque pensée impure de sa part. Il allait toutefois essayer pour les beaux yeux de la jeune femme « Marché conclu espèce de canaille ! » Salinger lui fit un high-five et lui proposa même de lui acheter une glace en fin d’après-midi si elle ne se montrait pas trop turbulente à son encontre. Sa réflexion le perturba quelque peu et fit donc réagir la blondinette « En fait, disons qu’on aurait pu mal l’interpréter, si t’es prête à tout pour une glace, alors pour autre chose, j’ose pas imaginer » blagua-t-il en riant comme un dauphin. Ouais, c’était sa manière de rire et c’était dur à gérer tous les jours. « Sérieux ? J’peux te faire des démonstrations et tout ? Tu risques d’y prendre goût, fais attention Cart’ ! » L’étudiant s’esclaffa et emboita le pas pour débouler à l’extérieur. Ouvrant grand les bras, il manqua d’assommer la belle qui le suivait tout près « Si je voulais te tuer, ce ne serait pas de cette façon, ce serait plus poétique, tu me connais mal » confia-t-il en s’étonnant de ce sous-entendu sûrement peu compréhensible. Quelques pas plus tard, ils se retrouvèrent en bord de mer et l’ex-Quincy extrêmement casse-cou et légèrement garçon manqué grimpa sur le muret pour un subtil numéro d’équilibriste. Salinger restait près d’elle, au cas ou elle ferait un mauvais pas. Il ne manqua pas de la zieuter lorsqu’elle retira son haut pour dévoiler sa poitrine contenue dans son maillot de bain. Ah bah ouais, Carter avait des seins, on était loin de Zelda et sa silhouette filiforme. Dimitri en avait de la chance le bougre ! Au cours de la promenade, Carter livra une des réelles raisons de sa venue ici et surprit ainsi l’américain « Quoi ? Tu me l’annonces que maintenant ! J’savais pas que tu voyageais ici pour un truc aussi énorme… J’espère que cela se passera bien, j’resterais pas loin si tu veux… » Bon, la blonde avait tout de même son mari dans le coin, mais sait-on jamais. Enfin sur le sable, Salinger retira ses chaussures en s’aidant de la demoiselle et répliqua à peine « C’est que j’suis surtout aveugle. Et empêtré dans un merdier immense dont je ne sais plus comment m’en sortir. Le monde est tellement beau, j’me demande pourquoi j’ai pas décidé de bouger plus tôt » Tandis que l’étudiant avançait en direction de l’océan, Carter avait décidé de lui sauter dessus et de jouer au koala. Le brun attrapa alors ses cuisses et la remonta un peu plus haut sur ses reins pour la conduire jusqu’au rivage. Évidemment, Salinger restait un homme et ce rapprochement de leur corps n’aidait en rien. Plantés devant l’étendue bleutée, Salinger inspira profondément en partageant cette vision avec son nouvel animal de compagnie sur son dos « Toi t’as peut être plus envie de bouger, mais moi j’suis en train de crever, faut arrêter les bonbons et autres sucreries » la taquina-t-il en tordant sa nuque pour apercevoir la bouille de poupée sur son épaule. Cette fille était drôlement belle, elle semblait avoir tout pour elle… Pourtant, dans son regard fixant l’horizon, Salinger ne percevait pas que de la joie. Après cet instant magique à se nourrir de la nature, l'étudiant courut subitement vers la flotte et s’immergea progressivement avec Carter. Perdant le corps de la belle dans l’eau, il se retourna furtivement et la retrouva derrière lui en train de barboter « Tu t’y attendais pas à celle là heeeeein doudou ?? » L’américain lui tira la langue et lui balança aussitôt de l’eau au visage « Tiens mange çaaaaaa, t’aurais plus soif pendant des lustres au moins » Le brun s’en prenait de toute façon autant et décida de mettre fin à la bagarre aquatique en disparaissant sous la surface pendant quelques secondes. Ses poumons à bloc, il remonta à bout de souffle en feignant une crise cardiaque foirée « Bon, tu m’apprends à surfer ? Sinon j'ai aussi vu des jet ski à louer là-bas, ça te dit ? J’suis sûre que t’aime les sensations fortes. T’es pas faite pour rester toute sage dans ton coin toi »

« Oh, mais je suis prête à beaucoup de choses pour le sexe aussi. Je suis pas prude, j’ai des besoins comme vous les hommes. » Ouais bon ses besoins ça faisait un mois qu’ils étaient mis de côtés, mais bon il n’avait pas besoin de savoir un truc pareil. Elle parlait facilement de cul et tout le reste, tout en gardant sa vie sexuelle privée, pas sûr que Dimitri soit heureux d’apprendre que plusieurs personnes connaissaient cette partie-là de leur mariage. « Ouais lâche-toi, vois les bons côtés. Tu auras une fille qui te colle comme ça, c’est pas ce que tu voulais ? » Nouveau sourire en coin, c’était un avantage pour lui si elle prenait goût à ses démonstrations d’amour, bon dans la limite du raisonnable comme toujours. Secouant la tête, elle sortit son mari de son esprit, c’était la journée sans prise de tête. « Ah ouais et tu le ferais comment ? » Parce que c’était trop bizarre comme phrase non ? Et elle aimerait savoir comment il pourrait faire en sorte de la tuer, avec un orgasme ? Pourquoi pas après tout c’était une mort originale et sa propre vie finirait sur un moment de pure extase donc que demander de plus ? Elle marchait sur le muret sans le moindre souci, elle était loin d’être une femme comme les autres, elle avait toujours cette attitude de garçon manqué qui lui collait à la peau, mais elle aimait bien. Elle ne voulait pas être comme toutes les autres, elle serait tellement ennuyante sinon. « Je vais avoir trois chevaliers servants pour m’emmener voir mon père, il va croire que je suis polygame à ce stade. » L’ami d’Andrea, son copain et Salinger, ça faisait beaucoup d’homme en sa présence – même si ce n’était pas pour lui déplaire. Mais ça serait super compliqué d’expliquer une situation pareille. « Mais merci, c’est gentil Salinger. Si j’en ai besoin, j’hésiterais pas à t’appeler au cas où. » Nouveau sourire sincère parce que ça la touchée, énormément de sa part. La blonde laissa ses yeux se posèrent sur Salinger, le blond n’était pas mal dans le fond, réellement. Sa meilleure amie avait bien choisi son copain, elle aurait pas hésiter une seule seconde si elle était célibataire et lui aussi mais ce n’était pas le cas malheureusement. Secouant sa tête encore une fois, elle reporta son attention sur le jeune homme et pas ses pensées étranges. « Parce que t’en ressentais pas forcément le besoin ? Mais je compte sur toi pour plus le faire maintenant. » Ouais qu’il profite de sa vie pour voyager, pour se changer les idées et voir de nouvelles choses. Elle était sur le dos de Salinger comme ci tout était normal, comme si c’était sa place et sans attendre, elle le frappa derrière la tête en entendant un truc pareil. « Je suis pas grosse puis fais pas genre, je sais que tu aimes sentir mon corps tout contre le tien. » Elle finit par murmurer ses mots contre son oreille avant d’éclater de rire ne pouvant pas faire autrement et aimant beaucoup trop jouer avec lui comme ça – même si c’était mal dans le fond. La blonde éclata de rire en le voyant courir dans l’eau, elle se détacha de lui quelques secondes après avant de recevoir de l’eau en pleine face, c’était un homme mort. « Tu ne sais pas ce que tu viens de déclencher, Walsh. » Elle répondait à son attaque, tout en souriant. Putain ce que s’était simple d’être avec lui actuellement, elle n’avait pas besoin de se prendre la tête, elle pouvait juste profiter et s’amuser comme une gamine ce qu’elle était dans le fond. Une gamine qui grandissait dans un monde avec des règles beaucoup trop compliquées pour elle. Passant sa main sur son visage, elle mit rapidement ses cheveux en arrière avant de regarder le blond. « C’est parti pour le jet ski et t’as tout compris, j’suis une femme d’action. » Elle reprenait ses mots avant de lui faire un clin d’œil pour se diriger en dehors de l’eau.

Salinger ouvrait ses horizons grâce à cette petite blonde particulièrement effrontée. Dans ce pays bien loin des États-Unis, l’américain pensait au delà de son business, au monde dans son intégralité qu’il refusait de voir jusque-là. Carter pouvait compter sur lui, il voyagerait plus « Promis, je le ferais » dit-il avant de la taquiner sur son poids plume. Ah le poids, le point sensible des femmes ! « Meuf, t’hallucines trooooop, ton corps est bien fait certes, mais moi ça me terrifie les paires de seins » déclara-t-il en éclatant de rire. Totalement faux, bien entendu. Le blondinet la traîna ensuite dans l’eau et démarra une guerre aquatique. Ça, c’était sa spécialité, ne jamais être sérieux et toujours trouver un prétexte pour s’amuser. Salinger était un grand enfant, il ne voulait absolument pas vieillir, pourtant, le stress qu’il subissait à Boston lui avait déjà creusé quelques rides. Bref, sans nouvelles de sa petite amie, dans ce cadre idyllique, avec une femme aussi parfaite devant lui, Salinger commençait à perdre la tête. Il interrompit alors ses pensées salaces et proposa un tour en jet ski à la demoiselle. L'action lui permettrait sûrement de calmer ses ardeurs « Allez James Bond Girl en carton, c’est parti ! » Salinger lia ses doigts aux siens et l’aida à s’extraire de l’eau pour rejoindre un magasin de locations appartenant à l’hôtel. Il tira son portefeuille trempé de son cul et découvrit ses billets totalement foutus « Eh merde, j’ai perdu 500$ en faisant le con » soupira-t-il en s’accoudant au comptoir du kiosque. Il interpella ensuite un gars qui frottait sa planche de surf dans la cabane de bois « On aimerait faire un tour avec un jet, vous pouvez le mettre sur ma note d’hôtel ? J'suis Salinger Walsh, j'double Bob L'Éponge, j'suis une star t'sais » Le gérant antipathique râla quelques secondes en le dévisageant et leur confia la clé de l’engin en pianotant sur sa tablette. Salinger tentait lui de rester sérieux pour faire passer sa connerie et secoua par la suite la clé au dessus du nez de Carter. « Vous avez une heure, franchissez pas la limite là-bas » leur avait informé le vendeur en pointant une ligne de flotteurs jaune. « Ça marche, je vous promets rien par contre, cette fille est une catastrophe, je vais essayer de la contrôler » Salinger tira aussitôt la langue à Carter et enroula son bras à sa nuque pour se rapprocher du jet sur le rivage. Enfin devant le véhicule marin, l'américain attrapa les gilets sur l’espèce de guidon et en jeta un à la jeune femme « Mets ça, tu vas en avoir besoin, je le sens. Et moi aussi… » L’étudiant enfila donc la protection et tira le bolide jusqu’à l’eau pour le faire flotter « Après toi ! Je t’annonce d’avance, tu vas sûrement sentir mon gros joujou, c’est un mastodonte » avoua-t-il fièrement en éclatant de rire comme un abruti.