La vie suit son court. Tu n'es pas réellement heureux de découvrir que la vie Harvardienne a changé comme ça. Bon et puis que toi, tu n'as pas changé. Les gens sont toujours aussi mal poli, toujours aussi con et tu restes fidèle à toi même. Pieds sur la table dehors, cul sur ta chaise, tu dessines tout en mangeant ton sandwich jambon buerre. Parce que c'est ce que tu as de mieux à manger le midi. Tu n'as déjà pas beaucoup de thune pour les cours alors ouais, de temps en temps, tu te fais plaisir, mais d'autres fois non. Là c'est le cas. Faut dire que tu as pas mal fait de la merde quand tu es partit, alors tu galères toujours autant okay, mais plus que d'habitude. Et ton travail au salon de tatouage devient de plus en plus compliqué. Tu prends une autre bouchée de ton sandwich, terminant ce dernier alors que tu lances le papier dans la poubelle, de l'autre côté de la table. Et tu le loupes. Et merde... lâches-tu avant de regarder ce petit papier, juste à quelques centimètres de cette poubelle. Ca te gonfle ce genre de truc. Surtout que tu viens d'allumer ta cigarette et tu as la flemme de bouger. Tu interpelles deux ou trois personnes qui ne te regardaient même pas avant de soupirer Excuse demoiselle, tu pourrais me mettre mon papier à la poubelle s'il te plait. prononces-tu avant de regarder ses cheveux blonds et la façon dont elle se déplace. Tu fronces les sourcils, tu la connais c'est obligé...

@Nienke Van Dijk

J'ai à peine dormi cette nuit. Dès que je ferme les yeux, les images de cette nuit d'horreur défile devant mes yeux. Un coup d’œil à ma main droite et non, tout cela n'était pas un rêve. Le bandage fait triste mine, et la douleur m'envahit dès que je remue un peu mes doigts. L'enfer. Si je ne savais pas à quoi cela pouvait ressembler, j'en suis certaine maintenant. Je me suis levée, sans m'observer dans le miroir. A quoi bon ? Je n'ai plus l'impression de me sentir femme depuis que j'ai du me raser la tête. Heureusement, j'ai réussi à trouver une perruque extrêmement ressemblante à mes cheveux perdus. Ils vont repousser, je le sais, mais je ressens toujours cette pointe de tristesse en enfilant ce qui va couvrir mes cheveux naturels bien trop courts pour avoir une coupe normale. J'ai besoin de prendre l'air, et d'aller vers le campus de l'université. L'étudiante qui me récupère mes cours va me les donner à la pause de midi. Errer, les jours où je ne travaille pas dans la librairie. Un fantôme sans but. Mais retrouver une pile de dossier de psychologie me redonne du baume au cœur. Je passe devant le Luna et me fait interpeller par une voix que je reconnaîtrai entre milles.  La panique me prend et je me stop nette. Qu'est ce qu'il fait là ? J'étais certaine qu'il ne reviendrait jamais, que je ne le verrai plus. Je déglutis, me dirige vers le papier que je ramasse lentement. Je fais tourner la boule de papier entre mes doigts et lève enfin le visage vers lui. Un soupire. Je suis prise entre l'envie de lui jeter au visage et celle de foncer dans ses bras. Mon cœur et ma raison m'empêchent de choisir et me laisse pantoise sur place. Je sens les larmes monter, mes joues doivent devenir un peu plus rouge. Se mordre la lèvre pour ne pas dire de bêtises, ne pas piquer trop fort, ne pas attaquer la première. « Je suis contente de voir que tu vas bien. » Amer. Lâche le papier dans la poubelle. Bonjour Hayden, tu sais que tu m'as brisé le cœur ? Et que depuis que tu es parti, ma vie part en lambeaux ? Mais toi t'es là, affalé sur ta chaise, sans te rendre compte du mal que tu m'as fait.

@K. Hayden Bushnell

Enculé de karma. Ca rentre pas, ça marche pas et nique sa race. T'es complètement mort et ça marche pas. Tu prends ton sandwich en prenant quand même le temps de shooter. Et fuck. Bien sur, par poliesse, t demandes à la première personne qui passe. T'es poli, enfin presque quoi. Mais bon, ta cigarette, tu l'allumes. Mais voilà. Tu vois cette femme le faire. Merci dieu en fait, c'est encore mieux comme ça. Tu commences à reprendre ton dessin quand tu entends sa vois, et voilà que tes yeux se posent sur elle. Tu n'avais aucune envie d'être sur de ce moment, mais c'était là. Nienke.. lâches-tu avant d'avaler ta salive difficilement. Je suis content de voir que tu sais te baisser pour ramasser un papier par terre ... Quoi ? Vous voulez dire quoi ? Sauf qe tu n'as aucune envie de se prendre la tête avec elle. Encore moins pour une pauvre boulette de papier. Mais tu souris doucement quand même avant de réfléchir. Tu veux t'asseoir ? ça va, c'est une question comme une autre, mais elle a l'air en colère ou en mode réglement de comptes et toi ? Tu ne sais pas quoi faire en fait, tu t'en fous un peu .. Compliqué la chose..

C'est fou. Tout part en vrille. Je n'avais pas envie de le voir et voilà que le destin le met sur mon chemin. Perdue entre la colère, l'agacement et le soulagement de savoir qu'il va quand même bien, je lève la tête vers lui quand il ouvre enfin la bouche. Il se fiche de moi ?! Vraiment ? Tu n'as rien d'autres à me dire que ça Hayden ? Je ramasse ta merde en plus. Je joue nerveusement avec le bandage sur ma main droite. M'asseoir ? Pour faire quoi ? Est ce qu'il a des explications à me donner ? Je ne pense vraiment pas vu son comportement. Un soupire. Il faut qu'on y passe de toute façon, je ne peux pas laisser la situation telle qu'elle est. Est ce qu'on pourra se croiser un jour sans que je ne ressente mon cœur se serrer comme aujourd'hui ? Ça me fait de la peine, réellement. Et je pensais que l'éloignement allait pouvoir m'aider... sauf que ce n'est plus le cas. Je bouge enfin, évite les quelques chaises et finis par m'asseoir en face de lui. Un coup d’œil à son dessin, même si je sais qu'il n'aime pas ça, et sûrement encore moins maintenant. Le silence est envahissant. Je meurtris l'intérieure de ma bouche. « J'vais pas te cacher que ça m'fait mal de te voir... » Me libérer, il faut que je le fasse, sortir les émotions pour ne plus ressentir ça. « Je suis revenue pour toi, et tu es parti... » Déglutir difficilement. Inspirer profondément. Rester calme. Mais toi... t'as peut-être pas envie de parler de tout ça.

@K. Hayden Bushnell

Tu es là face à elle, tu n'en fous en fait, tu n'as jamais compris pourquoi les gens étaient aussi énervés de bon matin. Mais surtout elle en fait, tu passes ta main dans tes chveux quand elle décide de s'asseoir. Merde, tu penais pas qu'elle allait le faire, mais elle le fait vraiment, tu souris faiblment. Malaise quand tu nous tiens putain. Mais bon. Tu la regardes, elle te parle méchament. Tu soupires doucement. Ah .. Euh .. Ok prononces-tu, tu vas lui dire quoi aussi, tu t'en fous un peu en fait, mais tu tournes les yeux vers elle alors que tu pinces tes lèvres En même temps, tu as décidé de me larguer comme une merde pendant le Summer camp et de ne pas revenir, je vais ce que je veux non ? prononces-tu avant d'ajouter Et puis, on est pas ensemble, donc je fais ce que je veux Nienke dis-tu directement alors que tu soupires. Elle va pas commencer à te péteer les couilles elle, direct, de si bon midi. Ah ouais, vous étiez quand même le midi...