Après avoir passé vingt-quatre heures en observation, Jocelyn refaisait son sac, refusant de passer une seconde de plus dans cet asile de fou. Après être passée par la case douche, s'être coiffée et légèrement maquillée histoire de ne pas trop paraître zombifiée au passage, l'américaine attendait de pied ferme l'autorisation de sortie ne pouvant, hélas, qu'être délivrée par un médecin. Voilà qui n'arrangeait pas ses affaires car elle connaissait le côté overbooké de ces chers sauveurs de vie. Elle tournait actuellement en rond dans cette chambre empestant l'eau de javel à des kilomètres, et se sentait de moins en moins patiente vis à vis de cette saloperie de papelard. Personne ne s'occupait donc de la paperasse ici ? Dans cinq minutes, papelard ou pas, je me casse quand même ! maugréa-t-elle en tapotant son sac à main du bout des doigts, avant que la porte de sa chambrée, créant au passage une lueur d'espoir dans l'esprit de la brunette. Mais quelle ne fut pas sa surprise en découvrant que son propre jumeau venait de pénétrer dans la pièce. Max ?! Qu'est-ce que tu fous là ?

Aujourd'hui, Maxence n'a pas cours à l'université. Du coup, il s'est proposé à l'hôpital pour venir travailler quelques heures. Cela lui permet de se faire un peu d'argent mais, aussi éviter de ruminer ses conneries à la maison. Il rend visite à plusieurs patients, certains pour prendre leurs constances, d'autres pour délivrer une autorisation de sortie que le médecin a ordonné au jeune homme de donner à certains patients. Or, il n'avait pas encore aperçu le prénom de sa jumelle sur les dossiers qu'il tient en main. Il était dans une chambre pour prendre les constances qui n'étaient pas encore ça. Il donne les informations à une infirmière avant de frapper à une porte pour y rentrer. Pendant qu'il ouvre la porte il voit le prénom de sa jumelle. Il fut choqué de savoir qu'elle était à l'hôpital mais, encore plus de savoir qu'elle n'avait même pas daigné lui dire qu'elle était ici. « Je travaille ici, je te ferai savoir. » réplique-t-il rapidement d'une voix grave. « Pourquoi tu m'as rien dit ? » quémande-t-il un poil énervé par cette découverte.

@Jocelyn C. Atwoodth

C'était encore tellement neuf pour Jocelyn que d'avoir un frère, un jumeau sur qui compter et avec qui se confier que l'idée de le prévenir ne lui avait, honnêtement, pas traversé l'esprit. Pire encore, face au commentaire de Maxence, qui se trouvait à travailler dans le même hôpital où Timoteï et les urgentistes l'avaient amenée la veille, la brunette se sentit couillonne. Je savais pas que tu travaillais là en fait... admit-elle dans un élan de sincérité, lâchant son sac à main sur le lit. Si c'était son jumeau qui devait lui délivrer son autorisation de sortie, pour sûr, il ne risquait pas de la lâcher dans la nature sans excellente raison... C'est sûrement marqué sur mon dossier, mais hier j'ai été amenée en urgence pour une crise convulsive grave. Je n'ai pas eu l'opportunité de te prévenir ni même... l'idée. J'ai pas l'habitude. Je me suis déjà fait passer un savon par mon boss parce que j'étais solo à mon appart' et qu'il m'a trouvée inanimée par terre alors si tu veux en remettre une couche, je te donne une minute, après c'est moi qui beugle.

D'apprendre par ses propres moyens que sa sœur est à l'hôpital. Cela laisse un goût amer à Maxence. Il a envie de hurler, de lui dire ce qu'il pense. Mais, d'un autre côté il comprend que c'est tout nouveau entre eux. Donc, ils n'ont pas forcément les réflexes pour prévenir l'un et l'autre. Bref, il est devant sa sœur en train de lire son dossier médical avec la gorge nouée. « En même temps, tu ne l'as jamais demandé ! » reprit-il toujours un œil sur le dossier de sa sœur. Il voit qu'elle vient de faire une crise convulsive assez importante mais, qu'elle avait le droit de sortir. Il ne comprend pas la décision du médecin qui s'occupe d'elle pourtant, il doit obéir aux ordres qu'il le veuille ou non. « Pourquoi tu m'as pas prévenu ? Pourquoi tu restes toute seule dans ton appartement quand tu connais ta maladie et les symptômes qui peuvent te porter préjudices ? Putain, je ne comprends pas vraiment ... ça me dépasse. » Il n'a pas forcément la force de s'engueuler avec sa sœur. Il vient de la retrouver il y a un mois déjà. Il n'a pas envie de la perdre alors, qu'il vient de la trouver. Il serait anéanti s'il venait à apprendre une nouvelle comme celle-là.

@Jocelyn C. Atwoodth

Jocelyn esquissa un petit soupir tout en plantant son regard azuré dans celui de son jumeau. Touchée, j'aurais pu demander... admit-elle même si cela lui écorchait légèrement la bouche d'admettre une erreur aussi flagrante. En revanche, se prendre des remontrances de la part de Maxence alors qu'elle en avait suffisamment pris pour son grade par nul autre que Timoteï... c'était un peu énorme. Parce que tu me parles de ta vie ou de tes soucis toi ? lâcha-t-elle, les yeux exorbités d'étonnement. On vient juste de se retrouver et je suis personne pour débarquer dans ta vie en mode pauvre petite chose dont il faut s'occuper à tout prix, sur laquelle il faut garder un œilleton dessus en mode lait sur le feu... t'as une vie, bientôt des gosses... t'imagine si je fais une crise comme ça devant ta femme ? La pauvre, elle accouche prématurément ! se défendit-elle sans même savoir que l'italienne faisait elle aussi des études de médecine. Puis t'as été malade aussi... tu sais comment c'est. Je ne crois pas que tu sois du genre à appeler plus à l'aide que moi... pas vrai frérot ? fit-elle en se rapprochant, s'amusant à constater qu'en fait... en plus d'être similaires, ils réagissaient tels deux êtres devant un miroir.

Quand sa jumelle avoue d'elle-même que Maxence avait raison. Le jeune homme n'est pas habitué à tout cela. Malgré ça, il ne se gêne pas pour lui faire une engueulade sur le fait qu'elle n'est prévenue personne et qu'elle se soit retrouvée toute seule dans son appartement. « Tout simplement parce que j'en ai pas pour l'instant. » reprit-il en haussant encore une fois la voix ! « Elle pourrait accoucher prématurément je te l'accorde. Mais, elle fait partie du corps médical aussi donc elle serait quoi faire. » dans la seconde qui suit. « Sauf, que moi quand j'ai été malade je n'avais personne dans mon entourage. Donc, j'aurais pu mourir j'aurais manqué à personne ... tout est différent là. » Il n'essaie pas de se trouver des excuses ou quoique ce soit. C'est la triste réalité !

@Jocelyn C. Atwoodth

Le simple fait que Maxence accepte que sa femme puisse accoucher prématurément en essayant d'opposer cela comme un argument à sa frangine choqua profondément Mackenzie. Corps médical ou pas, s'il y a complication et qu'elle se vide de son sang, elle fait quoi ? Elle se charcute elle-même ? Je pourrais pas gérer ça moi hein ! fit-elle valoir en secouant les mains, non pas d'un air dégoûté, mais réfutant tout bonnement cette trop lourde responsabilité. Les gamins et elle, ça avait toujours fait dix, et si en prime l'américaine se retrouvait en situation de crise... mon dieu. Elle n'osait pas l'imaginer, pour être honnête. Okay, je crois que tu essayes de me dire que je te manquerais... mais je suis pas morte, moi être vivante, là, devant toi hein !