Les pauses du midi n'étaient jamais très longues. C'était un problème quand tu travaillais et que tu avais vraiment besoin d'arrêter de penser et juste, te déconnecter du reste. J'avais quoi ? Une heure ? C'était déjà pas mal diront certains. Mais parfois, j'avais envie de plus. J'avais besoin de reposer mes yeux, mon cerveau, de juste m'asseoir et ne plus rien penser du tout hormis réfléchir à ce que j'allais manger. Le truc, c'est que la plupart du temps, ça se terminait en sandwich ou salade composée parce qu'une heure, j’avais clairement pas le temps de me poser pour un vrai repas. J'allais devenir obèse et c'était la faute du travail. Merci mon job de ne pas penser à mon physique. Tsss. Voilà, ça faisait du bien de déconnecter le cerveau de la sorte. Je marchais d'un pas ferme et accéléré en direction de la sandwicherie du coin. Il pleuvait et j'avais des talons pas possibles, c'était la merde. Je passais la porte comme une folle, entrant de plein fouet dans un type. « Et merde » que je disais vivement, de bon cœur. Je ne sais pas si je disais cela parce que je venais d'écraser sa nourriture sur mon chemisier ou bien parce que je découvrais que c'était le mec de l'autre fois.

@Pluton Westerberg

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{La belle et le boulet}
crédit/ tumblr ✰ w/pluton & alaska

Le truc quand on était en retard pour la fac, c'était qu'on avait pas vraiment d'excuse valable quand le prof venait te pointer du doigt alors que t'entre dans l'amphi, bien après les autres. Alors pour éviter tout ça, je préférais courir dans tous les sens, m'attraper un sandwich et prendre un bus qui m'emmenait directement devant le bon immeuble de l'université d'Harvard. Ouais, c'était le plan parfait s'il ne m'arrivait aucune couille. Le truc, c'était que j'étais Pluton Westerberg et un des plus grands boulets que cette ville a pu compter. Alors quand j'avais mon sandwich que je comptais manger dans le bus histoire d'arriver à l'heure à mon cours en amphi, j'étais ravi parce que rien ne pouvait m'arriver. Ouais, j'ai parlé légèrement trop vite pour le coup. À peine j'allais sortir de la boutique que quelqu'un entrait et, sans faire gaffe, me rentrait dedans, foutant le sandwich déjà ouvert sur mon manteau et son chemisier. Génial. Pour une fois que c'était pas moi le boulet. « Ah bah j'suis ravi ! » Ouais, les gros mots ça ne servait pas vraiment dans ce genre de situation, j'en avais déjà fait les frais plus d'une fois, c'est pas agréable du tout. Et finalement, en relevant le regard, je découvrais un visage connu. Certes, un peu flou dans mes souvenirs mais je l'avais déjà vue cette fille. « On s'est pas déjà rencontré...? » Genre la semaine dernière, dans un bar avec de l'alcool.

À vouloir aller trop vite, je faisais n'importe quoi. Je voulais entrer rapidement dans la sandwicherie pour échapper à la pluie et voilà que je me retrouvais avec de la nourriture sur mon chemisier. Un juron sort de ma bouche au moment où je relève les yeux et croise le regard de Pluton. Fuck. « Ah bah j'suis ravi ! » Je fronce les sourcils alors qu'à son tour, il s'arrête pour m'observer. J'avais couché avec ce type et oh mon dieu, je l'avais vite regretté. Je ne sais pas s'il avait été stressé ou s'il avait trop bu à ce moment là, mais... putain quel boulet. D'ailleurs, j'avais cru ne jamais m'en défaire et là... Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ? « On s'est pas déjà rencontré...? » - « Non » que je réponds aussitôt en fronçant les sourcils. Miracle que de remarquer qu'il n'a pas de souvenirs. « Par contre... tu aurais pu faire attention, genre, regarder en face de toi et où tu marches, ça m'aurait évité d'avoir l'intégralité de ton repas sur mes seins » que je disais en tirant sur le bas de mon haut pour mieux observer. Super.

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J'suis sûr qu'elle me dit quelque chose cette fille, c'était juste inaccessible dans ma mémoire actuellement. Et comment dire que j'avais tout de même envie de savoir comment on s'était rencontré tous les deux. Alors peut-être que je la fixais un peu trop, c'était possible. Mais elle avait une partie de mon sandwich sur son chemisier et elle était visiblement énervée par la pluie et cette maladresse à tous les deux. « T'es sûre ? J'mettrais ma main à couper qu'on s'est vu la semaine dernière » Faudrait que j'arrête de boire autant, c'était visiblement mauvais pour ma mémoire. Et voilà qu'elle mettait entièrement sur moi la faute de ce malheureux accident. « Euh.. c'est toi qui est rentrée comme une folle dans la boutique sans faire gaffe si quelqu'un en sortait. C'est du cinquante-cinquante dans la responsabilité. » Que je rectifiais alors, ne voulant pas non plus prendre sur le dos tout le blâme de cet accident de chemisier.

« T'es sûre ? J'mettrais ma main à couper qu'on s'est vu la semaine dernière » - « Mais non, je le saurais... » que je disais l'air de rien. On avait couché ensemble et dieu merci, il ne s'en souvient pas. Ce mec est un boulet et bien sûr, je m'en suis rendu compte après le dérapage et non avant. Dommage. Et là, une fois de plus, il mettait sa maladresse en avant. Il venait de me rentrer dedans et son sandwich était étalé sur mon chemisier. Il ne me restait plus qu'une heure pour m'acheter un haut et manger. Great. « Euh.. c'est toi qui est rentrée comme une folle dans la boutique sans faire gaffe si quelqu'un en sortait. C'est du cinquante-cinquante dans la responsabilité. » J'haussais les sourcils en le regardant. « Non, je ne crois pas. Tu prenais toute la place dans l'encadrement de la porte, même une souris n'aurait pas pu entrer... » Alors tu m'étonnes que je venais de me le prendre de plein fouet.

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C'était la meilleure, être responsable de tous les malheurs du monde. Ouais bah non, c'était pas vraiment comme ça que fonctionnaient les choses ici. Oui, j'étais un boulet. Non, je n'acceptais pas tout. « Si ! Dans ce bar et on a... on a couché ensemble. » que je finissais par dire, les flashs de la soirée m'étant alors revenus en tête d'un coup d'un seul. Ouais, mais ça ne changeait pas tellement ce qui venait de se passer. L'accident entre nos deux corps. Le sandwich qui était limite étalé sur son chemisier. « T'es pas un peu de mauvaise foi ? Juste parce que tu voulais échapper à la pluie tu t'es précipitée sans faire gaffe. Ok, j'aurais pu le faire aussi mais prends ta part de responsabilité » Parce que ce qu'elle faisait là, c'était une injustice. Elle me foutait tout sur le dos et moi, j'étais incapable de la laisser faire. Je criais haut et fort que je n'étais pas celui qu'elle prétendait.

« Si ! Dans ce bar et on a... on a couché ensemble. » Je grimace en le regardant. Vraiment ? Hum. Euh. « Tu crois ? Tu confonds peut-être ? » Est-ce que j'allais réussir à mettre le doute dans sa tête ? Ou bien, est-ce que j'allais devoir jouer la carte de l'ivresse à tel point que mes souvenirs sont perdus. Non, je ne voulais pas me souvenir de cette nuit, on sait jamais. Est-ce que ça avait été bien ? Je ne sais pas, incapable de répondre, je ne m'en souviens plus ahah. En tout cas, faut croire que nous étions liés par les accidents corporels. Je me retrouvais avec son sandwich sur mon haut et pour aller au travail, ça allait faire tache (sans faire de mauvais jeu de mots). « T'es pas un peu de mauvaise foi ? Juste parce que tu voulais échapper à la pluie tu t'es précipitée sans faire gaffe. Ok, j'aurais pu le faire aussi mais prends ta part de responsabilité » J'hausse les sourcils, « Toujours est-il que tu as gâché mon temps et ma pause déjeuner » Et non, je n'allais pas prendre ma part de responsabilité parce que j'étais d'humeur emmerdeuse d'un coup.

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Dans un accident, il pouvait y avoir les deux fautifs et dans cette situation, c'était le cas. Mais la femme face à moi semblait être de mauvaise foi puisqu'elle remettait toute la faute sur moi. Et en plus, on s'était déjà vu et plus encore. Je m'en souvenais, on avait couché ensemble. Ugh, why? « Non, je sais que c'est toi, je m'en souviens. » Et j'étais ferme, parce que les flashs me revenaient un peu plus maintenant. C'était sans aucun doute. Mais voilà, le débat ne s'arrêtait pas là. Je voulais lui faire prendre conscience que je n'étais pas le seul fautif dans l'histoire et qu'il fallait pas me blâmer de tous les maux qui lui arrivaient aujourd'hui. Oui il pleut, oui mon sandwich a fini sur son chemisier, mais elle aurait pu faire gaffe en rentrant. « Et bien j'suis désolé pour ça mais le mal est fait » Alors quoi, je devais lui filer mon pull dans le simple but d'être mieux dans sa peau ?

Autant le dire, j'étais dans une mauvaise position là. Entre le sandwich qui était étalée sur mon chemisier et l'inconnu pas si inconnu que j'avais en face de moi, je ne savais pas comment faire. Dans un premier temps, je rejetais la faute sur lui parce que je n'étais pas d'humeur. Il avait quand même flingué ma pause déjeuner et autant dire que ce n'était pas la chose à faire. Alors à la fois, je niais le connaitre parce que je n'avais pas tellement envie de me rappeler de lui et d'un autre côté, je m'amusais à ne pas reconnaître mes torts. « Non, je sais que c'est toi, je m'en souviens. » - « Oui, enfin... Tu n'avais pas l'air de t'en souvenir il y a deux minutes ! » que je lui disais en fronçant les sourcils. Je savais qu'il n'était pas méchant, mais... On pouvait pas dire que ça avait été la baise du siècle quoi. C'était limite gênant de le recroiser. « Et bien j'suis désolé pour ça mais le mal est fait » Ouaip. « Et tu m'as coupé l’appétit » Ce qui n'était pas bien puisque dans moins d'une heure, j'allais reprendre le boulot et j'allais avoir le ventre vide.

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Ok, j'ai mis peut-être un peu trop de temps à me souvenir de ce qui s'était passé entre nous mais c'était pas une raison pour s'en prendre à moi de la façon dont elle le faisait. Comme si tout ce qui se passait depuis tout à l'heure était entièrement ma faute et qu'elle était exempt de toute responsabilité. « Et tu semblais pas vouloir me le rappeler pour autant » Qu'est-ce qu'elle a à s'en prendre à moi de cette façon ? Ok, elle était sûrement de mauvaise humeur mais ce n'était pas une raison valable à mes yeux, clairement pas. Et là, elle baissait encore plus dans mon estime à chaque instant. Comme si elle pouvait remonter un jour, vu comment elle me parle. « Dommage pour toi mais c'est pas mon problème. » À vrai dire, à la façon qu'elle avait de s'adresser à moi, ce n'était plus vraiment mon problème. Je me fichais bien qu'elle ait faim ou non. Moi j'avais mon sandwich, du moins ce qu'il en restait, et j'allais pouvoir retourner en cours tout en laissant derrière moi cette nouvelle rencontre.