Sloan n'en avait parlé à personne. C'était plus fort que lui, il n'avait pas réussi à mettre des mots sur ce qu'il ressentait. La seule personne, extérieur, à qui il avait confié ses doutes était Lily, la cousine de Suzy. Elle était au courant parce que les deux filles parlaient beaucoup. L'Eliot ignorait à combien de personnes elle l'avait dit, il n'osait pas poser la question. Ce silence était pesant mais il ne pouvait pas lutter contre. En parler était compliqué pour lui. Il avait essayé plusieurs fois d'envoyer un message à Jonathan, en vain, il faisait machine arrière avant d'envoyer. Se renfermer sur lui-même n'était pas bon pour le beau brun qui ne faisait que de broyer du noir. Ce soir, Suzy était de sortie avec sa copine, histoire de se changer les idées avant l'avortement de demain. Sloan, quant à lui, avait proposé à son meilleur ami de venir visiter son nouveau duplex. Une bonne bière, une pizza et un joint, voilà à quoi allait se résumer sa soirée avec Jona. Il était presque impatient qu'il arrive, son besoin de s'évader semblait ne plus avoir de limite. Il y avait encore quelques cartons par ci, par là mais là clairement, l'Eliot en avait ras le cul. Avachi dans le canapé, il ne releva la tête que lorsque la sonnette se fit entendre. Péniblement, il se leva et se traîna jusqu'à la porte où il l'ouvrit en grand. « Tu sais quoi ? En venant t'ouvrir, j'viens de capter que t'habite en face ! » dit-il en tendant sa main pour une poignée de mains secrète. Il rigola légèrement avant de lever les yeux au ciel. « En vrai, y'avait que ça de libre et c'est bizarre mais, il a beau être juste en face, il est totalement différent du tien. » Sloan se décala pour laisser son pote entrer. Que la soirée commence.

A vrai dire ... j'avais besoin de ça. J'avais besoin de l'SMS de mon pote qui me demande de venir. Et je n'en ai pris conscience que quand mes épaules se sont détendus, alors même que je me rendais pas qu'ils étaient nouées.
Oui j'en ai besoin.
Le stresse que je ressens, entre ma nouvelle position de président, les Eliots qui sont de plus en plus ... Eliots, et l’élection du prochain vice président que j’appréhende énormément ... je suis une boule de nerfs.
Rien de ce que fait Benji, ni même les sourires d'Eva n'arrivent à me calmer au delà du pas de porte de notre maison. Je suis presque totalement relax chez moi, notamment parce que ma famille me fait oublier ce qu'il y a dehors. Mais il suffit que quelque chose me le rappelle pour redevenir le Jona calculateur qui Analyse la situation, et overthink it.

Alors, une pizza, un joint, et une soirée entre ami c'est tout ce dont j'avais besoin.
C'est aussi, et avant tout, une pendaison de crémaillère de mon nouveau voisin.
Sloan ayant finalement quitté son endroit favoris, sa chambre d’hôtel, pour venir vivre dans un Duplex non loin de chez moi. Quand j'avais eu l'adresse, j'ai bien rit, et n'ai eu qu'a traverser la rue pour arriver sous son immeuble. Et encore quelques marches pour sonner à sa porte .
"MEC ! J'habite de l'autre côté de la rue" surenchéris-je a sa remarque, dès qu'il ouvrit la porte ." T'auras qu'a venir dormir sur le canapé si Suzy à ses règles" plaisantais je en le saluant et tapant sur son épaule

Aussi surprenant que cela puisse paraître, Sloan n'avait absolument pas fait le rapprochement entre son duplex et l'appartement de son meilleur ami. C'était pourtant la même rue, le même quartier et presque le même immeuble. Mais non. Il l'avait cramé en allant lui ouvrir la porte. Rien que de voir sa tête de gland, il afficha un mince sourire sur son visage si crispé depuis une semaine. Une vague de soulagement vint presque l'envahir lorsqu'il croisa le regard de Jonathan. Son pote, son frère, l'un des rares à le comprendre vraiment. Et en plus, il était de très bon conseils. Quoiqu'il en soit, les deux étudiants échangèrent une poignée de main secrète, dont eux seuls avaient le secret. « Bah ouais, je viens juste de capter, j'suis long à la détente en ce moment. » dit-il en tournant sa situation en dérision. Il laissa Jona entrer à l'intérieur et ne pu s'empêcher d'éclater de rire en entendant sa remarque. « Pour vous entendre baiser comme des porcs, c'est même pas la peine d'y penser. » L'Eliot referma la porte et s'avança dans le grand salon qui, malgré quelques boîtes dissimulées un peu partout en vrac, était déjà chaleureux. « Fais pas gaffe au bordel, on a pas totalement fini de s'installer. On a pratiquement tous nos meubles, c'est déjà ça. » lança-t-il en posant lourdement ses fesses sur le canapé, invitant également Jonathan à en faire de même. C'était compliqué pour Sloan d'abandonner sa chambre d'hôtel mais il l'avait fait et pour l'instant, le manque de repère ne le perturbait pas trop. Il semblait gérer la situation, même si la réalité en était toute autre. « Bon raconte vieux, comment tu vas ? C'est le bordel avec les Eliots là. J'ai suivit vite fait mais alors très vite fait, tu vas passer président, c'est ça ? Félicitations mon grand, ça ne rigole plus, môsieur le président il veut une bière ? » lui demanda-t-il, amusé par le nouveau statut de son meilleur ami. Sloan se leva finalement, fuyant toute question sur son état à lui. Il se dirigea vers la cuisine ouverte et sortit deux bières bien fraîches du frigo.

Ca fait du bien d'être ici.
J'aime déjà cette maison, alors que je suis seulement sur le pas de la porte d'entré.
Ne dit on pas que seul la première impression qui compte? Quand la première impression est une blague partagé entre pote, un check qui montre combien on se connait, et finit par une tape sur l'épaule pour montrer combien on est proche ... alors tout est gagne : J'aime cette nouvelle demeure.
Est ce que ça a à voir avec sa proximité? Un peu oui.
Je lui propose même de venir dormir chez nous quand Suzy aura ses règles, en référence à notre dernière conversation SMS. Il refuse
"Quoi? Non on baise pas comme des porcs" fis je, feignant d'être offensé "On baise délicatement, silencieusement, et la lumière allumé" plaisantais je avant d'éclater de rire "Non arrête me rappelle pas ça! J'ai toujours peur que la petite nous entende et soit traumatisé. Même si on est loin et qu'on fait attention... des fois je..." Je me tait "Des fois je parles trop" repris je avec un sourire.
Je ne crois pas qu'il veut m'entendre parler de ce que je fais avec mon mari, alors j'arrête ma phrase et reprends sur un autre registre "Très joli espace mon bichon! J'adore" Il s'excuse que ce soit pas rangé, et je secoue la tête "Tant que y a le canapé, le réfrigérateur, et un cendrier, c'est cool"  
Lui montrant un sac que j'ai dans la main j'ajoute "J'ai pas eu le temps d'acheter ton cadeau de pendaison de crémaillère, mais en attendant J'ai ramené quelques victuailles, ships, popcorn, jambon, fromage, et un gros sac de bonbon qu'Eva voulait t'offrir "

On s'installe sur le canapé, et il commence par aborder le sujet qui , quelques instant plus tôt, me nouait l'estomac.
"Je les adores c'est ma seconde famille... Mais voila quoi, c'est qu'il soient ma seconde famille qui est le problème. Ils me rappellent trop mes parents, et je sais pas si tu le sais, mais je n'ai pas vraiment eu la meilleurs vie de famille. Trop d'attentes, trop de demande d'excellence, de bien se tenir ... " Le regardant passer à la cuisine, je le suis et prends la bière de sa main. je continue à parler "Les Eliots aussi c'est pas loin. Ils s'attendent toujours à ce que je ne fasse pas les bons choix, et me disent que je ne suis pas taillé pour le post. Comme mes parents quoi."
Un vague sourire, je prends une gorgé de ma bouteille "Et toi mec? T'étais ou? Je ne t'ai pas beaucoup vu dernièrement." Au début je pensais que c'étais à cause de mon emploie du temps blindé, mais... je le voyais même pas à la confrérie.

Sloan fixait son pote avec de gros yeux, perplexe devant ce qu'il lui racontait. Il était très terre à terre comme gars, parfois un peu naïf même, il ne s'imaginait pas du tout ce qu'il pouvait se passer chez mes benjona et tant mieux dans un sens. « Ouais tu parles trop mon bichon. N'allez pas la traumatiser cette pauvre gamine ! » s'amusa-t-il à dire en ayant aucune empathie pour Eva. D'ailleurs, quand Jonathan vint lui montrer tout ce qu'il avait ramené et notamment le paquet de bonbons que la petite avait donné exprès pour lui, il grimaça. « Ahh, c'est .. gentil. » répondit-il en se dirigeant vers la cuisine, suivant ainsi toute discussion forcée sur sa fille. Même s'il n'avait plus ses repères, le beau brun se sentait plutôt bien ici et ce sentiment semblait être partagé par Jona qui prit ses aises sur le canapé. Farfouillant dans le frigo, il sortir quelques trucs à bouffer, Sloan était un gros mangeur et les deux meilleurs amis allaient se faire un petit festin de roi. Vint rapidement le sujet de la Éliot House et la récente nomination de son bichon au poste de président, rien que ça. « Tu te prends trop la tête sérieux. Détends toi, les Elitos ont toujours étés comme ça. Peu importe la personne à la présidence ils ne seront pas contents. Ils râlent mais au final ils ne se bougent pas le cul. Ils sont tous plus hypocrites les uns que les autres. Fais ton maximum, tu feras toujours mieux que les deux autres guignols de l'année dernière. » avoua-t-il sans macher ses mots. Sloan en avait marre de sa confrérie mais en ce moment, il avait l'esprit complètement ailleurs, comme perturbé par une seule et unique chose. La grossesse de Suzy. D'ailleurs quand Jonathan lui demanda comment il allait, il hésita à lui répondre franchement. « J'étais là. Je ... » commença-t-il en se passant une main dans ses cheveux. Le jeune Bushnell était un très mauvais menteur et son pote allait le cramer direct. Alors autant être honnête avec lui. « Écoute Jona, c'est compliqué pour moi en ce moment.. Suzy est enceinte ... pourtant on s'est toujours protégé et elle prend la pilule tu vois mais j'sais pas; on a du merder quelque part. J'ai beau me repasser en boucle ces deux mois, je ne vois pas quand ça a pu arriver. Je n'aime pas les enfants et clairement je suis contre l'avortement ... Je pensais qu'on aurait pu le faire adopter par une bonne famille mais Suzy a préféré le choix de l'avortement, on a rendez vous dans quelques jours pour qu'elle avorte ... voilà tu sais tout. J'en ai parlé à personne, je n'ai pas eu le courage dr le faire. Je t'en parle à toi mais tu es le seul au courant. » avoua-t-il la voix brisée et le coeur lourd. C'était la première fois qu'il mettait des mots sur ça. Sloan allait encore vriller.

Au bord du fou rire, je vois ses yeux s’agrandir comme des soucoupes aprés mon "aveu" et précise "Non mais je rigole mec hein ! Pas de lumière ou de silence ou de trucs de ce genre" Je ris à nouveau " Cela dit , je t'avoue que la partie ou j'ai peur de reveiller la petite est complètement vraie"
Lui montrant ce que j'ai aporté, et le cadeau de la petite, pour l'ami de son papa, je remarque bien l'expression qu'il me renvoie.
Ce n'est pas nouveau.
Après quelques mois depuis qu'on a Eva, et en parlant avec lui de l'envie de Suzy d'avoir un enfant, j'ai vite compris qu'il n'entretenait pas de relation conviviale avec les enfants. Pas du tout même... Il apprécie les gamins au moins autant qu'il apprécie les animaux, donc pas du tout.
Peut être que l'ancien moi le savait déjà, le nouveau moi vient de le découvrir, mais le moi en entier s'en fou complètement. Je ne cherches pas à le changer, et même s'il n'apprécie pas Eva, il sait bien se tenir quand elle est à côté de nous.

Laissant couler le sujet,on arrive la discussion Eliot. On a toujours été des Eliots marginaux, moi et Sloan. Voila certainement la raison pour laquelle on s'est si bien entendu dès la première rencontre. Même si je me rappelle pas du tout de la première rencontre... Mais la, l'entendre critiquer la confrérie, alors que je suis à sa tête, ça me fait quelque chose. J'ai envie de les défendre contre son opinion. Par pure automatisme. Sauf que c'est de plus en plus difficile, et complètement inutile avec lui, d'essayer de redorer leurs image.
N'en reste pas moins que sa dernière remarque me fait plaisir et je n'hésite pas à le remercier avant de lui demander comment il va. Il hésite. Puis se lance et ... Je l'écoute, ne l'interromps pas, buvant de ma bouteille, même après qu'il ait terminé de parler, laissant le silence s'attarder "Donc, ta meuf est enceinte, et tu ne veux ni qu'elle avorte, choix qu'elle peut faire toute seule, ni qu'elle le garde? Tu veux le faire adopter ?Pourquoi? Tu as de l'argent, tu es en bonne santé, et tu manques de rien. Ta copine a de l'argent elle est en bonne santé et tu l'aime" Je ne le laisse pas parler et continue "Est ce que tu te rends compte de ce qui peut lui arriver ? S'il ne se fait pas adopter par la bonne famille? non oublie ça. Est ce que tu crois qu'il sera aussi aimé par d'autres personnes que par ses parents biologiques?" je me tait et repose la bière sur la table basse, puis grave, j'ajoute, toujours sans le laisser m'interrompre, ou répondre à ma série de questions rhétoriques "Tu refuse l'avortement, Tu refuse de te faire une vasectomie, et tu refuse de garder l'enfant?" énumérais je "Mets une capote la prochaine fois. Ou abstient toi"
Suis je trop direct? ais je été agressif?
Bien!!
Je dois le faire réagir, parce qu'on a déjà parlé de ça... On à déjà évoqué cette éventualité, et il savait déjà à quoi s'attendre. Alors, s'ils ne sont pas protégé, ou si ça a merdé, ou même si toutes les planètes se sont aligné pour lui donner un enfant... Il n'a pas le droit de demander à Suzy de pas avorter, pour se séparer tout de même de son enfant.



 

Voilà, c'était dit. Sloan ne pouvait absolument plus faire machine arrière et retirer ses propos. Il lui avait tout dit, d'une seule traite, sans prendre le temps de penser à ce qu'il disait. Réfléchir lui aurait été fatal. Une fois la bombe lâchée, il attrapa aveuglément une bière qu'il décapsula d'un geste franc. Il balança le décapsuleur sur la table basse et bu la moitié de la canette d'un coup. Jonathan ne répondit pas de suite, il le laissa mariner dans sa tête et se poser des tonnes de questions, tous plus stupides les unes que les autres. Lorsqu'il prit enfin la parole, Sloan se décomposa sur place. Il le laissa parler, accusant les coups. Jona avait beau être son meilleur ami, il avait énormément de mal à contrôler ses pulsions et ses émotions. « Mais t'es sérieux ? T'as rien écouté de ce que je t'ai dit ou quoi ? On s'est protégé putain, elle prend la pilule, ça n'aurait jamais dû arriver. » grogna-t-il avec toute l'agressivité qui le composait . Sloan se leva du canapé où il ne pouvait pas rester et se dirigea vers la cuisine, s'éloignant de Jona au passage. « J'sais même pas pourquoi j'te raconte ça. J'arrive pas à savoir ce que je veux, c'est trop compliqué. Tu crois que j'me suis pas posé toutes ces questions ? Ça m'obsède depuis une semaine, j'deviens fou. La décision est prise, ce truc dans son ventre est en train de nous détruire, elle et moi. Fallait que ça s'arrête. Même si j'suis contre l'avortement, j'ai accepté. C'était ce truc ou mon couple. » Sloan était lucide, il voyait bien qu'avec Suzy, ils s'étaient déchirés depuis l'annonce de son déni de grossesse. Il tenait à elle plus que tout au monde et, pour le bien de son couple, il allait la soutenir dans cette épreuve. Il passa ses deux mains dans ses cheveux avant de croiser ses bras contre son torse. « Elle va avorter et tout reviendra dans l'ordre. » trancha-t-il comme s'il espérait que cette histoire ne soit plus qu'un mauvais souvenir. Sloan resta assez loin de Jona pour ne pas péter un câble, il fouilla dans le tiroir du meuble de cuisine et y sortit un bon joint délicatement roulé. Il le posa sur ses lèvres et approcha le briquet à la bonne hauteur pour l'allumer. Ça allait le détendre ça.

Je le vois se ratatiner sous mes mots. Je suis allé trop loin, trop dur, exprès. Faut que je le pousse à bout. Faut qu'il éclate, faut qu'il hurle, et s'il a envie de casser des trucs, je les remplacerai.
Parce que de ce qu'il m'a dit, il n'en avait parlé avec personne d'autre. Ca veut dire qu'il à passé au moins une semaine, si j'interprète bien le SMS de Suzy, à se morfondre tout seul,
à penser et repenser à cette situation. A se haïr pour ce qu'il ressens : Il aime Suzy, mais n'aime pas les enfants. Il n'aime pas les enfant mais ne veux pas les tuer.
Il ne veut pas les tuer mais Suzy est enceinte.
Voila pourquoi il pense à l'adoption... Sauf que Suzy refuse. C'est son corps à elle aussi, sa destiné, et son enfant.
Alors Sloan broie du noir... Et il ne peut pas en parler avec la personne qui est le plus impliqué. Celle la même qui doit avoir au moins autant besoin de réconfort que lui...
Sauf que pour le moment je m'occupe de lui, et j'y arrives bien, il s'exprime "Les accidents ça arrive ! Ou alors elle l'a fait exprès " hurlais je en réponse, en rajoutant une couche. Je suis de loin,  ses mouvements dans la pièce. Il continue à parler, et affirme tout ce que j'ai déjà compris tout seul, cela dure depuis une semaine, il devient fou, il arrives pas à se faire une idée.
Et il l'appelle le Truc, alors même qu'il pense le faire adopter. J'évite de répondre, jusqu'a ce qu'il termine par "tout rentrera dans l'ordre" .
Tout rentre éventuellement dans l'ordre, toujours. Mais toute action implique une réaction, et avec tout ce qui se passe, j'ai peur des séquelles que ça va laisser entre lui et Suzy.
Toutefois, je ne le montre pas, m'approchant de lui et le prenant par les épaules, je le regarde dans les yeux "Tout va bien se passer Sloan" L'assurais je "Ecoute moi bien : ce n'est pas un Truc, c'est un foetus, mais il est pas encore formé, alors ce sont juste des cellules, pour l'instant il n'est ni enfant, ni rien. Alors l'avorter reste la meilleur des solutions." Pour l'instant, ajoutais je silencieusement. "Ca ne va pas vous détruire, crois moi. Il faut seulement que tu sois la pour elle. Pendant et après... C'est son choix à Elle aussi, mais elle en subira les conséquence, et aura besoin de toi à ses côtés "

Sloan fusilla Jonathan lorsque celui-ci émit l'hypothèse que Suzy serait tombé enceinte consciemment, arrêtant la pilule sans même le prévenir. « Mais ferme ta gueule, elle ne l'a pas fait exprès. » râla-t-il. Pour qui il se prenait de gueuler ça comme s'il s'avait la vérité, comme s'il avait été présent lorsque cela s'était passé. L'Eliot sentait la colère monter en lui. Il n'aurait jamais dû lui en parler, il savait pourtant pertinemment que c'était une très mauvaise idée. Il expliqua ensuite à son meilleur ami la décision qui avait été prise entre lui et sa copine. Une décision absurde qui ne satisfaisait personne. Sloan sortit également un joint de son tiroir et, presque mécaniquement, il l'alluma pour inspirer longuement dedans. Une vague de soulagement vint l'envahir au moment précis où la drogue pénétra ses poumons. Des semaines qu'il n'avait pas fumé, cela lui faisait un bien fou. Il ferma les yeux pour en apprécier chaque micro seconde, avant de recracher délicatement l'épaisse fumée blanchâtre dans la cuisine. Il s'approcha de Jona pour lui donner le joint, il le fixa de haut, les sourcils foncés. Son pote se leva et vint poser ses mains sur ses épaules, prêt à le secouer. Sloan détestait ce genre de contact parce qu'il se savait impulsif et instable. Il serra sa mâchoire de toute ses forces en écoutant ce qu'il avait à lui dire. « Lâches-moi. » grogna-t-il en enlevant violemment les mains de Jona de sur ses épaules. Il fit un pas en arrière et se mit à pester, fallait que ça sorte. « Nan Jonathan, cette décision est la sienne, point. Elle veut avorter, pas moi. J'serais là pour elle mais c'est pas pour autant que je cautionnerais ce qu'elle veut faire. Je sais bien que ma décision n'était pas bonne, c'est pour ça que j'ai accepté qu'elle avorte. Mais qu'on ne vienne pas me dire que c'est notre décision. C'est pas vrai. Qu'il soit formé ou non, ça ne change rien pour moi. Qu'il n'ait pas de cerveau ou j'sais pas quoi, ça m'est égal, un avortement reste un avortement. » Il inspira longuement pour reprendre ses esprits mais Sloan le regardait méchamment et parlait agressivement, c'était plus fort que lui. Il n'arrivait pas à se contrôler. Et dans ce genre de situation, il avait légèrement tendance à parler pour être mauvais, pour piquer là où ça faisait mal. C'était inconscient bien sûr, parce que son Jonathan il l'adorait plus que n'importe quel gars dans son entourage. « C'est facile pour toi de juger, ça ne risque pas de vous arriver avec Benji. En plus t'adore les gosses donc j'vois même pas pourquoi tu parles. Ce " foetus " comme tu dis, serait peut-être une eva plus tard, tu vois c'que je veux dire ? On empêche une vie de se faire, on lui interdit de vivre et pour quoi ? Parce qu'on est pas " prêt " ? Putain mais y'a des milliers de familles qui donneraient n'importe quoi pour que des gens comme nous leur confient la garde d'un enfant non désiré ! On est personne pour avoir ce droit de vie ou de mort. »

Ouai, elle ne l'a pas fait exprès. Elle n'est pas le genre à le faire exprès surtout qu'ils en ont déjà parlé . Elle ne serait pas non plus genre à le faire exprès pour finalement décider de ne pas le garder. Mais je voulais qu'il réagisse.
Peut être suis je allé trop la?ça à, au moins, le mérite de le sortir de ses gonds...
Vas y Sloan! Fracasse tout, sors tout ce que t'as accumulé au fond de toi pendant la semaine qui vient de passer.
Ses épisodes de bipolarité sont déclenché par de fortes périodes de stresse. Elles sont aussi, certainement, amplifié quand il encapsule ses émotions, sans pouvoir les exprimer. J'essaie alors de l'énerver , qu'il ait une réaction démesuré, qu'il ressorte son trop plein d'émotions et me prenne pour punshing ball s'il en a envie.

Toutefois, au vu de ses réactions, c'est peut être pas l'une de mes meilleurs idées...
Dés que j'essaie de le calmer, il se dérobe, et me demande de le lâcher. Aucun problème je m'exécute, et le laisse parler, tirant sur mon joint et l'écoutant m'expliquer son point de vue : C'est peut être pas un foetus, mais il le prends pour un être vivant. C'est peut être pas sa décision mais celle de Suzy, et il va rester à ses côtés.
En somme, on voit ça de deux façons différentes, sauf que je me tait, et ne continue pas. Je ne mettrais pas l'accent sur le fait que lui aussi fait le choix, en refusant de le garder avec lui. Ne dit on pas toujours, qu'on ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre? Exiger qu'elle le garde et le mène a terme, puis refuser de le garder et de le voir grandir. Cependant, je l'ai assez secoué pour me garder de toute autre remarque.
Jusqu’à ce qu'il transpose son histoire à la mienne, et cite Eva. Qu'il me dise que je suis chanceux d'avoir Benji et sa petite dans ma vie... Men... Souffle, respire, ne te braque pas Jona.
Je ne sais pas pourquoi mes épaules se nouent, le joint ne faisait pas encore son effet? Ou peut être que je le sais mais ne veux pas me l'avouer ? Et que , plus il parle, moins j'ai de contrôle sur moi même?
"Tu penses vraiment qu'on vit un conte de fée?"j'explose " Que je suis exalté de vivre avec un enfant qui n'est pas le mien, en ayant peur de la relation qu'elle a avec son père? En ayant peur à chaque instant, qu'il l'aime plus que moi? Puis de me traiter de connard, un moins que rien, à cause de ces pensées dégueulasse ? Est ce que tu crois qu'Eva le vit bien? Que ce n'est pas un changement pour elle? Qu'elle ne fait pas des cauchemar où elle a peur de nous être arraché, parce qu'elle n'a jamais vécu dans la stabilité? Est ce que t'as demandé à Suzy si elle désirait l'enfant? Si elle voulait le garder ? Parce que, de la ou je me tient , y a que toi qui n'en veut pas"
Putain mais tait toi Jona ! Merde... j'arrives pas à m'arrêter. A croire que la drogue à délié ma langue, mais n'a pas encore fait de même avec mes muscles
"Désolé" Finis je par dire.