Depuis le séjour effectué à Monaco, l'état de santé de Louison était plutôt inquiétant. Avec sa capacité à tromper son petit monde, la jeune femme avait berné son italien jusqu'à présent. Mais aujourd'hui alors que le temps faisait vraisemblablement la gueule et que son fiancé était parti avec des amis, elle avait enfin osé appeler la meilleure à sa rescousse, Florence. Sa française lui manquait terriblement et si elle ne voulait pas se suicider dans l'heure, il était obligé qu'elle rapplique. Pointée devant une des larges fenêtres de l'appartement, la blondinette scrutait le trottoir en bas de l'immeuble, cherchant la chevelure brune de sa pote Mather parmi les passants. Après plusieurs minutes à se ronger les ongles, Florence avait enfin pointé le bout de son nez, des pâtisseries à la main, quelle bonne nouvelle ! Louison avait tout à coup foncé vers la porte, attendant impatiemment Florence qui avait peiné pour grimper les dernières marches. La blonde avait rapidement débarrassé son invité de ses trouvailles, lui lançant un clin d'oeil amical avant de la laisser entrer chez elle, ou plutôt chez Ezio " Pffff espèce de garce ! J'suis pas de ce genre, tu le sais bien, c'est le hasard !!! " répliqua-t-elle en se faisant dérober une partie des gourmandises par une Florence affamée. La parisienne avait suivi du regard la brune qui s'était installée dans le canapé, l'observant dévorer le paris-brest entre ses doigts. Louison n'avait pu s'empêcher d'éclater de rire, son amie se transformait en véritable ogresse " Bouffe pas les meubles sérieux " se moqua-t-elle en la rejoignant pour justement mettre à jour leur vie respective " Bah regarde " dit-elle à  son amie en tendant le dos de sa main devant le visage de la brunette " J'suis fiancée au plus bel homme de cette planète et on baise presque chaque jour, alors je crois que je suis heureuse... enfin... presque. "  ouais, il y avait toujours l'ombre de ses parents au tableau " Malheureusement, j'ai appris que mes parents n'étaient pas si morts ou disparus que ça. Ils sont recherchés par Interpol et ils... ils se cachent et travaillent désormais pour de grands noms du crime, ils sont comme des otages quoi. S'ils arrêtent, je perds la tête à priori... Je vois pas pourquoi je les croirais. Ils ont juste dû merder avec les renseignements français et ils ont honte de prendre des années de taule " s'énerva-t-elle en se jetant à son tour sur cet amas de calories " J'ai tellement les boules, j'ai toujours cru depuis petite que je les reverrais, que mon père finirait par rentrer pour un jour m'accompagner éventuellement jusqu'à l'autel si je venais à me marier.. Et là... ben ça semble bien mort du coup. " rajouta-t-elle la bouche pleine en faisant passer le tout avec un peu de café " Excellente idée cette connerie, j'en ai partout mais j'adore, je t'aime chérie "

Il y a bien une nouvelle que tu tardes à avouer à la jolie Florence au lendemain de ton annonce à ton propre petit-ami. Pour l'instant, tu prends la température, tu racontes ta vie en surface, rattrapant le temps perdu avec ta best, ta petite tarée de Castelli que tu aimes plus que tout au monde. Sans trop tarder, tu la préviens en premier lieu de tes fiançailles, omettant pour le moment leur transformation en demande au mariage. Tu ne veux pas la bousculer la petite, pas tout de suite. Rapidement, la brune t'interroge à ce sujet et là, tu plantes complet. Bah ouais, quand est-ce qu'il a fait sa demande déjà ? Les dates et toi n'ont jamais fait bon ménage. " Eum, j'sais même plus le jour exact, j'ai honte ! Ça ne doit pas s'oublier, je suis stressée en ce moment ! Aloooors, j'sais pas si je t'avais dit qu'il m'avait demandé une première fois  en fiançailles aux pieds de la Tour Eiffel mais c'était pas prévu de sa part donc il n'y avait aucune bague ni rien, c'était une simple demande... Par la suite il l'a réitéré en sortant le grand jeu et j'ai une fois de plus dit oui. C'était magique, dans un petit château tout mignon. " tu te mets ensuite à bouffer, écoutant les remarques de ton amie en fronçant les sourcils. Ne serait-ce pas une pointe de déception dans sa voix là ? "Si tu ne doutes plus, c'est que t'es trop confiant et c'est pas bon non ? Moi je suis toujours en train de douter, c'plus fort que moi. Je préfère être sur la défensive pour ne pas trop être déçue. C'est con comme raisonnement je sais. Mais je suis toujours la même au fond. J'suis toujours ta petite Louison... " expliques-tu le coeur étonnamment serré. Tous ces événements qui se succèdent dans ta vie font que tu ne sais plus vraiment qui tu es, c'est flippant. Par la suite, tu ne peux t'empêcher d'aborder le sujet de tes parents, car c'était probablement ce qui te perturbait le plus au fond. Sur ce point là, tu ne pouvais malheureusement plus rien contrôler, la justice les avait désormais dans ses filets. " Ma mère m'a appelé de prison pour me raconter qu'ils s'étaient enfin livrés afin de payer le plus rapidement leur dette pour apprendre à me connaître. Moi et "mon frère". J'ai apparemment un frère que je ne connais pas du touuuuut. Ça se trouve il est aussi bandant que moi et tu formerais un super couple avec ! " plaisantes-tu en terminant enfin cette pâtisserie bien lourde. " Je le vis pas bien. Mais j'ai pas le choix ! Bref... On verra. J'irais peut être les voir en prison avant qu'ils soient transférés en France. " tu te rapproches finalement de ta pote pour poser ta tête blonde sur son épaule " Et toi alors ? Tu... tu as des nouvelles du père ? Tu le gardes donc ? Raconte moi ta vie ! Fais pas ta cachotière... Tu sais tout de moi maintenant, enfin presque... "  

T'étais là à l'écouter parler de sa parfaite vie amoureuse et tu pouvais pas t'empêcher de ressentir une pointe de jalousie. Tout ce qu'elle te racontait était si romantique, t'aurais pu chialer si elle avait continuer à balancer des anecdotes pareilles. « Putain, mais.. vous vous êtes vraiment trouvés. » au moins elle redorait le blason de votre duo, vous n'étiez plus deux échecs ambulants, t'attendais juste impatiemment ton tour maintenant. Tu te contentais uniquement d'eau fraîche et des histoires idylliques de tes potes. Toi qui partais si bien avec toutes ces conquêtes... Tu vis les sourcils de Louison se fronçaient, ta remarque était peut-être vrai mais très mal formulé et tu te rendis compte que le ton que tu avais employé n'avait rien d'amical. Tu te repris en avalant ta dernière bouchée de paris-brest. Il allait te manquer ce gâteau, il avait apporté à ta vie plus de douceur que la plupart de tes pairs. « Ce que je voulais dire c'est que j'veux être sûre que tu t'engages pas dans un truc sans avoir penser à tout ce que ça représentait. J'espère bien que tu seras toujours ma petite Louison. » dis-tu, un sourire compatissant inscrit sur le visage. Parce-que t'étais réellement heureuse pour elle et que toutes ses peurs, tu les avais vécues maintes et maintes fois. Elle avait juste besoin de ton soutien et c'était la moindre des choses que tu pouvais lui apporter. La discussion sur ces belles demandes de fiançailles passant de la Tour Eiffel à un château se perdirent pour laisser place à un tout nouveau sujet. Les parents de Louison. « C'est un beau sacrifice, non, toutes ces années d'enfermement pour vous ? Un frère ! J'espère que c'est un canon. Enfin y a interêt... j'suis en manque là. » rigolais-tu même après avoir parlé d'un sujet sérieux, ça finissait toujours en déconnade entre toi et Louison. Reprenant un ton un peu plus sérieux, tu conclus par « Oui, faut absolument que tu les vois. » Tu sentis la tête de ta blonde se poser sur ton épaule et tu sentis que c'était à ton tour de tout déballer, ce qui fut confirmer par ces questions incessantes. Y avait pas grand chose à dire et tout s'annonçait mal pour l'instant donc tu n'avais pas envie d'en parler, mais il le fallait bien. T'avais besoin de te dégager de ce poids. « Le père.. quel père ? Depuis que j'lui ai annoncé la nouvelle, j'en ai plus aucune de sa part. Il s'en bat clairement les couilles et j'dois assumer ça toute seule. Puis niveau mec, nada...rien...vide comme jamais. Première fois de ma vie que j'ai eu envie de m'inscrire sur Tinder s'il te plaît. Je sors que pour aller en cours parce-que j'vais pas en plus rater ma scolarité et j'approche dangereusement des trois mois du coup... bah, j'vais le garder. » finis-tu par un long soupir, complètement dévastée de ta situation et tu te demandais pourquoi il ne te restait plus une ou deux bouchées de paris-brest pour faire passer la déprime. Puis tu te retournas vers Louison, « Attends, comment ça, "enfin presque" ? » demandas-tu un air surpris scotché au visage.