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    How Could You Leave Us - EZLEY
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    Lien du postDim 15 Oct 2017 - 18:52
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    Ezley

    « How could you leave us so unexpected ? We were waiting, we were waiting.. For you but you just left us... We needed you, I needed you. »
    La nuit, je ne dors plus. Je ne rêve plus, poursuivis par de multiples cauchemars. Je hurle, je me cache. Les gens ne savent pas, les gens ne veulent pas savoir à quel point c’est dur, à quel point je suis en sueur le matin, à quel point. Être seul, est en train de me briser de l’intérieur. « Réveillez-vous Monsieur, vous êtes arrivé. » Quoi ? Plongé dans mes pensées, mes pupilles bleutées s’orientent difficilement sur le visage fin de cette femme, si douce, si calme. Étrange, comme sensation. Retrouver l’anglais me paraissait bien plus difficile que je ne l’aurais imaginé. Je ne dis rien, le son de ma voix ne veut pas s’extraire, et mes cernes décrivent parfaitement ma situation. Laissez-moi, tranquille. Je me lève, détournant son corps élancé en attrapant mon sac à dos, unique chose qui m’appartenait et dont j’avais eu besoin durant mon absence. Je suis parti, sans l’ombre d’une hésitation. J’ai disparu, dans un claquement de doigts. J’ai pris des affaires, je n’ai laissé aucune nouvelle, j’ai préféré m’effacer plutôt que de me battre. Je n’avais pas la force d’expliquer, de dire à chaque personne que je devais m’en aller parce qu’à cause de moi, ils risqueraient de mourir. Piégé, entre le rapport professionnel et privé. J’ai eu la tête dans un seau d’eau et je n’avais que deux choix, deux foutues choix. Je fixe le sol, j’ai l’air crevé, détaché de toute connexion et je peine à retrouver cette envie d’aller vers les gens, même demander un simple café me demande un effort considérable. Je soupire, passant mes doigts tremblant dans mes cheveux, je dois repasser à l’appartement et cette idée me fout mal, me tord le ventre d’une telle manière que des maux réapparaissent. J’ai envie de vomir, de m’éclater la tête contre le mur afin de pouvoir ressentir une émotion. Mais rien, je suis juste un corps vide qui engloutit la tristesse de la vie, ce désespoir qui se lit à travers les coups marqués sur mon visage, de mes lèvres sèches et de mes yeux trop gonflés. Les gens, me semblent heureux, ils paraissent tous indifférents aux blessures des autres, bien trop occupé à se chagriner pour des petits bobos qui pourraient être rapidement faits. Une sorte de couverture que la plupart ont, à l’extérieur tout va bien, sauf qu’à l’intérieur. Ta conscience vient de casser la gueule après une chute de dix étages. J’ai le cœur en miettes, si vous voulez tout savoir. Je n’ai pas cherché à contacter qui que ce soit, afin de m’informer de l’état de Marley. Vous imaginez bien que c’était ma première préoccupation, que c’était la dernière chose que je voulais. J’étais parti, et je n’avais pas le droit de lui téléphoner pour savoir s’il allait bien. Je suis égoïste, oui. Mais pas envers lui. Je n’ai jamais pu l’être.

    Traversé la ville me remonte dans mes souvenirs. J’étais heureux, avant de devoir m’enfuir. Je parcourais chaque recoin dans chaque petite rue. Main dans la main avec mon compagnon de deux ans, qui doit désormais être passé au-dessus. Qui doit être dans un autre appartement, silencieux ou en train de se foutre en l’air. Et cette idée, m’oblige à m’arrêter sur le milieu du trottoir. J’ai les yeux remplie de larme, et je suis presque persuadé que si on viendrait à me secouer, j’exploserais. Je ne suis que soupire, et regards vides. Je ne voulais pas qu’il lui arrive quelque chose, c’est pour ça. Que j’ai quitté le pays, je ne pouvais pas accepter le fait qu’’il vive quotidiennement dans la peur, qu’il soit obligé de regarder partout avant de s’engager quelque part. Ce n’est pas une vie, ni pour lui, ni pour moi. Mais vous savez, c’est toujours plus facile à dire qu’à faire. Je me suis réveillé un matin, écorché sur la longueur du visage, avec pour seul compagnon. Une nouvelle identité, de nouveaux papiers. Et une seule personne qui m’aidait. J’ai vécu en Europe. Au Portugal, cette merveilleuse langue et ce peuple qui m’a tendu les mains sans vouloir savoir ce que j’avais sur les épaules. Mais je ne pouvais pas, je ne voulais pas continuer. Mon affaire continue, et je sais comment je vais devoir procéder pour m’occuper de ce client, rien ne sera facile, et c’est ça. Qui me fait le plus peur. Échoué, ou baisser les bras, ne sont plus pour moi une option.

    J’entre dans l’appartement. L’odeur du propre vient aussitôt percuter mes narines. Il a toujours aimé ranger, durant nos disputes, il ne pouvait s’empêcher de prendre un balai ou un chiffon pour s’occuper, pour calmer ces nerfs et ces angoisses. Ces manies me manquent, comme lui. Il me manque atrocement. Je soupire, je suis ici pour prendre d’autre affaire, une chambre à l’hôtel est déjà sous mon nom et je dois y être pour 20h00. Il est 18h33, j’ai encore le temps. Je pose mon sac, j’enlève ma veste. Et j’évite de croiser les photos, j’évite de regard les objets qui me prennent le cœur pour l’assommer de plusieurs coups. Non, je dois sortir d’ici, je commence à asphyxier. Des pulls, deux jeans, des affaires de la salle de bain. Je prends le nécessaire. Comme si au fond de moi, même si cela me faisait mal. Je voulais revenir. Je reviens vers mon sac, je mets tout à l’intérieur. Et je me tire, j’ouvre la porte en panique, je pince l’arrêt de mon nez en contenant l’envie de crever. Une marche, deux marches. La tête qui tourne. Bordel, qu’est-ce que j’ai fait.
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    Lien du postDim 15 Oct 2017 - 19:39
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    Ezley

    Les vrais héros ne craignent pas la douleur ou la mort, chaque soldat se bat jusqu'à son dernier souffle, dédiant sa vie à une seule et unique cause.



    36 jours.

    Cela fait maintenant trente-six jours que je ne suis plus qu'un coquille vide sans intérêt quelconque. Si je me haïssais avant, je le fais désormais avec beaucoup plus de hargne. Comment j'ai pu le laisser me faire devenir ce que je suis ? Comment j'ai pu le laisser me faire autant souffrir ? Je n'avais rien demandé. Je voulais juste crever, moi, à la base. Puis il est arrivé et m'a rempli d'espoir pour tout briser à la seconde même où il a ressenti de la lassitude. Ouais, je le hais. J'aurais été beaucoup plus inquiet pour lui si je n'avais jamais su qu'il avait pris l'avion. Un ami m'a informé l'avoir vu à l'aéroport il y a exactement 36 jours. Il n'a jamais répondu à mes appels. Ni à mes mails. Ni à mes snaps. Ni à mes SMS. Et je n'ai aucun autre moyen de le contacter, aucun autre foutu moyen de faire un pas vers lui.

    Je vais être honnête, au début, j'ai pensé qu'il fuyait quelque chose. Que son passé l'avait rattrapé ou que sais-je. Mais au fil du temps, je me suis rendu compte d'une chose : c'est qu'il m'a menti. Parce que si j'avais été l'amour de sa vie comme il le dit si bien, il m'aurait au moins laissé des indices, un message, ou autre. Mais là, il n'a laissé qu'un néant sombre et destructeur, il n'a laissé qu'un naufrage de détresse s'abattre sur moi. Et s'il a fait ça pour me protéger, il aurait dû savoir que la pire menace qui flotte au-dessus de ma tête, c'est mon ombre. Moi-même. Je suis l'élément destructeur qui risque chaque jour de m'enfouir dans les méandres du chaos, et de provoquer ma mort. Voilà de quoi il aurait dû me protéger. Mais à la place de le faire, il n'a fait que des dégâts supplémentaires. Il voulait apaiser mes angoisses, il les a attisées. Il voulait faire disparaître mes paniques, il me les a balancées au visage. Il voulait que je ne me blesse plus, il a fait en sorte que je le fasse tous les jours. Il ne voulait plus que je mette fin à mes jours ...

    Oh, je sais qu'il ne m'a pas causé que du tort. J'ai vécu les deux plus belles années de ma vie. En revanche, il m'avait promis de toujours être à mes côtés, d'être présent à chaque foutue fois où je me perdais dans mes délires morbides. Mais il n'est plus là. Et si je continue à me couper comme ça, je ne serais plus là, moi non plus. Un large soupir s'extirpe de mes lèvres et mon chocolat chaud ne me réchauffe plus. Je n'arrive même plus à dormir la nuit tant j'ai mal. En fait, je ne sais même plus si j'ai mal ou bien si je suis habitué à ce vide. Finalement, je ne fais plus qu'être un robot, avec une démarche mécanique, répondant à mes besoins vitaux d'une manière trop machinale pour qu'on se doute qu'il y ait bien une âme à l'intérieur de mon enveloppe corporelle.

    Le bruit des voitures me ramène brusquement à la réalité et mon regard vide se relève sur le bâtiment face à moi. Qu'est-ce que je fous là, déjà ? Qu'est-ce que je fous à la maison ? Non. Ce n'est plus « la maison ». L'envie de monter jusqu'au toit pour me jeter dans le vide me traverse l'esprit mais j'ai toujours cette minuscule étincelle d'espoir qui me maintient en vie. De toute façon, elle sera balayée à l'instant même où j'aurais ouvert la porte de l'appartement. Je soupire une nouvelle fois en grimpant les marches d'une lenteur démesurée. Je n'ai aucune envie d'y retourner ... J'aurais dû prendre toutes mes affaires et ne rien oublier. Putain mais quel con je suis. Et plus je monte, plus le vide s'agrandit en moi comme pour me rappeler les douleurs auxquelles j'ai fait face tout le mois. Merde, j'veux pas y aller.

    Mes pas robotiques s'élancent et claquent dans le silence qui m'entoure constamment. J'arrive presque à mon étage et j'ai l'impression que je vais faire un malaise tant je ne vais pas bien. Des chaussures se présentent sous mon regard, et je remonte ce dernier pour faire face à Ezra. Et là, mon esprit bug.

    Attends, c'est Ezra ?! Mais qu'est-ce qu'il fout là putain ? Je deviens livide. Blanc, encore plus que je ne l'étais il y a quelques secondes. Je suis figé sur place, comme une statue de glace. Je sais juste pas quoi faire. Procédons par élimination. Déjà, hors de question que je lui saute dans les bras comme s'il revenait d'un simple voyage d'affaire, alors là, il peut toujours courir. J'ai bien envie de lui coller mon poing dans la figure mais premièrement, il est plus haut que moi, et deuxièmement, je suis bien trop faible pour frapper qui que ce soit. J'ai déjà du mal à marcher, alors il vaut mieux attendre d'avoir pris des forces pour ça. Lui parler ? Pour lui dire quoi, au juste ? Non. J'ai rien à lui dire. Je suis au bord de l'explosion et mes yeux lui disent seulement « regarde ce que tu as fait de moi » d'un air accusateur.

    Je passe à côté de lui dans le plus grand des silences. De toute façon, il ne mérite même pas mon attention après m'avoir fait un coup de ce genre-là. Et puis je suis certain qu'il est juste revenu chercher ses affaires et même si je devrais n'en avoir rien à foutre, cette idée me brise le cœur. Non, pas seulement le cœur. Moi tout entier, en fait. Et lorsque je me retrouve dos à lui, mes yeux ne tiennent plus, des larmes silencieuses meurent sur mes joues et ma gorge se dénoue un peu. Mais toujours rien. Aucune expression, aucune foutue expression faciale. Pas même un froncement de sourcils. Rien. Que dalle. Je suis brisé. Et j'espère qu'il est fier de ce qu'il a fait.
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    Lien du postLun 16 Oct 2017 - 19:04
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    « How could you leave us so unexpected ? We were waiting, we were waiting.. For you but you just left us... We needed you, I needed you. »
    Je n’avais qu’une seule envie, c’était de disparaître. Cela faisait un mois, que je n’étais pas venu dans l’appartement et c’est bien évident puisque je n’étais plus en Amérique. Mais, c’était étrange, rien n’a réellement bougé, les choses sont toujours à leur place, les cades photos, et il restait même de la nourriture. C’était comme si Marley désirait que ce lieu reste indemne. Je soupirais, angoissé. Hésitant dans mes pas, je réalisais que peut-être cela serait la dernière fois que j’y mets les pieds. Et en toute sincérité, ça me brise le cœur. Putain, de merde. Quel foutu monde de merde, d’abrutis, d’égoïstes, de cons. J’ai la rage, contre cette vie qui m’a menée à ça, à ce père qui n’a pas été à la hauteur et à cette mère qui me demandait bien trop d’intention. Mais, je suis le seul coupable n’est-ce pas ? L’enfoiré de l’histoire ne peut être que moi, alors que depuis le début j’ai remué ciel et terre pour que chaque personne qui me côtoyait soit à son aise et me trouverait presque charmant et sympathique. Mais ça, la ville entière le sait. La ville complète sait que j’ai été un lâche, que je suis parti, que je ne suis même plus revenu au bureau, les gens… Sont mauvais. Comme je le suis, très certainement. En tenant mon sac sur les épaules, je plonge mon visage dans le noir, sous mes cils mon regard est lui aussi, éteint. Incapable de ressentir une quelconque émotion, détachée de cette réalité et camouflée par ma conscience qui préfère foutre mes sentiments au placard. Ma main se glisse dans la poche de mon jean, et quand je viens à redresser le visage pour voir où je suis. Je suis paralysé. Mon sang se fige, mon regard se brise sur la personne face à moi. Marley. Un zombie, aux cernes, au visage pâle et maigre. Instinctivement je suis ton corps d’un regard rapide, m’attardant que ses poignets qui dans un sens, étaient tous les deux couverts. Nos regards se croisent, je prends peur, je panique à l’idée. Comme si je n’arrivais pas à le croire, qu’il était là, face à moi. Dans son regard accusateur, je sens qu’il m’en veut. Mais t’es con ou quoi ?! Évidemment qu’il t’en veut pauvre con ! Tu t’es cassé sans rien dire ! Ma conscience hurle son désespoir, allongée sur le canapé en noyant sa peine à travers des verres de vins. Maudite merde. Il ne dit rien, il se contente de passer à côté de moi, sans l’ombre d’une hésitation. Il a peut-être passé à autre chose, peut-être que ça vie va mieux sans moi, peut-être qu’il heureux. Mais s’il était vraiment… Je ne viendrais pas à l’entendre pleurer derrière moi. Combien de fois a-t-il pleuré pour moi ? Combien de fois, il n’a pas mangé… À cause de moi ? Mon visage s’efface, mes traits deviennent brutalement tristes et sombres. Mes sourcils se froncent et je me tourne en sa direction. Je regarde ce corps, qui autrefois épousait la forme de mes mains, qui frissonnait sous mes baisers tendres, et qui réagissait à mon désir. Il continu de monter les marches, et d’un seul coup. Ma voix traverse le couloir froid du bâtiment, il résonne comme une cloche durant la messe. D’une violence que tout le village serait au courant. « À quoi tu pensais ? Tu pensais que j’étais l’homme de ta vie ?! Tu pensais que j’étais quelqu’un de bien ?! » J’ai besoin de toi, retourne-toi. Regarde comment je souffre aussi, dis-moi à quel point tu peux voir ma souffrance, dis-moi à quel point cette peine vient de nous briser, que ton cœur est en miettes, mais que je suis le seul, l’unique à pouvoir le guérir. La mâchoire contractée, le souffle court. Je sens mon cœur s’emballer, mon corps s’évaporer. Mes pensées m’échappent, et c’est le néant. Le vide, à travers ce hurlement qui vient de me casser les cordes vocales. Je suis incapable, je suis l’incapable.

    Mes pieds me ramènent à lui, je ne peux pas le toucher et je sais parfaitement. Je sais qu’à tout moment il risque de m’envoyer chier, qu’il prépare même sa main pour m’en coller une. Mais, je pense le mériter. S’il n’a encore rien fait, c’est qu’au fond je ne mérite même pas d’être frappé je ne mérite même pas qu’on me crache dessus. Je reste derrière lui, le bruit fracas de mon sol retentit. « J’ai fait ça pour te protéger. Tu n’as pas la moindre idée, j’ai fait ça pour toi… Je suis désolé, de ne pas être celui qu’il te faut… » Même si je le veux, putain. Même si je sais que je peux le rendre heureux, même si je suis persuadé de mon amour envers lui. Regardez-le, regardez-le bordel de merde ! Arrêtez de me regarder ! Regardez l’homme qui déambule face à moi, qui peine à monter les marches, parce qu’un poids immense pèse sur ces épaules. Vous voulez savoir, c’est quoi le pire ? Savoir que ce poids, c’est en parti à cause de ma petite gueule de riche. Je tire sur les bouts de ma lippe inférieure, je prends à peine soin de moi, non. Que dis-je, je ne ressemble à rien. Je l’aime, vous ne pouvez même pas imaginer à quel point je peux me foutre à genoux, qu’il comprenne que je l’aime et que je suis désolé. Désolé d’avoir apparu dans sa vie, désolé de l’avoir ruiné. Mais s’il pouvait savoir que j’ai fait ça pour lui, pour le sauver. Mais même ça, même ça ne serait même pas une excuse. « Pourquoi tu reviens ici, encore ?... » Ma voix n’est plus qu’un chuchotement. Faible, et doux comme le souffle de la nuit durant l’été. Froid, mais apaisant.
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    Lien du postLun 16 Oct 2017 - 19:44
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    Ezley

    Les vrais héros ne craignent pas la douleur ou la mort, chaque soldat se bat jusqu'à son dernier souffle, dédiant sa vie à une seule et unique cause.



    Non mais il se fout de moi ?! A quoi il s'attendait en revenant ici, hein ? A ne pas me voir, je suppose. Il me connaît, il savait que je ne serais plus là à son retour. En tout cas, que je n'habiterais plus là. Mais je suis là. A son plus grand malheur, à ce que je vois. Je ne peux le voir plus de quelques secondes. Son retour m'a mis en colère, plus que je ne veux bien l'admettre. Il m'atteint encore après un mois sans nouvelles, j'aurais certainement dû tourner la page mais mon cœur, lui, a refusé. Il refusera toujours, il s'agit de mon premier amour, après tout. Et qui oublie son premier amour ? Personne. J'imagine que plus son premier amour arrive tardivement, plus il est compliqué de passer au-dessus. Mais pour moi, ça n'était pas qu'un petit premier amour, je veux dire, c'était tout pour moi. Je ne savais rien faire sans lui. Je ne sais rien faire sans lui. Et je me maudis pour ça. Je me maudis d'aimer autant un homme capable de partir sans me donner aucune nouvelle pendant tout un mois entier et de revenir ainsi comme une fleur. Comme s'il ne s'était rien passé. Comme s'il allait pouvoir tout réparer rien qu'avec ses belles paroles. Je sais que mon cœur y crois encore et je ne fais que le refouler. Parce que je déteste tout ce qu'il m'a fait subir. Et il n'avait aucune foutue bonne raison de me faire ça. Aucune.

    Ses paroles résonnent trop fortement pour que je les ignore simplement. Mes pas s'arrêtent alors que je suis presque sur le pas de la porte. A vrai dire, oui. Je pensais tout ça. Je pensais qu'il était le seul et l'unique, je pensais qu'il était quelqu'un d'assez bien pour avoir du respect pour moi. Je pensais qu'il aurait eu la décence de me plaquer convenablement. Mais bien au-delà de tout ça ... « Je pensais que t'étais différent. » Comme c'est ridicule. En quoi il aurait été différent ? Il s'est intéressé à moi. Il a mis tout son cœur pour tenter de me sauver et je n'ai vu que du feu à sa petite mascarade dont il doit être plutôt fier. Comment j'ai pu me laisser berner aussi facilement ? Il a suffit d'un rien. Quelques paroles murmurées, des gestes attentionnés, des caresses éprouvantes et bam. J'étais tombé. J'étais tombé pour lui avec une naïveté déconcertante. Et je suis au fond du gouffre. Je pensais l'être bien avant de le connaître, mais je n'avais jamais ressenti un tel manque. Un tel désespoir, une telle souffrance. C'est si intense que je ne comprends pas. Je ne sais pas comment ça a pu m'arriver. Moi qui me pensais plus lucide que la plupart des gens, je me retrouve à être exactement comme eux, si ce n'est bien pire. Tout ça pour combler un manque d'affection réel et plus profond que celui des autres. Je. Hais. Tout. Absolument tout. De moi.

    Mes paupières se ferment. Je ne sais pas si je suis capable d'en supporter davantage, alors je reprends ma marche. Cependant, je dois bien vite m'arrêter. Il se poste juste derrière moi et tente de se justifier comme il peut. Et cette phrase. Cette putain de phrase, je l'attendais au tournant. Mes dents se serrent, je suis tellement en rage, il ne peut même pas savoir combien. Il me donne des envies de meurtre, et pourtant je ne bouge pas d'un poil. Je suis fatigué. J'en ai marre de me battre. Je baisse les armes, j'abandonne. J'en peux plus. Je me tourne pour lui faire face d'un air résigné sans jamais poser mon regard sur lui. « Si tu t'es arrêté pour m'achever, fais ça vite. J'ai des trucs à faire. » Oui, je dois récupérer quelques trucs que j'ai laissés en partant. Je suis un idiot. J'aurais dû tout prendre. Tout dégager de cet appartement avant qu'il n'ait le temps de foutre les pieds ici à nouveau. Au moins, ça ne lui aurait pas laissé d'occasion de me détruire encore une fois.

    Et en plus, il me demande des explications quant à ma venue ici. Non mais je rêve ou quoi ? Je suis libre de mes mouvements, et cet appartement n'appartient pas qu'à lui, à ce que je sache. Je sors mes poings de mes poches pour frotter mes yeux, les débarrasser de toutes ces larmes qui ne servent à rien. Je ne devrais même pas pleurer. « T'inquiète pas, je vais pas te déranger plus longtemps. Je viens juste récupérer quelques trucs. Et ensuite, j'me tire. » T'inquiète pas, tu seras tranquille. Mais pour le moment, je suis incapable de faire un pas de plus. Je suis accablé par cette foutue fatigue qui m'épuise. Et cette douleur qui ne veux cesser. J'en ai marre. J'appuie mon dos contre le mur et me laisse glisser. Assis juste devant notre porte, mes yeux la regardent sans la voir. J'ai besoin de quelques minutes de répit. J'ai besoin d'être tranquille un moment. Je n'ai plus d'énergie. Et je n'ai plus envie d'en avoir.
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    Lien du postSam 21 Oct 2017 - 22:39
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    « How could you leave us so unexpected ? We were waiting, we were waiting.. For you but you just left us... We needed you, I needed you. »
    Tu sais quoi, je suis désolé. Je suis désolé d’être une merde, et de ne pas avoir été capable de rester, parce que je voulais te sauver. Je suis désolé d’être parti, et je suis désolé de t’avoir brisé. Mais je ne fais rien, je dis rien de tout ça. Je ne fais que le regarder de mes yeux brillants, je passe de ces yeux à sa bouche. Je me souviens d’elle, de son goût de sa tendresse, de cette finesse et ces contours. Je me souviens à quel point elle épousait parfaitement mes lèvres. Je me souviens qu’il aimait que je l’embrasse, que grâce à cette bouche il m’a avoué qu’il m’aimait et qu’il avait besoin de moi. Mais là, ce n’est plus pareil. Elle forme une ligne, totalement neutre et soumise à cette tristesse dont il ressent depuis mon départ. Ces prunelles qui autrefois étaient ancrés d’étincelles et d’étoiles, qui aujourd’hui ont disparues et on laisser place à une noirceur qui me ferait presque peur. Je peine à l’écouter, à vrai dire. Je comprends à moitié ces paroles. Juste quand son corps percute le mur et qu’il se laisse retomber au sol. Ca ne fait aucun bruit, pourtant. La sensation d’entendre quelque chose se briser en lui, est bien là. J’attrape mon cœur, ma main sur mon torse. Ce cœur qui a cessé de fonctionner durant tant de temps et qui revient à lui, et qui s’empresse de m’étouffer de toutes ces émotions. J’ai envie de le secouer, de lui apprendre que je ne suis pas réellement parti, que j’étais juste ailleurs parce que c’était pour son bien, pour le bien de tous. Mais même cette excuse à un goût amer. Parce qu’il se demandera pourquoi, pourquoi j’ai fait ça. Et je serais alors obligé de tout lui dire. Je baisse les yeux, le visage suit. Je lâche mes affaires en montant les marches pour que mon corps cogne contre la porte de l’appartement. Me faisant glisser le long de cette dernière, pour que nos deux corps soient alignés, et qu’on puisse même si nous n’avions envie, se regarder. « Je suis désolé. » Je sais que ce n’est pas suffisant. Je sais que ce sont juste trois mois alignés qui ne feront aucune foutue différence. Je suis parti un mois, et ma conscience ne s’arrête pas en si bon chemin. Si vous saviez à quel point c’est fatiguant de se battre avec ces propres pensées. « Je sais, que ça n’effacera pas tes douleurs. Tes peines, et mon absence. Je sais que je t’ai fait du mal, que tu as encore mal aujourd’hui. Mais, j’ai fait ça pour ton bien, et pour le bien de ma famille. Je ne pouvais pas vous mettre en danger. » Est-ce que ma mère a prit des nouvelles de moi via Marley ? Je suppose que oui. Je me demande comment elle va, et comment elle va réagir en voyant son fils bien vivant. Je ne peux imaginer la souffrance qu’elle a pu endurer, et cette peine qu’elle a dû traversée. De ces pensées négatives, d’une tentative de suicide, d’un assassin désigné comme celui de son mari. Je n’ai pas envie d’imaginer ça, pas maintenant. J’allonge mes jambes. Mes phalanges se posent sur mes cuisses et mon regard est dirigé en direction de mon petit-ami. Ironie des choses, je ne sais même pas, s’il est toujours mon petit-ami. « Je suis là. Je ne partirais plus Marley. J’ai décidé de revenir parce que je ne supportais plus. Je n’arrivai plus à être sans toi. C’était atroce. Chaque jour que je me levais…J’avais l’impression de crever. » De mourir, à petit feu. De ne pouvoir rien faire pour éteindre les flammes qui prenaient peu à peu de l’ampleur. J’étais là, face à moi-même. Je n’avais pas d’amis, pas de collègues, je n’avais plus personnes. J’étais entouré constamment de mes peines et de mes maux. Et le seul répit que j’avais, c’était de dormir. Avant de chialer dans la douche, le matin, le soir, dans son lit.

    J’ai envie de me déplacer. De venir doucement près de lui pour qu’il puisse ressenti ma chaleur, mais aussi cet odeur qu’il aime tant porter. Il s’est habitué depuis le début, à porter mes habits. C’était pour lui une sorte de réconfort. Un câlin qu’il pouvait emmener partout. Et j’aimais le voir dans mes vêtements trop grands, de le voir sur le canapé, ou dans le lit. Et ca me manque, tout de lui. Me manque. Mon regard est subitement humide. J’évite de cligner des yeux, mais un mouvements brusques me fait fermer les paupières. Le noir, des images valsent devant mes yeux, et je sais qu’au moment où je vais retrouver la vue, je vais pleurer. Pleurer comme si ma peine ressortait, comme si je ne pouvais plus rien cacher, et comme si. Mon cœur en avait marre de se briser en silence. Alors je pleure, silencieusement. J’ai l’air d’un con. Ce n’est pas le fait de pleurer qui me rend ainsi, c’est le fait de me retrouver en face de lui, et de comprendre que je l’ai perdu. Que j’ai sans doute perdu l’homme de ma vie. Je chasse d’un revers de main les larmes qui s’éternisaient. Je détourne les yeux en direction de mes affaires au sol. J’ai tout envie de jeter, et je viens même à me demander si revenir était une bonne solution, ou si je venais encore une fois, de l’anéantir. « Je t’aime, toujours autant Marley. Je n’ai pas cessé de penser à toi, je te voulais. Tu m’as terriblement manqué, tu me manques toujours… » Je ramène mes jambes contre mon torse. Mes bras les entourent et je reste ainsi. Paralysé par cette peur. Cette affreuse sensation de ne pas être à la hauteur. Mais j’essaie, j’essaie d’être un garçon bien. Mais la seule chose que je sais faire, c’est d’être un gars con. Je le regarde, le silence me trouble. Même si dans ma tête, c’est l’angoisse et un mélange d’insultes et de regrets. Je suis là, mais je suis absent.
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    Ezley

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    S'il savait combien je rêvais d'entendre ces mots. Ce ne sont que de simples mots, et je les maudis. Mais je rêvais de les entendre. Pas pour eux, mais pour entendre sa voix enfin me dire qu'il va bien. L'entendre me rassurer, me dire que rien ne sera plus jamais pareil. Qu'il me prendra dans ses bras à chaque fois que j'aurais mal, qu'il m'embrassera toujours pour me faire taire lorsque je crierais contre lui. Mais tout ne s'est pas passé comme prévu. J'ai rêvé de ce moment, où il reviendrait me dire qu'il est désolé. Mais dans mes rêves, c'était bien plus beau. Parfois plus désastreux. Morbide. Magnifiquement glauque. Ce n'est pas pareil. Je ne m'attendais pas à avoir aussi mal en le voyant. Je ne m'attendais pas à me souvenir de tous ces moments passés dans la salle de bain à m'écorcher pendant que mon amie s'est absentée. Je ne m'attendais pas ... A ressentir ce vide qu'il a créé en sortant de ma vie aussi vite qu'il y est entré. Et ça fait un sacré choc. Bien sûr que je suis en colère contre lui. Je ne me calmerais pas tout de suite. Mais ces trois mots ont au moins le don de me faire relever le regard sur son visage déformé par la tristesse qui l'habite. Mes yeux vides prennent le temps de se balader sur chacun de ses traits, sondant son âme à travers ses pupilles dilatées de fatigue et humides de désespoir.

    Je ne dis pourtant rien. Pas un son ne sort d'entre mes lèvres, je me contente juste de le regarder d'une manière neutre. Je n'ai plus assez d'énergie pour le regarder autrement. Il recommence à parler, je ne fais plus que l'écouter. Nous mettre en danger ? Je me demande bien de quoi il parle. Je suppose que quand il dit nous, il parle de sa mère et de moi. Sa mère a essayé de prendre des nouvelles. Au début, je lui répondais pour tenter de savoir ce qu'il en était. Et quand j'ai compris qu'il ne reviendrait pas, j'ai cessé de prendre ses appels, ne laissant alors qu'un long silence, de ceux qui tuent à petit feu. J'espère seulement qu'il se rend compte du mal qu'il a causé aux deux personnes qu'il disait aimer plus que tout au monde. Et je sais qu'en faisant ça, il s'est aussi infligé des dégâts. Mais je ne peux pas me culpabiliser pour ça. Je n'ai rien fait, cette fois. Il a subi ce mal de son propre chef.

    Mes sourcils se froncent quand il dit qu'il est là. Qu'il ne partira plus. Mais je ne veux pas entendre ses promesses. Alors je détourne le regard, un peu perdu, perplexe surtout. « Je veux plus de promesses, Ezra. » Non, je n'en veux plus. Ce que je veux, ce sont des actes. Je ne veux pas qu'il me le dise, je veux qu'il me le prouve. Qu'il me montre que mon absence le fait souffrir, si bien qu'il ne veuille plus me quitter comme ça. Et si un jour il doit me quitter, qu'il le fasse en bonne et due forme.

    Je ne sais même pas s'il va m'expliquer pourquoi il s'est barré sans rien dire à personne. Est-ce qu'il a au moins confiance en moi ? Ou même assez d'estime pour ne pas me laisser dans cette ignorance totale des faits ? La moindre des choses, c'est qu'il m'explique pourquoi. Mais ça, ce n'est que ma vision des choses. Et depuis qu'il est parti, j'ai l'impression que le monde marche sur la tête. Peut-être parce que je vois les choses trop différemment des autres. Ou parce que je suis le seul à avoir une façon de penser logique. Mais sincèrement, je penche plus pour la première hypothèse. Je n'ai pas assez d'estime pour moi-même pour penser de cette manière. Mes yeux se ferment brièvement, un long soupir daigne enfin montrer que je respire encore. Ma tête se repose contre le mur et je ne sais plus quoi faire. Je suis un peu mal à l'aise de me trouver comme ça devant lui, même pas préparé. J'ai l'air de quoi, habillé comme ça ? D'un moins que rien. Je n'ai même pas mangé aujourd'hui.

    Mes doigts caressent mes plaies par-dessus mon pull, je me plonge dans mes pensées jusqu'à ce que ses mots m'en sortent. Mes orbes le fixent longuement, d'un regard terrible. Je me relève ensuite fébrilement, en plaquant ma main contre le mur pour ne pas vaciller. Je me suis levé trop vite. Mon corps fantomatique s'élance vers la porte. Face à lui, je secoue la tête avant de lâcher un nouveau soupir. « On devrait plutôt parler à l'intérieur. C'est mieux. » J'hésite entre chaque phrase. Je me sens terriblement mal à l'aise, c'est vrai. Je ne sais pas trop comment agir. Et dès lors qu'il s'est écarté de l'entrée, j'ouvre la porte et m'engouffre à l'intérieur sans tarder. Machinalement, mon regard s'attarde sur cette ambiance qu'on s'est évertué à donner à ce lieu. Tous ces cadres et ces objets, tout nous ramène un mois auparavant, comme un flashback censé signifier quelque chose. Mais cela résonne comme une mélodie mélancolique.

    J'attends le bruit de la porte qui se ferme avant de me retourner vers lui. Tout ceci m'a attristé. J'ai le coeur lourd et tellement de choses à lui dire. Mais ce n'est qu'une manifestation de ma colère, alors je déglutis et prends sur moi pour ne rien dire d'autre que le nécessaire. « Pourquoi tu ne m'as rien dit si tu m'aimes ? C'est si difficile d'envoyer un texto pour dire que tu es en vie ? »

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    Lien du postDim 22 Oct 2017 - 0:30
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    Ezley

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    Le problème, c’est que je suis bien là. Je n’ai pas envie de me lever, et j’ai pas envie de retrouver tout le bordel qui me ferait penser à nous. Il a envie de souffrir ? C’est ce qu’il veut ? Je prends mon courage en me levant, lourdement mes bras suspendus dans le vide mais accolés à mon corps relâché. Je soupire, en m’arrêtant pour aller chercher mes affaires que j’ai laissé à l’abandon. Même eux, je peux les abandonner. Ma conscience ricane, camouflée derrière le canapé, sans doute parce qu’elle a peur qu’à tout moment j’explose et que je l’explose elle, par la même occasion. Je reviens sur mes pas, pour pénétrer dans cet appartement gorgé de souvenirs des plus douloureux. Cette inscription qui tâchait les murs d’un vide et pourtant d’un amour encore présent, mais enterré sous les morceaux de son cœur et du mien. Peut-on survivre sans l’être aimé ? J’ai souvent trotté cette idée dans ma tête, et même quand je n’en prenais pas conscience, elle était là. Dansant dans un coin, en piétinant mes souvenirs heureux. Sa voix fait taire mes démons, je viens de fermer la porte sans en avoir conscience, et quand il me parle. Je me tais. Je réfléchis. Une minute, voir deux. Peut-être même trois. Mais je crois que c’est dans ma tête, parce qu’en réalité ça doit plus ressembler à des secondes qu’autre chose. « J’ai dû m’enfuir. Et je ne voulais pas que tu sois en danger. Que ma mère soit en danger. Je ne pouvais pas te contacter, je ne pouvais rien faire. Mais, j’en ai eu marre, et j’ai tout lâché. Je suis revenu. Parce que je ne peux pas vivre sans toi. » Je fais des gestes en articulant, je mime des choses avec des doigts et je le pointe lui. Comme pour prononcer la fin de mes propos. J’ai envie qu’il comprenne que je suis là, parce qu’il est là, que je l’aime tellement fort que je ne peux m’imaginer ailleurs, que la simple pensée d’être loin de lui, me met à terre, me coupe les jambes et m’empêche de faire un quelconque mouvement. « Tu ne m’aimes plus ? » Cette question me tord la gorge. Je me sens subitement froid, distant. Parce que je n’ai pas envisagé cette hypothèse. Je n’ai pas réfléchi au fait que peut-être qu’il avait refait sa vie, que peut-être qu’il ne m’aimait plus. Mais alors, qu’est-ce que je vais faire de ma vie ? Je joins ma main à ma tête, j’ai des horribles migraines qui prennent possession de ma colonne vertébrale. C’est comme ça, depuis un temps. A vrai dire, depuis que je suis loin de lui. Je plisse des yeux, je décide de parcourir l’intérieur afin de me poser sur le canapé. Même si cela peut sembler impolis, il est préférable que je reste ainsi plutôt que de verser de l’œil et qu’il pense à autre chose. J’aurais dû me renseigner. Je sais que c’est malsain, presque pervers. Mais j’aurais au moins su s’il était encore libre, ou s’il venait tout juste de se mettre avec quelqu’un. Mais au fonds, cette petite cloche me rappelle que je le connais. Et que cette question ne peut entraîner une fois de plus, une blessure qui s’agrandie de plus en plus. Et merde. Je pince le sommet de mon nez, je respire. Ou du moins, j’essaie tant bien que mal de respirer à travers l’envie de hurler. Je reste là, planté comme un con, en évitant d’amorcer une nouvelle bombe, qui serait prête cette fois, à m’éclater en pleine gueule. « Tu n’es pas obligé de répondre. Je suis content, si tu as pu refaire ta vie. » Menteur. Menteur. T’es qu’un gros con mec. T’es juste bon à faire du mal et à détruire les gens. Mais ça, tu le sais non ? T’es au premier rang, tu le vois souffrir et le mieux, c’est que toi, il n’y a plus rien à détruire, que t’es juste un tas de morceaux, tous mélangés, comme un puzzle de 10'000 pièces. Sauf qu’au contraire d’une image. Toi, t’as aucun repaire.

    « Tu as maigri. » C’est un reproche. Mais il fallait que je le dise. C’était insoutenable. Le voir à peine se lever, ne plus tenir sur ces pieds. Je maudissais ce moment, et je redoutais de savoir qui avait pris soin de lui. Et vu son état, je crois qu’elle n’a pas bien réussi son job. Je me lève, je m’avance vers son corps. Qui avant, épousait mes paumes, et qui me donnais envie d’y déposer des baisers. Là, j’ai juste peur de le briser sous mes doigts. « Tu n’as plus de joue, tes lèvres sont sèches. Mais, tu restes magnifique à mes yeux. Tu resteras toujours magnifique pour moi. » Je ne peux m’empêcher de l’examiner. Au détail près, mes yeux suivent le contour de ces cernes, de sa bouche et des traits de son visage. Ma main se soulève gentiment, mais elle redescend au même rythme. Je ne peux envisager ce geste, j’ai envie de le toucher. J’ai envie de l’embrasser. Juste pour retrouver un fracas de bonheur, de joie. D’envie. Mais cela serait être égoïste, et je l’ai déjà été trop longtemps, et je ne peux me permettre de faire un faux pas. « Marley, tu es tout pour moi. Ne pars pas, reste ici. Je peux prendre soin de toi. Laisse-moi prendre soin de toi. » Ces bras. Je fronce les sourcils, et c’est comme si le diable en personne venait troubler ma tranquillité. J’happe violemment l’un d’eux. Je tire fermement sur le tissu afin qu’il remonte jusqu’au pli. Et je pose mon regard sur les nombreuses coupures qu’il a lui-même fait. Il a recommencé. Je suis pétrifié. J’ai senti mon cœur louper un battement, et mes yeux se cachent sous un voile des plus sombres. Je n’aurais jamais cru que ça le pousserait à ce point. Je n’aurais jamais crus que j’étais si mauvais pour lui. « Ca devait être difficile à cacher ça. Heureusement qu’on est en période de froid. » J’ai un rire nerveux, quand je relâche son bras. Et je me recule. Presque gêné, mal à l’aise. Nerveux. J’enfonce les mains dans mes poches en évitant son regard. Moi qui trois minutes auparavant on pouvait me voir plus assuré, je suis totalement désemparé désormais.

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    Lien du postDim 22 Oct 2017 - 1:27
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    Les vrais héros ne craignent pas la douleur ou la mort, chaque soldat se bat jusqu'à son dernier souffle, dédiant sa vie à une seule et unique cause.



    J'ai bien remarqué qu'il ne voulait pas y entrer, dans cet appartement. Peut-être que je le dégoûte maintenant, de me voir dans cet état pitoyable. Je suis tellement pathétique. J'ai tant espéré qu'il revienne qu'il est même venu me hanter pendant mes nuits. Et ce qui était au début de jolis rêves se sont vus devenir de véritables cauchemars. Si ça se trouve, il est juste venu pour prendre des affaires et va repartir aussi vite qu'il est revenu. Mais malgré ce genre de pensées, mon coeur continue d'espérer qu'il dise vrai et qu'il va rester près de moi comme il vient de me le promettre. D'un autre côté, mon diable me dit clairement qu'il va dégager vite fait en voyant ce que je me suis infligé. J'ai peut-être une chance qu'il ne le voit pas. Enfin, je ne veux pas avoir cette chance. Parce que ça signifierait qu'il s'en va encore. Qu'il ne me supporte plus. Et quelque part, je suis tétanisé d'avoir les réponses à mes questions.

    Pour autant, je ne bouge pas. J'attends. Il lui faut quelques secondes de réflexion, ou alors il n'a pas encore percuté ce que je lui ai dit. Putain, il doit être dans le même état que moi pour ne pas comprendre directement ce que je lui dis. Lorsqu'il ouvre la bouche, je l'écoute attentivement, paralysé par la peur des mots qu'il pourrait prononcé. Mais ses paroles sont tout autres que ce que j'imaginais, il y met même du coeur en mettant des gestes sur ses mots. Mes sourcils se froncent à nouveau. Je me demande de quoi il voulait fuir, quel était le danger dont il parle. Peut-être que je devrais prendre ces phrases au sérieux, pour le moment je me pose un milliard de questions. Pourquoi il ne m'en a pas parlé ? Pourquoi il m'a caché ça ? Pourquoi il a fait ça sans m'en parler ? On aurait pu partir tous les deux. Tous les trois, même, avec sa mère s'il le voulait. On aurait pu aller très loin et se cacher sur une île presque déserte. Laisser toutes ces merdes à Boston et ne plus jamais revenir. On aurait pu. On aurait très bien pu.

    Je ne fais pas tout de suite attention à sa question, puisque je viens à peine de tilter la fin de sa phrase précédente. Celle qu'il a accentuée en me montrant du doigt. Parce qu'il ne peut pas vivre sans moi. Et pourtant, il l'a fait pendant ce mois horrible. Il s'est tiré avec une telle facilité, il s'est passé de moi du jour au lendemain. Il a tenu plus d'une trentaine de jours avant de revenir. Est-ce qu'il m'aime autant qu'il le dit ? Ou justement, s'il disait vrai ? Si c'était justement parce qu'il m'aime autant qu'il le dit qu'il s'est passé de moi tant de temps ? Ma tête va exploser. Je soupire inconsciemment et comprends enfin sa phrase. Mais il est déjà parti sur le canapé et je décide de ne pas lui répondre tout de suite. J'ai peur de le rassurer. Qu'il se dise qu'il est pardonné, que ça y est, tout le mal s'est envolé. Qu'il peut enfin reprendre sa vie là où il l'avait laissé. Qu'on ne se méprenne pas, je n'ai pas fait exprès de ne pas répondre à sa question. Mais plutôt que de m'empresser de lui répondre, je le rejoins dans le canapé le plus silencieusement du monde.

    Mes doigts jouent ensemble et je les regarde exécuter une danse terriblement anxieuse. Mes lèvres sont scellées. Je n'hésite pas sur l'amour que je lui porte, mais je suis encore très en colère et il faut dire que ma fierté ne me laisse guère le choix : elle est bien plus forte. Je tremble, peut-être est-ce de froid, peut-être est-ce à cause de cette situation stressante. Je me sens juste au bord de l'épuisement. J'ai l'impression qu'il peut se passer une seconde avant que ma tête explose enfin, que mon corps lâche et que je m'abandonne dans ce néant qui me guette depuis un petit moment. « Arrête. T'es l'amour de ma vie, comment j'pourrais refaire ma vie sans toi, hein ? » Oups. Les mots sont sortis tout seuls. Je n'ai même pas réussi à contrôler mes paroles, elles se sont déversées sans mon avis. Mais sachant que je n'ai eu aucune volonté de les arrêter, que je les ai prononcées sans même réfléchir un seul instant, je les soutiens d'un regard colérique dirigé vers Ezra. Peut-être qu'il comprendra que même si je ne le lui dis pas, je le porte encore dans mon coeur, bien plus qu'il ne peut l'imaginer. Bien plus que je ne peux le penser.

    Son reproche. Si j'avais été en meilleure santé, j'aurais levé les yeux au ciel comme je sais si bien le faire. A la place, je me renfrogne et croise les bras contre mon torse d'une mine excessivement boudeuse. Les yeux baissés, je préfère éviter de devoir relever le regard vers lui qui s'est levé et est désormais face à moi. Ses reproches sont mêlés à des compliments, comme pour faire passer la pilule. Sauf que je les ai entendus. « Et tu t'attendais à quoi ? A ce que je gambade comme une gazelle à travers les rues de Boston en raillant mon bonheur aux passants ? » Mon attitude cynique et mes paroles ironiques me font frissonner. Comment j'ai pu devenir aussi distant envers lui en si peu de temps ? Comment j'ai pu devenir comme ça ? J'ai l'impression d'être un monstre. Et en même temps, le diable sur mon épaule me dit qu'il l'a bien mérité.

    Je vois du coin de l'oeil ses doigts se redresser puis se remettre à leur place. Il a eu envie d'avoir un geste tendre envers moi, et il a eu raison de se réprimer. Je ne l'aurai pas laissé faire. Je crois. Je ne suis plus sûr de rien à présent. Il parle encore, il me parle de moi, il me supplie presque de ne pas partir, comme si j'étais sur le seuil avec mes valises, prêt à déguerpir à la moindre fausse parole. Mais la réalité est là : je suis affalé comme un buffle dans le canapé, les bras croisés comme pour repousser toute tentative de réconciliation. Et en plus de ça, je suis habillé comme un clodo. Mais ce ne sont plus que des détails quand il prend un de mes bras pour le tirer violemment. Un cri s'extirpe de ma gorge, les entailles sont encore fraîches et ça fait mal. Je risque de saigner encore s'il continue comme ça. En colère, je tire sur mon bras pour qu'il le lâche, je me débats en geignant de douleur. Et dès lors que je sens mon dos se cogner mollement contre le canapé, je cache mes blessures de ma manche et remonte mon regard furieux dans le sien.

    Je ne le lui laisse même pas le temps de finir sa phrase que je me relève et ma main s'abat fermement contre sa joue. Le bruit résonne dans l'appartement tout entier tellement j'y ai mis toute ma petite force. Mais je soutiens mon regard effaré sous ses gestes d'une violence extrême. « Tu fous quoi, là, sérieux ? T'as perdu la tête ?! Qui t'a permis de les regarder, hein ? Tu m'as fait mal, putain. » Mon regard blessé s'abaisse à mon bras endolori que je frotte avec douceur pour tenter de faire passer la douleur. En fait, j'ai honte. Je ne voulais pas qu'il les voit. Je ne voulais pas qu'il voit l'ampleur des dégâts que son absence a causé. Je ne pouvais pas lui cacher éternellement, cependant j'aurais aimé pouvoir choisir le moment où il les verrait. Et je déteste le fait qu'il m'ait forcé à les lui montrer. « Arrête de vouloir tout contrôler, tu peux pas le faire, c'est impossible. Tu peux rien faire contre le mal, si quelque chose devait m'arriver alors ça m'arrivera quoique tu fasses, et c'est pas en te faisant la malle que tu vas l'éviter. C'est pas comme ça non plus que tu vas réussir à me protéger de quoi que ce soit. Et si tu veux prendre soin de moi, tu ferais mieux de rester. C'est honteux à dire mais j'suis encore qu'un gamin et j'ai besoin de toi pour arrêter tout ça, et je sais pas ce que ça va être, la prochaine étape, si tu te barres encore une fois. »
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    Lien du postDim 22 Oct 2017 - 17:37
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    Ezley

    « How could you leave us so unexpected ? We were waiting, we were waiting.. For you but you just left us... We needed you, I needed you. »
    Je le regarde à peine. J’ai terriblement honte de mes paroles mais également de mon comportement. Comment je pouvais être là, face à lui après tout ce qu’il a vécu ? Je me demande comment il arrive à me regarder, et comment il fait pour supporter ma présence auprès de lui. Cependant, lors de ces paroles. Je lève mes pupilles en sa direction, et je vois tout. Cette rage lorsqu’il articule cela, cette haine. Comme s’il s’en voulait de l’avoir dit, et qu’il regrettait déjà amèrement ce moment. Alors, je ne préfère rien dire, je crois même que je reste silencieux jusqu’au bout. Je n’ai pas envie de dire que ça m’a fait plaisir, que je peux quand même sentir son amour malgré tout cette haine qu’il dégage. Il est devenu froid, distant avec moi. Et je sais que je suis le coupable, mais non seulement j’essaie de lui faire ouvrir les yeux, mais je me dis que je ne mérite pas autant de méchanceté. Je le sais, je sais que c’est ma faute, que je me suis tiré sans l’ombre d’un renseignement, que je suis là comme un con. Mais quand j’ai vu ces marques, c’était le moment le plus douloureux. De voir à quel point il s’attaquait à son corps pour pouvoir avoir la paix, ne serait qu’un laps de temps. Me faisait froid dans le dos. Je sursautais, brutalement sous son coup. Sa phalange atterrissait sur ma joue. Et ce geste, me coupait net. Je n’écoutais pas la suite. Personne, ne m’a jamais frappé. Enfin si, mais une claque. Une claque c’était le geste favori de mon père. De cette merde qui prenait un pied à voir mon visage défiguré. Je reste devant Marley. Les traits durs, froids. « Tu viens de m’en mettre une ? » Jamais. Jamais ne je me serais permis de lever la main sur lui, parce que c’est un acte de faible, et qu’à mes yeux une personne qui violente la personne qu’on aime. Je considère que cette personne n’est rien, et c’est le plus triste dans tout ça. C’est que cette idée venait de surgir dans mes pensées. Je ne voulais pas être désagréable lorsque j’ai tiré sur sa manche, mais encore une fois. Le geste était de trop. Finalement, je suis bien heureux de pas avoir tenté un approchement. Enfin, je crois. « C’est la dernière fois, que tu poses la main sur moi de la sorte Marley. Je ne me serais jamais permis de te frapper, alors je t’interdis de le faire. » Je suis neutre. Détaché, ma voix parait lointaine et presque fantomatique. Je me lève, en ajustant mes habits. Ma conscience me hurle que je devrais m’en aller, parce qu’il venait de déborder et qu’à ce geste. Il venait d’enclencher quelque chose en moi qui n’était réellement pas joli. Je l’aime. Plus que n’importe qui, et je sais pertinemment qu’il ne trouvera jamais une personne qui pourra autant l’aimer, autant aimer ces défauts à ces qualités. De ces tics à son histoire. La claque était forte. Et elle me fait un mal de chien. Je creuse mes joues de l’intérieur et je décide de passer à autre chose. Je pense qu’il a compris son erreur, et que la prochaine fois qu’il lève la main sur moi, je ferais de même. Si je dois en arriver à ce point, je le ferais. Parce que personne n’a le droit de me frapper. Je tire le paquet de cigarette de ma poche, en allumant une, que je coinçais entre mes lippes. Je n’ai pas envie de partir, parce que j’ai déjà été assez loin de lui, et qu’honnêtement. Je n’ai pas envie. Je fume, malmenant la fumée jusqu’à mes poumons pour la faire ressortir par mes lèvres. Je m’avance à travers l’appartement où silencieusement j’y observe les cardes sur les murs et sur les meubles. Rien n’a bougé ici, je sais qu’il n’aurait pas eu le courage de tout enlever, et je crois que je suis soulagé de le connaître.

    Pourtant, même si l’appartement n’avait pas bougé. Quelque chose avait disparu. Cette joie de vivre, cette joie d’animer des soirées ici, de regarder des séries ou même de simplement se retrouver après le boulot. Je constatais bien vite, que cet endroit avait fait son deuil. Et que le vide qui pesait à l’intérieur n’était plus qu’un simple souffle. Et que les cadres, que nos affaires personnelles. Ne servaient en réalité que de décoration. Je fume, jusqu’à me brûler les lèvres. Ça fait longtemps. Que je n’ai pas parlé. J’écrase le bout dans le cendrier le plus proche. Et je reviens sur mes pieds en m’installant sur le canapé. S’il veut parler, on parlera. Je lui expliquerais sans autre mon histoire, et s’il voudra partir. Il partira. « J’ai défendu un criminel, un assassin, ou complice de plusieurs meurtres. Il y avait beaucoup trop de preuves concernant la présence de ce dernier, et j’étais convaincu ne rien pouvoir faire. J’ai réussi à l’éviter la prison à vie. Avec une amande, mais qui serait pour les proches des victimes. A mon bureau, j’ai reçu une lettre où c’était sa signature. Dedans, il avait une photo de toi, et une photo de ma mère. Et il a cité, que si je ne disparaissais pas. Il finirait par te tuer et tuer ma mère. Alors, j’ai pris à peine quelques trucs, je suis parti au Portugal. Avec une fausse identité en disant que je devais partir en vacances d’urgence au cabinet. Le client en question, a été envoyé auprès d’un autre avocat. Qui, lui, n’a pas réussi les choses et finalement il est en prison pour trente ans. Mais, il n’est pas le seul. Et je risque gros en venant ici. Mais c’est ma vie, et si je suis ici présent. C’est parce que tu me manquais, et qu’au lieux de te protéger en partant, j’ai voulu te protéger en étant avec toi. Voilà, ça c’est le pourquoi je suis parti. Je ne suis pas parti à cause d’une dispute, à cause d’une merde. Je suis parti, parce que je devais te mettre hors de danger. Et que je préférais me sacrifier plutôt que savoir que chaque jour, tu pourrais te faire tuer. » Je passe ma muqueuse sur le bout de ma chair inférieure. Et je soupire. Je soupire comme si un poids venait de s’enlever de mes épaules, et pouvait enfin me permettre de respirer allégrement.


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    Lien du postDim 22 Oct 2017 - 19:04
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    outsider.



    Ezley

    Les vrais héros ne craignent pas la douleur ou la mort, chaque soldat se bat jusqu'à son dernier souffle, dédiant sa vie à une seule et unique cause.



    Est-ce que je venais vraiment de faire ça ? ... Déjà que je me déteste, cet acte n'est pas vraiment pour arranger quoi que ce soit. Je ne voulais pas le faire. Je voulais vraiment pas. C'est parti tout seul. Ma colère s'est exprimée sans même que je ne réussisse à la tenir, et maintenant, quoi ? Et maintenant, je me sens encore plus minable. D'une part, je sais qu'il va me le faire payer cher. Mais je sais aussi que je vais me le faire payer cher. C'est abominable, et même si cette gifle était méritée ... Je ne pense pas que ce soit la solution à ce problème. Je ne sais même pas ce qu'est réellement la solution, finalement. Mais je ne la cherche même pas, je me blâme juste pour ce que je venais de faire. Debout devant lui, mon regard soutient le sien durement. Mais il change à ses mots que je ne réalise pas encore. « Je ... » Je suis incapable de prononcer ne serait-ce qu'un mot pour me justifier. J'aurais pu lui dire qu'il l'avait cherchée, qu'il avait juste à ne pas me tirer ainsi. Mais soyons réalistes : ça ne justifie rien du tout. Mes traits prennent une allure horrifiée et je n'ose même plus le regarder en face.

    Finalement, mon corps s'écroule dans le canapé. Soupirant longuement tout ce mal qui me ronge. Je ramène mes jambes contre mon torse et les entoure de mes bras frêles et blessés. Mon visage s'enfouit entre mes genoux et ses paroles me font frissonner. Je ne peux même pas le regarder, j'ai peur de ce que je pourrais voir. Déjà que sa voix me fait froid dans le dos. « Je suis désolé ... » Je murmure, mais je sais parfaitement que ces mots crèvent le silence pesant qui nous entoure. Le pire dans tout ça, c'est que je ne sais pas quoi dire d'autre. Je ne sais pas quoi faire d'autre que de rester là comme une loque à m'en vouloir pour ce geste. Alors qu'il m'a infligé la pire douleur du monde et ce, pendant tout un mois entier. L'idée de lui faire du mal m'est pénible. L'idée de lui en avoir fait m'est insupportable. Je deviens nerveux, paniqué. J'ai peur. Il va s'en aller encore une fois mais cette fois, ce sera ma faute et je ne pourrais plus le blâmer de m'avoir abandonné. Parce que ce sera ma faute. Parce que je l'aurais mérité.

    Mais plutôt que d'entendre le fracas de la porte qui se ferme, j'entends le bruit d'un briquet, celui du papier qui se consume sous sa flamme et je sens l'odeur de la fumée d'une cigarette. L'ambiance est vraiment pesante. C'en est presque insupportable. Si j'avais le courage, ou ne serait-ce que la force, je serais déjà partit. Pas sans lui, évidemment. Maintenant qu'il est là, je veux savoir pourquoi il est parti et surtout, je ne veux plus jamais qu'il s'en aille. Peut-être qu'on serait mieux dans un autre endroit, peut-être que d'aller dans un endroit qui ne serait pas rempli de souvenirs apaiserait nos tensions, je ne sais pas. Je sens le moelleux du canapé bouger et sa présence à côté de moi. Il est revenu s'asseoir et je n'ai pas le temps de lui proposer d'aller autre part qu'il me déballe son histoire sans même que je le lui ai demandé. Enfin, je sais que je le lui ai demandé à peine entré dans l'appartement. Et c'est maintenant que j'ai toutes mes réponses.

    Alors c'était ça, cette foutue menace qui l'avait fait fuir. J'écoute attentivement la moindre de ses paroles pour tout comprendre, mais c'est compliqué, avec cet épuisement qui m'habite depuis plusieurs temps. Je comprends quand même le principal. Ce tueur est désormais en taule et c'est pour ça qu'il est revenu. Il était parti pour nous protéger, pour s'assurer qu'on soit en vie. Mais ce tueur n'est qu'un menteur. Il aurait pu nous tuer en l'absence d'Ezra, juste pour se venger. Et Ezra aurait pu nous prendre avec lui, nous emmener avec lui au Portugal pour qu'il soit certain qu'on soit sains et saufs. On aurait pu continuer notre histoire là-bas ... Mais ça ne sert à rien de penser à  toutes ces hypothèses. Ce qui est fait est fait et ne peut en aucun cas être changé. Mon visage se relève, ma tête s'appose contre le dossier du canapé en même temps qu'un dernier soupir s'évade de mes poumons fatigués de faire leur boulot.

    Je laisse le silence reprendre place un bon bout de temps. Je ne sais pas quoi dire, encore une fois. Je comprends sa situation et en même temps, je continue à lui en vouloir d'être parti du jour au lendemain sans jamais me donner une seule nouvelle. C'est délicat, comme situation. Et puis, je me dis que s'il a protégé un criminel, c'est qu'il doit l'avoir fait avant lui. Ce ne devait pas être le premier. C'est peut-être à cause de tous ces pots-de-vin qu'il a autant d'argent. Et soudain, je m'en fais pour sa propre vie. « Mais on ne sera jamais en sécurité si tu continues à faire ce que tu fais ... » Je secoue la tête. Ce n'était peut-être pas une phrase à dire, mais c'est la vérité. Je dis "on" parce que je ne veux pas qu'il soit blessé, que sa mère le soit. Moi, je m'en fiche d'être blessé. Je le suis déjà de toute façon. Je suis tout cassé, je ne sais même pas si je peux être réparé. Tout ce que je sais, c'est qu'il me fait du bien. Et qu'il ne m'en fera plus jamais s'il se trouve six pieds sous terre.

    « Je suis en vie. Ta mère l'est aussi. » Je me relève lentement, pour ne pas faire comme tout à l'heure et risquer de m'effondrer comme ça pour une raison absurde. Je prends le temps de me placer face à lui, l'odeur du tabac froid me donne envie de m'en griller une mais j'entreprends tout autre chose. Mes doigts s'accrochent à mon gros pull que je retire en douceur pour dévoiler ces entailles. Certaines devenues des cicatrices, d'autres encore fraîches et prouvant que je n'ai pas cessé ces agissements. Je retire mon T-shirt pour qu'il observe l'étendue des dégâts. Il n'y a rien sur mon torse, ni même sur mon dos, à part quelques cicatrices liées à ses anciennes morsures quand il me faisait du bien.

    Je m'arrête le temps de quelques secondes. Le temps qu'il faut pour lui laisse observer tout ça. Mes mains se portent à ma ceinture que je détache avec lenteur. Mes yeux balayent le sol, je ne veux pas le regarder. Je ne veux pas voir cet air coupable sur son visage, ça n'est pas le but. Mes chaussures et chaussettes enlevées, je retire mon jean devenu un tout petit peu trop large pour moi. Je n'ai pas tant maigri que ça, mais quand même un peu. Assez pour avoir perdu une taille. Mes cuisses sont recouvertes d'entailles elles aussi. Parce que je n'avais plus de place sur mes bras, je devais attendre que les plaies guérissent et pendant ce temps, je devais me soulager sur une autre partie. Je suis presque nu devant lui, il n'y a plus que mon boxer qui cache les dernières parcelles de mon corps. « Je suis en vie ... Mais abîmé. Je ne sais pas ce qu'il serait advenu de moi si tu n'étais pas revenu maintenant ... Je préfère ne pas l'imaginer. Tu voulais voir mes blessures, les voilà. Voilà comment je suis quand tu n'es pas là, voilà à quoi je ressemble. A un fantôme mutilé de partout, tout ça pour combler le vide que ton absence a créé. Mais ... C'est fait, maintenant. » J'ai un peu froid comme ça. Mais je ne me rhabille pas. Je ne veux pas. Ce n'est pas le froid de la pièce qui me dérange. C'est le froid qui est en lui. J'aimerais qu'il disparaisse, ce froid. Je veux juste retrouver sa chaleur. Alors, mon corps s'élance fébrilement en sa direction. Je m'arrête en face de lui, hésitant. Peut-être que je ne devrais pas. Je n'en sais rien. Je ne bouge plus, glacé jusqu'aux os. « C'est fait, maintenant. On ne peut pas revenir en arrière. Ca va prendre du temps pour recoller les morceaux mais au fond on peut y arriver ... Non ? ... Je veux pas que tu joues au super-héros et que tu me sauves des autres. Je m'en fous des autres. Je veux juste que tu me sauves de moi-même. Alors s'il te plaît ... Ne pars plus. S'il te plaît Ezra. Ne m'abandonne plus. » Mon regard suppliant et embué de larmes s'ancre finalement dans le sien, et je n'ose plus rien dire après ça. Je retiens ma respiration, craignant qu'il ne s'emporte. Qu'il ne prenne ça comme un affront, qu'il se dise que j'essaie de le faire culpabiliser alors que j'essaie juste de lui montrer ce que je peux être sans lui, j'essaie juste de lui montrer, de lui faire se souvenir de ce qu'était mon corps quand il était auprès de moi. J'essaie juste de lui montrer tout le bien qu'il est capable de me faire. J'espère seulement qu'il le comprendra.
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