Soudainement, je me sens comme un agent immobilier lorsque j'accompagne le jeune Elliot dans les méandres de la grande et ancienne maison des Winthrop. Je le guide à travers comme si il était tout nouveau pourtant ce n'est pas le cas et j'ai le cœur fendu pour lui, de savoir qu'il ne se rappelle pas de tout nos bons moments à la Winthrop, de tout ces bons moments à cause d'un putain de crash. Certes, il n'était pas là à mes débuts mais, il est là depuis quelques années avant mon départ soit assez pour qu'on est une complicité, que je le connaisse bien. Nous nous baladons et je lui fais découvrir chaque pièce.

A la fin de la visite, je lui indique sa chambre, propre et rien n'y a changé. Je le sais car parfois, lors des soirées de la rentrée, j'étais venu pour discuter entre potes. Clairement, elle était intacte. Tout sourire, je le laisse réagir en silence et me pose contre un mur, droit comme un "i". Je le regarde et n'ose rien faire d'autres.

Je suivais, et buvais ses paroles. Est-ce que c’était mon genre d’être comme ça? J’n’en savais rien. À ma sortie de l’hôpital quelques heures auparavant, j’étais passé chez moi — chez mes parents, apparemment — pour récupérer quelques affaires et on m’avait directement conduit ici. Ma maison de confrérie. Les Winthrops. Peut-être que ça pouvait en dire long sur mon caractère? Mon médecin avait préconisé la « vie en société ». D’après lui, c’était important que je baigne dans ce qui était mon milieu habituel, avec des gens que j’avais l’habitude de côtoyer avant l’accident. Emrys, apparemment, était l’un d’entre eux. Le responsable de la Winthrop House. Il devait bien me connaître alors, non? Vu que ça faisait quelques années que j’avais intégré la maison, on avait dû se côtoyer un minimum. Peut-être que c’était ma chance d’en savoir plus sur moi. Sur qui j’étais vraiment. J’avais eu la version de mes parents, mais est-ce qu’elle était conforme?

Il m’emmenait jusqu’à ma chambre pour terminer la visite. La pièce ne me semblait pas familière dans son esthétisme, mais je m’y sentais à l’aise. Je posais mon sac par terre, au pied d’un des lits, au nombre de quatre ici. Je m’asseyais sur celui qui avait l’air le plus inoccupé, en déduisant que c’était le mien. « Je vis avec d’autres personnes ici? » Emmys était adossé contre un mur et me toisait. Je soupirais légèrement, presque de façon inaudible. « Tu comptes me demander ce qu’il s’est passé ou tu vas juste me fixer en silence? » Ce n’était pas dit de façon négative. Juste un peu blasé peut-être. À croire que j’étais quelqu’un d’honnête et qui ne tournait pas sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler. C’était la seule question que les gens qui me voyaient depuis deux jours avaient à la bouche. Et certes, c’était légitime de leur part.

Toisant le jeune homme, je ne savais quoi faire. Je ne savais surtout pas quoi dire, c'était tellement étrange et troublant comme situation. Un jour, tu réprimandais la personne pour un comportement étrange comme sous l'emprise d'une chose mais totalement lui-même puis le lendemain, tu avais tout zappé, clairement. C'était étrange en somme ! Quand il rompit le silence pour demander si il vivait avec des gens, je n'hésitais pas une seconde à répondre montrant ma surprise et me relevant plus encore pour ne pas m'affaler sur le mur -qui entre guillemet, se tient très bien tout seul. Oui quatre en règle général ! Je vis ensuite son air blasé, et je ne cessais de grimaçais, grinçant limite les dents quand je compris que Elliot n'attendait qu'une chose : que je m'intéresse ! Je ne voulais pourtant pas paraitre offusquant. Je ne savais que dire de plus alors après quelques nouveaux instants de silence, je reprenais ; J'ai envie que tu me racontes mais j'veux pas que tu sois mal ! Je grimaçais me montrant légèrement honteux de ne rien avoir dit avant. c'est vraiment dans un crash ? que faisais-tu là dedans ? me précipitais-je de demander, intéressé et inquiet en réalité.

Je vivais donc avec quatre autres personnes. Mâles, vu qu’à ce que j’avais compris, les Winthrops étaient une maison uniquement masculine. « Est-ce que j’aime les hommes? Enfin, est-ce que je suis gay? » La question était légitime, non? Si c’était le cas, ça serait le paradis. Et puis, Emrys devait bien être au courant de mes préférences à ce niveau-là. Je n’avais pas jamais eu quelqu’un à mon bras, si? En tout cas, pour une fois, j’étais celui qui posait les questions et pas l’inverse. Même si ça avait le don de m’agacer. Comme si Emrys avait peur d’ouvrir la bouche. Et ça me faisait lever les yeux au ciel. Quoi, n’allait-il jamais demander? « J'ai envie que tu me racontes mais j'veux pas que tu sois mal ! » Un léger rire s’échappait de mes lèvres. Que je sois mal? J’étais putain d’amnésique. Je pense qu’on avait dépassé ce stade. Mais au moins, il est bienveillant. Pas comme d’autres qui n’avaient aucun scrupule. Comme Julia, par exemple, qui avait déboulé à l’hôpital après mon réveil en prétendant être ma fiancée, et qui m’avait alors bien fait flipper. « C'est vraiment dans un crash ? Que faisais-tu là dedans ? » J’hôchais la tête. « Oui, c’était un crash. Je pilotais l’hélico familial et apparemment y’a eu un défaut d’alimentation du kérosène dans l’appareil. J’ai commencé à perdre de l’altitude et j’ai compris ce qui allait se passer. » J’haussais les épaules, presque nonchalant. À vrai dire, je ne savais pas comment réagir à tout ça. On m’avait dit que j’avais l’habitude de piloter. Que je le faisais souvent. Alors je ne sais pas si ça me soulageait, de savoir que je n’étais pas totalement irresponsable, ou au contraire si je devais me dire que j’étais con d’avoir crashé pour un truc de débutant. « Et les Winthrops? Ils sont comment? J’veux dire, c’est quoi les valeurs de la confrérie? J’imagine que si j’y suis, c’est que je dois coller au modèle. P’têtre que ça m’aiderait. Dans ma quête d’identité. » J’avais peut-être un peu un air dramatique dans cette phrase. Peu importe. J’avais besoin d’aide. Et je pensais de tout coeur qu’Emrys pouvait répondre à mes questions.

Évidemment, je voulais le questionner mais ce n'était pas facile. Je pouvais pas lui sauter dessus comme cela, et le tuer de question. Soucieux de tout connaitre, lui, par contre avait de nombreuses questions : la première concernant son orientation sexuel et comme pour lui rappeler ce qu'il avait toujours étonné chez moi à savoir mon hétérosexualité à tendance bisexuel car oui j'avais couché avec un mec et était en couple avec pas mal de temps, bah j'osais lui répondre : Bien, tu adores les femmes... tu es un vrai tombeur, parfois tu pousses l'irrespect mais au fond, on a toujours su que c'était une couverture quand même je suis sur que tu as un cœur et malheureusement, tu m'as jamais laissé m'occuper de toi ! Je lui tire la langue ne sachant pas si il va comprendre mais je veux pas non plus qu'il ait peur alors je reprend en riant : ne t'inquiète je suis tout de même plus tourné vers les femmes aussi... Je poursuis et alors que je le précipite vraiment vers son accident, je sens qu'il n'attendait pas tant de question. Elliot est surpris totalement mais n'hésite pas à me répondre. Je m'assois sur le lit d'en face et n'hésite aucunement à ne pas en rater une miette. Un air grave s'affiche alors sur mon visage et je reste totalement choqué de ce qui lui est arrivé. je n'ose rien répondre alors que déjà, admirant la pièce autour de lui, le jeune homme poursuit son interrogatoire en quête de ce qu'il est. Je me sens trop responsable de lui et de sa vie, nous n'étions pourtant pas meilleurs amis quand même et je viens juste de revenir... je ne sais que ce dont il m'a parlé de son passé durant mon absence, beaucoup de sa vie avant 2016 et quelques trucs de ces deux mois avant l'accident. Lorsqu'il me parla de la winthrop, des valeurs de la maison et de sa recherche d'identité, le jeune homme sembla dramatique et cela me fit gloussé tant je me sentais mal à l'aise. Je me raclais la gorge avant de débuter mon discours : Bien... les winthrop, c'est une maison où y a que des mecs... ils sont souvents comparés à leur équivalent... je marque une pause sentant que j'arrive pas à m'expliquer et je soupire. Je veux dire les gens s'imaginent grave que les Winthrop sortent forcément avec une Cabot la confrérie des filles vu comme superficielles et très girly ce qui n'est pas forcément le cas... j'adore les maisons mais ca pousse aux clichés parfois ! je passe une main dans mes cheveux en pleine réflexion. Enfin les winthrop, on est considérés comme les sportifs, de fiers mâles qui aiment beaucoup les demoiselles et notre credo c'est de toujours faire passé nos frères, nos potes avant les meufs ! Je dois dire que tu colles pas mal du tout à ce modèle mais tu m'as souvent dit que tu en avais chié pour en arriver là et pas aller dans une autre confrérie vois-tu ... Je me racle la gorge car je sais que c'est une partie touchy de sa vie.

« Bien, tu adores les femmes... » Ah, le contraire m’aurait étonné ! « Tu es un vrai tombeur, parfois tu pousses l'irrespect mais au fond, on a toujours su que c'était une couverture quand même, je suis sûr que tu as un cœur et malheureusement, tu m'as jamais laissé m'occuper de toi ! » Je riais légèrement à sa remarque. « Ne t'inquiète je suis tout de même plus tourné vers les femmes aussi... » Je me levais de mon lit et me dirigeais vers lui. « T’as peur ? Pourquoi tu restes collé au mur comme ça, aussi loin ? » Petite provocation ironique de ma part. Il avait beau avoir dit qu’il avait tendance à aller vers les femmes, il ne niait pas forcément sa tendance ponctuelle à aller vers les hommes. C’était peut-être l’occasion de faire taire ma propre curiosité. Quoi de mieux que l’expérience pour acquérir la connaissance ? Alors, une fois à sa hauteur, je vins poser mes lèvres sur les siennes pour lui offrir un baiser, sans même lui demander son avis. Je pense que, s’il y avait bien quelque chose que j’avais compris de mon comportement, c’est que j’avais tendance à être impulsif. « Cadeau de pardon. » ajoutais-je simplement en retournant m’assoir sur le lit que j’avais précédemment quitté. Ironie pour répondre à sa plainte de ne l’avoir jamais laissé ‘s’occuper de moi’. « Allez, viens t’assoir, promis j’recommencerai pas. » lui lançais-je comme pour détendre l’atmosphère. Un homme ou une femme, ça me semblait pareil au final. Même si, d’après Emrys, j’avais beaucoup plus d’expérience féminine, ça ne voulait pas forcément dire que je n’en avais aucune de masculine. Qui sait ? Alors, je répondais à la question que tout le monde se posait : qu’est-ce qui s’était passé pour que j’en arrive là ? J’avais définitivement capté son attention puisqu’il acceptait mon invitation et venait s’assoir à mes côtés. Je poursuivais la conversation sur la Winthrop House et ses valeurs, pour en savoir plus sur ce que je faisais dans cette confrérie. « Bien... les Winthrop, c'est une maison où y a que des mecs... ils sont souvent comparés à leur équivalent... Je veux dire les gens s'imaginent grave que les Winthrop sortent forcément avec une Cabot, la confrérie des filles, vues comme superficielles et très girly, ce qui n'est pas forcément le cas... J'adore les maisons mais ça pousse aux clichés parfois ! » Ouais, de ce qu’il me raconte, je suis totalement d’accord avec ça. « Enfin les Winthrop, on est considérés comme les sportifs, de fiers mâles qui aiment beaucoup les demoiselles et notre credo c'est de toujours faire passer nos frères, nos potes avant les meufs ! » Mh, pas mal cette philosophie de vie. « Je dois dire que tu colles pas mal du tout à ce modèle, mais tu m'as souvent dit que tu en avais chié pour en arriver là et pas aller dans une autre confrérie vois-tu... » Je levais les yeux vers lui, ma curiosité de nouveau piquée. « Ah bon ? Pourquoi ? J’étais censé aller où ? Et pourquoi je suis pas allé là-bas ? Quelqu’un m’en a empêché ou c’est moi qui ait décidé que je serais mieux chez les Winthrops ? » Première fois qu’on mentionnait un point un peu conflictuel de ma vie. Et j’étais impatient d’en savoir plus.

Un baiser ? Pourquoi m'avait-il embrassé ? Il n'est pas gay, je venais de lui dire et je rigolais pour les allusions. J'étais beaucoup plus hétéro qu'autres choses, je n'avais plus eu de relations homosexuelles depuis deux ans et c'était Charlie, le seul, l'unique. Pourtant, j'avoue ... ce n'était pas déplaisant du tout. A vrai dire, je m'étais toujours dit qu'on aime un humain, un être, pas un sexe alors comme je l'appréciais, et que clairement, physiquement, il était attirant donc j'avoue que tout ça, plus l'émotion bah ouais, amoureux du plaisir charnel, je n'avais rien contre et je n'aurai rien contre, recommencer. Fin, la question n'était pas là. Je restais troublé et me forçais à me décoincer, au point où on en était. Je venais donc me poser à ses cotés et lui expliquais les principales choses fondamentales à savoir sur les winthrop mais bien sur, j'en avais bien trop dit. Il se posait plus encore de questions. Oui, Elliot était donc curieux de savoir ce dont je parlais sur sa vie privée et je liais aussi mon destin à lui dans la mesure ou il comprenait que je le connaissais donc bien. J'étais un allié et il viendrait souvent se fier à moi, je crois. Il ne réagissait bien sur qu'à cette chose qui l'avait interloqué. Donc, bien sur, sans aucun doute, j'allais devoir répondre pourtant j'étais bien plus préoccupé par sa soudaine envie de m'embrasser, enfin par son cadeau. Je me sentais trop mal à l'aise et bizarre, surtout que j'étais responsable de la maison maintenant plus élève. Je ne savais que dire, que faire. Je tentais de me concentrer et soupirant, je répondais : Tes parents sont riches, on cherchait à te façonner comme un bon bourgeois mais toi tu voulais pas te vanter, être dans l’opulence pour des trucs débiles, faire le mec macho superficiel ... Je le regarde dans les yeux et je me rend compte que ça m'avait manqué de ne pas me sentir désiré par un mec aussi, c'est tellement peu commun que ça en est excitant. Peu à peu, ma voix est de plus en plus étrange. Tu aurais du aller chez les Elliot mais comme j'ai toujours dit, admiratif, tu t'es battu contre tes parents pour choisir qui tu es ... quelqu'un de humble, rebelle.. j'admire beaucoup tu sais... Ma voix douce, étrange, je me laisse porter par ce que me dit mon désir et je m'avance peu à peu vers lui, vers ses lèvres comme si je voulais à nouveau les gouters mais j'ai peur. Je tente de revenir à moi, ne pas l’effrayer qu'il n'imagine pas que je me fais des idées, j'ai un moment de lucidité et je me recule ; Excuse-moi... je dois pas faire ça.. Je passe ma main sur mon front et je me montre choqué de moi pourtant je crois que malheureusement, mon air me trompe : j'en ai clairement envie, l'embrasser à pleine bouche.

J’avais eu raison. J’en apprenais beaucoup avec Emrys. Apparemment, je n’étais pas destiné à atterrir chez les Winthrops, maison qui semblait pourtant parfaitement me correspondre. Mais pourquoi? « Tes parents sont riches, on cherchait à te façonner comme un bon bourgeois mais toi tu voulais pas te vanter, être dans l’opulence pour des trucs débiles, faire le mec macho superficiel… » « Je suis pas un mec macho et superficiel alors? Et je ne me vante pas? » Ça me semblait bizarre, en fait. Avec les infos qu’on me donne, j’ai de quoi me vanter. « Tu aurais du aller chez les Eliot mais comme j'ai toujours dit, admiratif, tu t'es battu contre tes parents pour choisir qui tu es… Quelqu'un de humble, rebelle… J’admire beaucoup tu sais… » Hm. Alors je ne m’entends pas forcément bien avec mes parents. « Tu sais des choses sur mes parents? Ils ont l’air du couple parfait. » Mais plus j’avançais dans ma quête d’identité, et plus je me rendais compte que les apparences étaient trompeuses. Mais je le vis s’avancer vers moi, d’une façon un peu étrange. De plus en plus près. Et il ne semblait pas vouloir s’arrêter. Il se reculait finalement, bien trop tard, bien trop proche de son but. « Excuse-moi... je dois pas faire ça… » Ok, d’accord. Peut-être que le baiser était une mauvaise idée, en fin de compte. « Écoute, j’suis désolé, d’accord? C’était pas l’idée que je voulais faire passer. J’suppose que je réfléchis pas forcément avant d’agir. J’ai pas pensé à toi dans l’histoire, j’ai été égoïste. J’veux pas que tu te fasses des idées. Puis tu l’as dit toi-même, non? Je suis un homme à femmes. En plus, t’es le responsable des Winthrops. Je veux pas m’immiscer là-dedans. » terminais-je avec une légère grimace, qui n’était pas destinée à lui en particulier mais à la situation de manière plus générale. Et maintenant, j’me sentais con. Ce baiser, ce n’était rien pour moi. Juste un petit jeu, une pulsion, un trip sur le moment. À croire que je vivais pour l’aventure et les nouvelles expériences, mais j’allais devoir faire un peu plus attention aux personnes que mes lubies toucheraient dans leur course.

Elliot semblait, au final, tellement pommé et si je l'étais par les evenements quis 'étaient produits, je voulais lui venir en aide tout de meme, au lieu de fuir. Je le regardaisse creuser l'esprit comme pour trouver des souvenirs mais bien sur, rien ne venait. Je le sentais avide de tout savoir. Il continuait à me couper en posant de nouvelles questions mais je ne me sentais pas encore assez à l'aise pour prendre autant de responsabilité dans sa reconstruction : s'il te plait, calme... je peux pas tout dire comme ça, c'est pas à moi de le faire, je suis pas le plus proche.. avais-je dit confus juste avant mon dérapage. Je le sentais d'ailleurs à présent mal à l'aise et presque trop heureux que je n'ai pas été plus loin. J'étais tout aussi content et regrettais déjà d'avoir voulu me laisser aller car déjà, il me prenait en pitié. Il m'expliquait directement que je devais pas me faire des films. Offusqué, je le regardais et fronçais les sourcils. je me raclais la gorge avant de reprendre; je n'imaginais rien... ça m'excitait juste de t'embrasser une fois de plus mais je compte pas me remettre avec un mec tu sais... j'eus pour la première fois un petit rire. Je souriais et me grattais l'arrière de la tete. Je me sentais gene si bien que je reprenais ma marche dans sa chambre avant de me figer à ma position initiale dans le coin.

« S'il te plait, calme... je peux pas tout dire comme ça, c'est pas à moi de le faire, je suis pas le plus proche… » J’haussais les épaules. Certes, il n’était pas le plus proche. Je savais que c’était Eliot. Ce dernier m’avait rendu visite à l’hôpital et m’avait passé un coup de fil chaque jour depuis l’accident. Mais c’était bien aussi d’avoir un regard extérieur sur les choses. Les amis proches ne me diraient pas forcément les choses que je n’ai pas envie d’entendre, et les ennemis ne parleraient pas du positif. Emrys, lui, avait un regard plus reculé, plus neutre sur les évènements, ce qui me semblait parfait dans ce genre de situation. « J’comprends. » répondis-je alors simplement. Je n’allais pas le forcer, ce n’était pas mon but. Son aide devait être volontaire, pas contrainte.

Puis, il y eut ce petit dérapage qui vint plomber l’ambiance. « Je n'imaginais rien... ça m'excitait juste de t'embrasser une fois de plus mais je compte pas me remettre avec un mec tu sais… » Des mots honnêtes, un peu trop peut-être même, puisqu’ils me donnaient envie de me faire tout petit. Je n’avais pas voulu en arriver là. Alors, j’hochais simplement la tête à ses paroles. « On oublie alors. » répliquais-je, comme pour passer à autre chose. Il se levait du lit pour rejoindre l’encadrement de la porte et se reposer sur son mur fétiche. « Mh… J’crois qu’il vaudrait mieux que je range mes affaires avant que les autres n’arrivent. Merci, en tout cas. Tu m’as déjà pas mal aidé. Je t’appellerai si j’ai besoin, mais je pense qu’on sera vite amenés à se revoir. » Et, pour clôturer la conversation, je lui adressais un sourire sincèrement reconnaissant d’avoir bien voulu m’accorder quelques instants de son temps.