Je l'attendais. Comme un con, comme un mec en manque, comme un puceau qui allait découvrir les plaisirs de la chair. J'étais un imbécile, je n'aurais pas dû la provoquer. Lui dire de venir coucher avec moi c'était signer ma propre fin. Parce que j'allais devenir accro, il me faudrait goûter chaque parcelle de son corps pour m'en souvenir, pour que ce souvenir me suffise pendant des semaines, voire des mois. Pourtant je savais que je ne tiendrais pas deux heures. Et même là c'était trop. Mon cœur cognait dans ma poitrine comme un prisonnier qui tentait de sortir de sa cellule. Et elle n'était même pas encore là. Alors comment allais-je réagir quand ses lèvres se poseraient sur les miennes ? Est-ce que ce serait comme avec Billie ? L'impression d'avoir de la fièvre, d'avoir trop chaud ? Non, fallait pas que je les compare. Billie n'était plus rien, Rhiannon devenait quelqu'un. Et mon cœur ratait un battement. Au fond j'avais hâte, allongé sur mon lit, jouant à Candy Crush sur mon portable. Ouais, ce jeu démodé auquel plus personne ne faisait gaffe. Mais j'aimais bien être original, aimer les choses délaissés. Car moi même je l'avais été. Parfois je me sentais orphelin, mon cœur s'ancrait dans cette solitude qui était propre aux ermites. Des coups à la porte viennent me tirer de ma rêverie. « Tu t'es pas dégonflée ». Elle était là devant moi et c'était tout ce que je trouvais à dire. C'était pas à cause du stress ou autre, non ça c'était passé dès que je l'avais vu. Cette phrase révélait juste le fond de ma pensée. Rhiannon n'avait aucune raison de céder à la tentation. Pourtant elle était bien là à entrer chez moi. Alors je laissais un sourire flotter sur mon visage. Cette brune allait être à moi.

Tu ne sais toujours pas ce qui t'as pris d'accepter. Initiative prise sans réfléchir. Impulsivement. Ne sachant même pas à l'heure actuelle si tu avais pris la bonne décision. Ton audace et ta fierté venaient encore faire des siennes. Ilhan, il t'avait provoqué. Et t'avais pas su te taire. Jeune femme effrontée ne désirant pas se laisser marcher sur les pieds par la gente masculine. Tu ne peux plus reculer. Tu ne peux plus faire marche arrière. Tu viens de débarquer. Restant plantée devant sa porte. Tendant ton doigt tremblant pour aller sonner. Mais tu arrêtes ton geste. Apeurée. Ton courage et ta fougue disparaissant à vue d'oeil pour laisser place à l'incertitude. Tu doutes, Rhia. Tu peux encore rebrousser chemin. Peut-être qu'il ne t'en tiendra pas rigueur. Peut-être qu'il ne t'en voudra pas. La lâcheté ne te correspondait pas. Les évènement tumultueux du passé t'obligeaient à remettre en question chacun de tes pas. Chacune de tes décisions. Parce que tu ne désirais pas refaire les mêmes erreurs. Tu ne voulais pas revivre cette souffrance devenue si familière. Rhia, t'hésites encore. Partagée entre l'envie de revoir cet homme et celle de décamper. N'assumant pas ce côté irréfléchi et spontané de ta personne. T'inspires. Remettant ta chevelure en place. Ilhan, il n'est pas Sloan. Apprends à le connaître bordel. Cesses de te laisser envahir par la peur. T'as besoin d'aller de l'avant. D'oublier le passé. Et pour cela, tu dois le voir. Alors tu finis par appuyer. Et lorsque son visage angélique apparait dans l'encadrement de la porte, tu ne peux que sourire. Cette simple vue avait balayé d'un seul geste le moindre de tes doutes. La moindre incertitude. Une seule pensée te traversait l'esprit. Te réfugier dans ses bras et ne plus jamais partir. Un sourire rassuré vient naître sur les lèvres du jeune homme, comprenant que tu étais bel et bien venue. Tu ne t'étais pas dégonflée qu'il te dit. A une seconde près tu penses intérieurement, ne t'attardant pas sur le palier pour entrer directement. T'attends qu'il referme la porte pour te mettre face à lui. " C'est mal me connaître. Mais je t'avouerai que c'est la curiosité qui l'a emporté. Parce que je veux savoir comment tu comptes t'y prendre pour me prouver que t'es le meilleur. Alors vas-y..." tu t'avances vers lui, venant enrouler tes bras autour de son cou. "Montre-moi".   

Je n'avais pas envie de la laisser partir. Non, je voulais qu'elle reste ici des heures, que je puisse noyer mon regard dans le sien aussi longtemps que possible et quelque chose me disait qu'elle le désirait aussi. Sinon elle ne serait pas venue, pas vrai ? Même si elle mettait ça sur le compte de la curiosité. Une partie de moi était déçue de voir que c'était la seule et unique raison qui l'avait poussé à entrer dans l'appartement tandis que l'autre était rassurée. Car ça signifiait que, pour l'instant, notre relation n'était pas trop sérieuse. On pouvait aller à notre rythme, se prendre des tas d'obstacles mais toujours se relever car rien ne pressait. Le temps était de notre côté. Mais ses bras autour de mon cou m'empêchaient de penser correctement, mon cœur battait à une allure irrégulière. Lui montrer ? Malheureusement je n'avais pas de plan en tête. Ouais, j'étais le genre de mec qui agissait sur un coup de tête, qui suivait son instinct. Et, là, mon instinct ne me criait qu'une chose. L'embrasser. Ne pas réfléchir. La pensée était le fléau de tout homme, empêchait le naturel de se montrer. Doucement, ma bouche frôla la sienne sans pour autant sceller un baiser. Pas encore. « On ne prouve pas l'indiscutable ». Un simple murmure qui s'échappait de mes lèvres. Phrase arrogante qui montrait bien l'était d'esprit dans lequel je me trouvais. J'étais le meilleur, elle l'admettrait. Ambitieux ? Clairement. Mais peu importait car nos lèvres se mirent à danser ensemble, me plongeant dans un flot d'émotions intenses. La peur s'envola, il me semblait avoir de la fièvre, la chaleur m'envahissait, mon cœur s'était arrêté, tout comme le temps. Ma main passa derrière sa nuque pour l'attirer à nouveau à moi lorsque notre baiser se termina. Encore. J'en voulais encore. Peut-être trop même. Ma bouche ne se rassasiait pas de la sienne, comme si j'étais en plein désert et qu'elle était un oasis. Un rêve devenu réalité. Un espoir qui se matérialisait.

Tu ne sais toujours pas ce qui t'as pris d'accepter. Décision prise sans réfléchir. Impulsivement. Ayant subitement eu l’envie de le retrouver. De le rejoindre. Empressée à l’idée de te tenir en face de lui. Impatiente de revoir ce visage angélique que tu appréciais tant. De revoir ce sourire qui te faisait tant craquer. Presque impossible de te retenir. Et pourtant, tu demeurais distante. Légèrement sauvage. Ne sachant pas si cette nouvelle relation que vous entretenez était réellement une bonne idée. Cette attirance malsaine, elle te freine. Tu as peur d’y succomber. De t’y jeter corps et âme. Pour finir par le regretter par la suite. Alors t’hésites. Ton coeur chancèle. Prêt à vaciller. Prêt à faiblir. Et dès lors que tu l’aperçois, un franc sourire vient naître sur tes lèvres. Picotements familiers qui apparaissent immédiatement dans le bas ventre. Te faisant comprendre qu’Ilhan, il te fait ce putain d’effet. Et pas qu’un peu. T’as beau y faire, tu ne peux pas te retenir. Tu ne peux pas y empêcher. A cette emprise, à cette attraction qu’il exerce sur toi. Corps qui s’attirent à l’unisson. Comme s’ils étaient destinés à être ensemble. Proches l’un de l’autre. Il vint à ton encontre. Tu recules d’un pas. Prise au dépourvu. Ton dos venant heurter la porte d’entrée. T’y prêtes pas attention. Davantage focalisée sur sa bouche. Ses lèvres qui viennent en quelques secondes frôler les tiennes. Ta respiration s’échauffe et s’accélère. Ilhan, il joue avec toi. Il te cherche. Et tu le provoques en retour. Lui faisant comprendre qu’il était dans son intérêt de te prouver qu’il était le meilleur. D’humeur folâtre tu étais. Tu ne te doutais de rien. L’étonnement s’empare de ton être dès lors qu’il vient s’emparer de tes lèvres sans crier gare. Frénésie qui t’éveille et qui te prend aux tripes. Sa main derrière ta nuque. Obligeant ton corps à se rapprocher du sien. Sans prendre la peine de te consulter avant. Il était audacieux, tu l’admettais. Mais tu l’étais encore plus. Il finit par y mettre fin. Sacrilège. Tu te mords la lèvre, impatiente d’y goûter encore. T’en redemandes. Mais tu te retiens. Ne désirant pas céder la première. « Mmh. Pas terrible hein ? Faut croire que t’as perdu l’habitude de faire ça » tu le nargues, attrapant sa main pour l’entrainer avec toi jusqu’au canapé. « Laisse moi te montrer comment on s’y prend Eastwood » t’ajoutes, le souffle court. Tu l’obliges à s’asseoir, un regard doux ancré dans le sien. Tu viens le rejoindre, t’asseyant à califourchon sur ses genoux, tes jambes de part et d’autre. Ta main gauche vient caresser sa joue tandis que l’autre agrippe délicatement sa chevelure. Tu n’étais pas de ceux qui utilisait la violence sexuelle. Bien au contraire. Douceur et délicatesse étaient les attributs qui te sied à merveille. « Je te garantis pas que tu réussiras à oublier cette soirée Ilhan…. » tu ajoutes, souriant chaleureusement. Et tu viens capturer ses lèvres. Mordant sa lèvre supérieure. Jouant avec. Son parfum vient chatouiller tes narines. Effluves qui t’excitent, qui t’étourdissent. Sentant monter la fièvre. Le feu dans tes veines, les flammes sous ta peau.
  

« A tes ordres De Belgique ». Sourire en coin, je la suivais. Le cœur battant, je lui obéissais. Parce qu'elle me faisait cet effet que personne d'autre ne me faisait. C'était pour ça que je la laissais me pousser sur le canapé, car j'étais totalement obnubilé par ses lèvres, par elle. Montre moi donc Rhiannon, fais moi perdre la tête. Embrasse moi d'une manière qui me fasse oublier qui je suis, ce que je fais là. « Et si j'ai pas envie de l'oublier ? » Qui pourrait en avoir envie ? Qu'on me le dise, que je lui jette la pierre. Non, c'était à moi qu'il fallait jeter la pierre, parce que je succombais à ses avances alors qu'il y avait une autre femme dans ma vie. Alors que Madi me faisait confiance. A croire que j'étais pas fait pour être en couple. Car je ne ressentais aucune culpabilité, comme si l'embrasser était mon destin, un truc inévitable. Si mon avenir était composé de souvenirs avec elle alors je voulais le vivre maintenant. Et elle m'embrassait doucement. Souffle qui se perdait. Coeur qui battait à tout rompre. Mains qui remontaient lentement le long de ses jambes pour venir se positionner sur ses hanches. Lèvres qui bougeaient en rythme avec les siennes. Et la tête qui se perdait dans les étoiles. « Rhia... » que je murmurais, prêt à arrêter tout ça pour lui avouer l'inavouable. Pour lui dire que j'étais en couple et que je pouvais pas. Mais quelque chose dans ses baisers m'en empêcha, quelque chose dans son regard me cloua sur place. Je devenais comme mon premier amour. Un enfoiré. Pourtant je continuais de l'embrasser, profitant de la douceur de sa peau. Jusqu'à ce que mon portable vibre, posé à côté de moi sur le canapé. Un nom apparaît, Deirdre. Elle répondait à mon message de tout à l'heure, quand je lui demandais de passer à l'appartement. Quand je m'étais engueulé avec Rhia. Jaloux des autres mecs qu'elle fréquentait. Il ne fallait pas qu'elle lise ce message. Il ne fallait pas que ce moment soit gâché. Alors, d'un geste rapide, je saisissais mon portable pour le ranger dans ma poche, espérant qu'elle n'ait pas eu le temps de lire le message. Celui où Deirdre me demandait où on se rejoignait. « On en était à où ? » demandais-je, rapprochant mes lèvres des siennes, avec l'espoir que Rhiannon passerait à autre chose.