Tout était parfait. Pour une fois, Ezio avait fait preuve d'imagination et de détermination. Lui qui se fichait de tout et de tout le monde, avait enfin trouvé quelqu'un qui était en train de le changer. Il se souciait de ce que Louison ressentait, de ce qu'elle pouvait bien penser de lui ou de leur relation. C'était important à ses yeux de savoir tout ça. Alors quand il lui avoua l'aimer par message, il ne s'attendait pas à un retour aussi fracassant de sa part. La belle blonde l'avait mise au tapis par ses mots, elle l'avait surpris et perturbé. Le bel italien voulait lui faire plaisir et peut-être la surprendre dans ses attentions. Jamais, ô grand jamais, il n'avait été aussi attentionné pour une fille, c'était bien la première fois qu'il s'investissait autant dans une relation. Louison lui faisait tourner la tête. Muni de son bouquet de fleurs, Ezio attendait impatiemment la voiture noire qui lui amènerait sa belle. Il afficha un mince sourire en la voyant arriver au loin. Inconsciemment, il espérait que sa surprise allait lui plaire.

Louison avait suivi les consignes de son petit ami à la lettre. En sortant de son cours, elle s'était rapidement engouffrée dans une voiture luxueuse et depuis, elle roulait sans savoir où elle terminerait. Une chose était sûre, au bout du chemin, elle retrouverait normalement son Ezio. Après quelques minutes à traverser Boston, la berline s'était dirigée vers l'aéroport. Intriguée, la jeune femme avait interrogé le conducteur pour lui remettre éventuellement les idées en place mais apparemment, c'était la bonne destination. Qu'est-ce qu'il lui préparait... Le nez collé à la vitre, la blonde ne tarda pas à apercevoir son homme sur le tarmac, un bouquet de fleurs monumental entre les mains. Si elle avait pu, elle aurait sauté du véhicule en marche pour lui sauter dans les bras. Mais, elle s'était pour une fois contenue. Louison avait ensuite joué aux princesses, se laissant aider par le chauffeur pour sortir de la voiture. Une fois dehors, elle s'était bien entendu précipitée vers l'italien, s'arrêtant net devant lui car le bouquet était imposant, il lui était impossible de l'enlacer " Chéri... " son coeur était en vrac, Ezio avait tapé dans le mil. Il lui sortait le grand jeu et elle en était émue. " C'est pour moi ? " lui avait-elle demandé par rapport aux fleurs tout en jetant un coup d'oeil au planeur qui servait de toile de fond.  

La voiture s'arrêta juste devant lui. Ezio ne voyait rien à travers la vitre tintée mais il regardait quand même derrière avec un large sourire amusé sur le coin des lèvres. Il aurait pu se sentir con mais il savait qu'il allait faire plaisir à sa Louison, alors il s'en foutait du qu'en dira-t'on. Le chauffeur descendit en premier et vint ouvrir la porte à la jolie française qui sortit à son tour du véhicule. En croisant son regard, son coeur se serra et il afficha un sourire beaucoup plus sincère. La belle blonde se précipita vers lui avant de lui demander si le bouquet, et très certainement le jet privé, étaient pour elle. « Bien sûr que oui c'est pour toi. » dit-il rigolant mais en levant néanmoins les yeux au ciel. Ezio décala le bouquet et posa sa main dans son cou pour venir l'embrasser tendrement. « J'veux qu'on soit impulsifs et chiants ensemble. » lança-t-il en faisant référence à leur conversation d'un peu plus tôt dans la journée. « C'est l'moment de voir si t'es prête à me suivre à l'autre bout du monde. »

La jeune femme ne pouvait pas encore croire que le brun lui avait concocté tout ceci. Elle n'en revenait pas, elle était scotchée et découvrait une facette du jeune homme qui lui plaisait énormément. Elle attrapa le bouquet des bras d'Ezio pour y glisser son nez à l'intérieur. Puis, elle avait relevé sa frimousse vers l'homme qui la surprenait de jour en jour. Ce dernier l'avait alors embrassé, lui révélant par la suite ses désirs. La jeune femme avait hoché rapidement la tête en pinçant ses lèvres. Puis elle avait été pris au piège, un piège bien intriguant, Ezio lui proposait de le suivre dans une destination mystère. " Je te suivrais n'importe où mon amour, n'importe où ! Donc on se tire si j'ai pigé ? " le sonda-t-elle en le regardant plus qu'amoureusement. " Tu m'emmènes oùùùùùùù ? " l'interrogea-t-elle en dégageant une de ses mains pour attraper la sienne et se laisser transporter par son mec jusqu'au jet. " Putain, on va arriver en un seul morceau avec ça ? "  

Cette proximité faisait maintenant parti de sa vie, il en avait besoin de la sentir près de lui, à ses côtés, pour se sentir bien. Les deux amants avaient trouvés une bonne complicité et ne pouvaient plus se passer l'un de l'autre. C'était ainsi, c'était l'amour, tout beau, tout neuf. Ezio était prêt à tout pour cette fille, putain, il s'en rendait compte à présent. Debout devant elle avec un majestueux jet privé derrière lui, il irait certainement décrocher la lune si elle lui demandait. « Ouais, on s'tire de cette ville et non, tu n'as pas le droit de savoir où on va, c'est ça ta surprise. » dit-il en haussant les sourcils, amusé. Il déposa un chaste baiser sur ses lèvres et grimpa dans le luxueux jet privé, en sa compagnie. Il éclata de rire à sa remarque. « Ouais t'inquiète, je l'ai déjà prit plusieurs fois, j'ai jamais eu de soucis. » répondit-il. Un large sourire se posa sur ses lèvres en entrant dans le jet. Tout y était tellement spacieux, le vol allait être une vraie partie de plaisir. « Tiens, t'as qu'à les mettre dans le vase les fleurs. » lui suggéra-t-il en s'avançant. Il se tourna vers Louison et arqua un sourcil. « J'suis passé dans ta chambre à la Mather, j'me suis permis de prendre quelques fringues, histoire que tu puisses te changer. J'suis tombé sur des sous-vêtements vachement intéressants. » Bah voyons.

Depuis la rentrée, quasiment chaque vendredi soir, Louison partait dans un autre monde avec Ezio. Cependant, elle était normalement toujours au courant de la destination, ce soir, c'était une pure énigme. Heureusement pour l'italien, la blonde était friande des surprises, bien que sa curiosité devenait insoutenable. De toute façon, Ezio ne semblait pas prêt à lui en dire plus sur le lieu où ils se rendaient. Elle n'insisterait pas, elle préférait largement qu'il profite de son futur étonnement. Entrant enfin dans le jet privé, la jeune femme était médusée par le luxe de cet appareil. Néanmoins, elle n'était pas pour autant rassurée sur la sûreté de cet avion, quoique dise Ezio. Elle était poissarde, un élément qu'avait apparemment occulté l'italien. Contournant son homme, la demoiselle avait suivi ses indications en plongeant son bouquet dans un vase. Elle était sereine et excitée comme une puce. Enfin, jusqu'à ce que le brun lui confesse son tour dans sa chambre. " Oh non... Donc je vais m'habiller en fille de joie tout le week-end je parie " avait-elle sous-entendu en roulant des yeux tout en se rapprochant de lui pour capturer sa taille et le contempler de plus près " Je te ferais bien un essayage de mes dessous ici, en privé " murmura-t-elle en tirant sur son tee shirt pour bouffer radicalement ses lèvres " Mais nous ne sommes pas seuls... " chuchota-t-elle en faisant référence au pilote à l'avant. " Nous allons passer beaucoup d'heure là-dedans ? " tenta-t-elle de soutirer comme information avec un sourire malicieux.  

Ezio était curieux de nature. Il n'avait pas fouillé dans ses tiroirs, il avait juste cherché des fringues pour qu'elle puisse se changer là-bas, rien de plus. Et dans ses recherches, il tomba malencontreusement sur des sous-vêtements à la belle Louison. Oh bah ça alors, le hasard était vraiment bien fait. Il se mit à rire en entendant sa remarque. « Une fille de joie, c'est joliment dit ça Louison ... Même pas, j'en ai pris qu'un ou deux. » dit-il alors qu'il avait chargé le sac de la blondinette en sous-vêtements en tout genre. Il y avait limite plus de dessous que de fringues. Elle se colla à lui et vint le chauffer littéralement. « Non mais les deux pilotes sont sous mes ordres, si j'leur dit de ne pas sortir, ils ne sortiront pas t'sais. » essaya-t-il de dire pour la convaincre. Finalement, elle lui demanda pour combien d'heures de vol ils en avaient, certainement pour se faire une idée sur la destination. « Cherche pas bébé, j'te dirais rien. T'façon si je te l'avais dit, j'suis pas sur que tu serais monté dans cet avion. » s'amusa-t-il à dire. Le pilote appela sur le téléphone installée sur la table basse, Ezio décrocha et donna son accord pour le décollage. Tout était parfait, ils allaient enfin quitter le sol. Le beau brun prit place sur un fauteuil et attira Louison pour qu'elle se mette sur lui. « Tout ce que j'peux te dire c'est qu'on a assez de temps pour s'boire une coupe de champagne et faire des câlins. » dit-il en levant la tête pour croiser son regard. 7h de vol, ils avaient effectivement un peu de temps devant eux.

Louison se contrefichait qu'Ezio ait fouillé dans ses affaires, c'était même plutôt excitant qu'il ait eu le culot d'en faire autant. La blonde n'était plus au stade du simple crush, elle l'aimait profondément et elle était prête à tout pour le satisfaire et enjoliver sa vie. Bien qu'en réalité, elle se sentait lamentable à côté de ce qu'il lui offrait quotidiennement. Collée à son italien, l'étudiante avait subitement réchauffé l'atmosphère avant de faire marche arrière à cause des deux pilotes. " Hmm, mon chéri est le commandant à bord alors " souligna-t-elle avant de revenir sur le temps du trajet. Louison ne pouvait s'empêcher de jouer à l'investigatrice. Malheureusement, l'étudiant s'était montré catégorique, elle ne le saurait pas. Louison afficha une tête abattue, retroussant sa lèvre inférieure avant d'être interrompue par l'appel d'un pilote. Ce dernier avait attendu l'aval d'Ezio avant de faire démarrer l'engin. Peu de temps après l'accord de l'italien, l'avion s'était mis en marche et avait commencé à rouler sur la piste. Louison avait alors terminé à cheval sur le Quincy, l'écoutant avec une envie démesurée de se le faire. Cela faisait deux jours qu'ils ne s'étaient pas vu, c'était déjà bien trop long. " J'ai froid... Réchauffe moi mon amour " susurra-t-elle à son oreille avant de se redresser et d'attraper la bouteille de champagne plongée dans un sceau de glace. Fort heureusement, la bouteille était déjà ouverte, la Mather bu alors à même le goulot, sentant quelques gouttes s'échapper de sa bouche et glisser sur son menton. Elle déposa ensuite le champagne à leur côté et partagea l'élixir avec son homme, se frottant à lui, partante pour un câlin même si le décollage allait forcément les ralentir.  

Ezio était le chef à bord, c'était lui qui commandait. Normalement, pour pouvoir faire un tel trajet, il fallait des autorisations préalables des deux pays mais lorsqu'on s'appelait Scorsese et qu'on avait les moyens de passer avant les autres, on pouvait se le permettre. Toute l'après-midi, il avait remué ciel et terre pour rendre cette petite folie possible. Et de voir l'excitation dans les yeux de sa blonde, ça n'avait pas de prix. Confortablement installée sur ses genoux, Louison attrapa la bouteille de champagne et vint boire directement au goulot. Sans chercher à comprendre plus loin, il posa ses mains sur elle et la rapprocha de lui. « Ne me demande pas ça, tu vas le regretter si le pilote vient. » murmura-t-il. Les premières secousses du décollage se firent ressentir. Ignorant complètement ce qu'il se passait autour, Ezio restait focalisé sur elle. Il décala ses longs cheveux blonds derrière ses épaules et approcha son visage. D'un geste franc et sensuel, il vint lécher la goutte de champagne qui avait commencé à couler dans son cou fin et délicat. Sa langue parcourra sa peau et lorsqu'elle arriva à son menton, il se recula. Louison lui donnait la fièvre. « C'est malin, j'ai envie d'toi maintenant. » grogna-t-il en posant sa main dans sa nuque, l'approchant de lui pour un baiser torride. Ils avaient à peine décollé que déjà ils se sautaient dessus. Ces deux-là étaient tout simplement irrécupérables.

Le décollage avait été à peine ressenti. Louison semblait se glisser dans la peau d'une de ses héroïnes de romans d'amour. La vie de la parisienne devenait plus trépidante qu'avant, plus chargée en émotions positives également. La demoiselle voulait profiter au maximum de son petit ami, car la vie est courte, elle était bien placée pour le savoir. Néanmoins, elle n'allait pas changer pour autant son caractère et sa façon d'être. La blonde était survoltée et familière, se délectant grossièrement du champagne offert par la maison Scorsese. Ce qu'elle désirait encore plus, c'était le petit-fils, Ezio. S'ils avaient décollé dans les airs, Louison, elle, voulait atteindre le septième ciel grâce à son homme. Elle n'avait pas tarder à chauffer l'italien et tous deux avaient vilainement copulé sur ce siège tout confort, sans la moindre discrétion. Après des échanges plus tendres, la Mather avait regagné son siège, clignant des yeux tout en observant fébrilement le mec qu'elle aimait plus que tout au monde actuellement. " Tu me réveilleras hein... " avait-elle à peine pu prononcer en se recouvrant d'une couverture, oubliant une fois de plus ses tracas familiaux. La suite n'avait été qu'une suite d'images mouvementées, son père était venue la hanter jusqu'à ce qu'une petite voix respirant le soleil ne vienne perturber son cauchemar. La blonde se battait dans son sommeil, se défendant d'hommes sans réels visages. Quelqu'un semblait pourtant voler à son secours, quelqu'un qui ne provenait pas de ce songe.