le retour à Boston avait été particulièrement douloureux. j'avais appris que Fergus s'était fait enlevé et qu'il était porté disparu. pour moi, la terre s'était arrêtée de tourner à l'instant même où j'avais reçu ce fameux coup de téléphone. je n'avais pas envie de rentrer. je n'avais pas non plus envie de retourner à mon train-train quotidien qui faisait de moi une fille sans âme. j'avais tout perdu, encore une fois. j'avais reçu des sms de mes copines depuis mon retour dont un de Madi auquel je n'avais jamais répondu. j'étais sûrement trop lâche et trop faible pour pouvoir parler de ce qui me terrassait. j'avais peur. peur de voir ma dépression s'installer à nouveau dans mon coeur, dans ma tête et dans mon corps. j'avais pris le temps parce que oui, il fallait que je sois forte mais perdre Fergus avait vraiment été insupportable pour moi. tellement insupportable que j'avais renoué avec l'alcool quelques minutes seulement après avoir appris sa disparition. j'étais dévastée mais voilà, ce soir, je ne voulais plus me morfondre. je ne voulais plus m'apitoyer sur mon sort. j'avais besoin d'attention, j'avais aussi besoin du soutien d'un de mes proches. mon meilleur ami. celui avec qui je partageais absolument tout. j'avais envie de le voir, c'était plus fort que moi.. alors je m'étais changée en arrivant chez moi puis, j'étais ressortie pour rejoindre l'université quelques minutes plus tard. déambulant lentement dans les couloirs, je rejoignais l'aile des Quincy en espérant que Nate serait là ce soir. je ne savais pas ce qu'il faisait et je n'avais même pas pris le temps d'envoyer un sms pour savoir son programme. je pensais toujours qu'on était sur la même longueur d'ondes et que si j'avais envie de le voir, lui aussi le ressentirait. j'avais peut-être tort. j'arrivais donc devant la porte de sa chambre, frappant deux coups sourds en attendant patiemment qu'il m'ouvre la porte...