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I LOVE HARVARD
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    Lien du postSam 9 Sep 2017 - 8:39
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    « Stockholm
    " Introduce a little anarchy "
    Lisbeth & Clay

    A peine l'écran de mon téléphone de nouveau plongé dans la pénombre due à mon activité que j'ai braqué le regard vers la baie vitrée, mêlant mes pensées à la pluie battante venant y frapper. Le fichier joint au dernier texto de Camilla mettait en scène Lisbeth, attachée à une chaise, toujours vivante mais rien ne prouve du caractère récent du cliché. Il pourrait dater de quelques jours comme d'y il a quelques minutes à peine et pourtant je n'ai pas plus tardé pour me lever et aller dans la buanderie empoigner de quoi enfourner le strict nécessaire dans le premier sac trouvé. Deux ou trois affaires histoire de donner le change aux douanes sans attirer l'attention, simple touriste venu en week-end gouter aux spécialités du pays. Toutefois, une fois au volant sur la route de l'aéroport, je n'ai pas hésité une seconde à prendre contact avec quelques refourgueurs de confiance dans ma base de données personnelles qui pourront, je l'espère, une fois sur place me procurer de quoi la faire taire.  
       
    L'un d'entre eux d'ailleurs m'a donné l'adresse de l'une de ses connaissances et à peine le pied sur le territoire que je me suis présenté au lieu indiqué, dans une armurerie tenue par un gars à l'allure tout à faite correcte qui m'a aussitôt convié dans son arrière boutique pour tranquillement convenir du prix et de ce que je souhaitais. L'arme dans un t-shirt roulé, je suis reparti comme si de rien n'était le sac à l'épaule pour me rendre chez Lisbeth et constater des dégâts: alors que je venais de sortir de ma poche le trousseau de clef de son appartement, mes yeux se posèrent sur l'étrange lueur s'échappant de sa porte laissée entrebâillée. Prudemment, elle fut poussée pour contempler des dommages causés par l'agressivité du combat. C'est ici même, dans son salon, que Lisbeth s'est faite enlever, preuve en est de sa table basse renversée. Le parquet est jonché par de nombreux bibelots brisés et plus surprenant: son pc à l'écran lézardé. Il a été détruit volontairement une fois jeté au sol, écrasé par de nombreux coups de pied. Il n'y a plus rien à en tirer mais Lis était sur la piste de sa sœur et devait se trouver beaucoup trop proche de son but. Quant à moi, ce n'est que parce que Camilla a fait l'erreur de me contacter que je sais à présent où elle a trouvé refuge, ayant retracé la position du smartphone de Lis entre deux textos. Le tout est qu'elle se soit tenue tranquille jusqu'à mon arrivée.

    Souhaitant au maximum m'alléger avant de reprendre la route, j'ai profité de ce pied à terre pour y déposer le surplus qui m'encombrerait plus que nécessaire et ai fouiné dans les petites affaires de Lisbeth afin d'y trouver ce qui durant la seule nuit passée ici m'avait un peu dérangé: un couteau papillon dissimulé sous son oreiller. Il n'a pas bougé de son emplacement puisqu'elle n'a très certainement eu le temps de fuir son agresseur pour venir s'en emparer. Poursuivi par la mélancolie de ces lieux, de l'avoir laissée seule ici alors que j'aurais peut-être pu la protéger ou empêcher du moins par ma simple présence Camilla de frapper, j'emporte avec moi son précieux bien et le glisse sous mon ceinturon pour au final m'en aller...

    Skolgränd 2, 118 24 Stockholm, Suède, l'adresse d'une petite maison mitoyenne dans un quartier mal fréquenté, à l'inverse de tout ce que ce que Lis et sa sœur ont eu le plaisir d'habiter. C'est à se demander si mon informateur ne s'est pas planté au moment de la géolocaliser mais c'est un petit détail qui attire mon attention: un reflet dans un bosquet attenant à l'entrée lors d'une percée lumineuse hors du lit nuageux. Son bracelet, fin filet d'or à la maille brisée et que je reconnaitrais assez facilement entre mille pour l'avoir entre mes doigts étreint fut un temps. Il est lui aussi prudemment ramassé pour être à son tour examiné puis enfouit dans l'une de mes poches en attendant de le rendre à sa propriétaire une fois que je l'aurais retrouvée. La porte d'entrée est à ma grande surprise déverrouillée et l'arme à la main, maintenant que je ne suis plus sous le joug des regards spectateurs, je pénètre à l'intérieur. Il se dégage des effluves de poussières et de moisissures, des relents de produits chimiques dont la nature m'échappe totalement. Du chloroforme peut-être... A en juger par la vétusté des murs, le propriétaire des lieux n'a pas daigné refaire la décoration depuis bien des années puisque seules les araignées profitent des pans déchirés de la tapisserie pour venir y tisser. Le corridor dessert sur une cuisine qui elle non plus n'a plus vu le jour depuis longtemps, l'agglo des placard piqué par la pourriture. Chaque recoin est balayé du bout de l'arme, chaque pièce au préalable contrôlée avant de m'y enfoncer. Il n'y a pas âme qui vive au rez-de-chaussée, c'est comme si jamais personne n'était venu y résider. Arme au poing, de la pointe du pied la dernière porte du couloir est repoussée pour tomber nez à nez sur une cage d'escaliers où l'odeur de désinfectant industriel se fait plus entêtante. Et malgré tout le mal que je me donne pour rester discret et sur le qui-vive, mon poids suffit à faire crisser le bois des marches vermoulues une à une lentement dévalées, sauf les trois dernières dont le son se fait métallique et sourd.

    La cage donne sur une pièce étrangement aseptisée, nettoyée du sol au plafond et aux murs de béton laqués. Elle n'est équipée que par quelques meubles et des spots incrustés sont disséminés à intervalles réguliers le long du faux plafond. Pas de signe de vie non plus. Au centre de la pièce trône une table assez grande pour accueillir une dizaine de convives si tant est que là est sa fonction. Mais j'en doute fortement vu ce qui y est étalé: des coupures de presse ainsi que des dizaines de photographies prises à l'insu de sa cible. Effleurant la pile entassée, la tête inclinée, l'un des clichés éveille ma curiosité: moi et Lis, chez elle, il y a quelques jours à peine. Et au fur et à mesure que les épreuves sont glissées de coté, notre intimité ne peut plus être discutée. Un gémissement au-delà de la seule porte cadenassée me tire de mon introspection, les doigts crispés sur la détente tandis que les autres éprouvent de la solidité du verrou. Le métal est neuf et luisant et il serait futile de perdre du temps à en rechercher la clef, puisque Camilla doit probablement l'avoir avec elle emportée.

    Il ne me reste plus qu'une option même si après coup, il ne me restera que très peu de temps pour fuir les lieux. Après avoir pris une longue inspiration, le regard anxieux et exhalant lentement pour ne plus prendre de respiration, le verrou est mis en joug jusqu'à la détonation du tir. L'anse de métal éclate en morceau et tombe à terre, encore chaude sous l'impact virulent de la balle pour me laisser découvrir celle qui se trouve au derrière: Lisbeth, attachée sur une chaise, sédatée mais reprenant progressivement ses esprits.  " Lis. " Elle est dans un état qui sur la photographie n'était pas tant avancé, voutée par la fatigue et la tête inclinée, son visage partiellement dissimulé derrière ses boucles brunes et désordonnées. Pensant avoir sécurisé la maison, l'arme est hâtivement reglissée dans mon ceinturon pour la détacher sans perdre une seconde. Le bruit de la détonation aura tôt fait d'attirer l'attention du voisinage ainsi que celle des forces de l'ordre et je n'ai pas à me retrouver en possession d'une arme non enregistrée, achetée sur le marché noir. En appui sur un genou, les liens de ses jambes sont hâtivement tranchés à l'aide de son couteau mais alors que la lame s'attaque à la corde retenant ses poignets, des applaudissements retentissent dans mon dos. Pris de court, mes gestes se font figés, le couteau glissé entre les doigts d'une Lis encore groggy pour lentement me redresser et faire face à celle qui nous a tous deux piégés. " Camilla." Elle n'est plus la même que sur la photographie, sa teinte de cheveux a changé et c'est à peine si je la reconnais faute de ne l'avoir vue que sur papier glacé. Pointée sur moi, une arme au canon reluisant s'approche en fonction de ses pas mesurés et qui se figent eux aussi à une distance donnée. Sans mot-dire, elle sait se faire comprendre en un seul geste, désignant le sol du bout de son revolver avant de me reprendre pour cible. Évidemment que je n'allais pas venir les mains vides... Lentement mais surement ma main droite s'enquit dans mon dos de ce qu'elle demande et le fait glisser jusqu'à l'autre extrémité de la salle après quoi, elle se décide à m'approcher, me flanquant son silencieux dans l'aine avant de me palper jusqu'aux limites d'une zone risquée. " Doucement, " ce n'est pas un pistolet mais attention, " le coup pourrait partir, on ne sait jamais ". Lui prendre son arme est une idée qui m'a traversé l'esprit, c'est vrai: je pourrais le tenter, mais pas avec Lis juste à coté.

    MAY

    @Lisbeth Larsson
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    Lien du postSam 9 Sep 2017 - 13:09
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    Introduce a little anarchy
    Stockholm - fin août 2017 - Lisbeth & Clay

    Trop près du but… Beaucoup trop près. A peine une adresse s’afficha sur l’écran de son ordinateur que la porte de son appartement était forcée. Debout d’un bon, le PC se fracassa sur le parquet. Elle fit face à trois hommes encagoulés et à une silhouette féminine vêtue de noir. Tous la menaçaient avec des armes blanches alors Lisbeth se jeta sur sa première victime à mains nues. Toutes les nouvelles techniques de combat enseignées par William lui revinrent en mémoire et, surpris, ses tortionnaires décidèrent de passer à la vitesse supérieure alors que la femme se tenait dans un coin, les bras croisés, un rictus amusé donnant vie à son visage. D’un mouvement brusque, Lisbeth se débarrassa du gars situé à sa droite et tenta d’accourir dans sa chambre. Trop tard, son acolyte, à terre, bondit et l’attrapa par la cheville. Déséquilibrée, la jeune femme bascula à son tour au sol et se réceptionna sur ses coudes. Sentant à peine la douleur irradier jusqu’à ses épaules, elle se retourna d’un brusque mouvement de hanches et envoya un coup de pied en pleine face à son assaillant. Malheureusement pour elle, les deux autres types se jetèrent sur elle et la maintinrent immobile alors que la femme s’approchait.

    « Camilla. » Cracha-t-elle d’une voix emplie de dédain et de dégoût.

    Un peu plus et elle crachait sur les chaussures qui s’étaient approchées de son visage couvert de sueur. La charmante dénommée Camilla sourit de toutes ses dents et extirpa une seringue d’un petit étui de tissu noir. Elle la décapuchonna alors que sa proie se débattait comme un beau diable pour dégager ses bras et ses jambes. Mais les trois hommes avaient une poigne d’enfer et la plaquaient au sol sans vergogne. Dans une dernière tentative pour se libérer, elle mordit un bras mais à part un grognement de douleur, rien ne se produisit. L’aiguille se ficha alors dans sa cuisse et la dernière chose que Lisbeth vit fut le sourire étincelant de sa sœur jumelle maléfique.

    « L'espérance vient après le désespoir, comme la clarté après les ténèbres. »

    Un bourdonnement, désagréable. Des pas qui s’activent à ses côtés. Des mains qui saisissent ses bras, ses jambes, son corps aussi mou qu’une poupée de chiffon. Les ténèbres l’entourent alors que ses yeux tentent désespérément de s’ouvrir. Mais ses paupières sont lourdes, tellement lourdes… Dans ce noir, elle tente de se débattre mais son corps, lui, ne répond pas à ces supplications. Elle est trimballée, déposée, piquée, et elle tente de lutter. Mais à chaque fois, la nuit et le brouillard envahissent ses pensées. A-t-elle vraiment gagné ? Est-ce que Camilla a enfin obtenu ce qu’elle désirait tant ? Dire qu’une fois encore, une substance chimique la maintient contentionnée contre son gré ! Elle en pleurerait de rage ! Puis plus rien. A nouveau ces ténèbres envahissantes.

    Un léger gloussement la fit tressaillir. Cette voix, elle la reconnaîtrait entre mille. Celle de Camilla, visiblement dans la même pièce qu’elle. Sa tête dodelinant contre son torse, un affreux mal de nuque la fit grimacer si bien qu’elle releva lentement la tête, avec quelques difficultés. C’est elle ou sa tête pesait une tonne ? Quand enfin elle parvint à maintenir un port de tête correct, ses paupières s’agitèrent et finirent par s’ouvrir. La lueur blafarde de ce sous-sol dilata violemment ses pupilles et elle cligna plusieurs fois des paupières pour s’accommoder de cette nouvelle clarté. A ce moment précis, un flash aveuglant lui fit fermer les yeux alors qu’un souris ! lui transperça les tympans. Elle ne pouvait pas se la fermer, non ? Une fois son grognement émis, des bruits de talons s’approchèrent d’elle et de la chaise sur laquelle Lisbeth était assise de force. Des pieds métalliques raclèrent la pierre du sol pour ensuite le claquer violemment. Un corps s’assit dessus avec grace et finalement, Lisbeth ouvrit les yeux et se retrouva face à sa sœur jumelle.

    « Voilà qui est mieux. J’espère que tu as bien dormi. »

    Une voix doucereuse qui lui écorcha les tympans. Dans un élan désespéré, la prisonnière tenta de s’avancer mais ses liens lui entamèrent méchamment la peau. Un claquement de langue désapprobateur sortit de la bouche de la femme brune assise en face d’elle, à califourchon sur sa chaise métallique.

    « Tu as intérêt à te calmer. Je sais que tu redoutes les aiguilles et si tu veux tout savoir, je n’ai pas encore testé tout mon stock… Ne me tente pas. »

    Sa main aux doigts fins s’approcha du visage de sa prisonnière alors qu’un sourire faussement avenant se dessinait sur ses lèvres rouges carmin. Elle l’avertit que son « ami » était en route et que s’il n’arrivait pas rapidement, c’est elle qui dégusterait. Mais la torture était loin d’effrayer Lisbeth et elle réagit à peine à sa menace. Par contre, elle commença à se demander si ç’avait été une bonne idée de mêler Clay à toute cette histoire. Et s’il lui arrivait quelque chose ? Il avait un fils, merde, et Camilla devait le savoir ! Chose étrange, elle s’approcha d’elle avec un couteau alors que Lisbeth fixait la pointe de son regard mordoré. Au lieu de la blesser, elle la libéra de ses liens et la força à se remettre sur pieds. Bien entendu, elle tenait à peine sur ses jambes alors sa sœur passa son bras autour de son torse pour la soutenir et elle l’emmena dans la pièce attenante.

    Isolée, Lisbeth ressent à peine la douleur infligée par… Camilla ? Ses hommes de main ? Retranchée dans un coin de son esprit, elle attend, se demandant combien d’heures ou de jours ont passé depuis qu’elle se trouve dans ce sous-sol glauque. Est-ce que Clay s’est fait attraper, lui aussi ? Se trouve-t-il dans une autre pièce à subir les mêmes tortures qu’elle, ou pire ? Elle ne se rend pas compte avoir rejoint sa chaise et que ses liens sont à nouveau en place. Un bruit lointain, métallique, parvint à atteindre son cerveau. Mais elle reste retranchée en elle car tout est plus tranquille dans son esprit qu’en-dehors (étrangement). Des bruits de pas s’approchent d’elle et ce ne sont pas les talons hauts de Camilla ni les grosses chaussures de ses toutous. Alors progressivement, Lisbeth émerge, la curiosité l’emportant. Et elle le voit. Ou croit le voir. Et sa voix… Une autre qu’elle reconnaîtrait entre mille. Elle sent les liens de ses chevilles céder alors que ceux de ses poignets deviennent les prochaines victimes du couteau qui est le sien.

    « Clay… »

    Sa voix est bien plus faible qu’elle ne l’avait imaginé. Au même moment, des applaudissements retentissent et résonnent contre les murs. Sa tête à nouveau stable, son regard se pose sur Camilla qui soudain, braque son arme sur Clay qui… A glissé son couteau entre ses mains. Lisbeth n’a aucun mal à reconnaître son bien et petit à petit, ses pensées se remettent en place. Ainsi donc, il est passé chez elle avant de la retrouver. Il a dû localiser son portable que Camilla lui a subtilisé quelques jours plus tôt. Discrètement, elle le prend bien en main en prenant garde à ne pas le lâcher et poursuit lentement le travail du lieutenant.

    « Lieutenant Cooper, toujours plein d’humour… »

    De son pied, elle plaque l’arme au sol et la fait glisser dans un coin reculé de la pièce. Tout en gardant en joue sa proie, elle fixe Lisbeth qui reprend petit à petit ses esprits.

    « Vous en avez mis du temps mais vous l’avez sûrement constaté par vous-même… Maintenant que nous sommes tous réunis pour cette petite entrevue, nous pouvons commencer. »

    Lisbeth était certaine que le bruit de la lame contre la corde était audible de tous. Mais ça devait être dans sa tête ou l’abus de sédatif qui rendait son ouïe sensible. Elle avait le regard braqué sur sa sœur et redoutait la suite. Surtout que le canon de l’arme se trouvait à présent entre Clay et elle.

    « J’ai cru comprendre que vous vouliez me parler entre quatre yeux, pour reprendre vos mots. »

    Les informations se faisaient un chemin jusqu’à son cerveau embrumé. Ainsi donc, ils avaient bien échangé des messages. Son regard se posa sur Clay puis sur Camilla alors qu’elle s’activait toujours sur la corde qui n’allait pas tarder à céder.

    « Et si tu me disais pourquoi tu t’acharnes sur moi depuis des mois ? T’as pas digéré que notre mère m’ait choisie plutôt que toi, n’est-ce pas ? Ah, et au cas où tu n’aurais pas l’info, c’est moi qui ai tué notre père. »

    A peine ces paroles prononcées qu’elle se demandait si tous ces sédatifs ne lui avaient pas cramé la cervelle. Mais les mots atteignirent Camilla qui blêmit légèrement sous la lueur blafarde de la seule lampe éclairant la pièce. Elle déplaça le canon de son arme sur sa sœur, mouvement qu’elle avait bien escompté. Relevant le menton d’un air provocateur, elle la toisait comme si elle se trouvait en position de force. Visiblement, elle avait visé juste et il ne manquait plus que quelques paroles provoquantes pour qu’elle se ramasse une balle dans le crâne. Au même moment, les liens cédèrent silencieusement et elle retint le cordage pour ne pas qu’il tombe au sol.

    « Touché… Mais allez-y, discutez, je saurai me montrer discrète même si je ne peux fuir nulle part… »

    Une sorte de message caché pour faire comprendre à Clay qu’elle s’était libérée de ses derniers liens.




    ©S a n i e


    @Clay Fitz. Cooper
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    Lien du postVen 15 Sep 2017 - 6:46
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    « Stockholm
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    Lisbeth & Clay

    « Lieutenant Cooper, toujours plein d’humour… » Comme si nous nous connaissions déjà, un plaisir que je ne partage pas mais peut-être a-t-elle creusé un peu plus loin que dans nos simples échanges écrits. Pourtant je ne pense pas avoir été l'objet d'une surveillance particulière de sa part. Elle ne doit me connaitre que de ce qu'elle a pu voir et entendre et pourtant, elle sait que je suis Lieutenant... Elle chasse du pied l'arme de poing dont mes yeux ne peuvent s'empêcher de suivre vainement le mouvement. « Vous en avez mis du temps mais vous l’avez sûrement constaté par vous-même…» Oui, Lisbeth a payé de sa personne mon détour chez elle. Elle a été droguée, je suis assez rodé en la matière pour pouvoir aux vues de son état l'affirmer et ses réflexes n'en seront que plus freinés. « Maintenant que nous sommes tous réunis pour cette petite entrevue, nous pouvons commencer. » Un petit rire s'est échappé de ma gorge enrouée. Une simple invitation aurait suffit depuis le temps que nous cherchons à la coincer, Lisbeth en particulier. Le plus étrange dans cette histoire est que je ne comprends toujours pas le pourquoi de ma présence, telle une pièce rapportée mais nécessaire visiblement dans l'engrenage de sa vengeance, une lacune que j'aimerais bien pouvoir combler. J'ai accepté, volontaire plus ou moins intéressé, de régler ce qui est une affaire de famille, privée. « J’ai cru comprendre que vous vouliez me parler entre quatre yeux, pour reprendre vos mots. » Je voyais cette entrevue plutôt en ayant sur elle un temps d'avance et ne vois pas de sujet sur lequel nous pourrions polémiquer. Mais c'était sans compter l'intervention soudaine de Lis qui s'entête à vouloir connaitre la vérité quant aux raisons de cette fixation.
    « Et si tu me disais pourquoi tu t’acharnes sur moi depuis des mois ? T’as pas digéré que notre mère m’ait choisie plutôt que toi, n’est-ce pas ?  Ah, et au cas où tu n’aurais pas l’info, c’est moi qui ai tué notre père. » Les mots ont fusé de sa bouche sans avoir songé aux conséquences. Pourtant ce serait mal connaitre Larsson que de penser une seconde qu'elle puisse s'attirer les foudres de sa sœur sans qu'elle n'ait une idée derrière la tête. Elle s'est octroyée l'attention de notre bourreau qui ne cesse de la fixer, ses yeux fardés sous un voile de fureur, délaissant sa première cible pour mieux la viser, elle, ligotée à son tabouret.  « Touché… Mais allez-y, discutez, je saurai me montrer discrète même si je ne peux fuir nulle part… » Lis, discrète lorsqu'elle est attachée? Deux mots et deux notions qui ne vont de pair, je peux en attester. Je sais pouvoir compter sur ma propre persévérance et mes compétences, frustré d'être tombé dans ce piège qui m'a été tendu et pourtant maître de moi mais quand sera-t-il de Lis une fois la contre attaque amorcée? Pas le choix.

    Du plat de ma main, l'acier qu'elle tient fermement entre les doigts est délogé de sa mise en joue, la forçant subitement à le braquer contre ce mur aveugle lorsqu'une détonation rompt le silence, surpris par le recul de l'arme alors que je la contraints de ma poigne à lui faire lâcher. Des talons dévalent les escaliers de l'autre coté et pourtant je n'en fais état dans mon plan d'actions, interpellant Lisbeth sans même lui jeter un regard." L'arme! " Mais le contact glacé d'une crosse percutant ma nuque sera mon dernier ressentit, çà et la vision vaporeuse du sourire de Camilla, jubilant et soulagée de voir ses hommes de mains s'inviter à notre petit comité.

    [...]

    Me noyant dans l'obscurité, tâtonnant à l'aveugle parmi les échos floutés de leurs conversations, je médite sur ma propre condition et récupère silencieusement. A ce qu'il me semble, je suis attaché sur une sorte de sommier à la résonance métallique, de ces lits antiques et dénichés dans des vides greniers, debout bien que mes genoux ne demandent qu'à fléchir.  
    Dans l'encadrement de la porte ouverte j'aperçois la vague silhouette d'un personnage, la lumière dans son dos si tamisée qu'on en distingue à peine les contours. C'est la silhouette d'une femme en robe longue, d'un rouge éclatant et dont le tissu flotte au gré d'une douce brise. Mais une fois mes yeux habitués à la pénombre, le mirage s'estompe en une autre vision, celle de cette blonde à la façon étrange et presque gracieuse de se mouvoir, une valisette à la main. Délire de persécution... Peut-être dans l'intention d'humilier celui qui se tient à ses cotés, elle se déparait de sa veste et la lui fourre dans les bras. Ainsi libérée de son lourd vêtement, elle reprend possession de cette mallette et l'entrepose à l'abri de mon regard, l'ouvre et étale avec méthode les flacons qu'elle contient. L'un d'entre eux parait être d'un intérêt particulier puisqu'elle s'en empare pour le piquer. Il contient un liquide jaune et huileux qu'elle ponctionne avec le plus grand soin, puis dépose la seringue remplie à ma vue sur un plateau aux reflets argentés. Abattu, les paupières lourdes et le visage dur et fermé, mes lèvres tressautent en un murmure: " Je suis contre les tatouages couleur..." Un sourire s'est finement peaufiné sur son profil, jugeant la seringue qu'elle effleure lascivement de ses ongles, martelant le plastique dans une pensée que seul Dieu connait. " Amène-la moi. " Son acolyte acquiesce sans broncher et se plie à son énième souhait.

    Lis est de nouveau dévoilée sur cette même chaise qui l'a vue ligotée et dont les pieds agressent sur une dizaine de mètres le carrelage jusqu'à ce que Camilla ne le stoppe d'un hochement de tête pour le faire un peu plus loin, dans un coin, patienter. Elle s'approche derechef de sa jumelle et s'assoie sur un siège qu'elle a de sa main libre empoigné et disposé face à elle." Tu sais ce que c'est? " L'aiguille caresse de sa pointe l'épiderme avec envie comme si le désir de la lui planter était plus fort que tout. " De l'huile de camphre." Presque rieuse lorsqu'elle dévoile la nature du liquide, elle se soulève brutalement de la chaise et revient d'un pas déterminé vers mon linceul fait de ressorts et de fer. " D'ordinaire on l'injecte diluée pour aider les patients mais à forte dose, elle entraine des crises d'épilepsie. " La graine du doute germe brutalement: se servir de l'affection que Lis me porte pour l'affliger d'avantage, voilà la raison de ma présence. " Elle n'en a rien à foutre. " Je ne suis rien pour elle et cela ne l'affectera pas.

    MAY

    @Lisbeth Larsson
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    Lien du postVen 15 Sep 2017 - 13:43
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    Introduce a little anarchy
    Stockholm - fin août 2017 - Lisbeth & Clay

    La provocation de Lisbeth était bien calculée. Dès que le dernier lien céda, elle retint les cordages et, d’un habile mouvement du poignet, elle coinça le couteau dans son jeans, le manche métallique la faisant frissonner de plus belle alors que la température de la pièce n’était déjà pas très élevée. L’arme détournée de sa première cible, elle était à présent pointée en direction de sa poitrine. Très intelligent. Si le coup partait et atteignait bien son cœur ou un de ses gros vaisseaux chargés d’hémoglobine, la mort serait assurée et très rapide. Provocatrice jusqu’au bout, la jeune femme leva le menton comme pour lui dire « Va-y, tire si tu l’oses. ». Camilla n’aurait jamais dû changer de cible car bientôt Clay se jeta sur elle, la forçant à détourner son arme de sa poitrine. Malgré tout, Lisbeth poussa un petit soupir de soulagement et grimaça quand le coup partit contre le mur, lui écorchant les tympans. Ses réflexes diminués, elle avait néanmoins eu la présence d’esprit de quitter la chaise qui l’avait maintenue prisonnière des jours durant pour tenter d’attraper l’arme de Clay qui gisait plus loin sur le sol glacial. A peine l’ordre fusait qu’elle tenait le revolver. C’était sans compter les toutous de Camilla qui avaient commencé à envahir le sous-sol. « Et merde ! ». Au lieu de faire parvenir l’arme au lieutenant, elle la pointa sur le premier homme qui se ruait sur elle. Elle visa sa cuisse, espérant atteindre l’artère fémorale, et tira. Sa vision n’était pas au beau fixe et des vertiges l’empêchèrent de se concentrer correctement. Mais le coup partit au moment même où Clay s’effondrait. Le type subit le même sort, quand même touché mais au genou. Sachant très bien qu’elle ne s’en sortirait pas seule, elle ne tenta pas de s’échapper quand un autre acolyte de sa jumelle déboula sur elle pour la plaquer au sol, lui faisant ainsi lâcher le revolver. Sa tête heurta le sol et elle vit trente-six chandelles avant de sombrer dans l’inconscience. Au moins, elle en avait blessé un.

    A nouveau dans la même position qu’auparavant, les ténèbres l’entouraient. Sa respiration était superficielle, comme si elle manquait d’air. Un violent mal de crâne la fit grimacer alors que son menton était toujours appuyé contre le haut de sa poitrine. Une quinte de toux fit tressaillir tout son corps et accentua sa migraine. L’arrière de sa tête lui faisait un mal de chien et elle sentait que quelque chose collait à sa nuque et ses cheveux. Du sang séché ? Quoi d’autre, sinon ? Relevant doucement la tête et ouvrant enfin les yeux, Lisbeth constata qu’elle se trouvait effectivement dans une pièce plongée dans l’obscurité la plus totale. Des voix lui parvenaient, étouffées par la porte métallique fermée. Sa sœur avait eu la bonne idée de la faire ligoter sur sa chaise sans toutefois entraver ses chevilles. La jeune femme sentit la présence de son couteau papillon contre sa peau et elle fut rassurée : ils avaient été assez cons pour ne pas la fouiller. Ils avaient très certainement pensé que Clay avait eu le temps de la détacher avant qu’ils ne déboulent. Tout à coup, la porte de sa prison ténébreuse s’ouvrit sur un autre type (décidément, elle en avait vu défiler !). Il ne prit pas la peine d’allumer une quelconque lumière (s’il y en avait une) et se dirigea sur elle sans un mot, sûr de lui. Lisbeth ne pipa mot, ne cherchant pas à savoir où il l’emmenait ou à demander où se trouvait Clay. Il ne lui aurait pas répondu alors autant économiser sa salive. Sa grosse paluche se posa sur le dossier de la chaise métallique qu’il traîna derrière lui comme un sac de pommes de terre. Les pieds de Lisbeth traînèrent au sol et, quand elle sortit de la pièce sombre, elle dut fermer un instant les yeux, la luminosité lui vrillant la rétine et le cerveau. Bientôt, sa chaise pivota et ses pieds métalliques retrouvèrent le sol dans un nouveau claquement. Lisbeth sentit des présences autour d’elle et un mauvais pressentiment lui tordit les entrailles. Quand elle ouvrit les yeux, ils se posèrent directement sur Clay, lui aussi ligoté, en station debout. Son cœur fit un bon dans sa poitrine et ses pupilles se rétrécirent un peu plus quand elle remarqua le plateau argenté avec la seringue au liquide jaunâtre. Camilla, satisfaite, s’empara d’une chaise et s’assit en face de sa sœur comme si elles allaient discuter de la pluie et du beau temps. Les prunelles de Lisbeth se teintèrent d’animosité, de rage et de dégoût. Ayant emporté la seringue, elle fit courir l’aiguille le long de la peau de son cou et s’arrêta un instant sur sa veine palpitante. « Va-y, plante-moi cette fichue aiguille !. Mais elle garda le silence tout en l’assassinant du regard, ce qui la fit rire. Camilla débita des paroles que Lisbeth ne prit pas la peine de reprendre. Bientôt, sa jumelle se releva brutalement et revint vers Clay, en aussi mauvaise posture qu’elle. Lisbeth savait très bien ce que contenait la seringue : elle n’était chimiste et surdouée pour rien. Elle connaissait aussi les propriétés de ce produit généralement appliqué de manière topique et plus rarement en sous-cutané. Elle ne se faisait pas d’illusion : Camilla allait utiliser la voie veineuse. Effets secondaires indésirables garantis et rapides.

    « Pas si le patient n’est pas sujet à l’épilepsie avant. »

    Sa voix était faible et pâteuse mais elle était certaine de sa réponse. Le regard de sa sœur se détourna un instant de sa proie pour la fixer.

    « En revanche, l’injection va provoquer des nausées, sûrement des vomissements, peut-être aussi une réaction cutanée. Mais aussi une détresse respiratoire. J’imagine que tu ne vas lui faire une injection sous-cutanée, ce serait trop gentille de ta part. »

    Le visage de Camilla affichait la surprise mais rapidement, un sourire presque démoniaque étira ses lèvres pourpres. Mais quand trouvait-elle le temps de toujours être parfaite ? Lisbeth haussa alors les épaules devant l’air surpris de sa jumelle.

    « Doctorat en chimie. » éluda-t-elle.

    L’attention de sa sœur fut alors reportée sur Clay.

    « Elle est très intelligente n’est-ce pas ? Le pire, c’est qu’elle a entièrement raison. Elle va te regarder étouffer sans rien pouvoir faire, la pauvre. Mais si elle n’en a rien à foutre… »

    Mais le cœur de Lisbeth s’affolait dans sa poitrine. En apparence, elle était parfaitement calme, mais au fond d’elle… D’un côté, elle avait de la peine à émerger de toutes ces drogues injectées et d’un autre, elle aurait pu bondir sur Camilla et lui arracher les yeux avec ses mains. Depuis quelques minutes, ses mains ligotées s’étaient saisies de son couteau et elle s’activait plus que jamais sur ses liens. Encore une fois. Mais il ne fallait pas se leurrer : elle ne serait pas libérée à temps. Toutefois, en tant que connaisseuse de produit chimique, elle ne resterait pas sans rien faire, même attachée.

    Camilla s’empara d’un garrot en caoutchouc qu’elle noua autour du bras de Clay. Elle le serra bien fort de telle sorte qu’il lui pince bien la peau. Lisbeth suivit les mouvements d’un regard anxieux que seul Clay pouvait apercevoir, Camilla lui tournant le dos. Son acolyte, quant à lui, observait la scène d’un œil vif et attentif, jouissant de la situation. Le petit manège dura le temps de la désinfection (comme si cette cinglée s’en souciait réellement !) puis l’aiguille s’approcha d’une de ses veines palpitantes de son pli du coude. Quand l’aiguille se ficha du premier coup dans le vaisseau, Lisbeth accrocha le regard de Clay. La peur, non, l’effroi faisait briller son regard. Non, elle n’en avait pas rien à foutre de lui et il n’y avait pas besoin de mots pour le comprendre.

    « Clay, il faut que tu me regardes. Tu vas ressentir tous les symptômes que j’ai énoncés avant. Mais tu vas garder une respiration calme et maîtrisée, je sais que tu peux le faire. Tu es entraîné à rester calme en toutes circonstances alors ça ne sera pas compliqué. »

    Camilla injectait lentement le liquide et quand elle termina, elle se recula et dénoua le garrot. Que sa sœur parle, ça ne changerait rien qu’il allait agoniser devant elle. Elle se dirigea vers sa mallette et elle sortit une nouvelle aiguille. Elle prépara un nouveau cocktail de mélange de produits mais Lisbeth l’ignora royalement.

    « Tu vas bientôt avoir de la peine à respirer… Tout ce que je te demande, c’est de ne pas paniquer et de continuer à respirer calmement. Et ne parle pas. »

    Fichus liens de merde !. Cette fois, les cordes étaient bien serrées et ses poignets étaient bien entamés. Sa peau était à vif mais elle s’escrimait toujours à couper ce foutu cordage à la con. Sous ses yeux, l’huile de camphre injectée commençait à faire son effet. Beaucoup trop vite aux yeux dune Lisbeth plus que concentrée. Même si la scène était difficile à regarder, elle ne lâchait pas Clay du regard. Une furieuse envie de hurler la saisit à la poitrine et à la gorge mais elle se contint. Camilla, ayant fini de préparer sa petite mixture, s’approcha d’elle. Elle s’assit en face d’elle, jouant avant sa seringue. Elle n’avait pas emporté le garrot avec elle.

    « Ne fais pas cette tête-là… Il va mourir et tu ne peux rien faire. Tu le sais bien. Ça, c’est pour m’avoir privé de mon père. Touché ! Tu ne savais pas qu’il venait me voir, j’imagine. Et oui, il savait que notre mère avait accouché de jumelles. Je l’ai su très tôt alors que toi… ça fait que quelques jours que tu es au courant. Lisbeth la futée ! Pas tellement que ça, au final.

    Non, tout ça pour ça ? Enfin bon, ce n’était pas rien mais quand même. Qui était la plus atteinte des deux, hein ? Lisbeth cracha au visage de Camilla et l’homme s’approcha. Camilla lui fit signe de rester où il était et s’essuya le visage avec un mouchoir tiré de la poche de son chemisier. Un petit rire lui échappa.

    « Tous ces incapables n’ont pas réussi à te descendre. Je dois avouer que tu es plus forte et coriace que tu n’en as l’air. Sans compter que mon premier homme de main m’a trahie. Sacré William ! Il était plus doué au lit. Si je le retrouve…»

    Quoi ? Comment ça ? Comment connaissait-elle William ? Le regard de Lisbeth s’écarquilla malgré tout alors qu’une horrible nausée commençait à l’envahir. Son dernier lien céda mais elle resta parfaitement immobile.

    « Mais trêve de plaisanterie ! Je crois qu’il est temps que j’achève le travail de mes hommes incapables. Et ça va être tout simple. J’aurais tellement voulu que les choses se passent autrement, sœurette… Mais bon, tant pis.

    Lisbeth tenta de reculer sa chaise mais l’aiguille se ficha dans sa cuisse. Camilla actionna le piston mais ne put pas injecter tout le liquide car sa sœur venait de lui planter la lame de son couteau dans son bras. Un cri de douleur mêlé à la surprise s’échappa des lèvres de la blonde qui se releva d’un bond. Avant que son acolyte ne lui tombe dessus, Lisbeth se jeta sur sa sœur pour la plaquer au sol, ventre à terre. Elle s’empara de son arme coincée dans son ceinturon et roula sur le dos pour tirer sur l’homme qui se jetait déjà sur elle. Le coup partit. Il tomba à la renverse, en arrière, mort sur le coup. Elle avait visé sa poitrine et apparemment, ses réflexes étaient revenus. Ou peut-être était-ce l’adrénaline qui courait dans ses veines. A peine l’homme à terre que sa sœur se jetait sur elle, les deux mains agrippées à son cou. Lisbeth suffoqua. Sa sœur bloquait son bras qui tenait l’arme de son genou, ne laissant à Lisbeth aucune chance pour l’attaquer. Mais elle avait oublié une chose : l’aiguille fichée dans sa cuisse, la seringue à moitié vide. Elle s’en saisit de son bras libre alors que l’air commençait sérieusement à lui manquer. Elle la planta sans vergogne dans la jugulaire de Camilla et injecta le reste du produit. Surprise, cette dernière porta la main à son cou et retira l’aiguille pour jeter le tout plus loin. Les yeux écarquillés, elle tenta de s’en prendre à nouveau à Lisbeth mais le produit fit bientôt son effet et elle s’effondra, inconsciente. Apparemment, il s’agissait d’un nouveau sédatif. Lisbeth était bientôt immunisée contre ce genre de produit si bien qu’il ne faisait pas encore bien effet sur elle.

    « Merde, Clay !. Se relevant rapidement, toussant comme jamais alors que sa gorge la brûlait, elle se jeta sur les fioles et regarda ce qu’elles contenaient. Il n’existait pas d’antidote à l’huile de camphre mais puisque la détresse respiratoire semblait être un des effets les plus néfastes de ce produit, elle devait trouver un produit qui dilaterait les bronches pour l’aider à respirer. Quand elle trouva le produit, elle s’empara d’une seringue et la remplit. Elle prit le garrot et revint vers Clay qui n’était franchement pas en très bon état. L’angoisse qu’il soit trop tard lui tiraillant les entrailles, Lisbeth serra le garrot à la hâte et ne se fit pas prier pour injecter le produit en son entier. Elle eut alors la présence d’esprit de contrôler son pouls. Elle le percevait sur ses doigts froids et fins mais il lui semblait faible. Et son teint était blafard. Mais elle ne pouvait rien faire d’autre que d’attendre pour savoir si cet antidote de fortune ferait effet. En attendant, elle le détacha à l’aide de son couteau (il aura servi, celui-là) et le soutint comme elle put, tombant presque à la renverse sous son poids. Lisbeth l’allongea sur le sol et s’effondra à ses côtés, le souffle court. Son regard fixa le plafond alors que l’injection administrée par Camilla commençait à déployer ses effets.

    « Non, pas maintenant… »

    Elle lutta contre les ténèbres mais y succomba bientôt. Elle sentit juste un léger mouvement à ses côtés, se demandant s’il s‘agissait des derniers hommes de main de Camilla. Puis plus rien.



    ©S a n i e


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    « Stockholm
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    Lisbeth & Clay

    « Pas si le patient n’est pas sujet à l’épilepsie avant. » Aussi loin qu'ils me reviennent, je n'ai pas le souvenir d'avoir été un jour frappé par cette maladie et le ton franc mais fragile de Lis ébranle les décombres de certitudes de son autre machiavélique. « En revanche, l’injection va provoquer des nausées, sûrement des vomissements, peut-être aussi une réaction cutanée. » Une allergie quoi... Rien de bien inquiétant. Et moi qui pensais en chier pour avoir eu le courage de venir jusqu'ici te chercher. « Mais aussi une détresse respiratoire. J’imagine que tu ne vas lui faire une injection sous-cutanée, ce serait trop gentille de ta part. » Nettement moins bandant comme résultat. Lis... Ma tête oscille lourdement de gauche à droite. Si Camilla n'était pas au fait des véritables effets indésirables, peut-être qu'elle n'avait pas encore eu l'idée de me l'insinuer directement dans les veines mais maintenant, me piquer devient une réalité. L'exécutante déverse sa surprise sur celle qui étale au grand jour sa science, un gain de temps, sursit qui ne fait qu'ajouter à mon anxiété. C'est un fait, je ne suis pas patient, encore moins lorsqu'il s'agit d'éprouver mes limites.

    « Elle est très intelligente n’est-ce pas ? Le pire, c’est qu’elle a entièrement raison. Elle va te regarder étouffer sans rien pouvoir faire, la pauvre. » J'ai eu un mouvement de recul à l'écoute de la sentence, priant pour une fois que Lis se plante admirablement quant au pronostic, le métal vainement secoué à la fréquence sèche de mes poignets. « Mais si elle n’en a rien à foutre… » L'ironie de la situation, je l'ai saisie... Mes propres mots retournés à son avantage lorsqu'elle retrousse soigneusement ma manche et me garrotte le haut du bras d'un linceul de caoutchouc, faisant saillir quelques veines au travers des tatouages. Elle active le piston sous mon regard empli d'appréhension mélangé à une once de curiosité, impuissant face à la dilution du liquide qui petit à petit disparait de son écrin cylindrique, mon sang en ébullition. Cette même anxiété, je la lis, incrustée dans l'œil de Lisbeth qui cherche quelque part à se faire pardonner. Laisse tomber, je suis venu ici en connaissance des risques et suis prêt à les supporter, n'ai plus rien à perdre de mon coté si ce n'est mon propre sang qui dort quelque part, à des milliers de kilomètres de cet endroit, profondément. Aspirant une dernière fois comme si cette goulée d'air aseptisé serait la dernière, je me contracte sans savoir pourquoi, réflexe de mon cortex reptilien qui cherche à se montrer plus résistant que ce que mon corps peut en pratique supporter. « Clay, il faut que tu me regardes. » C'est la voix de Lis qui m'appelle hors des flots agités qui m'ébranlent intérieurement. « Tu vas ressentir tous les symptômes que j’ai énoncés avant. » Merci, j'avais cru comprendre que je n'y échapperais pas de toutes manières, cobaye contre mon gré et pourquoi? Juste pour la tourmenter elle, mais c'est aussi et sans doute parce que quelque part, je compte pour elle. C'est du moins ce que sa jumelle semble croire et qui de mieux placé pour la psychanalyser... « Mais tu vas garder une respiration calme et maîtrisée, je sais que tu peux le faire. Tu es entraîné à rester calme en toutes circonstances alors ça ne sera pas compliqué. » Excepté que sur un ring, seule ma réputation est en jeu et quant à mon travail de tous les jours, jamais une personne qui m'est proche n'est mise dans la balance. Un collègue reste un collègue, un ami un ami, mais Lis... Elle représente bien plus que ce que je veux bien avouer. Les conditions ne sont pas les mêmes que celles dans lesquelles j'ai été entrainé, les enjeux différents et bien qu'on le dise, nous ne sommes jamais entièrement préparés à ce genre de situation, l'instinct prenant le pas sur la logique et la réflexion.  

    Ma respiration reprend de son aisance, les yeux de Lis pour point d'encrage face à mes tourments même si ça ne changera pas la donne selon leurs dires. Une fois la dose de poison injectée, Camilla retire l’aiguille précautionneusement comme si l'acte méritait d'être parfaitement acté, dénoue le garrot et par ce fait, me condamne à un douloureux supplice dont les effets ne devraient plus tarder. Je n'ose imaginer le liquide ambré s'écouler et gagner petit à petit mon système tout entier, ce serait me focaliser sur une vérité contre laquelle je ne peux luter. Inutile d'y penser. La première chose ressentie, étrange et venue sans préavis, est cette sensation de gravité lestée, d'inconfort, comme si mon corps lui-même se braquait contre ma volonté. A cet état sont venues se rajouter des sueurs, des sensations brusques de chaleur qui me firent chanceler, vagues de déplaisir connues de l'époque où j'étais un camé. Camilla ne jouit même pas du spectacle et laisse à sa sœur le plaisir de me voir progressivement étouffer, incapable de respirer à mon aise, de plus en plus sujet à l'agitation malgré les conseils avisés de Lis qui devient à son tour l'objet de sévices. « Ne fais pas cette tête-là… Il va mourir et tu ne peux rien faire. Tu le sais bien. Ça, c’est pour m’avoir privé de mon père. Touché ! Tu ne savais.... » Leur petite conversation perd à présent de son intérêt puisque je vais claquer, résigné à bientôt rendre mon dernier soupir rétif. Seules les quelques brides de ce que mon cerveau me retranscrit de la scène m'interpellent, toute lueur d'intelligence ayant disparu de mon regard: L'un des chiens s'approche de Lisbeth. Il se fige néanmoins suite à l'ordre donné par sa maitresse tandis que ses lèvres à elle reprennent de plus belle leur danse frénétique. William... Je suffoque, l'air se fait de plus en plus rare et ma vision de moins en moins fine, autant troublée que ne l'est ma faculté de résonner. C'est dans ces quelques dernières secondes, à puiser dans les dernières forces qui me restent que j'abdique finalement et fais preuve de faiblesse avant de sombrer, les muscles bandés, ma tête dodelinant sous l'effet de l'anoxie pour finalement tomber.
    [...]

    Animé par un mal de crane phénoménal, je me suis éveillé dans une pièce qui m'était encore méconnue, certainement à l'étage aux vues du paysage que je perçois avec difficulté au travers de la vitre encrassée. A l'inverse du sous-sol, rien ici ne laisse à penser que le bâtiment ait été récemment habité, en témoigne d'ailleurs l'odeur de moisissure de la couette sur laquelle j'ai été abandonné. Il y a de part et d'autre dans cette chambre des photos d'un passé révolu et juste à coté de mon chevet, une perfusion qui égraine les secondes sur la mesure d'un goutte à goutte régulier. " Du glucose. " Cette voix, je la connais. Elle résonne entre ces murs aveugles et pourtant je n'ai de mal à discerner la position, dans l'embrasement de la porte qui ne laisse rien échapper de cet air vicié. Rien qu'aux effluves, on sait que personne n'est venu s'allonger ici depuis des jours, des semaines, des mois si ce n'est des années...  " Je ne suis pas en sucre. " Mais j'apprécierai quelques jours de congés après cette brève échappée, et ne plus être trimbalé d'une pièce à une autre durant mes absences...  " Elle aurait dû partir tant qu'elle en avait la possibilité et t'abandonner. Elle va regretter de t'avoir pour ami... ou amant. Et toi aussi. " Ses talons martèlent le plancher vermoulu jusqu'à se positionner aux pieds de mon lit, appuyée, paumes de part et d'autre sur l'ossature de bois usé. Inutile de rêver, je suis encore entravé mais uniquement de part mes poignets liés l'un à l'autre. " J'vais finir par penser que c'est un fantasme de frustrée. "   Elle a sourit sans plus prendre à mal ma répartie fatiguée et a glissé une main derrière son dos afin d'extirper ce qui dormait dans sa poche arrière: une télécommande. D'une simple pression, la seule trace technologique de la pièce émet un fond sonore presque imperceptible avant que n'apparaisse à l'écran la cellule où se trouve Lis. " Puisqu'il est question de plaisir, je te laisse jouir seul du spectacle. Pas de gestes amples, pense à la perfusion. " Perfusion dont l'utilité reste à prouver puisque je suis de nouveau sur pieds, ou presque. Sur ces derniers mots elle prend congés de ma personne pour réapparaitre après quelques minutes plus tard sous forme pixelisée à l'écran, prête à remettre çà avec sa sœur.



    MAY

    @Lisbeth Larsson
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    Lien du postMar 3 Oct 2017 - 9:46
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    Les ténèbres. Lisbeth avait lutté quelques secondes avant de sombrer dans l’inconscience, le sédatif faisant enfin effet sur son corps malmené depuis des jours. C’était sans compter la déshydratation et la malnutrition. Alors elle n’avait pas pu gagner ce combat contre ce produit qui courait dans ses veines. Sa dernière pensée se dirigea vers Clay, qu’elle espérait avoir sauvé avec cette injection miracle. Mais peut-être était-ce trop tard. Peut-être était-il déjà mort et qu’elle avait fait tout ça pour rien. Non, il était plus fort que ça, elle en était convaincue. Animée par cette pensée, elle se laissa aller.

    Combien de temps s’était écoulé depuis sa perte de connaissance ? Des heures, des jours ? Quand elle se réveilla, Lisbeth avait la bouche sèche et une sensation de chaud-froid traversait son corps à intervalle régulier. Elle avait tellement mal au crâne qu’elle se demanda comment sa tête faisait pour ne pas exploser. A nouveau, elle était prisonnière de sa chaise, les poignets liés derrière son dos. Cette fois-ci, aucun couteau ne l’aiderait à se libérer. Camilla avait certainement fini par comprendre comment elle s’était échappée à deux reprises. Quand enfin Lisbeth réussit à relever la tête, son regard plongea directement dans celui de sa jumelle. Depuis quand se tenait-elle là à l’observer tel un prédateur surveillant sa proie ? Un sourire qui aurait pu être avenant dans d’autres circonstances étira son visage lisse et un haut-le-cœur la prit à la gorge. Silencieuse, Camilla s’approcha de sa prisonnière et posa sa main sur son bras. Lisbeth remarqua alors qu’elle était reliée à une perfusion de liquide transparent. Merde, c’était quoi, encore ? Visiblement, elle coulait depuis un moment car la poche était pratiquement vide.

    « Dis bonjour à la caméra. »

    La jeune femme quitta enfin sa sœur du regard pour lever la tête vers le mur sur lequel la caméra était perchée. S’il y avait un tel engin dans cette pièce lugubre, c’était bien parce que quelqu’un regardait, de l’autre côté. Et cette personne, ça ne pouvait être que Clay. Du moins, Lisbeth l’espérait de toutes ses forces. Son visage se détendit très légèrement et son attention se reporta sur la femme blonde.

    « Où est-il ? »

    La question fusa, brusque. Un rire amusé s’échappa de la bouche rouge de Camilla.

    « Comme vous êtes mignons. Ne t’inquiète pas, il n’en perd pas une miette. Et… Je te félicite : tu as réussi à le sauver à temps. »

    Lisbeth tira sur ses liens mais ils étaient bien serrés. Camilla fit un petit signe de la main et un de ses gorilles arriva avec une nouvelle poche remplie de liquide. Lisbeth observa sa nouvelle perfusion comme s’il s’agissait d’un serpent à sonnettes. Elle était certaine que ce n’était pas de l’hydratation ou un autre produit destiné à la requinquer.

    « Pourquoi tu ne me tires pas une balle en plein cœur, comme tout le monde ? »

    « Ce serait bien trop simple et je ne pourrais pas jouir du spectacle sinon. »

    Et elle déconnecta la première poche pour la remplacer par le seconde. Lisbeth frissonna de plus belle mais elle ne voulait pas faire le plaisir à sa sœur de la voir ainsi affaiblie et affectée. Comme le lui promit sa jumelle, elle la regarderait périr à petit feu.

    Durant des jours, Camilla fit la navette entre Clay et Lisbeth. Au bout de quelques temps, elle détacha sa sœur car elle la savait trop affaiblie pour tenter quoi que ce soit. Finalement, elle n’obtint plus aucune réponse de sa part si ce n’est des regards tantôt haineux, tantôt vides. Camilla en était certaine, elle arriverait bientôt au bout de ses peines. Sa sœur était coriace mais jamais elle ne ressortirait de cette baraque vivante. Quant à Clay… Elle avait décidé que sa fin serait plus rapide. N’avait-il pas déjà été torturé en étant forcé de regarder son amie dépérir sous ses yeux, sans rien pouvoir y faire ? Le dernier mouvement de Lisbeth, visible via la caméra, fut un coup de pied rageur contre sa chaise. Elle l’envoya valser quelques mètres plus loin alors que son corps, recroquevillait, s’effaçait lentement.

    Il faisait nuit quand Camilla revint dans la prison de sa sœur. Cette dernière était allongée sur le sol et elle ne bougeait plus. La jeune femme blonde se dirigea vers elle et s’accroupit à ses côtés. Elle prit son poignet entre ses doigts fins et parfaitement manucurés pour y chercher un pouls, un quelconque signe de vie. Et elle chercha longtemps si bien que l’image sur l’écran semblait s’être figée. Puis finalement, après d’interminables minutes, elle se redressa après avoir lâché le bras de Lisbeth, et elle se dirigea vers la caméra.

    « Maintenant, c’est ton tour. Mais ça sera rapide, comparé à elle. »

    Seul Clay (s’il était conscient ou réveillé), put remarquer le mouvement silencieux derrière Camilla. Lisbeth avait bougé et s’était redressée tant bien que mal. Ça faisait des jours qu’elle n’avait pas quitté le sol froid et dur de ce sous-sol et elle se sentait plus que rouillée. Il lui avait fallu toute sa volonté pour cesser de vouloir se rebeller et se calmer. Elle s’était donc repliée dans un coin et avait fait mine de se laisser dépérir. Mais c’était mal la connaître que de penser qu’elle abandonnait aussi facilement. A présent debout, elle s’avança vers sa sœur, prête à se détourner de la caméra pour sortir de la pièce. Lisbeth l’interpela d’une voix faible et sa jumelle se retourna, surprise. La brune lui envoya un coup de poing non retenu en plein visage tout en se demandant comment elle avait fait pour déployer une telle force alors qu’elle était si faible. Ah, l’adrénaline ! Sonnée, Camilla s’effondra et voulut s’emparer de son arme accrochée à sa ceinture. Lisbeth lui écrasa le poignet sans ménagement avant de se pencher pour s’emparer du flingue. Au lieu de mettre sa sœur en joue, elle jeta l’arme plus loin.

    « Montre-moi ce que tu sais faire, sans arme. »

    Une Camilla à la pommette rouge se redressa difficilement. Elle cracha un peu de sang au sol avec une rage et un dédain non contrôlés. Lisbeth scrutait le moindre de ses mouvements, son corps en mode survie. Si elle n’arrivait pas à arrêter sa sœur alors elle était perdue. C’était sa dernière chance car son corps n’en supporterait pas plus. Elle laissa la furie attaquer en premier et para bien des coups. Mais ce que sa sœur semblait ignorer, c’était qu’elle pratiquait la boxe depuis presque dix ans et que William l’avait initié aux techniques de combat. Lisbeth ne réfléchissait plus, ses mouvements dictés par l’instinct. Chaque attaque de Camilla était parée mais bientôt, elle reçut un coup de pied en plein ventre, ce qui lui coupa le souffle. Sans compter la nausée qui la saisit à la gorge. Ne te laisse pas démonter ! Ce n’est qu’un coup de pied… Camilla réussit à lui asséner quelques coups mais bientôt, Lisbeth se jeta sur elle et la plaqua au sol. A califourchon sur elle, ses deux mains se refermèrent sur sa gorge aux veines palpitantes. Et elle serra alors que son regard mordoré se perdait dans une mer agitée. Maintenant qu’elle la tenait, elle n’allait plus la lâcher. Jusqu’à ce qu’elle rende son dernier souffle. C’était soit Camilla, soit Lisbeth. Et Lis n’était pas prête à mourir. Pas encore.

    Sa sœur suffoquait et essayait de se libérer tant bien que mal. Mais Lisbeth était comme un pitbull accroché à sa proie : une fois en gueule, elle ne lâchait plus. Petit à petit, son teint changea de couleur alors que ses conjonctives viraient au rouge. Après quelques minutes de lutte acharnée, l’océan bleu perdit de sa vie et devint fixe et immobile. Les bras de Camilla retombèrent au sol, flasques et sans vie. Une fois sa jumelle immobile, Lisbeth relâcha son étreinte sur sa gorge portant d’affreuses traces violacées avant de s’effondrer à ses côtés. Ses mains lui faisaient mal d’avoir serré si fort le cou de la femme morte qui gisait à ses côtés. Encore sous le choc, Lisbeth ne réalisa pas encore qu’elle venait d’assassiner le deuxième membre de sa famille. Et très certainement le dernier. Soudainement, toute la fatigue accumulée, la douleur repoussée, la faim, la soif, s’abattirent sur elle. La pression redescendait, sa vision se brouillait et il lui fallut un certain temps pour comprendre que les larmes inondaient ses joues. Dans un sursaut de lucidité (le dernier qui lui restait), elle fit un effort surhumain pour se redresser. Elle s’empara de l’arme de sa défunte sœur et s’approcha de son corps sans vie pour fouiller ses poches. Elle s’empara de son portable qu’elle glissa dans la poche arrière de son pantalon et d’un trousseau de clés. Puis, sans un regard en arrière, elle ouvrit la porte métallique et sortit de sa prison.

    Son nouvel objectif : retrouver Clay. Alors qu’elle montait les marches menant au rez-de-chaussée de la maison, elle croisa un homme qu’elle blessa au genou avant de s’emparer de son arme et de s’assurer qu’il n’en avait pas d’autre. Elle poursuivit son exploration de la maison et les trois autres gorilles qu’elle croisa subirent le même sort que le premier. Sans pitié. Quand il fut clair que le rez-de-chaussée était vide, elle monta à l’étage. Un cinquième type apparut devant elle, sûrement alerté par les coups de feu. Lisbeth fit sauter son arme de ses mains en lui tirant au poignet. Elle s’empara également de son arme avant de le mettre en joue. Elle lui demanda où se trouvait Clay et l’homme lui répondit sans se faire prier. Sans Camilla, ces types n’étaient rien. La jeune femme arriva alors devant la porte désignée par le dernier gorille et elle l’ouvrit, redoutant de voir ce qu’elle allait y trouver.

    Clay apparut alors dans son champ de vision. Il était seul, allongé sur un lit aux draps déchirés et sales. Ses poignets étaient liés et il ne semblait pas en grande forme. Une perfusion coulait et Lisbeth sembla se défiger quand elle l’aperçut. Elle s’approcha de lui, posa ses armes sur la table de nuit, et retira le cathéter de sa veine, sans ménagement. Ne sachant pas ce qui coulait et surtout ne faisant pas confiance à sa sœur, Lisbeth ne voulait prendre aucun risque. Même il était peut-être trop tard si la substance était malveillante. Elle s’accroupit ensuite pour défaire ses liens.

    « Clay, ça va ? »

    Sa voix, calme et maitrisée, la surprit. Au fond d’elle, c’était la tempête et les seuls témoins étaient ses joues encore mouillées. Son regard se posa alors sur l’écran accroché au mur et elle vit alors le cadavre de sa sœur. Sous cet angle, Clay avait certainement pu voir toute la scène. Oui, Lisbeth était une meurtrière mais elle ne regrettait pas son geste. Si elle n’avait rien fait, elle serait à la place de Camilla. Elle reprit son travail et termina de libérer Clay. Ses mains tremblaient et son corps était couvert de nombreuses traces de piqures, d’hématomes en tout genre, et de sang par endroit. Lisbeth se laissa alors choir sur le sol, assise, vidée de ses forces. Il ne fallait pas lui demander d’aller plus loin car elle était incapable de se remettre debout.



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    Lien du postDim 8 Oct 2017 - 15:03
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    « Stockholm
    " Introduce a little anarchy "
    Lisbeth & Clay

    L'entrevue est pour le moins placide jusqu'à ce que l'attachée ne relève le regard, à présent sortie de son coma. Elles se dévisagent mutuellement pour brusquement porter le regard en amont sur la caméra et parler mais aucun son ne suinte de la télé, Camilla poussant le vice à la foutre sur muet. Impossible de communiquer entre nous ou de nous tenir informé que par le biais de fréquences visuelles de piètre qualité. Je jurerais voir leurs lèvres frémir aux rythmes de mouvements de tête mais ce n'est peut-être qu'un effet d'optique de l'écran et la fatigue accumulée. Encore un nouvel acolyte au pull de saison fait son entrée dans la pièce, une poche translucide mais bien remplie à la main. Il la confie à sa patronne sans mot dire pour ce que j'en sais et repart aussitôt sans demander son reste tandis que Camilla l'installe sur le portant métallique.

    Durant des jours le même spectacle, la même mise en scène: une pochette vide troquée contre une pleine sans l'assurance de pouvoir voir la prochaine. Et au fil des litres qui lui sont prescrits contre son gré, les traits de Lisbeth se font de plus en plus tirés, fatigués, les gestes moins vifs et une présence plus effacée. Elle puise et consume les dernières forces qui lui restent. Quant à moi, Camilla me prodigue d'autres soins plus... particuliers. Depuis le premier soir où j'ai été placé dans cette chambre aux tapisseries piquées par le temps sont venus à tour de rôle le col roulé et son second dans le but de se défouler. Tous les soirs, à 20h20 précisément, tandis que Lis recevait sa dose quotidienne de placebo, ils venaient me rendre une visite de courtoisie à l'étage pour passer le temps avant d'être rappelés par leur patronne. Contraint de me redresser, je chancelais jour après jour, flanqué contre l'un des murs décrépits la plupart du temps et restreint dans mes gestes faute de cette perf qui me scindait le bras. Trop de fois elle fut arrachée en tentant de répliquer aux coups portés, en essayant de défoncer la porte verrouillée depuis l'autre coté et si Camilla avait au début la patience de me repiquer proprement, il en était aujourd'hui autrement. Plus de désinfectant sur les plaies purulentes entrainées par les violents déracinements, c'était sa façon à elle de me punir de ma résistance puisqu'elle soignait à chaque fois qu'elle revenait les contusions provoquées par ses sbires. Assise au bord du lit où j'ai eu la force de me trainer ce coup-ci, elle s'est approchée pour me glisser doucereuse et maligne, nettoyant d'un coton imbibé les quelques traces de sang coagulé sur mon cuir endolori. " Il ne faut pas leur en vouloir, ils ont eu aussi besoin de se défouler. " Et si autrefois j'aimais à en rire et tourner la chose en dérision, mes lèvres se sont faites à l'instar de mon regard méprisantes et figées. Je n'ai plus la force ni l'envie d'ironiser, sur ce point elle a temporairement gagné.

    Sixième ou septième couché de soleil... Ils sont venus et sont repartis comme d'accoutumé en me laissant un souvenir sur le flanc droit de la taille d'un poing qu'elle n'arrivera pas non plus à effacer. Mais cette fois la porte est reverrouillée à leur passage et pas le moindre bruit si ce n'est cette foutue télé qui depuis quelques heures émet de nouveau sans savoir le comment du pourquoi. Des bruits me parviennent d'au travers des hauts parleurs crépitants. Épuisé par le manque de nutriments, j'ai réussi néanmoins à me hisser tant bien que mal, toujours les poignets liés, sur le matelas pour jouir du spectacle une dernière fois: Lis depuis des jours couchée sur le sol et Camilla ravie jusqu'aux anges qui cette fois m'annonce une mise à mort dans un proche avenir. Peut-être parce que je ne suis toujours pas à terre, de constitution plus solide que Lisbeth, les deux cerbères reprennent du service et pénètrent de nouveau dans la pièce, prêts pour le second round et m'affaiblir. " Pas une seconde fois. " Ça ne fait pas partie des règles ni du contrat sans compter que je ne le supporterais pas. La mise en garde est lancée, ce qui les fait bien rire, le sourire collé aux lèvres de chacun quand l'un des deux fait le premier pas. J'ai roulé sur le coté, usé de mes forces pour me retrancher dans l'un des coins avant de me remémorer ce que j'ai durant ces derniers jours appris de leurs habitudes et faiblesses. Sans penser à l'intraveineuse figée dans mon bras, j'agrippe du mieux que je peux la tubulure et tire d'un coup sec la tringle de métal jusqu'à moi. Elle manque de tomber mais le mouvement les a fait reculer juste le temps qu'un troisième se pointe à la porte pour se moquer. " Bande de blaireaux. Il ne tient même plus debout. Attachez-le, elle va arriver. " Entretemps ce qu'il se passe à l'écran nous échappe totalement mais attire l'attention au premier signal de Camilla, surprise par sa sœur jumelle revenue d'entre les morts. Le signal est donné, c'est le moment ou jamais. Lis est vivante mais plus pour très longtemps: encore quelques jours passés entre ces murs et nous ne seront plus que deux noms dans la rubrique nécrologique. Le premier à s'aventurer reçoit de plein fouet la tige de métal sans pour autant me faire péter le bras et reste sur le carreau, étalé au sol pendant que son comparse hésite lui aussi à faire quelques pas dans ma direction. Cette fois-ci ils choisissent judicieusement de s'y mettre à deux, l'un passant par dessus le lit et l'autre longeant le mur le juxtaposant pour me prendre de court. Je n'y échappe pas. La tringle est abandonnée à terre sans réserve pour me confronter dans ce jeu de mains. Mais ce qui était une évidence devient la réalité, pris par traitrise lorsque je m'attaque au premier, les bras pris en clef par celui qui se trouvait tapis dans mon dos pendant que l'autre en profite pour me molester. Les coups fusent et j'accuse mon arrogance, encaisse comme d'habitude leur lâcheté et me retrouve tenu et accroché, de nouveau maintenu sur ce matelas miteux aux ressorts usés dès que le troisième retrouve ses esprits pour m'attacher. Les liens sont inspectés, la perf repositionnée comme si de rien n'était et ils sortent en trombe en oubliant de refermer à clef, leurs pas martelant avec frénésie les planches vermoulues jusqu'au rez-de-chaussée.

    Ce n'est qu'une fois mes attaches éprouvées que je me résigne à regarder l'écran. Lis a disparu pour ne laisser place qu'au corps inerte de sa sœur, groggy, assoupie, inconsciente, qu'est-ce que j'en sais...  En contrebas, c'est le silence radio jusqu'à ce que des coups de feu, au nombre de quatre, ne se fassent entendre. Et même si je la sais capable de se servir d'une arme, combien de chance a-t-elle de venir à bout d'hommes de main entrainés dans son état de déchéance avancé. A ma grande surprise et pour mon plus grand soulagement, c'est pourtant son doux visage blême qui passe la porte d'entrée, totalement épuisée et une arme à la main. " Lis. "  Elle s'approche, contourne le lit et dépose ce qui entrave ses doigts pour retirer ce qui a de maintes fois été arraché. " Non. att." Trop tard, le pus a suinté de la plaie lorsque le bout de plastique a été violemment excavé. « Clay, ça va ? » Repose-moi la question dans quelques heures... Elle vient à bout de tous mes liens et s'étale aux pieds du lit quand ma main vainement tente d'attraper la sienne. Elle est exténuée, vient de faire preuve d'un courage démesuré et mérite un moment de répit.

    Mais le temps est un luxe dont nous ne disposons tous les deux maintenant que des coups de feu ont été donnés même si c'est un quartier isolé. Bientôt les rues grouilleront de flics et difficile de leur faire entendre raison malgré que je sois moi aussi de la maison. Je me suis de nouveau roulé jusqu'à ce que mes pieds heurtent la moquette couverte d'un épais tapis de poussière, ai pris précautionneusement la silhouette de Lis malgré mon bras tailladé et l'ai aidée à se relever. L'arme est bien évidemment récupérée puis glissée dans ma ceinture. Il ne faut laisser aucune trace de notre passage, pas le moindre indice qui pourrait remonter jusqu'à nous. Il est hors de question que Lis aie de nouveau un casier qui entacherait son nom, le mien y compris. Nous descendons marche après marche jusqu'au salon où sont éparpillés les cadavres des hommes de main de Camilla. Dans la précipitation, ma tête oscille entre la sortie et les silhouettes étendues, sans compter celle du cerveau de cette sombre opération qui git un peu plus loin. Lisbeth est déposée sur l'un des rares fauteuils suffisamment en état pour la supporter et je titube jusqu'au corps du premier, le fouille avec dextérité. Celui-là, elle ne l'a pas raté: abattu d'une balle venue lui creuser l'orbite droit. Rien et pourtant ils ne sont pas venus jusqu'ici à pied. Alors c'est au tour du second macchabé de me livrer ses secrets et découvre dans l'une de ses poches les clefs d'un véhicule qui devrait en toute logique nous attendre au-dehors. Notre moyen de locomotion trouvé, il faut à présent faire disparaitre les corps et l'arme sur laquelle nos empreintes se sont ajoutées. Je ne me donnerais pas la peine de les porter jusqu'au premier ni de les charger un à un dans le coffre, ce serait du temps et des efforts perdus. Non. C'est une vieille maison qui doit fonctionner au fioul mais depuis le temps, je doute qu'il en reste énormément. C'est dans la cuisine que je trouve gain de cause, mes brèves recherches se ponctuant sur la découverte d'une arrivée de gaz descellée. Si cette bâtisse n'a clairement pas été entretenue depuis des mois, des squatteurs y auront trouvé leur bonheur le temps que ne vienne à son tour Camilla. Un vulgaire accident domestique, ça peut arriver... Et dire que j'ai arrêté de fumer mais c'est une sale manie dont l'un des deux fouillés devait souffrir de son vivant: Il me semble avoir effleuré dans l'une des poches un paquet de cigarettes et le briquet qui va avec. Dans le cas où les pompiers parviendraient à maitriser l'incendie avant que les corps ne soient entièrement consumés, il serait plus prudent de laisser l'arme auprès du seul dont elle n'a pas ôté la vie, laissant présumer à un simple règlement de compte. Chemin faisant vers la cellule où était retenue Lis, la crosse et le canon sont nettoyés avec minutie pour l'entrelacer entre ses doigts encore parfaitement malléables de sa jumelle. Étranglée... J'ai quelques fois vu en compagnie de Zoïa dans les locaux de la morgue les différents traumas qu'engendre une strangulation. Mais les causes de sa mort une fois le visage rongé les flammes resteront un mystère aux yeux du légiste qui l'aura à sa charge. Seul un détail pourtant pourrait trahir son identité: ses dents. Emmerdé d'en arriver jusque là même si Camilla a du faire le nécessaire bien avant cela pour s'effacer des réseaux, c'est déterminé que je remonte dans le salon, observe quelques secondes Lisbeth avant d'aller vers la rampe des escaliers. Fut un temps, cette maison devait être habitée par des rupins aux gouts vieillots et douteux, en témoigne cette balustre qui orne la rampe, toute de bois taillée. Habitée depuis lors par d'autres occupants parasites, un coup de pied bien placé à sa base en plus de la tirer et elle me reste dans les mains, arme contondante qui devrait en tout point faire mon affaire. Pourtant, elle tombera sur le sol dans la poussière. Si je la touche, ils sauront que Camilla n'était pas la dernière survivante de ce carnage. " C'est terminé. " Il n'y a plus lieu de s'attarder. Les draps empourprés de mon sang, les quelques traces d'ADN que Lis aurait pu laisser derrière elle dans sa lutte.... Tout disparaitra dans les flammes.

    Le bras de Lis de nouveau autour de mon coup, nous nous dirigeons tant bien que mal jusqu'à devoir la porter complètement arrivés à mi-chemin. La porte s'ouvre sur une allée désertée, éclairée par le seul lampadaire qui dessert la résidence mais déjà les échos lointains de sirènes sonnent la fin de notre escapade. Sur le trousseau emprunté reluit un porte clef estampillé de quatre anneaux entrelacés et la seule Audi présente est stationnée de l'autre coté de la rue. Lis y est installée coté passager, la boucle de la ceinture de sécurité sur ses plaies et contusions, un mal pour un bien qu'elle devra endurer le temps du trajet. Revenant sur mes pas, rapidement, la vanne d'arrivée du gaz dans la cuisine est ouverte brusquement, m'allumant une cigarette à hauteur de la porte d'entrée pour la jeter auprès de l'un des corps allongés. Traçant ma route, je prends place derrière le volant, auprès de Larsson et réanime la mécanique bien huilée d'un moteur en sommeil depuis quelques heures seulement, une éternité en ce qui nous concerne. Le véhicule quitte sa place de stationnement sans précipitation, pas mécontent d'en avoir terminé et nous nous dirigeons à présent vers le centre ville.  De vieilles connaissances font leur entrée au détour du carrefour, gyrophares et avertisseurs sonores rutilants au moment même où une explosion ravive l'expression de mon regard dans le rétroviseur. Cette fois-ci, c'est bel et bien terminé. Ils passent à tombeau ouvert à coté, dans le sens contraire, pressés subitement de se rendre au point du quartier qui vient de s'embraser.

    Quant à nous, il est proscrit de se rendre chez Lis sans savoir si ce William n'aurait pas changé d'avis à son sujet entretemps. J'ai une petite idée quant à son identité mais le gars que je connais ne se lancerait jamais dans une vengeance personnelle contre moi. Pourtant, qui sait...  Ce serait trop idiot de plonger dans un piège maintenant. Au lieu de bifurquer sur l'avenue que j'ai tantôt arpentée, je continue tout droit jusqu'à ce que l'enseigne de l'armurerie se reflète sur la carrosserie de mon aile. La boutique est contournée, étudiée puis abordée par la sortie de secours devant laquelle je me gare quelques minutes. Le gérant ouvre la porte, un fusil de chasse fermement enserré entre ses mains, alerté par le bruit incongru d'une poubelle renversée et vise ma fenêtre qui sur commande s'abaisse pour me dévoiler à sa vue. " Un autre service ne serait pas de refus. Pour la nuit. " Il sait, il a comprit et rengaine dans la foulée ce avec quoi il nous menaçait pour me laisser sortir en toute sécurité. Lis est prise à son tour dans mes bras et il nous ouvre la marche jusqu'à son échoppe qui lui fait aussi office d'habitat.  " J'ai une chambre au premier. " " Je te le revaudrais. "




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    Lien du postLun 9 Oct 2017 - 9:09
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    Stockholm - fin août 2017 - Lisbeth & Clay

    En ouvrant cette porte, Lisbeth avait redouté ce qu’elle y trouverait. Est-ce que Clay était toujours en vie ? Dans quel état se trouvait-il ? La réponse ne tarda pas à arriver quand son regard se posa sur le lieutenant, entravé sur ce lit miteux, en aussi piteux état qu’elle l’était. Qu’est-ce que sa tarée de sœur lui avait fait endurer ? Ne réfléchissant pas plus, elle s’était dirigée vers le lit et avait arraché son cathéter sans ménagement. Elle entendit à peine la protestation de Clay et c’est quand elle entraperçut la plaie purulente qu’elle se dit qu’elle aurait pu y aller moins fort. Ses bras étaient couverts de traces de piqures visiblement infectées et Lisbeth devina que Camilla avait dû en avoir assez de faire son job d’infirmière improvisée de manière propre et stérile. Ses pensées fusant dans son esprit, elle mit, à ses yeux, un temps fou pour libérer le jeune homme de ses entraves avant de se laisser choir. Elle eut le temps de voir sa main se tendre vers la sienne et elle l’attrapa une fois assise sur le sol poussiéreux. Bon sang, ils étaient bel et bien vivants et elle en vint à se demander par quel miracle. Pour l’heure, ses forces la quittaient lentement alors qu’ils devaient fuir les lieux au plus vite à cause des coups de feu qu’elle avait tirés un peu plus tôt. Après ces quelques secondes de quiétude, Clay quitta son lit et aida Lisbeth à se remettre sur pieds. Elle fit un effort surhumain pour se remettre debout et remercia intérieurement le lieutenant de la soutenir. Les escaliers à descendre ? Une véritable épreuve. Heureusement pour elle, une fois dans le séjour, il la guida vers un fauteuil, celui qui semblait le plus solide pour supporter son poids plume. Une fois assise, elle devina ce qu’il faisait : effacer leurs traces. Et ce n’était pas une mince affaire car ils devaient être restés au moins une semaine dans ce taudis. Autant dire que les lieux pullulaient de leurs traces ADN. La jeune femme amorça un mouvement pour l’aider mais ses jambes refusaient de lui obéir. Merde ! Elle qui détestait rester sans rien faire n’avait pas le choix cette fois. Dans le même temps, elle prit conscience qu’elle avait abattu les hommes de main de Camilla un à un, sauf un. Elle qui croyait les avoir blessés… Comment avait-elle accompli ce miracle ? Et surtout, où avait-elle trouvé la force qui lui avait permis d’avoir le dessus sur sa jumelle ? Un frisson remonta le long de son échine et tout à coup, elle se sentit glacée jusqu’aux os. A ce moment, Clay revint auprès d’elle et l’aida à se remettre debout pour quitter leur prison qui avait failli devenir leur tombeau. Il devint vite évident que ses jambes ne supportaient plus le poids de son corps léger si bien que Clay dut la porter jusqu’à la voiture des sbires de Camilla. Eh bien, ils ne s’étaient pas fait chier ! Installée sur le siège côté passager, elle réagit à peine quand la ceinture de sécurité s’appuya contre ses blessures. C’était un mal pour un bien. Au lieu de se mettre au volant, Clay retourna dans la maison pour en ressortir bien rapidement. Puis enfin, ils quittèrent ces lieux lugubres.

    Ils roulaient depuis à peine une minute quand des sirènes se firent entendre au loin. Des gyrophares bleus apparurent bientôt alors qu’une explosion assez violente retentit derrière eux. Jetant un regard dans le rétroviseur, Lisbeth comprit ce qu’avait fait Clay en retournant dans la maison. Très bonne idée. Leurs traces seraient définitivement effacées. Les forces de l’ordre les dépassèrent en sens inverse et Lisbeth se dit que tout était réellement terminé, cette fois. Mais le soulagement ne l’envahit pas totalement, surtout quand il emprunta une route qu’elle ne connaissait pas. L’enseigne d’une armurerie apparut bientôt à eux et un type, fusil à la main, les accueillit en grandes pompes. Manquait plus que ça, tiens. Un peu plus et Lisbeth déclarait forfait. C’était sans compter que Clay et lui semblaient se connaître. Tant mieux, car pour le moment, Lis ne voulait en aucun cas retourner à son appartement saccagé. Quand il fut certain qu’ils étaient en sécurité, Clay sortit de la voiture et la contourna pour l’aider à sortir (ou plutôt pour la porter une nouvelle fois). L’armurier les conduisit jusqu’à l’escalier qui les mènerait à l’étage et leur indiqua où se trouvaient la chambre ainsi que la salle de bain. Il est vrai qu’une bonne douche ne leur ferait aucun mal, ne serait-ce que pour nettoyer d’un seul coup leurs plaies. Une fois à l’étage et seuls, Lisbeth demanda à être déposée sur le lit. Enfin un endroit propre et surtout sans ennemi. Elle leva un regard exténué sur Clay et porta une main derrière sa tête. Elle grimaça de douleur : elle avait presque oublié le jour où elle s’était cogné la tête au sol. Par contre, la bosse, elle, était toujours présente. Mais Lisbeth est Lisbeth. Elle ne tarda pas à se remettre debout bien que ses jambes soient encore faibles. Elle s’approcha de Clay et tendit sa main pour prendre ses poignets qu’elle souleva délicatement. Elle put alors examiner toutes les blessures et les plaies laissées par les cerbères de Camilla. C’était sans compter les traces encore invisibles.

    « Viens… »

    Elle prit alors sa main et le guida dans la salle de bain ni trop exiguë ni trop grande. Elle ferma la porte derrière elle et sentit la chaleur de la pièce l’envahir. Ça changeait des pièces froides de leur prison. Elle aida Clay à retirer son haut et elle eut un aperçu du carnage laissé sur son corps tatoué. Elle comprit qui se défoulait sur lui et elle n’était pas contente d’avoir abattu ces types. Son regard se voila de tristesse et de mépris. Certes, les blessures guériraient mais qu’il se soit fait malmener pareillement par sa faute lui faisait mal. Même si Clay était venu de son plein gré. Son corps n’était pas aussi marqué mais il était également habillé de stigmates infligés par Camilla. Elle retira son haut qui ne l’avait pas quitté depuis des jours et une des premières marques visibles était celle laissée par les nombreuses cordes qui avaient liés ses poignets. Sans compter le frottement de celles-ci quand elle essayait de se détacher. Et il y avait les nombreuses traces de piqures et d’injections mais moins infectées que celles de Clay. Des hématomes de tous les stades et de toutes les couleurs parsemaient son corps mais elle y survivrait également. Elle retira son pantalon. Ses jambes, quant à elle, contenant quelques traces d’injection, notamment la dernière infligée par Camilla. Elle ne l’avait pas loupée et un hématome bleuté marquait cet endroit de son épanchement sanguin sous-cutané. Ses chevilles portaient également les traces des liens qui les avaient enserrés mais de manière bien moins marquée que les poignets. A y regarder plus près, ils s’en sortaient plutôt « bien ». Ils auraient pu recevoir une balle mal placée ou Dieu sait quoi d’autre. Mais Lisbeth avait déjà donné dans les blessures pare-balle.

    Elle se détourna de Clay un court instant pour ouvrir les robinets. Une eau tiède et limpide s’échappa du pommeau de douche et Lisbeth se dirigea sous le jet. Elle avait l’impression que ça faisait des mois qu’elle ne s’était pas douchée et malgré la douleur provoquée par la pression de l’eau sur ses blessures, elle accueillit le liquide chaud d’un léger soupir de bien-être. Elle retira son dernier vêtement (ils allaient sûrement tous passer à la poubelle, de toute façon) et elle laissa l’eau faire son travail en les libérant de toute la crasse accumulée cette dernière semaine. Une fois propre, la jeune femme se sentit un peu mieux et surtout plus humaine. Elle n’avait plus rien de ce pauvre animal acculé au pied du mur, redoutant les blessures infligées par sa sœur. Sa serviette nouée autour de son corps frêle, elle attendit que Clay en fasse de même avant de quitter la pièce surchauffée, emportant ses vêtements souillés avec elle. Une fois dans la chambre, elle les balança dans un coin de la pièce avant de s’allonger sur le lit. Quand Clay la rejoignit, elle posa un regard fatigué sur lui.

    « Merci… »

    Elle se mit sur le côté, tournée vers lui, et ferma les yeux. Sans s’en rendre compte, elle sombra dans un sommeil profond, un véritable sommeil cette fois-ci, même si une petite dose de sédatif courait encore dans ses veines.


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    Lien du postMar 24 Oct 2017 - 6:42
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    L'acharnement qu'elle a démontré pour obtenir la vérité aura eu raison d'elle, du moins pour la soirée. Je me félicite encore de cette liberté recouvrée, d'avoir eu le temps d'effacer nos traces. Dans le cadre d'une enquête officielle, rien ne saurait nous incriminer si ce n'est peut-être le discours de voisins nous ayant entraperçus lors de notre fuite. Elle m'a fait comprendre une fois les marches montées qu'elle souhaitait fouler de ses pieds le plancher, retrouver de son indépendance. Je l'ai donc laissée glisser pour la voir se déparaitre de sa fatigue au bord du lit, caressant de ses doigts sa nuque endolorie. Entretemps, j'ai déposé les clefs du véhicule volé, une berline qu'il me faudra dès les aurores faire disparaitre sans quoi il sera aisé aux autorités de remonter jusqu'ici. Si tant est qu'elles soient compétentes... Lis trouve la force de se lever et de venir me rejoindre jusqu'à ce buffet pour se permettre un geste d'affection ou de simple reconnaissance, désireuse de s'enquérir de ma santé en observant quelques secondes mes poignets. « Viens… » Pour? Le regard interrogateur, mes lèvres laissent à mes yeux le soin de s'exprimer avant qu'elle ne me guide, docile, jusqu'à la pièce annexe: la salle d'eau. L'air brume de colère, de lourdeur et de lassitude qu'une douche seule pourra purifier de nos corps souillés.

    A deux? Non. En fait, les esprits ne se prêtent nullement au jeu bien que l'idée m'aie effleuré lorsqu'elle m'a aidé à me déshabiller, levant les bras, muscles meurtris tandis qu'elle m'arrachait au textile derrière lequel se camouflaient mes plaies. Elle les a brièvement décomposées avant d'afficher un regard emplit de tristesse et d'émotions. " Hey... Ça va cicatriser, " comme toujours et si je le souhaite, je pourrais toujours me faire tatouer par-dessus pour les masquer. Un de plus ou de moins... Mais il y a fort à parier que je les conserverais en souvenir.
    De son coté, peut-être rassurée, elle ôte à son tour ses vêtements et me laisse tout à loisir le soin de la contempler bien que je préfèrerais que ce soit dans d'autres circonstances. A l'instar du mien, son corps est parsemé d'hématomes de diverses tailles et couleurs, ses cuisses marquées de piqures plus récentes que celles qui l'ont un jour tatouée. Des stigmates qui disparaitront avec le temps, ni plus ni moins... Elle profite de mon entreprise pour ouvrir d'un tour de poignet le mitigeur jusqu'à voir se déverser un flux tiède et constant. Quant à moi, je suis affairé en contrebas, cherchant vainement de quoi désinfecter mes plaies dans le joyeux foutoir que recèle ce placard. Il y a là des boites de médicaments, des contraceptifs à la date dépassée, de tout mais rien qui ne pourrait nous aider à nous panser. Dans le renfoncement, entre deux serviettes hygiéniques, un flacon d'antiseptique a déjà été utilisé. Même si je ne suis pas certain de ce qu'il contient, ce sera toujours mieux que rien. Il est empoigné tandis que Lis prend place dans la cabine de douche et se délasse quelques minutes dessous. Le coude qui se reflète à la surface de la céramique crevassée, le liquide brulant prouve de son efficacité sur les plaies. Peu à peu, mon esprit s'accoutume à la douleur pour n'être ressentie que comme un léger picotement.

    Lisbeth en a enfin terminé puisqu'elle s'entiche d'une serviette qui épouse les formes de sa silhouette, sort de la cabine et me laisse à présent prendre place à l'intérieur. Curieusement, la pudeur a reprit ses droits sur notre intimité puisque j'ai, tout comme elle, attendu d'être derrière cette vitre floutée pour retirer le dernier textile qui me recouvrait. Courbaturé, les muscles bandés, l'appréhension du premier contact avec le jet me fais hésiter jusqu'à percevoir tous ses biens faits, attendrissant la chair souillée et détendant les membres contracturés. Mais rien de tout cela ne saura effacer les jours passés à l'intérieur de cette demeure si ce n'est le temps lui-même. Le sang aura coulé, jaspant la stèle de marbre à mes pieds pour disparaitre en un nuancier. J'ai pressé une dernière fois les lésions afin de me débarrasser des traces d'infections sous l'eau avant de la couper, prenant position à la porte vitrée pour attraper la serviette que je me suis attribué. Ébroué, je l'ai ensuite nouée autour de ma taille et ai déposé pied à terre pour en quelques pas me retrouver à ses cotés. Elle est restée dans la pièce le temps de me laver, comme si notre hôte représentait toujours un danger et dans un sens, je ne peux l'en blâmer. Même si cet homme nous a une fois de plus aidé, rien ne nous garantit de sa totale loyauté.  Fin prêts et lavés, nous quittons la salle d'eau, elle la première ce qui ne m'incite à la regarder en train de se courber pour ramasser ses affaires avant de la voir disparaitre dans la pièce adjacente. De mon coté, je m'éternise un peu, le temps d'admirer le résultat de notre séjour. Les traits tirés, le peu de sommeil auquel j'ai pu gouté fut bercé par des songes très peu attrayants alors une bonne nuit de repos dans des draps frais est un luxe que je ne peux refuser. Lis s'est allongée, ses courbes calfeutrées dans cette serviette humide. « Merci… » Il n'y a pas lieu de répondre. Je me suis juste assis au bord du lit autant pour la contempler sur le point de s'endormir que pour reposer mes membres inférieurs. Rapidement elle a sombré, exténuée. " La prochaine fois, je choisirais " la destination de notre prochain séjour...  

    Deux coups légers frappés à la porte de la chambre, une politesse inattendue - faute de ce qui nous a été réservé ces derniers jours - me fait me redresser. Lis continue de dormir, terrassée par un sommeil profond et mérité, ne me sentant même pas quitter les draps afin d'aller ouvrir. Ce n'est que notre hôte pour la nuit qui se tient à même le palier, quelques fringues à la coupe féminine à bout de bras. Les traits fatigués, flanqué contre la porte, j'attends tandis qu'il me murmure, son regard oscillant vers la brune assoupie.  " Ma petite sœur venait de temps à autre avec son petit ami ici. " Vu le placard , ca doit faire un petit moment qu'il n'a pas refoutu le pied ici... " Ca devrait aller à la votre. " La mienne... J'ai mis quelques secondes à comprendre l'allusion, l'air hébété. " Non. Y'a un " malentendu mais est-ce vraiment nécessaire d'en parler ici? Si l'image d'un couple dans le besoin peut l'attendrir et l'inciter d'avantage à nous aider, je ne vais pas lui gâcher cette vision idyllique mais faussée. " Comment te remercier..." A en juger par la taille des vêtements qu'il me tend et me cède, sa sœur doit peser dans les 55 kilos tous mouillés. Ils sont déposés sur le buffet en espérant que Lisbeth soit disposée à les enfiler dès son réveil. Il faut dire que le jean troué dans toute sa longueur la confrontera à de vieux souvenirs presque oubliés, un style vestimentaire dont elle s'est aujourd'hui totalement séparée.

    Il attend toujours à la porte, les doigts pianotant sur le montant. " La voiture, ce n'est pas la votre. " Je sais et c'est un détail dont j'aurais préféré m'occuper une fois récupéré, dès les aurores naissantes mais visiblement, avoir un véhicule volé de stationné auprès de son échoppe le démange. " Effectivement. " Cependant je n'irais pas bien loin dans cet accoutrement, serviette sur les hanches. Il a néanmoins eu l'obligeance de ne rien dire sur l'état dans lequel nous nous sommes tous deux présentés, ni question, ni remarque déplacée ou curieuse. " Je vais m'en occuper mais... " Il a compris et s'est éclipsé en acquiesçant de la tête pour revenir quelques minutes plus tard, un caleçon à la main. Ce ne sont pas d'ordinaire des choses qui se prête et c'est plus que soulagé que j'aperçois une étiquette d'accrochée. " Cadeau de ma sœur, trop petit pour moi et jamais eu le temps de le ramener. Il vous ira peut-être. "  Pas le choix surtout mais le message est bien passé, je vais devoir laisser Lis ici le temps de m'en occuper. L'étiquette est arrachée pour que le sous-vêtement soit enfilé et ce n'est qu'en passant mon jean souillé que je retrouve dans le confort de cette poche un objet perdu de vue: son bracelet. Il est resté durant des jours dans le fond, un bien que Camilla n'a pas cru nécessaire de saisir faute de n'en connaitre l'origine. Il est déposé sur la table de chevet tout près de Lis que je délaisse à regret une fois habillé. Les marches descendues, c'est le visage débonnaire du propriétaire des lieux qui m'invite à prendre la sortie, réouvrant son store métallique pour libérer l'accès à la rue. " Viens avec moi. " Je ne la laisserais pas seule ici avec toi, encore moins dans son état. Il n'a pas bronché mais s'est entiché de l'une de ses armes avant de m'emboiter le pas et de refermer, Lis sous scellés une fois de plus pour quelques temps.

    Deux heures plus tard... Le store de ferraille se soulève une dernière fois, animant de son appel métallique toute la ruelle encore sans vie. Nous sommes rentrés après nous êtres discrètement débarrassés du véhicule dans le fond du fleuve qui embrasse de part et d'autre cette ville. Le regard exténué, même l'amertume de son café bon marché n'a raison de ma fatigue, assis là à cette table minuscule dans ce silence qui perdure et appelle à un sommeil mérité. Mais à l'instant où je me pensais faillir face au cri de Morphée, quelqu'un descend les marches du premier.

    @Lisbeth Larsson
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    Lien du postDim 29 Oct 2017 - 10:55
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    Introduce a little anarchy
    Stockholm - fin août 2017 - Lisbeth & Clay

    Lisbeth s’était endormie comme une masse et s’en était à peine rendue compte. La semaine écoulée avait été éprouvante, sans compter tout ce qui s’était passé avant l’arrivée de Clay. En quittant cette maudite maison délabrée, elle avait vraiment pris conscience de sa chance d’être encore vivante. Si Camilla n’avait pas fait autant de chichi pour les torturer et les faire souffrir l’un et l’autre, ils seraient très certainement morts à l’heure qu’il est. Mais tel un chat jouant avec sa proie avant de l’achever, elle avait trop tardé. Et ses prisonniers avaient pris le dessus. Jamais Lisbeth n’avait été dans un tel état d’épuisement : le monde aurait pu s’écouler autour d’elle qu’elle ne se serait pas réveillée. Si sa vie continuait à être aussi mouvementée, elle ne donnait pas cher de sa peau. A une époque, cela ne l’aurait pas plus dérangée mais aujourd’hui, tout était différent. Elle changeait et commençait à prendre goût à la vie qui s’offrait à elle. Pour une fois, elle avait accompli quelque chose de bien : elle était diplômée d’une des plus prestigieuses universités au monde et avait décroché un poste que beaucoup tuerait pour avoir. Sans compter tous les liens qu’elle avait réussi à tisser et un en particulier, même si elle se refusait encore à l’admettre. Donc oui, Lisbeth voulait vivre et elle voulait rentrer au plus vite, mettre le plus d’espace possible entre son passé et elle, même s’il ferait toujours partie intégrante de sa vie.

    A première vue, son sommeil paraissait calme et apaisé. Mais rapidement, les choses se gâtèrent. Un seul élément la hantait et reprenait souvent le dessus : revoir Clay suffoquer sous l’effet de l’huile de camphre. Sauf que dans ses rêves, elle n’arrivait pas à le sauver à temps. Ses gestes étaient lents, maladroits et surtout, elle n’arrivait pas à échapper à Camilla. C’est seulement une fois le lieutenant bel et bien mort que tout s’accélérait. A son tour, elle faisait suffoquer sa jumelle avec une rage qu’elle laissait exploser sans regret. Mais malgré l’assassinat de sa sœur, Clay ne revenait pas. Et puis elle basculait dans un rêve qu’elle n’avait jamais imaginé auparavant. Elle revoyait sa mère comme elle aimait se la représenter dans ses plus beaux souvenirs. Sa mère qui possédait la même chevelure d’ébène qu’elle et qu’elle tressait toujours impeccablement. Elle essayait toujours vainement de discipliner les cheveux de sa fille mais une fois le dos tourné, Lisbeth défaisait le travail de sa mère. Au lieu de s’énerver et de recommencer, cette dernière souriait toujours avec indulgence et lui imposait alors une queue-de-cheval que Lis préférait largement. Mais cette fois, elle se laissa faire et garda sa tresse. Sa mère lui sourit et la serra dans ses bras. Tu as bien grandi.

    Lisbeth se réveilla en sursaut et constata qu’elle se trouvait dans un lieu totalement inconnu. Immédiatement, elle sentit qu’elle était seule et, déboussolée, elle tenta de remettre de l’ordre dans ses pensées pour éviter de céder à la panique. Inconsciemment, elle passa une main dans ses cheveux encore humides. Une légère pointe de déception l’envahit quand elle constata qu’ils étaient détachés. Sans qu’elle comprenne vraiment pourquoi, les larmes lui montèrent aux yeux avant qu’elle ne se lève. Où était Clay ? Est-ce qu’il avait vraiment survécu ou avait-elle vraiment rêvé ? Sans réfléchir, elle ouvrit la porte de la seule armoire se trouvant dans cette chambre et y prit le premier T-shirt venu. Elle était complètement nue, sa serviette ayant glissé quand elle s’était levée. Sans oublier qu’elle n’avait pas encore vu les vêtements laissés par le propriétaire des lieux. Une fois son corps recouvert du tissu cotonneux qui lui arrivait aux genoux, elle se dirigea vers la porte de la chambre, s’attendant presque à la voir fermée à clé. Mais non, elle s’ouvrit et Lisbeth avisa les escaliers. Dans la maison, le silence presque total. Seuls les battements frénétiques de son cœur résonnaient à ses oreilles. Sa main se posa sur la rambarde alors que tout son corps criait aux courbatures et la suppliait de s’allonger. Mais la jeune femme l’ignora et ses pieds nus descendirent les marches une à une. Le bois craquait sous ses pas mais sur le moment, elle s’en fichait pas mal. Tout ce qu’elle voulait, c’était voir Clay et qu’elle ait la preuve qu’il soit bel et bien vivant. Son esprit avait encore de la peine à dénouer le vrai du faux. Bientôt, une autre pièce s’ouvrit à elle et elle l’aperçut devant une tasse à moitié vide. Le soulagement fut tel qu’elle dut s’asseoir sur une marche pour éviter de défaillir. Comme débloqué, son esprit libéra les derniers évènements et Lisbeth fut soulagée. Elle avait simplement fait un cauchemar. Tant bien que mal, elle réussit à se remettre debout et à rejoindre Clay qui, visiblement, n’allait pas tarder à s’écrouler de sommeil. Elle posa une main sur son épaule.

    « Viens te coucher… »

    De toute façon, l’état de fatigue qui s’était emparé de lui n’était visiblement pas compatible avec une quelconque résistance. Alors elle l’entraîna à sa suite et gravit les marches en tentant de ne pas trop grimacer, ses muscles presque tétanisés. Une fois de retour dans la chambre, elle voulut lui demander ce qui l’avait maintenu éveillé alors qu’elle s’était écroulée comme une masse. Mais le courage lui manqua et, à la place, elle l’entraîna près du lit. Il avait autant besoin de sommeil qu’elle et elle allait veiller à ce qu’il dorme. Lisbeth se permit alors des gestes qu’elle n’aurait peut-être pas tout de suite osés si elle avait eu l’esprit moins embrumé. Elle le força gentiment à s’allonger et elle le débarrassa de son pantalon qu’elle abandonna au pied du lit. Elle vint ensuite le rejoindre et s’allongea à ses côtés tout en rabattant la couverture sur eux. Sa main se perdit sur son front, ses joues parsemées d’une barbe de nombreux jours, son cou, son épaule, son bras (tout en essayant d’éviter les endroits douloureux et infectés) pour finir sa course au creux de sa main. Son regard était perdu sur son visage et quand elle entendit enfin sa respiration régulière et plus lente, elle se permit de sombrer dans les bras de Morphée.

    Le jour était levé depuis de nombreuses heures quand Lisbeth ouvrit les yeux. Tout était étrangement calme et le soleil baignait la chambre de sa lumière et de sa chaleur réconfortantes. Depuis combien de temps n’avaient-ils pas eu le luxe de voir la lumière du jour ? Lisbeth resta un long moment immobile à la contempler. Son corps lui faisait encore mal mais un peu moins qu’auparavant. A côté d’elle, Clay semblait dormir et elle se laissa bercer par le bruit léger de sa respiration. Mais elle n’allait pas rester là un temps infini car elle avait quelque chose à faire. Une dernière chose avant de pouvoir envisager rentrer à Boston.

    Deux heures et demi plus tard. Lisbeth revenait discrètement et par la porte de derrière chez leur sauveur d’une nuit. Elle portait le pantalon qui lui avait été destiné et même si cet accoutrement lui rappelait des souvenirs pas si lointains que ça, elle n’avait pas protesté. C’était mieux ça que remettre ses vêtements crasseux de la veille. Et au moins, elle avait eu un style passe-partout qui n’avait pas attiré l’attention. D’abord, elle s’était rendue sur la tombe de sa mère et avait été heureuse de constater que, comme promis, la personne désignée pour en prendre soin faisait son travail à merveille. Ensuite, son humeur avait dangereusement vacillé entre la colère et une profonde tristesse. Mais aurait-elle était mieux armée si sa mère lui avait appris l’existence de Camilla ? Elle n’en saurait jamais rien. Elle était au moins restée une heure à discourir intérieurement, à parler à sa mère puis elle s’en était allée. Non, elle ne lui en voulait pas : elle avait cherché à la protéger à sa manière et pour le peu qu’elles avaient vécu ensemble, Lisbeth ne gardait qu’un bon souvenir d’elle. Rassérénée, elle s’était attaquée à sa deuxième mission : s’acheter un nouveau téléphone portable, le sien ayant péri dans l’explosion et les flammes de la nuit passée. Elle régla en liquide puis se rendit chez elle avec une pointe d’appréhension. Bon, les dégâts n’étaient pas si terribles que ça. Elle récupéra son ordinateur en espérant que son disque-dur soit intact puis elle alla récupérer quelques affaires qu’elle fourra dans un sac à dos. Elle prit son passeport, son visa et toute la paperasse dont elle avait besoin pour revenir à Boston. Une fois fait, elle referma derrière elle et appela un de ses contacts pour lui demander de s’occuper de remettre de l’ordre chez elle. Puis elle quitta le quartier huppé pour retrouver Clay.

    L’armurier était au courant de sa petite escapade car Lisbeth lui en avait parlé. Elle lui avait demandé de dire à Clay qu’elle devait voir sa mère (il comprendrait sûrement l’allusion) et régler quelques petites choses. Elle lui avait promis qu’ensuite, ils déguerpiraient rapidement. Elle était enfin de retour et elle posa ses affaires sur la table. L’homme était présent et il lui adressa quelques mots en suédois. Lisbeth lui répondit avant de sortir son téléphone de sa poche.

    « Clay, un vol de nuit pour Boston, ça te dit ? »

    Elle prit place sur une chaise, épuisée et surtout affamée et assoiffée. Leur hôte, même s’il avait hâte de les voir partir, s’était quand même montré accueillant et attentionné en leur ayant préparé un copieux petit-déjeuner. Certes, il y avait des Suédois tordus et complètement tarés mais la plupart d’entre eux respectaient leur sens de l’hospitalité. Lisbeth le remercia quand il déposa une tasse de café brûlant devant elle.


    ©️S a n i e


    @Clay Fitz. Cooper
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