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Lien du postDim 3 Sep 2017 - 17:44
« Oui, comme Aston Martin, mais sans Aston. Et toi comment c'est qu'tu t’appelles ? »
Crotte. Oui, je suis pas très doué pour les insultes. Mauvaise éducation anglaise, que voulez-vous. Enfin n'empêche que j'avais plutôt intérêt à me rendre dans un garage rapidement si je voulais pouvoir reprendre la route. Fichu...truc visqueux qui s'échappe du dessous de ma belle bécane. Quoi ? Bah ouais les gars c'est pas parce que j'en suis un moi-même que je sais de quoi je parle ou comment réparer ce machin. C'est pour ça que les mécaniciens existent. Enfin, sauf s'ils ont choisi ce métier par défaut, j'en sais rien. On s'en fout de toutes manière, j'en ai repéré un pas trop loin de l'université, c'est parfait. Juste le temps de prendre une douche, d'emmêler un peu plus ma tignasse blonde après avoir admiré mon reflet dans le miroir et lui avoir susurré des mots doux, enfiler un jean noir et une chemise blanche non repassée qui pendait par endroits sur mon bassin et, comme d'habitude, entrouverte sur mon torse, le look dandy pirate par excellence, une pincée de parfum ici et là et c'est parti, on y va. Le moteur tousse, je manque un feu, pas grave aucun flic à l'horizon. Cette fois il se met à cracher, et je soupire dans mon casque en me demandant si je n'aurais pas mieux fait de demander à une dépanneuse de venir la chercher plutôt que de me déplacer avec. Sait-on jamais, je n'avais pas franchement envie de me retrouver une fois encore dans un lit d'hôpital les quatre fers en l'air. Primo, parce que je déteste les médecins et leurs conseils abrutissants. Secundo, parce que l'odeur des hôpitaux me rappellent le parfum délicat de la javel combiné à l'odeur d'un vieux sorti de sa douche, et tercio, parce que qui dit hôpital dit paperasse, qui dit paperasse dit nom à donner et famille au courant.
« Hep papi, tu sais pas où j'peux trouver un bon mécano dans l'coin ? » m'exclamais-je à un homme d'environ cinquante ans qui leva les yeux au ciel en me montrant d'un simple coup de tête un poste de réception. Ah d'accord, faut faire la queue d'abord, génial. Retirant mon casque – plus besoin de bombe volumatrice avec une telle dégaine – je déplace ma moto de manière à ce qu'elle ne dérange personne aux alentours, avant de pénéter le garage, touchant à tout ce qui me passait sous le nez sous l'oeil mi amusé mi agacé des employés présents sur les lieux, avant d'aviser une jolie – mais effrayante- jeune fille à l'accueil. « Salut beauté, je t'invite à prendre un verre ? J'déconne, fais pas cette tête. Ma moto perd...euh...de l'huile...j'crois. J'en sais rien, je suis pas vraiment calé en mécano en fait. A propos, je m'appelle Kenny, et toi c'est quoi ton p'tit nom ? C'est ta couleur naturelle ? C'est super noir, ouahh ! » Ou comment passer du coq à l'âne en moins de trois secondes et demi.
@Vesper A. S.-McGuinness
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Lien du postLun 4 Sep 2017 - 8:18
kenny & vesper Le téléphone n’arrête pas de sonner. Depuis le début de l’après-midi, c’est franchement un enfer. Avec du « Madame » par ci, du « Mademoiselle » par là qu’on lui ressert à la grosse cuillère avec l’impression qu’elle pourra vraiment faire se bouger le cul des deux p’tits mécanos qui « gèrent » (là aussi c’est un concept) la boutique depuis que le patron est partit en croisière avec sa femme (Gladys – ouais c’est un nom de strip-teaseuse-) pour fêter leurs quarante ans de mariage. Quarante ans putain. Elle est même pas sure d’atteindre cet âge-là un jour, et eux c’est juste la période depuis laquelle ils baisent. Et pour fêter ça le vieux a trouvé judicieux de partir à l’autre bout du monde pour faire un remake de La Croisière s’amuse, juste au moment de la rentrée, en la laissant en plan avec ses deux branleurs d’apprentis qui passent plus de temps à reluquer le bas de caisse des minettes que ceux des voitures à réparer/vidanger/malmener. Autant dire que ça n’arrange pas les affaires, que le planning se densifie, et que le boulot n’est pas forcément effectué correctement. Mais Vesper, c’est pas son problème. Elle a le souci du détail quand elle bosse c’est vrai, et globalement l’accueil est toujours passablement tenu quand elle a la casquette de secrétaire. Pareil pour les quelques bagnoles où elle met la main à la patte. Pour le reste, que l’affaire fasse faillite ou non ça la regarde pas, tant qu’on lui verse son salaire en temps et en heure. Et on est loin de parler d’un gros pécule. « … Putain … Ecoutez puisque j’vous dis qu’on aura pas la pièce avant lundi, insistez pas, OK ? - Mais mon fils, vous savez mademoiselle … Il a besoin de sa voiture pour rentrer à- - Sauf votre respect, j’en ai rien à branler de votre fils. Les délais sont ce qu’ils sont, si ça vous convient pas allez voir un autre garage dans Boston mais ça va vous coûter un bras. (Mémé va pleurer au bout du fil, merde, elle déteste ça) Ecoutez j’vais voir si … » La conversation est interrompue. Avec lenteur, le combiné du vieux téléphone collé contre l’oreille, Vesper relève les yeux. Depuis le contrebas du bureau, elle le regarde, penché qu’il est sur son comptoir comme s’il s’apprêtait à commander une pinte ou un diabolo fraise. Ses cils se déploient comme de minuscules pattes d’araignées noires prêtes à bondir. C’est quoi ça, encore ? Imperturbable, elle toise de ses grands yeux l’OVNI qui vient d’élire domicile près de son bureau. Un tel désordre capillaire, c’est légal au moins ? Non parce que là franchement c’est une atteinte à la bienséance sociale. Et c’est elle, qui globalement déteste les gens, qui le dit. En plus il l’a tutoyée direct, genre ils sont amis depuis la maternelle, ou depuis le sauvetage du chat haut perché d’une mémère, et elle déteste ça. Autant elle sait très bien qu’elle a rien d’une lady, mais elle apprécie qu’on lui témoigne un minimum de respect. Sinon, après une analyse furtive (mais méticuleuse) de l’animal, elle en arrive à la conclusion qu’il est passablement baisable. Son sourire a un revers carrément agaçant qui l’exaspère, genre, direct, et son humour à la con, n’en parlons pas. Mais à part ça. « Ouais ça reflète la noirceur de mon âme, t’as vu ? » ironise-t-elle avec sarcasme, sa langue claquant sur son palais de dépit. Juste après, elle avait reculé sur sa chaise, glissant/roulant jusqu’à l’autre bout du bureau pour récupérer un formulaire. « Tiens Casanova, remplis-moi ça. C’est un formulaire avec l’identité du client, l’adresse, etc. Et il me faudrait ta carte grise. » Elle pose le formulaire à plat devant ses yeux à lui, se lève, pose un coude sur le comptoir, position presque lascive où elle jette un œil sur les clients qui attendent encore, médusés. « Mademoiselle y’a plus de café dans la machine … - Putain … Qu’est-ce que j’y peux moi ? Pénurie de caféine interplanétaire, faudra vous contenter de la chicorée immonde. - Mais- - Bon, pour en revenir à nos moutons. Tu me remplis le beau formulaire que voilà en lettres capitales. Voilà un stylo. Et après faudra patienter avec tous les gus addicts à la caféine juste là, parce que les deux branleurs de mécanos sont pas d’une efficacité légendaire. Si ça peut te consoler après, ça te coûtera pas grand-chose. On est les moins chers de la région. » Vesper soupire. Ne sait même plus comment elle a atterrit dans ce trou à rats. C’est pas pour rien qu’ils ont autant de monde : les prix pratiqués défient vraiment toute concurrence. Les services rendus aussi donc ça compense. Le hall d’entrée ressemble un peu au couloir surpeuplé de la série Urgences. Sauf que chez eux il y a pas un beau George Clooney en blouse blanche prêt à vous charcuter le fond du gosier. S’ennuyant/s’emmerdant à faire opératrice téléphonique, la jeune femme jette un coup d’œil par-dessus l’épaule du dandy. Un truc l’intrigue, ça se lit direct sur son visage de snow white dérangeante. « C’est quoi comme modèle, ta bécane ? » lui demande-t-elle enfin en repérant dehors, bien garée, la bestiole. « J’vais regarder. » verdict prononcé, ses fesses se posent sur le comptoir, puis ses longues jambes fuselées engoncées dans un jean rapiécé bleu délavé passent par-dessus, jusqu’à aller de l’autre côté. « OUI, COMME ASTON MARTIN, MAIS SANS ASTON. ET TOI COMMENT C'EST QU'TU T’APPELLES ? » |
@Kenneth I. Wellington