“no more sad songs” ☽

eden s'arrêta sur le seuil de la salle commune. elle n'avait pas changé depuis la dernière fois où il s'y était rendu, en juin dernier. il poussa un profond soupir et pénétra dans les lieux. ici, chez les lowell, il y avait une atmosphère particulière qui régnait dans cette salle commune, une atmosphère qui mettait de bonne humeur et qui donnait l'impression aux étudiants d'être chez eux. eden fit un rapide tour des lieux, ayant l'impression de redécouvrir encore une fois la salle commune. il était assez étonné qu'il n'y ai encore personnes. habituellement, la salle commune était bercée par les éclats de rire des lowell, mais là, ils semblaient tous être en cours. le jeune homme regarda sa montre. huit heures dix. il ne commençait qu'à dix heures, donc il avait le temps de chiller et de décompresser avant de retourner dans la fourmilière. eden posa son sac à dos par terre, et se laissa tomber sur un canapé moelleux et confortable. il soupira à nouveau. il était balancé entre la nostalgie de ses superbes vacances d'été, et l'excitation de commencer sa troisième année à harvard. eden était un garçon travailleur et déterminé. même si en vacances il sortait souvent, voir tout le temps, il savait tout de même faire la part des choses et la différence entre la période scolaire et la période de vacances, de détente. maintenant que la rentrée était arrivée, il savait qu'il sortirait beaucoup moins que durant ces dernières semaines. maintenant, il allait devoir se concentrer au maximum sur ses cours, sur sa musique ainsi que sur ses examens. la fin d'année dernière fut assez difficile pour eden, qui avait clairement loupé son dernier trimestre. en arrivant chez ses parents à new york, en juillet dernier, il était totalement abattu et était presque prêt à abandonner harvard. heureusement que son père l'a aidé à se rebooster, lui faisant comprendre qu'il avait tout l'été pour y réfléchir, ainsi que pour s'aérer l'esprit. et au final, eden est de retour à havard, plus déterminé que jamais. derrière lui, la porte d'entrée de la salle commune s'ouvrit, ce qui le fit sortir de ses pensées. il se redressa et tourna la tête. ses joues rougirent légèrement lorsqu'il découvrit bebe. « oh bebe, ça fait longtemps ! » s'exclama-t-il, un sourire rayonnant illuminant son visage. il se leva de son canapé et s'approcha de l'étudiante pour lui faire la bise. bebe était quelqu'un qu'il appréciait particulièrement, et cela lui faisait réellement plaisir de la retrouver, après plusieurs de semaines sans s'être vus. « comment tu vas depuis le temps ? » demanda-t-il.

“no more sad songs” ☽

les vacances ont eu un effet productif sur ton inspiration. le laos et ses vertus ont su te charmer comme tu ne l'avais plus été depuis des années. t'y étais bien. tu ressentais même la réticence à rentrer. la grisaille de boston ne te manquait absolument pas. mais comme disait quelqu'un que tu ne connais pas, sûrement un grand sage, toutes les bonnes choses ont une fin. t'aurais pu t'enchaîner au radiateur de ta chambre d'hôtel, mais il y avait bien cette seule et unique raison qui t'empêchait de mettre ton plan à exécution. la lowell. si t'y es déjà depuis des années, c'est bien la seule chose qui a su te donner une once de motivation pour revenir. tu vis pour un tas de raisons mais l'art occupe une bonne partie de tes pensées, de ton cœur : de ton être. et il y a ce garçon, justement, à la lowell, avec qui t'aime partager tes œuvres, tes coups de cœur, tes envies, les moindres idées qui ont traversé ton esprit dans la journée et même recevoir son avis. il dégage des vibes qui t'inspirent, ce petit truc agréable dans le sourire et cette lueur dans les yeux qu'on apprécie quand on le regarde sincèrement. ça faisait longtemps que cette lueur, tu l'as pas croisée. elle te manque. t'as maintes fois griffonné sur ton carnet à croquis cet été et t'aurais voulu lui montrer fièrement. tu t'es même essayée aux croquis de mode pour peut-être prendre goût au domaine dans lequel tu travailles en dehors des cours, mais rien à faire, t'as pas accroché. t'es plus dans l'abstrait, ou dans les dessins qui ont un sens. les toiles dénonciatrices, peintes pour la révolution, ou simplement pour la sensualité, le resplendissement des paysages, de l'instant présent, ou l'envie de partager au monde la beauté d'un de ses proches. aujourd'hui, t'as cette envie de prendre n'importe quoi, de suivre le gré de tes pensées toutes plus différentes les unes que les autres. pour ça, tu te rends à la lowell, lieu de ton cœur. tu t'y sens bien. il y a cette odeur qui t'apaise, ces discussions auxquelles tu te mêles facilement et ces visages souriants. parmi ceux que t'as croisé, celui d'eden t'est justement apparu. peut-être que finalement t'as une bonne étoile. edeeeen! toute joie, tu t'approches pour lui faire la bise. tu le regarde, ayant l'impression de ne plus l'avoir vu depuis des millénaires. tout va parfaitement bien. et toi? d'ailleurs, je pensais à toi. tu t'assis sur un tabouret qui traînait au coin de la pièce après l'avoir rapproché d'eden pour discuter plus aisément. t'es trop heureuse de le voir.

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