WILLOW PRADA & Ezio Scrosese
La nuit fut courte pour Ezio. Les yeux fixant la chaise vide juste devant lui, il se remémorait inlassablement les images dans sa tête, n'arrivant pas à se défaire du rêve que lui avait offert la petite Louison. Débarquer chez lui, simplement vêtue d'une trench et de talons aiguilles, jamais aucune fille n'avait osé un tel pari avec lui. Le calme l'avait gagné depuis que la blondinette avait quitté son appartement mais elle avait semé le trouble dans son esprit. Il ne pensait qu'à elle et semblait obnubilé par les images dans sa tête. Le Quincy n'avait pas touché à son café qui était resté intact devant lui depuis dix bonnes minutes. Il n'était plus conscient du monde qui l'entourait, c'était comme s'il avait perdu toute notion de temps et d'espace. Un liquide brûlant sur son torse le força à quitter ses pensées impures. Il entrouvrit les bras de stupeur en baissant la tête. Ses sourcils s'étaient froncés, c'était malin sur une chemise blanche. Il leva les yeux pour voir le débile qui avait fait ça et ne fut même pas étonné de voir la tronche de Willow. Un fin sourire illumina son visage. De toute façon il n'allait pas tarder à rentrer pour se changer, il avait les mêmes fringues qu'hier. « C'est tout ce dont t'es capable ? J'avoue même ma filleule de huit ans elle a plus de répartie que toi. J'savais que tu ne volais pas haut mais à ce point j'suis impressionné Prada. » dit-il sans même prendre la peine de la regarder ou d'essuyer le café marron sur sa chemise blanche. Ezio bu une gorgée de son café avant de le reposer sur la table. Au bout de quelque instant, il daigna quand même tourner sa tête vers elle. « T'as l'air fatiguée Prada, t'as d'énormes poches sous les yeux, t'aurais pu t'arranger un peu quand même. » dit-il d'une manière plutôt neutre. « J'espère que pour Maxime tu fais un effort sinon bonjour l'angoisse. » continua-t-il toujours sans émettre la moindre émotion, le plus calmement du monde.

WILLOW PRADA & Ezio Scrosese
C'était énorme. Willow était le genre de gamine superficielle qu'il ne supportait pas ou du moins, c'était ce qu'il pensait car au fond de lui, il s'en foutait complètement. Il n'avait absolument rien à faire avec cette fille et moins il la voyait, mieux il s'en portait. Sa présence ne le dérangeait pas plus que ça puisqu'elle n'avait aucune répartie. Elle voulait attaquer mais se ridiculisait à chaque fois. Ezio pouvait sentir la haine dans sa réponse, c'était tellement drôle. Il jubilait à la voir aussi hargneuse, aussi mal dans sa peau peut-être. Tandis que lui restait serein, comme d'habitude, il était la force tranquille et imperturbable. La réponse de Willow le fit doucement rire. Même un vieux pourrait battre ça. Il ne prit même pas la peine de relever la tête, ne quittant néanmoins pas son sourire de ses lèvres. « Ravi de savoir que mon corps t'intéressait. » répondit-il avec un jem'enfoutisme assez impressionnant. Il s'en foutait mais tellement. Ezio prit son café et bu une autre gorgée avant de le reposer sur la table. Il baissa les yeux pour voir sa chemise et rigola silencieusement. Elle était dans un sale état la pauvre. Il lui manquait des boutons que Louison avait fait voler lorsqu'elle lui avait arraché. Plus le café, elle était clairement bonne à jeter. Willow essaya de l'attaquer sur sa condition financière, il se contenta de lever les yeux au ciel. « Si tu l'dis. » se contenta-t-il de dire. Et là, ayant trouver un sujet sur lequel elle semblait s’énerver encore plus vite, il daigna relever les yeux vers elle en explosant de rire. « Ma vie sexuelle se porte à merveille. Anja ? J'sais pas et j'men fou, des échos que j'ai eu, elle a bien profité de son Summer Camp, c'est le moins que je lui souhaite. » Le sujet Anja ne le touchait plus depuis déjà un mois, il était passé à autre chose. Si Willow voulait le perturber avec ça, c'était raté pour le coup.

WILLOW PRADA & Ezio Scrosese
A chaque fois c'était pareil, il fallait qu'ils se cherchent et qu'Ezio pousse le bouchon toujours un peu plus loin. Il voulait la pousser dans ses derniers retranchements, parce que c'était marrant, amusant, divertissant mais aussi parce que dans le fond, il passait quand même un bon moment en sa compagnie. C'était plus fort que lui, il fallait qu'il la provoque et qu'il alimente ce petit jeu entre eux deux. Willow ne devait pas beaucoup l'aimer mais il s'en foutait clairement, ce n'était pas son problème. « Ça t'aurait fait kiffer hein ? » répondit-il en éclatant de rire. Cette fille était grave, il la voyait déjà jubiler à l'imaginer en boule à s’apitoyer sur son pauvre sort. Sauf qu'en réalité, il passa un Summer Camp assez ennuyant mais son départ fin juillet lui avait permis de asser des vacances exceptionnelles, inoubliables presque. « Bah ouais Willow, j'ai fait que ça de penser à elle, tous les soirs j'me branlais en pensant à elle. » lança-t-il en rigolant de plus belle. Non mais elle était sérieuse cette fille. Et là, sortie de nulle part, Willow vint lui tendre une perche mais énorme. Que dis-je, ce n'était plus une perche mais une échelle ou un pont, tellement c'était gros. « En vrai c'est exactement ça, j'ai trouvé une meuf banale mais superficielle, tu sais le genre de meuf qui se croit puissante mais qui est, au final, très manipulable. Et j'la baise tous les soirs, je me sers d'elle, j'la prends quand j'ai envie, je lui réponds que quand j'ai envie. Un petit chien ... Ouais une chienne, que j'pourrais abandonner quand j'en aurais marre ... C'est Maxime qui m'a soufflé l'idée, apparemment il a trouvé un bon filon. » répondit-il avec un large sourire anormalement sérieux.