Foutue 4G. Même pas digne d'assurer votre survie lorsque vous en aviez vraiment besoin, paumés au beau milieu d'une ville que vous ne connaissiez pas, dans un pays que vous ne connaissiez pas et où personne ne parlait votre langue. À croire que la Thaïlande était complètement coupée du reste du monde pour qu'il soit si difficile de trouver quelqu'un qui sache parler anglais ici. Mais bon tant pis, retour aux bonnes vieilles méthodes. Posant ton sac par terre juste à côté de celui de Tommen, tu récupéras une grande carte en papier, sous le regard effaré de ton meilleur ami. "Si tu as une meilleure idée, je t'écoute." que tu lui lançais au passage avant de t'appuyer contre le mur pour déplier la carte. Là, tout de suite, à part tenter de lire le plan, aucune autre solution ne te venait à l'esprit. Si vos portables n'étaient même pas capables de vous aider, qui pourrait le faire ? Certainement pas les passants qui grouillaient un peu partout autour de vous, sans doute trop pressés pour vous adresser la parole ne serait-ce que quelques minutes. Vous voilà donc seuls contre le reste du monde. "Aors, on est ici et le parc doit être là-bas. J'pense que si on suit l'avenue et qu'on traverse ce pont, ça devrait le faire, non ?" Les sourcils froncés, tu tournas la tête vers Tom qui, à en juger par l'air qu'il l'arborait, soit n'avait rien compris à ce que tu venais de dire, soit n'était absolument pas du même avis que toi. Eh bien, c'était mal parti ce séjour. Et encore, vous n'étiez là que depuis quelques heures seulement. Mais les minutes passaient et vous, vous en étiez toujours au même point, en train de vous chamailler pour trouver le chemin le plus court comme si votre vie en dépendait. Ce qui était complètement ridicule certes, mais vous formiez un beau duo de gamins, lorsque vous étiez ensemble. Parfois c'était cool et parfois, ça l'était moins, comme en cet instant ou vous n'arriviez pas à vous mettre d'accord. T'étais trop têtue pour lâcher l'affaire puis... t'étais surtout certaine d'avoir raison pour le coup alors c'était plus fort que toi, il fallait que tu lui tiennes tête. "Bon attends, j'vais réessayer la 4G, on ne sait jamais." Trop optimiste, tu l'étais aussi. Mais qui ne tente rien n'a rien, non ? Laissant le soin au jeune homme de tenir la carte, tu te baissais pour récupérer ton téléphone dans ton sac mais... "Tom... Où sont nos sacs ?" t'exclamas-tu en faisant volte face vers ton bff. Disparus, envolés, il n'y avait plus rien. T'avais beau tourner la tête de tous les côtés, ouvrir grand les yeux, tu ne les voyais pas. "Ils étaient là, juste ici ! Dis-moi que c'est une blague s'il te plaît..." Une vague de panique ta gagnait, toi, ton regard, ta voix... Il y avait tout dans ton sac : ton portable, ton argent et puis un tas d'autres affaires encore. Manquait plus que ça. À croire que personne ne voulait de vous dans ce pays.

Je m'étais déjà retrouvé dans des galères, mais dans une galère comme celle là, pas souvent. Voir même jamais. J'allais incendier cet opérateur merdique, même pas capable d'assurer un réseau à l'autre bout du monde. Heureusement que j'étais avec Reese, et que j'arrivais à m'amuser de la situation. Même si honnêtement, me retrouver au beau milieu d'une ville que je ne connaissais pas sans trop savoir où aller c'était un peu kiffant dans le sens où on ne savait pas trop où on allait finir. Si, on savait bien que l'on voulait trouver l'hôtel, où nous attendais déjà nos valises. Sauf que nous, on était là, perdus à la sortie de l'aéroport et je me demandais comment on allait trouver notre chemin. Reese eu la bonne idée de récupérer une vieille carte papier, histoire au moins de savoir où l'on se trouvait. La blonde expliquait alors son raisonnement et je secouais la tête, lui arrachant la carte des mains. Non elle avait rien compris là, elle avait même pas le bon point de départ. « Non mais pas du tout, donnes moi ça ! » dis-je en soupirant. Je tournais la carte dans le bon sens, fronçant les sourcils. C'est quoi cette carte pourrie ? « Moi je pense qu'il faut aller tout droit, mais on prends pas le pont on est du bon côté là. » J'espérais, tout du moins. J'avais déjà utilisé une carte, même une boussole (sisi moundira), mais là c'était une carte de l'antiquité franchement. Je soupirais, je savais pas si on allait réussir à arriver jusqu'à l'hôtel. Pourquoi on allait pas prendre un taxi aussi ? Ah oui, ils s'arrêtaient pas ces cons. Super le principe du taxi. On se croirait à Paris. Reese décidait de tenter une nouvelle fois d'utiliser nos téléphones et la 4G inexistante. Je savais pertinemment que ce serait un échec, ça n'allait pas mieux marcher que tout à l'heure. Quoi qu'il en soit, je la laissais faire, jetant à nouveau un coup d'oeil sur la carte, cherchant à tout prix un chemin. Je rêvais de plage, de l'eau turquoise, voir même de la piscine de l'hôtel là, mais vraiment pas d'embouteillages et galères. Surtout que nous étions en fin d'après midi, et j'avais pas du tout envie de passer la nuit dehors à attendre une lueur d'espoir. Mais Reese me demanda finalement où se trouvait nos sacs, je me retournais, pour faire face à la jeune femme. Je regardais par dessus elle, rien. Plus de sacs. C'est une blague ? J'avais tout là dedans. Mes papiers, mon argent, et mes lunettes de soleil bordel. Mes lunettes de soleil qui coûtent une blinde. « Tu me fais une blague là Reese ? C'est toi qui les a cachés ?» lui lançais-je avec un regard accusateur. Ouais, je la connais bien et elle est du genre blagueuse. Je comprenais vite qu'elle ne rigolait pas, et qu'on était définitivement dans la merde. « Non j'hallucine » dis-je en explosant de rire. C'était nerveux là, j'en pouvais déjà plus. Je rigolais comme un con, devant les yeux ébahis de ma meilleure amie. Je passais mes mains dans mes poches, et dieu soit loué, j'avais mon téléphone. Au moins un sur deux. Je regardais autour de moi, comme si j'allais réussir à choper un foutu pic-pocket. « Mais on a la poisse putin... J'y crois pas. Ton téléphone était dedans ? » Quelle merde. Je réfléchissais, encore, ne voulant pas baisser les bras. J'allais finir dans cet hôtel, quoi qu'il en soit. « Bon ! Tant pis. On a le reste de nos affaires à l'hôtel, on peut rien y faire là. Faut qu'on se bouge le cul si on veut pas dormir dehors ! » lançai-je, déterminé.  Je commençais alors à marcher, tout droit. « Tu viens ? C'est bon, on te rachètera un sac Reese ! Tu le retrouveras pas là ! » dis-je en l'attrapant par la main, fallait qu'on avance. Nos sacs n'allaient pas revenir par magie.