Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility« You see me standing but i'm dying on the floor. »
I LOVE HARVARD
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    « You see me standing but i'm dying on the floor. »
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    Lien du postSam 16 Déc - 18:58
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    « -Je ne pensais jamais vous revoir, ça fait maintenant..
    -Six mois,
    le coupait-il, Ça fait six mois.
    -Et comment vous sentez-vous ?
    Le silence d'Eloan lui fit prendre la parole à nouveau ; Vous prenez toujours vos médicaments ?
    -Je ne suis pas malade. »


    Si, il l'était. Il l'était bel et bien, mais dieu sait à quel point il était difficile pour lui de l'admettre. Douze mois et trois jours qu'il vivait dans une totale obscurité, n'étant désormais plus que l'ombre de lui-même. Il fut un temps où, il avait trouvé refuge auprès d'un psychiatre, non pas pour déblatérer sur combien il se sentait vide mais plus particulièrement pour qu'il puisse lui fournir une quelconque pilule capable d'endormir la douleur, d'apaiser ses maux et faire taire ses pensées, ne serait-ce qu'une poignée de minutes. Malheureusement, après des semaines à s'être acharné à suivre son traitement à la lettre, il avait prit conscience de l'inutilité des cachets lorsqu'il s'était trouvé assit sur le rebord d'un toit, attiré par l'envie de s'élancer dans le vide et de mettre un terme définitif au chaos qu'était sa vie. Malgré ce qu'on pourrait croire, il n'était pas là pour quémander un peu de compassion, un brin d'aide, une oreille attentive, Eloan se tenait debout, les pieds ancrés dans le sol, son regard brun rivé sur cet être abominable qui l'avait fait espérer, qui lui avait fait croire qu'une issue existait réellement, qu'il se sentirait mieux par la seule force d'avaler ces pilules et que oui, le bonheur c'était possible, que lui y avait également le droit. Peu importe combien il se sentait trahi, la seule chose qu'il désirait c'était uniquement déverser sa colère sur cet escroc, lui cracher son dégoût à la figure, parce que s'enrichir sur le dos des gens malheureux, les bercer d’illusions, de faux semblants, ça n'avait jamais aidé personne à se sentir mieux.

    « -Vous m'avez l'air tendu, reprenait le psychiatre après un court instant, Pourquoi êtes vous ici ?
    -J'ai essayé vos conneries de pilules, j'ai essayé encore, et encore, c'est drôle parce que je pensais que ça marcherait, j'ai été stupide de penser que ça m'aiderait, le pire c'est vous, vous voyez j'avais confiance en vous, j'ai cru que vous vouliez vraiment m'aider.
    -Bien sûr que je souhaite vous aidez, asseyez-vous, vous voulez ? Nous allons en parler.
    -Vous comprenez pas, j'ai pas envie de parler, j'ai pas envie de vous écoutez me nourrir d'espoirs, je les connais les personnes comme vous, à rendre les gens dépendants de vos belles paroles pour vous remplir les poches.
    -Vous vous trompez.
    -Peut-être oui, mais je préfère la vérité au mensonge, et vous m'avez menti. »


    D'un naturel silencieux, il s'était surpris à lâcher sa colère, tel une vague dévastatrice qui faisait inévitablement culpabiliser l'homme dans son fauteuil de cuir, elle avait plombée la pièce d'une tension désagréable, pesante. Les poings serrés dans les poches de sa veste, il tournait les talons et quittait cet endroit qu'il ajoutait à la longue liste des lieux qu'il voulait dorénavant éviter. Eloan n'avait fait qu'énoncer des faits, des vérités et bien que douloureuses, il se sentait déchargé d'un poids. Le cœur battant à vive allure, la brève impression d'être plus ou moins vivant, il déambulait dans les rues sombres en ce début de soirée pluvieux. Un besoin irrémédiable de combler ce sentiment de vide se mêlait à cette envie de nicotine alors après avoir extirper son paquet de l'une de ses poches, il avait glissé la dernière cigarette au coin de sa bouche et n'avait cessé de passer ses nerfs sur la pierre de son briquet, en vain. Alors qu'il tentait une énième fois de faire apparaître un semblant de flamme, son épaule en percutait une autre sans vraiment y prêter attention et pas moins d'une minute plus tard, une poigne ferme saisissait son sweat-shirt et voilà qu'on l'envoyait valser contre le rideau en ferraille d'une boutique. Ne s'y attendant pas le moins du monde, il en laissait tomber clope et briquet, un grognement de mécontentement émanant de ses lèvres alors qu'il levait les yeux sur deux garçons, certainement un peu plus jeune que lui.

    -Je peux savoir c'est quoi votre problème ?

    Perdu entre ce qu'il devait faire et ce qu'il avait pu faire pour en arriver là, l'incompréhension lisible dans son regard arrachait un ricanement à l'un des deux agresseurs qui aussitôt, lui assenait un coup dans l'abdomen. Peut-être aurait-il mieux fait de se taire, pensait-il alors qu'il se laissait glisser sur le sol, un bras enlaçant son ventre tandis qu'il serrait les dents pour faire taire la douleur. Sous le choc, sa capuche avait quitté son crâne, laissant à l'un des individus l'opportunité de glisser sa poigne brusque dans ses cheveux, tirant dessus d'une force qu'Eloan jugeait inhumaine, assez pour l'obliger à se remettre sur pieds. Il ne cherchait pas à se défendre, à quoi bon, ils étaient deux, il était seul. Se laissant cogner une fois encore par l'un deux, il lui fallut cligner des paupières à plusieurs reprises pour reprendre ses esprits, sonné par le coup qu'on venait de lui porter au visage. Par chance, la boutique voisine fermait tout juste et le propriétaire en sortait, hurlant de sa voix grave ; « Barrez-vous avant que j'appelle les flics ! », des mots qui parvenaient à les faire fuir en quatrième vitesse. Cet homme qui venait de lui faire échapper à un acte de violence qu'il n'avait en rien vu venir, s'approchait pour s'assurer qu'il n'avait rien de casser mais, fidèle à lui-même, il ne le laissait pas le toucher, retrouvant bien rapidement les réflexes qu'il pensait évanoui. « Je vous appelles un taxi, vous venez de quel coin ? ». Il avait dû faire un effort surhumain pour se souvenir de l'adresse exacte, mais il avait fini par se souvenir et avait pu le renseigner.

    Assit sur le bord du trottoir, à écouter les anecdotes de cet inconnu, il fumait la cigarette qu'il avait bien voulu lui donner et partageait avec lui, une bouteille de whisky. Il détestait ça mais il ne pouvait pas nier le pouvoir de l'alcool, il atténuait tous les maux, déjà plus que les pilules toujours dans sa poche. Il n'arrivait pas à les jeter, il avait l'impression que ça revenait tout bonnement au fait de balancer son dernier espoir à l'eau et bien qu'il n'y croyait plus, il voulait savoir qu'il avait ce quelque chose près de lui, qui un jour avait fait renaître une lueur d'espoir dans ses yeux, dans son esprit, dans sa sombre petite vie. Assisté par le propriétaire de la boutique, il se remettait sur pieds après avoir vu le taxi se garer non loin d'eux. La gentillesse de cet homme n'avait aucune limite puisque ce dernier l'escortait jusqu'au véhicule et l'aidait à s'y installer, offrant du liquide au chauffeur après lui avoir indiqué l'adresse. Incapable d'énoncer le moindre mot, son regard en disait long et remerciait infiniment l'individu qui lui avait apporté son aide.

    Obligé de se résoudre à écouter la radio grésiller et subir les regards interrogateurs du conducteur à travers le rétroviseur, il priait pour qu'enfin, cette soirée prenne fin, qu'il puisse juste rentrer, fumer un à deux paquets de cigarettes pour noyer sa colère et s'endormir en espérant ne pas avoir à se réveiller durant des jours. Arrivé à destination, il ne perdait pas la moindre minute pour s'engouffrer dans le bâtiment, malgré le corps douloureux qu'il traînait à présent. Ce n'est qu'une fois dans l'ascenseur, face au miroir, qu'il pouvait se rendre compte des réels dégâts. Rien qui ne choque pour le moment, ça changerait de couleur sûrement d'ici quelques heures. Les portes métalliques s'ouvraient, le laissant s'en échapper pour parcourir le couloir, fouillant ses poches pour en extirper un jeu de clef que lui avait donné sa sœur. La porte claquait bruyamment derrière lui, une entrée fracassante mais visiblement passée inaperçue puisqu'il ne semblait y avoir personne. Pourtant persuadé d'y trouver son aînée, il élevait alors la voix, certes enraillée par les émotions passées, mais il tenait en avoir le cœur net ;

    -Jinny, t'es là ?

    @Jinny Bezos-Park

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