C’est dans un hôpital du quartier de Brooklyn que naquit Ethan Davis. Enfant très attendu du couple Davis, il fut choyé et traité comme un prince. Mais ses parents ne roulaient pas sur l’or, sa mère travaillant comme serveuse le soir et comme femme de ménage le jour. Son père, quant à lui, était chauffeur et était bien souvent absent de la maison. Très rapidement, Ethan fut livré à lui-même et apprit à se débrouiller tout seul. A six ans, il se rendait à l’école à pieds, faisait les quelques courses que sa mère n’en avait pas le temps et se préparait seul ses repas. Le manque de présence de ses parents finit par se répercuter sur son comportement et caractère. Petit à petit, il se laissa entraîner par une bande de voyous de son école et devint un véritable caïd. Il fut convoqué à maintes reprises dans le bureau du directeur durant son adolescence causant ainsi le désespoir de ses parents qui ne savaient plus que faire pour le remettre sur le droit chemin.

A quinze ans, Ethan se prit d’affection pour les ordinateurs. Une fois qu’il apprit à manipuler ces engins, il en devint complètement fou. Petit à petit, il délaissa de lui-même ses fréquentations dangereuses mais ses résultats scolaires ne s’améliorèrent pas pour autant. Faisant toujours autant l’école buissonnière, il fut bientôt mis de côté aussi bien par ses professeurs que ses parents. Jusqu’au jour où le nouveau directeur de son lycée le prit à part et lui remit les points sur les i. Il avait décelé un potentiel particulier chez l’adolescent et il lui fit bien comprendre qu’il mènerait la même vie que tous les habitants de Brooklyn s’il ne se bougeait pas les fesses. Ces paroles remirent Ethan en place. Il se mit à fréquenter assidûment le lycée et se concentra sur ce qu’il aimait, c’est-à-dire l’informatique. Il travailla très dur et il n’était pas rare qu’il passe des nuits blanches à étudier et rattraper son retard accumulé au fil des années. Avec l’aide de certains camarades de classe, il réussit à obtenir les meilleures notes jusqu’à la fin du lycée. Son rêve était d’intégrer Columbia et beaucoup de monde lui riait au nez en entendant ses ambitions. Au lieu de le décourager, ces moqueries le motivèrent encore plus. Malheureusement, il reçut une réponse négative de la part de la prestigieuse université. Mais le Doyen lui faisait savoir qu’il était en tête de liste en cas de désistement. Mais qui abandonnerait sa place ? Découragé, Ethan se réfugia dans le piratage et se mit à épier les faits et gestes de la police.

Juste avant la rentrée académique 2009, il reçut une lettre de Columbia : il était attendu à l’université d’ici deux semaines, une des candidats ayant abandonné sa place. Une aubaine pour Ethan, qui n’y croyait plus. C’était sans compter le bonheur absolu de ses parents, qui voyaient leur fils unique quitter le nid familial pour intégrer une des meilleures universités du monde. C’est ainsi que débuta sa vie d’étudiant. Jusqu’à ce que les choses se compliquent.

Ethan achevait son Bachelor en informatique quand il reçut un appel de sa mère. En pleurs, cette dernière annonçait à son fils que son père avait été retrouvé mort non loin de la frontière mexicaine et que la police pensait à un règlement de compte. Le jeune homme vécut très mal cette perte et il se renferma sur lui-même. Il devint distant et réservé, suscitant l’étonnement auprès de ses amis. Tous étaient au courant du décès de son père et ils tentèrent de le soutenir du mieux qu’ils purent. Mais que faire de plus quand une personne refuse catégoriquement votre aide ? Il se remit à sécher les cours, restant enfermé dans sa chambre d’étudiant, planté devant son ordinateur nuit et jour. Il s’était promis une chose : de retrouver la trace de celui qui avait assassiné son père. Et quand il promet quelque chose, il tient parole.

Début 2015, il suivait de près une affaire de police qui l’intriguait. Ethan ne tarda pas à s’en mêler de manière totalement inconsciente. Photographe à ses heures perdues, il décida de quitter le campus pour vagabonder dans les quartiers mal famés de New York, mettant ainsi impunément sa vie en danger. Ce soir-là, une rixe éclata et Ethan y fut mêlé de manière totalement inopinée. Heureusement pour lui, il réussit à s’échapper sans demander son reste. Mais son enquête ne va pas s’arrêter là : il mémorisa les visages présents et fit ses propres recherches. Tous des malfrats à l’exception d’un visage qui attira son attention. Il tomba sur des archives d’arrestation d’un certain Brain Hopper et là, tout s’éclaira dans son esprit. L’étudiant approfondit ses recherches et découvrit que sa véritable identité n’était autre que Clay Fitz. Cooper, un flic de Boston.

Ethan se retrouva bientôt mêlé à toute cette histoire. Mais la situation prit une tournure tout à fait étonnante et improbable. Alors que le flic infiltré avait bossé dur pour découvrir qui était le chef du réseau, un marché fut passé entre les deux hommes : en échange de son silence, le malfrat était prêt à lui payer un pot-au-vin considérable. Il promettait également de disparaître de la circulation. Le cadavre de l’un de ses hommes de mains ferait l’affaire. L’autre condition était qu’il fasse dégager Ethan de New York car un contrat allait être mis sur sa tête. Le marché fut passé sans même que l’étudiant ne puisse émettre un son et le lendemain, il avait quitté la Grosse Pomme.

Nouvelle identité : Jonas Cooper. Frère cadet de Clay Fitz. Cooper. Etudiant à l’université d’Harvard. Nous sommes en mars 2015 et, du jour au lendemain, Ethan a dû tout quitter. Pour sa sécurité et celle de sa mère, il lui laissa une simple lettre dans laquelle il expliquait simplement qu’il ne pouvait plus rester à New York, que le décès de son père lui pesait beaucoup trop pour qu’il reste dans la ville où il avait grandi. Il ne donna aucune information quant à l’endroit où il vivait à présent. Il se trouva un travail d’étudiant dans un magasin de jeux vidéo en attendant la rentrée de septembre. Ethan n’eut aucun mal à se fondre dans le décor (du moins, en apparence). Avoir été éloigné de force de sa mère lui pesait et il se maudissait chaque jour de s’être mêlé de ce qui ne le regardait pas. Il eut de la peine à se remettre dans le bain des études et il redoubla d’effort pour obtenir les meilleures notes. C’était sans compter l’aide de son « frère » qui veillait sur lui et s’assurait qu’il ne fasse pas trop de bêtises même s’il lui a fallu, à plusieurs reprises, discuter avec le Doyen pour éviter le renvoi d’Ethan.

Mais Ethan, alias Jonas, n’avait pas oublié sa mission première : retrouver celui qui avait assassiné son père. Personne, pas même Clay, n’est au courant de ses recherches illégales. Un an après son arrivée à Harvard, il découvrit le responsable : le chef de réseau que Clay couvre en échange du pot-au-vin à la fois destiné à sa mère et à lui. Mais il n’apprit pas que ça : visiblement, son père trempait dans le trafic de drogue, en faisant passer tantôt aux Etats-Unis, tantôt au Mexique. Il avait été assassiné car son fournisseur l’avait arnaqué. Combien de fois Ethan s’était-il retenu d’en parler à Clay, de faire lui-même justice à son père ? Sa colère grandit de jour en jour et maintenant qu’il n’a plus besoin de ce pot-au-vin, ce n’est plus qu’une question de temps avant qu’il ne commette l’irréparable. Même si un contrat est toujours mis sur sa tête, il est prêt à prendre le risque pour accomplir sa vengeance.