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I LOVE HARVARD
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    « La réalité est trop dure... je me tire avec ma licorne. » w/ Eliz'.
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    La réalité est trop dure... je me tire avec ma licorne.
    — with ELIZABETH & ERIN.



    Jour 18, le 18juillet 2017

    Nous étions revenus à Vientiane depuis quelques jours. J’avais enchainé les visites, et j’étais surtout contente de retrouver mon matelas après deux soirs en tente. Enfin, il n’y en avait eu réellement qu’un seul, le deuxième soir, j’avais été occupé à remettre le couvert cette nuit-là avec Abel. Et, je n’avais pas réellement dormir. En fait non, je n’avais pas dormi du tout même. C’était une chose que je ne reconnaissais pas vraiment chez moi. Jusqu’à ce bal de fin d’année, j’étais encore vierge. Depuis, j’avais l’impression de rattraper vingt-et-un an de chasteté. Etrangement, je ne me sentais pas mal à l’aise pour autant, je devais même y avouer que j’y prenais goût. Ça serait Kurt qui en serait content quand je reviendrais en septembre. Enfin, je n’avais pas eu de nouvelle depuis le début du Summer Camp, et son frère non plus. Je le savais pas accro à la technologie, son téléphone était juste fait pour m’embêter, mais de là à ne plus donner de signe de vie, ça restait étrange.
    Mais pour l’instant, j’avais autre chose à penser. J’avais emmené mon ordinateur avec moi, pour monter mes vlog et pouvoir les mettre en ligne. Je profitais de cette journée en quartier libre pour rester un moment dans ma chambre. J’avais la journée shopping avec les filles à faire le montage ainsi que le parc des Bouddhas. Katherine n’était pas là, son rôle de chef d’équipe lui prenait beaucoup de temps. On se croisait réellement que très peu, entre elle et ses activités, et moi où je passais beaucoup de temps avec mon équipe. Et quand on se croisait, souvent on était dans des états où l’on n’avait pas le temps de parler, mais on allait rapidement se coucher entre la fatigue et l’alcool. Voilà aussi pourquoi je m’accordais une journée tranquille dans la chambre d’hôtel. Nous étions au Laos pour deux mois, j’avais le temps, et j’avais pris du retard dans la publication de mes vidéos.
    Seulement voilà, je me retrouvais dans un hôtel, de bonne classe certes, mais avec le wifi totalement défaillant. Pour mettre en ligne une vidéo, elle allait prendre des heures et des heures alors qu’en trente minutes, c’était fait à Boston. Je prenais donc mon téléphone pour laisser un tweet et prévenir mes abonnés que la vidéo allait mettre du temps à arriver. Un tweet très bien reçu. Je profitais de ce temps de publication pour enfiler une robe légère, et descendre dans un petit bar au coin de la rue pour profiter tout de même de ma journée.
    Arrivée là-bas, je levais mon bras pour me montrer au serveur. « Bonjour, je vais vous prendre une flûte de champagne. » Quoi que … « En fait non, juste un cocktail de fruit. » lui demandais-je avec le sourire. Avec un sourire retour, le serveur partait pour me préparer ce verre. J’en profitais pour m’installer sur un tabouret haut, j’hésitais entre là et la terrasse, mais elle était déjà bondée de jeunes gens. Puis même si j’avais déjà la climatisation à l’hôtel, j’avouais préférer ce petit air frais, ce petit courant d’air naturel. Le serveur arrivait avec mon verre, attendant ma monnaie. Dans mon petit sac sacoche, je cherchais mon porte-monnaie. Je commençais à blanchir en réalisant la bêtise que je venais de faire, je l’avais oublié à l’hôtel. « Je… désolé… j’ai oublié… » lui dis-je tout en continuant de chercher. Ce sac n’était pas bien grand, ça se voyait que je ne l’avais pas, et j’étais comment dire… gênée.





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    Lien du postLun 24 Juil - 15:40
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    Voilà maintenant 18 jours qu'Elizabeth est au Laos et pour l'instant, elle n'a pas à ce plaindre. Elle a fait en sorte de profiter de chaque jours, passe pas mal de temps avec son équipe, mais surtout, elle dessine. Elle a du mal à se souvenir de la dernière fois qu'elle a autant gribouillé dans son carnet à dessin. On pourrait croire qu'avec les études qu'elle fait, Elizabeth dessine beaucoup mais au final, elle fait beaucoup plus de design et de montage que du vrai dessin classique. Au Laos, elle en profite. Elle garde toujours sur elle son carnet et enchaîne les portraits et les paysages. Ici,tout la fascine et elle a du mal à s’arrêter. Elle a comme l'impression de renouer avec un amour perdu.

    Aujourd'hui, elle a préférée rester seule et s'est rendu dans un parc pour y enchaîner les croquis. A présent, elle marche dans la rue, pas trop pressée de regagner sa chambre. C'est alors qu'elle est en train de se demander s'il elle ne devrait pas appeler Elyas pour savoir s'il veut dîner avec elle qu'Eli aperçoit Erin rentrer dans un bar. Avant même qu'elle ait le temps de se demander si c'est une bonne idée, elle la suit à l'intérieur. Les deux jeunes femmes ne se sont pas parlés depuis le bal de fin d'année et elle en a plus que marre. Sa meilleure amie lui manque.

    Elizabeth voit Erin s'installer et commander à boire mais reste en retrait. Elle l'écoute et, quand Erin semble avoir oublié son porte monnaie, Elizabeth décide de se lancer. "C'est pour moi. Je vais vous régler. Et je vais prendre un lait de coco, s'il vous plait." Elle sourit poliment au serveur, ignore Erin, et s'installe à côté d'elle. Jusque là, Elizabeth avait été poussé par la volonté d'améliorer les choses avec sa meilleure amie. Cependant, maintenant, elle se sentait un peu bête, ne sachant pas quoi dire à part... "Salut."
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    Lien du postLun 7 Aoû - 22:47
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    Jour 18, le 18juillet 2017

    Elizabeth, je ne l’avais pas revu depuis le bal de fin d’année. Tout comme je n’avais pas répondu à ses messages non plus. Je savais qu’elle était au Laos, mais je n’avais pas encore l’occasion de la croiser. L’histoire du bal n’avait grandement pris à cœur. Encore que James mente, il n’était qu’un homme, mais j’en attendais mieux que cela d’une jeune femme que je considérais comme ma meilleure amie. J’avais déjà eu l’occasion de mettre les choses au clair à mon arrivée au Laos avec le Winthrop, mais pas avec la Quincy. Je lui en voulais de m’avoir menti, elle devait me connaitre et savoir que j’aurai aimé qu’elle me dise clairement les choses. A la place de cela, l’un comme l’autre avait fait semblant devant moi, m’avait menti en me regardant dans les yeux. Ce n’était réellement pas mon meilleur souvenir de cette soirée. Je dirais même que les trois quarts de ce soir avaient été gâché.

    Me voilà dans ce bar, cherchant à faire une pause en attendant que mon vlog se upload sur YouTube. Seulement la tête en l’air, j’avais oublié de remettre mon portefeuille dans mon sac. Et c’était donc celle qui était ma meilleure amie qui arrivait à mon secours. J’étais surprise de la voir, pourtant ça ne devrait pas. Mais nous devrions être en train de rire, de s’amuser, de danser ensemble à une soirée plutôt que d’avoir ce froid qui me rongeait les sangs. Je le savais très bien, je me connaissais, et je connaissais mon caractère, si je prenais cette histoire à cœur c’était qu’elle me manquait. Je n’étais pas du genre rancunier, mais j’avais besoin de temps pour faire baisser la rancœur que j’avais. Elle proposa au serveur de régler et elle commandait en même temps. Si jusque-là j’étais restée muette, je prenais enfin la parole. « Ne te sens pas obligé. » lançais-je assez froidement alors que le serveur nous regarder du coin de l’œil, observant la scène. Je regardais Eliz’ payer la commande malgré tout et s’installait à mes côtés. Je supposais donc que le moment était enfin venu de parler, d’avoir une explication. Je n’étais pas vraiment sûr d’avoir envie d’entendre. Mais je souhaitais venir en même temps au Laos pour oublier toute cette année, de remettre à zéro et reprendre une rentrée normal. Enfin aussi normal que ça puisse être à Harvard. « Salut. » répondais-je à mon tour sans trop savoir quoi dire en retour. Peut-être que finalement, j’aurai mieux fait de répondre aux messages, que cela aurait été plus simple. Moins franc aussi surtout, et ce n’était pas mon genre. « Je te rembourserai le verre. » J’aurai pu tout simplement lui dire merci, mais ça ne voulait pas sortir. J’étais pourtant de nature très polie, posée. Je faisais tourner mon verre entre mes mains, un peu mal à l’aise. Je cherchais mes mots dans ma tête, retournant dans tous les sens plusieurs phrases possibles. Elle me semblait toute plus nulle les unes que les autres. Je me taisais alors, l’une à côté de l’autre, sirotant nos verres.


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    Lien du postMar 8 Aoû - 17:05
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    Avec le silence de sa meilleure amie - si elle peut encore la considérer comme telle - Elizabeth hésite et commence à regretter son geste. Ce n'est pas a elle de décider quand Erin doit lui parler, si elle est même prête à lui adresser la parole. D'un autre côté, partir maintenant serait un peu bizarre. Elle ne peut pas simplement se lever et quitter le bar, si ? Et si jamais elle faisait ça, quand aurait-elle une autre chance de voir Erin ? De lui parler ? De s'expliquer ? Et même d'améliorer les choses ? Entendre la voix d'Erin, l'entendre lui répondre, lui parler, est un grand soulagement pour Elizabeth et cela chasse tous les doutes qui tournent dans sa tête. Cela ne sert à rien d'hésiter. Elle la suivit ici avec un but précis en tête et elle ne va pas reculer maintenant.

    "T'as pas besoin de me rembourser quoi que ce soit," Eliabeth lui dit, avec un geste de la main, comme pour chasser cette idée. Depuis quand elles tiennent des comptes ? Si elles en viennent à là, alors leur amitié est bien plus atteinte que ce qu'elle s'était imaginé. Avec un soupir et un regard vers le bas, elle ajoute, un peu honteusement, "Je te dois bien ça." Et avec ça, Elizabeth prendre une grande gorgée de son verre.

    Elle se sentait un peu vexée par l'absence de réponse de sa meilleure amie, c'est vrai. mais au final, Elizabeth a beau retournée la situation dans tous les sens, elle en arrive toujours à la même conclusion. C'est elle qui est en tort. Erin n'a rien fait de mal. Elle a juste été trahie. Par sa meilleure amie. Elizabeth a envie de vomir. Elle prend une nouvelle gorgée.

    Bizarrement, le goût du lait de coco la surprend cette fois-ci. C'est stupide. C'est elle qui a commandé cette boisson, et elle qui en a déjà bu une grande gorgée. Mais cette boisson plus qu'innocente ne semble pas appropriée pour l'occasion. Peut être justement parce qu'elle est trop innocente ?

    Cela fait maintenant plus de deux ans qu'Elizabeth n'a pas bu d'alcool. Après son overdose, Elizabeth a pris la décision de devenir sobre. Même si l'alcool n'était pas en cause, elle a jugé mieux de ne pas reprendre la boisson une fois sortie de cure. Depuis, elle s'est posée la question à plusieurs reprise. Serait-il judicieux de reprendre maintenant ?

    "Excusez moi ? Je vais vous prendre un daiquiri, s'il vous plait." Elle se lance, sans regarder Erin.
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    Lien du postMer 16 Aoû - 20:12
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    Jour 18, le 18juillet 2017

    Le malaise était présent, pourtant il ne devrait pas. Il me semblait tellement loin ce moment où avec Elizabeth on se sautait presque dans les bras dès qu’on se voyait, où les sourires étaient francs et sincères. En fait, c’était clairement cette amitié avec ma meilleure amie qui me semblait loin. Elle me manquait réellement. Bien plus qu’elle ne pouvait sûrement l’imaginer. Mais je ne me sentais pas l’âme de la pardonner si vite, si facilement. Je ne supportais pas le mensonge, la trahison. Encore moins quand il était fait dans le blanc des yeux. Même s’il ne se passait rien avec James, j’avais eu ce petit truc dont je ne savais mettre de nom dessus. Dans le fond, je n’arrivais même plus à savoir à qui je devais en vouloir : à lui, à elle ou encore à moi.
    C’était après ces événements au bal que j’avais confirmé mon choix de partir pour le summer camp. J’avais envie de changé d’air, de changer celle que j’étais. Je n’avais plus envie d’être la jeune femme douce et naïve, celle qui se faisait avoir à chaque fois. Quoi que, même ça j’en étais pas totalement sûr. Après ma discussion avec James lors de l’arrivée, j’avais la sensation que je faisais une erreur. J’avais juste besoin de mettre cartes sur table, et de commencer cet été sous de meilleurs hospices.

    « Je te rembourserais tout de même. » Je continuais de lui répondre sans même la regarder. Je sentais une boule se former dans ma gorge, comme si je risquais de pleurer d’une seconde à l’autre. Nous étions l’une à côté de l’autre. Elle venait tout de même de me sauver la mise d’une humiliation devant le serveur. « Merci. » lâchais-je en fin, un peu plus agréable. Je n’étais pas spécialement rancunière, et puis il était sûrement temps que l’on se décide enfin à se parler. Je n’avais pas cherché à l’éviter durant ce summer camp, mais nous nous n’étions pas croisé pour autant. Peut-être que l’occasion à saisir était là.
    Je l’écoutais changer sa commande, un peu surprise. Dans mon souvenir, je ne me souvenais pas de la dernière fois où je l’avais vu avec un verre d’alcool en main. J’haussais un sourcil avant de me tourner vers elle. « Un Daiquiri ? Vraiment ? » Avait-elle réellement besoin d’alcool pour supporter ma présence alors qu’elle ne touchait pas à l’alcool en temps normal.
    Je jouais avec mon cocktail de fruit avant de le siroter doucement. C’était réellement ma boisson favorite du Laos, et ce depuis mon arrivée. Je cherchais une fois de plus quoi faire. Devais-je dire quelque chose ou faire quoi que ce soit ? Je n’en savais trop rien. Après de longues secondes de réflexions qui semblaient être des minutes, je prenais enfin la parole. « Il faut qu’on parle Elizabeth… » J’aurai aimé lui dire dans la foulée que ma meilleure amie me manquait, que son rire me manquait, nos délires aussi, que je mourais d’envie de la prendre dans mes bras pour lui dire que j’étais désolée. Mais pour l’instant, je me retenais en coupant presque ma respiration. Tout ce que je voulais, c’était lui parler. Après tout, des meilleures amies devaient bien être capables de tout ce dire non ?



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    Lien du postMar 29 Aoû - 14:20
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    D'ordinaire, Elizabeth n'est pas quelqu'un qui gère très bien le fait qu'on puisse ne pas l'aimer ou être en colère contre elle. Du coup, le fait qu'Erin, plus que quiconque, puisse ressentir cela en ce moment n'est pas quelque chose qu'elle arrive à accepter. Logiquement, elle sait que c'est elle qui est en tord. Elle a caché une grosse partie de son passé à sa meilleure amie, la seule personne a qui, justement, elle peut se confier, et a menti par omission, préférant la laisser dans l'obscurité, sachant très bien que ça ne finirait pas bien. Même si Eli avait fait cela pour la protéger, elle avait quand même blessé sa meilleure amie. Mais Eli écoute rarement la logique, préférant se positionner en victime. C'est une place bien plus attrayante qui attire généralement la sympathie des gens.

    C'est pour cela, aussi, qu'il lui a fallu tout ce temps avant d'approcher, enfin, Erin. Certes, elle lui avait envoyé quelques messages, essayant d'attirer son attention, de la faire parler, mais n'avait rien fait d'autre à part ça. Elle savait pourtant très bien où vivait Erin, aurait pu l'appeler, ou passer par des amis en commun pour la voir. Mais elle n'avait rien fait parce qu'au fond, elle avait espéré qu'Erin fasse le premier pas.

    Finalement, c'est elle qui le faisait, dans ce bar, à l'autre bout du monde.

    Quand Erin lui assure qu'elle l'a remboursera, Eli a un petit pincement au cœur. Elles n'agissent pas comme ça, normalement. Si l'une paye quelque chose, l'autre accepte généreusement et promets de payer la prochaine tournée, parce qu'elles se font confiance aveuglement. Eli suppose que cette époque est révolue. Elle ne dit donc rien, hochant simplement de la tête, acceptant le geste à contre coeur. Cependant, quand Erin la remercie, elle se laisse espérer que peut être les choses peuvent encore s'améliorer. "De rien," elle répond. Et elle va pour lui serrer la main mais s'en empêche, se doutant que le geste ne serait pas bien reçu. Pas encore, du moins.

    Eli a la gorge sèche quand Erin questionne son choix de boisson. Elle se rend compte alors vraiment de l'étendue de sa trahison. Cela va bien au delà de ne rien avoir dit au sujet de James et elle. Erin est sa meilleure amie et Eli est la meilleure amie d'Erin. Et pourtant, elle ne lui a jamais parlé de son passé. Ce soir, elle devait remédier à cela.

    Quand le serveur lui apporte son Daiquiri, Elizabeth n'y touche pas, accepte simplement le verre et fait des rond avec, les yeux rivés sur le liquide à l'intérieur qui tourne, tourne, tourne. Et puis la phrase tombe. Il faut qu'on parle. Très tôt, Eli avait appris que rien de bon ne suivait jamais cette phrase.  Adriana l'avait prononcé avant de lui apprendre le décès de sa mère, puis de son père. Elle même l'avait prononcé avant de rompre avec Sully. Et aujourd'hui, Erin...

    "Je peux commencer ?" Sans attendre de réponse, Elizabeth poursuivit. "Je sais pourquoi tu ne veux pas me parler et je comprend. J'ai eu tord de ne rien te dire au sujet de James et moi et je ne sais pas exactement ce que tu sais de tout ça mais je compte bien changer ça. J'ai pas été la meilleure des amies et je m'en rend bien compte. Tu ne mérite pas ça. Tu mérite la vérité mais ça va prendre du temps alors j’espère que tu es prête à m'écouter."
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    Lien du postMer 6 Sep - 17:08
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    Jour 18, le 18juillet 2017

    J’avouais que j’avais du mal à reconnaitre le mien de caractère depuis quelque temps. Je n’étais pas rancunière de base, surtout qu’en plus, il n’y avait rien eu entre moi et James. Donc aller voir Elizabeth n’aurait pas dû être un problème. Seulement, j’avais une conception de l’amitié où le mensonge n’avait pas sa place. Surtout venant de ma meilleure amie. Depuis, j’étais un peu plus rancunière que d’habitude.  Au final, cet oubli de mon portefeuille tombait comme une bénédiction pour enfin briser la glace entre nous deux. Certes, je lui disais vouloir la rembourser, dans le fond, on savait l’une comme l’autre qu’on ne fonctionnait pas comme cela. Je n’avais aucune idée de ce que la discussion donnerait, si après cela ça irait mieux, ou pire. Je n’en avais aucune idée à vrai dire. Je savais juste que j’avais besoin de cette discussion.

    Alors elle demanda à prendre la parole en première. Je n’avais même pas eu le temps de répondre, qu’elle commençait à parler. Elle reconnaissait ses torts, et j’avouais que ses mots m’enlevaient une boule dans la gorge quasi instantanément. Mais aussi que ça allait prendre du temps pour qu’elle puisse tout m’expliquer. Dans ma tête, tous les scénarios se faisaient, les meilleurs, comme les pires. Je l’écoutais silencieusement, jouant avec ce verre entre mes mains encore. Je fixais ce liquide qui faisait des petits ronds. Il ne fallait pas croire, je mémorisais chacun de ses mots, attendant qu’elle termine. Je marquais un silence. Etais-je vraiment sûr de vouloir entendre ce qu’elle avait à me dire, ou devait-on tout simplement oublier toute cette histoire et passer à autre chose ? Mais si je choisissais la deuxième option, il y aurait un goût amer à cette amitié.
    Je prenais enfin la parole. « ça me fait plaisir que tu reconnaisses que tu n’as pas agi au mieux… » je marquais un nouveau silence avant de reprendre. « … Je n’ai pas agi non plus au mieux. Tu es ma meilleure amie, j’aurai au moins dû répondre à tes messages et pas faire un silence de mort. » Mes mots étaient soigneusement choisis, surtout celui de lui dire qu’elle était toujours ma meilleure amie. J’avouais également que j’avais bien eu ses messages, que je les avais lu, mais que j’avais choisi de les ignorer. « Ecoute, j’ai une vidéo en cours upload, vu la wifi de l’hôtel, j’ai du temps à revendre. Alors je t’écoute. » J’arrêtais de jouer avec mon verre pour enfin boire. Un peu comme prendre des forces, du courage pour écouter ce qu’elle avait à me dire. Pendant tout ce temps, je pensais connaître la Quincy. Je sentais finalement que ce n’était pas tant le cas que ça. Ou alors qu’une infime partie d’elle-même. Mais j’étais prête à l’entendre. Après tout, depuis mai à ce bal nous aurions dû avoir cette conversation. Il était plus que temps que cela se fasse. Je me tournais vers elle, pour la première fois depuis mon entrée dans ce bar, je la regardais enfin dans les yeux.




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    Lien du postMer 6 Sep - 18:25
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    La chose qui frappe Elizabeth le plus dans la réponse d'Erin est le fait que celle-ci la considère toujours bel et bien comme sa meilleure amie. Elizabeth en est grandement soulagée, ne voulant absolument pas que leur amitié se termine ainsi. Avec un peu de recule, elle se rend bien compte que ce problème entre elle, bien que sérieux, n'est pas une assez bonne raison de ne plus jamais se parler. En sachant cela, Eli a plus de facilité à s'ouvrir à Erin puisque maintenant elle est sûre que la personne a ses côtés est prête à l'écouter et ne la jugera pas. "Même si on aurait toutes les deux pu réagir autrement, je doute que ce soit quelque chose qu'on aurait pu contrôler. t peu importe ce qu'il s'est passé, l'important c'est qu'on en soit là maintenant, pas vrai ?"

    Après avoir parlé, Elizabeth se lèche les lèvres en regardant son verre. Plus elle le regarde, plus elle a envie d'y goûter. cependant, une force semble encore l'en empêcher et elle préfère commencer son récit. Son passé lui donnera peut être le courage de sauter le pas. "Je suis originaire de Pennsylvanie. J'ai grandit à Pittsburgh mais après le décès de ma mère, j'ai déménagé à Philadelphie, chez ma tante Adriana. C'est là que j'ai rencontré James." Elle marque une pause, respire un grand coup, et reprend. "A l'époque, je sortais avec l'un de ses amis. J'étais très amoureuse," elle explique avec un sourire un peu amer, se souvenant de l'époque où elle était en réelle admiration devant Sully. Quelle idiote. "Sully n'était pourtant pas le meilleur des petit amis. J'ai fini par découvrir qu'il me trompait avec deux des mes amies. Après ma rupture avec lui, James a su être là pour moi et on s'est mis ensemble." Nerveusement, Elizabeth commence à faire des cercles avec son verre, refusant toujours de regarder Erin. "C'est comme ça que j'ai compris que ce que je ressentais pour Sully n'était rien, en comparaison avec ce que j'éprouvais pour James. On était très amoureux et très heureux... Jusqu'à ce que cela ne semble plus suffire. A l'époque je buvais et je fumais, deux habitudes que je tenais de mon père, sans doute. Avec James, et avant lui avec Sully, j'avais aussi pris l'habitude de me droguer. Au début, c'était assez léger, seulement des joints. Puis les choses ont commencé à se corser. Et quand mon père est mort, j'ai craqué. Je n'étais plus que l'ombre de moi-même. Après ça..." Elizabeth s'arrête et se lance. Elle attrape son verre et bois une longue gorgée, le goût du cocktail à la fois étranger et familier dans sa gorge. Une fois la gorgée avalée, elle en bois une autre avant de reposer son verre, bizarrement satisfaite d'elle. Elle a bu et le monde continue de tourner. "J'ai fait une overdose," elle s'empresse de poursuivre avant de ne plus en avoir le courage. Même si elle sait qu'Erin l'aime et ne la jugerait jamais, il y a toujours en elle une partie qui sait que cela ne lui ressemble pas et peut choquer les gens. "Quand je me suis réveillée à l'hôpital, James avait disparu. Je ne l'ai plus revu jusqu'au bal de fin d'année."
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