« Expédition surprise.»

Jekyll  & Erin

Nouvelle expédition, nous partions dans la journée pour la découverte de Xieng Khuan, je ne connaissais pas, et je comptais en profiter. D’après les dépliants et après quelque recherche, c’était un immense parc, le Parc de Bouddha se situant à l’ouest du Vientiane, contenant des centaines et des centaines de statues bouddistes et hindoues. Autant dire que cette expédition promettait d’être des plus magnifiques. Et c’était dans ces moments-là que toutes les équipes se mélangeaient sans pression, juste prêt à découvrir autour d’eux la merveilleuse culture du pays.
Je me préparais dans la chambre que je partageais avec mes amies dunsters, Katherine et Absolem. Je ne m’embêtais pas plus que cela : j’enfilais un short en jean, des baskets pour être le plus à l’aise possible, et de pouvoir marcher longtemps sans avoir mal aux jambes, et un simple top blanc. La chaleur me permettait de ne pas me couvrir plus que cela. En même temps, certaines étudiantes étaient encore moins couvertes que cela.
Nous partions tous ensemble pour ce fameux parc, il était environ treize heures qu’on on arrivait sur le lieu d’exploration. Avant même de rentrer dans le parc, on pouvait apercevoir au loin toutes les statues qui jonchaient le parc. Il semblait y en avoir de toutes les formes, de toutes significations, des plus petites comme des immenses. J’en prenais déjà plein les yeux alors que je n’étais pas encore officiellement dedans.
Devant l’entrée du parc, un guide nous expliqua la signification de ce parc, son année de construction, que toutes les statues étaient en béton, que certaines venaient d’un donateur dont le nom serait spécifié sur les statues correspondantes. On apprenait également que l’on verrait des statues d’animaux, de dieux ou de démons. J’avais hâte de découvrir tout cela. En fait, j’avais presque envie de dire au guide de se taire et d’avancer. De toute façon, en bonne dunster, j’avais déjà assez de recherches suffisantes en tête pour avancer sans ce guide. Une fois que celui-ci avait fini de parler, on entrait enfin dans le parc. Je me séparais du groupe discrètement. De toute façon, nous avions fixé une heure et un point de rendez-vous pour repartir, donc pas de raisons de faire cela.
Je partais à la découverte du parc en solitaire. En bonne petite jaune, c’était mon souci. Quand il s’agissait de culture et d’apprentissage, je préférais bien plus souvent être seule qu’autre chose. Tout simplement parce que je me perdais dans mes pensées, que je ne parlais quasiment pas. Et que quelqu’un dans mes jambes m’empêcheraient d’en apprendre le maximum.
J’enchainais les différentes sculptures, celle avec l’éléphant à trois têtes, l’éléphant étant un animal emblématique pour le Laos ; celle des statues orientées vers l’ouest représentant les démons et la mort. Je trouvais le sens du détail assez impressionnant. Je continuais à marcher, ma tête allant de droite à gauche mais sans regarder devant moi. Je m’arrêtais devant le bouddah couché, une statue de 120mètres de long, rien que cela. Je marchais le long en fixant la statue. Ce qui devait arriver arriva. Je percutais quelqu’un me mettant les fesses à terre. « Je suis désolée, je ne regardais pas où j’allais. » Tellement obnubilé en fait. « Je ne vous ai pas fait mal ? » Simple question de politesse, ce n’était pas avec cinquante kilos tout mouillée que je ferais mal à qui que ce soit, mais sait-on jamais. Puis je préférais vouvoyer. Certaines le parc était surtout pour nous et les étudiants d’Harvard mais il était aussi ouvert aux visiteurs. Toujours les fesses à terre, je me relevais dans la foulée.

« Expédition surprise.»

Jekyll  & Erin

J’étais en pleine admiration dans ce parc. J’avouais que le pays en entier dégager une espèce de zenitude qu’il manquait à Boston. Je me sentais bien au Laos, les gens vivaient dans la simplicité, l’air n’était pas que pollution, le bruit des voitures ne venait pas entacher ce magnifique paysage. Il y avait des fois où je me disais que je n’étais pas forcément née à la bonne période, au bon endroit. J’aurai pu naître ici, la vie ne semblait pas aussi compliquée qu’elle pouvait l’être pour nous. Les familles se connaissaient et s’aimer. Même les personnes qu’ils ne connaissaient pas été apprécier. Chez nous, les gens étaient des égoïstes finis, le divorce était devenu courant à la moindre dispute, c’était limite si les membres d’une famille se connaissaient. Je n’échappais pas à cette règle à mon grand regret. Alors ce summer camp au Laos s’avérait être une bouffée d’air frais.

Un peu trop même. Au point que j’admirais, sans regarder en face de moi, les statuts de ce parc qui y était dédié. C’était sans compter sur ma maladresse légendaire, je percutais un homme. Il ne me semblait pas l’avoir vu dans le bus, mais après tout, j’avais été concentré sur les dépliants d’informations sur des balades à venir. C’était grâce à ces dépliants que j’avais pu organiser avec Elyas une balade à vélo le long du Mekong River. Une balade au paysage tout aussi époustouflant. Bref, je me retrouvais les fesses par terre, un peu gêné où je m’excusais rapidement. Ce qui avait eu don de le faire rire. J’esquissais un sourire qui me détendait. J’avouais que je ne pensais pas avoir dit quelque chose de drôle, mais au moins, il ne le prenait pas mal. « Je vais bien merci, surprise surtout, je ne regardais pas devant moi, ça devait bien arriver. » dis-je en souriant un peu plus, appréciant la main qu’il me tentait pour me relever. Une fois sur mes deux jambes, je me frottais d’une main les fesses, espérant de ne pas les avoir verte à cause de l’herbe. Bon d’accord, ce n’était pas très classe, mais je restais une femme. Je ne voulais pas me balader en étant sale. J’avouais que la chute aurait pu être pire, et plus désagréable aussi. Je jetais un rapide coup d’œil, sans pour autant le détaillé des pieds à la tête. Je ne voulais pas non plus passer pour une perverse finie. Mais je devais avouer que j’étais plutôt bien tombée, cet homme était loin d’être désagréable à première vue. Je n’avais pas forcément de style d’homme. Mon premier amour, Elyas était un brun aux yeux assez sombre au caractère gentleman, Kurt était du genre un peu rebelle, et Abel avec qui j’avais pu coucher il y avait à peine quelques jours était un mather, autant dire que c’était le genre de caractère no limit. Là c’était tout le contraire, mais il avait un physique qui semblait plus… mature. Ce n’était pas pour me déplaire. « Dans le pire des cas, j’aurai même visité les hôpitaux du pays. » Je plaisantais, autant je voulais tout découvrir, mais pas ça. Et je devais avouer que pour le coup, je n’avais pas vraiment confiance en la qualité de diplôme des médecins du Laos. Le pays n’était pas réputé ayant comme les meilleures universités du monde. « Merci en tout cas. Si jamais tu fais la visite seul, on peut la faire ensemble si tu veux. » Il avait été gentil avec moi, c’était la moindre des choses que je pouvais lui proposer. D’ailleurs, j’étais passé du « vous » au « tu » assez rapidement. Il ne semblait pas beaucoup plus vieux que moi, alors à moins d’être de la vieille école, je ne pensais pas que ça le dérangerait. Et puis, pour ce qui était du rentre dedans, c’était fait. Alors bon. « Au fait, je m’appelle Erin, je fais partie de ce groupe d’étudiant d’Harvard. » Courte présentation. Mais comme le parc était ouvert à tout le monde, je préférais lui dire tout de même. Évidemment je n’avais pas l’air d’une asiatique, bien au contraire, j’avais un physique d’une américaine pure et dure.