J'ai peut-être un peu bu, mais au moins, cette fois, je marche droit. En bonne compagnie, qui plus est. En route, j'ai croisé Bulle, et au final, c'est avec d'autres personnes - Olympe, Austin et Ezio - qu'on sort de soirée pour s'égarer sur les bords du Mékong, le fleuve qui sépare le Laos du Vietnam. Mes talons dans une main, je pivote vers toute la joyeuse troupe, un sourire espiègle sur le bout des lèvres. « J'sais pas pour vous, mais moi, j'en ai marre du béton. » Et zou, la seconde suivante, je bifurque pour aller vers le bord de l'eau, sans véritablement attendre de réponse de la part des autres. J'pourrais limite dormir là, en fait, si j'avais pas peur qu'il se mette à pleuvoir en chemin. Les pieds dans l'eau, je jette mes talons dans le sable, me tournant fièrement vers la petite team qui, de toute évidence, a décidé de me suivre. Pourquoi rentrer à l'hôtel, quand on est pas encore fatigués ?

Le punch en début de soirée, ça, c'était une bonne idée. Je connaissais la boisson et c'était peut-être l'une des premières fois que je voyais une boisson que je connaissais au Laos. Par contre en ce qui concerne l'idée que j'ai eu par la suite de gouter à tous les cocktails qui étaient proposés et dont le nom me faisait rire, c'était peut-être pas la meilleure que j'avais eu. En sortant de ... je ne savais même pas réellement d'ou en fait puisque j'avais traversé plusieurs soirées différents -mais si, mais si je suis sûre que vous connaissez l'expression se laisser porter par le vent-, j'avais donc fait la rencontre de Margot puis d'Olympe et enfin de Austin et Ezio. La petite troupe avait donc fini par avancer vers le bord de l'eau ou Margot avait déjà les pieds qui trempaient. "J'avoue que l'eau ça me tente un peu plus que les petits cailloux qui arrêtent pas de se glisser entre mes orteils" répondis-je alors à Margot. Je laissais tomber un peu plus loin ma pochette ainsi que mes chaussures, remontait ma robe et le rejoignait donc. "Aaaaah vive le Summer Camp, les fêtes et l'alcool !"

Je ne saurais vous dires par quel moyen je m'étais retrouvé avec Bulle, Margot, Olympe et Ezio, mais j'étais bien, complètement à la ramasse, même si j'arrivais encore à marcher -un exploit me diriez-vous- Je n'avais pas tant bu que cela pourtant. Quelques verres de leur boisson locale, un peu de crake pour tenir le reste de la soirée et je me retrouvais u bord de la piscine, le sourire aux lèvres, prêt à me baigner. « Sous l'océan, sous l'océan... » je me faufilais dans l'eau sous un air de chanson pour me joindre à elles. A peine dans l'eau, je venais de m'apercevoir que j'avais peut-être oublié d'enlever ma chemise et pantalon -comme quoi je n'étais pas tout frais- « Elle est bonne.. » disais-je en m'y insérant. « J'parle de l'eau bien sûr, ne soyons pas vulgaire » disais-je en riant.

Avec les exams de fin d’année, j’avais presque oublié de faire la fête ces dernières semaines à Cambridge. Du coup, me lâcher ici, c’était me permettre de revenir à moi et m’amuser. J’avais un peu bu ce soir, assez raisonnablement pour tenir debout, marcher et parler, mais trop pour avoir des filtres et arrêter mon subconscient abonné aux conneries en tout genre. Bref, sur le chemin de la soirée, j’avais croisé Bulle, accompagnée de Margot. Forcément je m’étais retrouvée à les suivre, et sur la route nous avons croisé deux gars, Austin et Ezio. Inconnus au bataillon. Bref, nous nous promenions au bord de l’eau et je suivais les filles qui se dirigeaient au large du fleuve. J’étais bien d’accord, je marchais pieds nus depuis vingt bonnes minutes, et le béton, ça faisait mal aux pieds au bout d’un moment. Je trempais mes pieds dans l’eau du fleuve, me demandant quand même ce qu’il pouvait bien y avoir là dedans. Finalement, en voyant Austin se lancer à l’eau, je faisais de même, sauf que moi j’avais quand même enlevé mon t shirt. J’gardais mon short, sait-on jamais les bêtes qu’il y avait là dedans. « Bon on va essayer de pas se noyer, je me demande comment ils pourraient nous retrouver là dedans » dis-je en rigolant, en attachant mes cheveux.

Bourré. Ezio était complètement bourré. Il avait usé et abusé de l'alcool qui avait coulé à flot ce soir-là. Pas de retenue ni de limites, c'était la devise de son Summer Camp. Il était parti là en mode guerrier, bien décidé à se lâcher et à se faire plaisir. Dans tous les sens du terme. Filles, drogue, alcool, soleil et découvertes, il allait explorer toutes les possibilités de ce voyage qui s'annonçait pour le moins, épique. Les bras levés à l'horizontal, le bel italien essayait de marcher sur un fil invisible pour tester sa résistance à l'alcool. Ouais, il titubait mais avait encore de la marge. « C'est bon les gars, j'ai encore de la marge avant le coma éthylique. » gueula-t-il comme si cela intéressait quelqu'un. Il laissa échapper un petit rire de ses lèvres, non pas peu fier de son état. Ezio releva la tête et vit tout le monde dans cet espèce de fleuve dégueulasse. Il s'approcha d'eux et fronça les sourcils. « Vous êtes sérieux ? Vas-y moi j'me baigne pas là-dedans, j'ai pas envie de choper la lepto ... la leptopsi ... putain ... leptospirose. » râla-t-il avant de croiser les bras contre son torse. Ouais ce mot était dur à dire pour ce rital de naissance mais qu'importe, il avait réussit à le sortir. Il avança de quelques pas avant de rigoler en pointant Austin du doigt. « Nan mais mec, faut dire les choses telles qu'elles sont. Regarde les comme elles sont sexys là. On est des chanceux moi j'te le dit. » lança-t-il, bêtement. Ezio le pensait et pas qu'un peu. Et puis, en oubliant rapidement ses principes, il enleva, presque au ralenti, son t-shirt, dévoilant son corps musclé et puissant. « Allez poussez-vous, j'arrive. » leur dit-il, comme si le lac n'était pas assez grand pour tous les contenir. Ouais les distances et les nombres semblaient déjà plus flous avec quelques grammes d'alcool dans le sang.

J'suis pas ivre, juste ivre de bonheur, y a quoi? Bon, peut-être que l'alcool a son rôle à jouer dans le délire. Beaucoup. Mais qu'est ce que j'en ai à foutre, le plus important, c'est que les autres me suivent. La première à obtempérer, c'est Bulle, rapidement suivie d'Olympe. « Yaaaas guuuurlz ! » Un peu trop d'engouement, la ptite, mais que voulez vous, j'suis heureuse, c'est censé suffire, non? D'ailleurs, Austin nous rejoint rapidement, tout en chantonnant la ptite sirène. Rour, il est cool ce mec. « EZIO ARRÊTE DE FAIRE TA TAPETTE! » Mais non, monsieur proteste, monsieur râle, et moi, j'le regarde d'un air ahuri. « leptospi.. quoi? calmos dude, j'suis en journalisme, pas dans le sanitaire ! » Et j'suis à peu près sûre qu'il s'est donné mal au crâne tout seul, à dire ça. A côté, Olympe s'interroge très sérieusement de savoir si on pourrait se noyer. « Meeeh, y a presque pas de vagues, faudrait vraiment être torchés pour se noyer. » Et pour illustrer mes propos, j'm'asseois dans l'eau, au calme, de l'eau jusqu'aux épaules avant de remonter. Pour me rappeler que je suis en robe. « Oopsiie! » Et alors que je ris, je tourne la tête vers Austin en entendant ses mots, suivis de ceux d'Ezio. « Bah écoutez les gars, moi j'suis d'accord avec les deux cas de figure, alors vous battez pas. » Un haussement de sourcils, et je me rince l'oeil au passage en voyant Ezio retirer son tee shirt. Poh poh poh, je pourrais presque le siffler. Si je savais siffler. « En vla une idée qu'elle est bonne, que je dis tout en retirant ma robe à mon tour, pour la jeter près de mes talons et des affaires de Bulle. BAIN DE MINUIT LES GAAARS. »

Faut pas que ma robe touche l'eau. Faut pas que ma robe touche l'eau. Faut pas que ma robe touche l'eau. Faut pas que ma robe hein quoi ? J'devais faire quoi déjà ? Je levais la tête et voyait tout le monde se déssaper pour se baigner. Oh et puis fuck off. Je retirais ma robe d'un coup sec et la jetais à côté de mes autres affaires, me retrouvant ainsi en culotte et soutien-gorge. Je relevais la tête et regardais les autres avec un grand sourire avant de me jeter dans l'eau devant eux en les éclaboussant par la même occasion. "Ooopsie les gars, j'suis désolée j'ai fait exprès !" Ouais je sais à la base on est censé dire l'inverse mais bon, faut s'adapter aux situations. Attachant mes longs cheveux en chignon sur la tête pour ne pas me les prendre en pleine face -enfin le but était de faire un chignon, pour ce qu'il en est en réalité je n'ai aucune idée de ce que j'ai fait-, je profitais de la situation pour me rincer l'oeil auprès des gars présents avec nous. Huuuum taassty. Le cul dans l'eau, je sentis un truc bouger a côté de moi. Trop fatiguée -ou plutôt trop bourrée- pour me lever, je décidais de toucher ce truc avec ma main. C'eeest ... gluant. "Bon les gars j'suis chaude pour un bain de minuit mais vu les trucs degueu qui sont dans l'eau j'y met pas la tête moi !" Ouais je sais, même bourrée je reste chochotte.

Bon, si personne ne faisait les pudiques, autant les suivre. J'enlevais ma chemise avant de galérer dix minutes avec mon jean, car dans l'eau ce n'est pas simple, mais alors complètement déchiré comme je l'étais, c'était encore plus dur. Néanmoins, j'arrivais à bout de ce truc pour le jeter hors de l'eau. « LIBERTE !! » criais-je en levant les bras, alors qu'une demoiselle -franchement bien foutue- se plaignait de cette dite eau. « Fait pas ta précieuse » riais-je en lui jetant de l'eau. Après tout, ce n'était pas la mort et puis, cette eau n'était pas si dégueulasse que ça quand même. « BAIN DE MINUIT ! » Disais-je en poursuivant après la petite rouquine. « Il manque de l'alcool quand même » Oui, je n'en avais jamais assez je n'y peux rien (a)

On était tous dans un sale état. J’vous jure, pas un pour rattraper l’autre. Mais bon, c’était les vacances, pourquoi se priver et se mettre des barrières ? Je pense que c’est comme ça qu’on s’est tous retrouvé dans ce fleuve, à faire un bain de minuit. De tous, je ne connaissais que Bulle, donc ouais, c’était un coup de folie clairement. J’riais quand Margot me disait qu’il faudrait être vraiment torché pour se noyer. Perso, j’étais torchée là. J’étais quand même d’accord avec Bulle, l’eau devait être dégueulasse, mais je ne m’en rendais pas compte. J’étais… bourrée fallait le dire. Mais ça ne m’empêchait pas d’être d’accord avec Austin. Il manquait de l’alcool. Je jetais un œil sur la rive, quand j’apercevais un groupe un peu amoché. Ils avaient forcément de quoi boire. « Je reviens les gars » Je m’approchais du groupe, et je me rendais vite compte qu’ils étaient tous bourrés. Du coup, sans qu’ils s’en aperçoivent, je réussissais à choper deux bouteilles presque pleines, et je courais en direction de mon groupe. Je ne devais pas courir droit et je manquais presque de me casser la gueule mais tant pis. J’avais l’impression d’avoir trouver le Graal. « ALCOOOOL A VOLONTE » criai-je en les rejoignant dans l’eau. Ouais calme toi Olympe, t’as que deux bouteilles quand même. « ALLEZ ! A qui l’honneur ? » Demandais-je en secouant la bouteille.

Sans s'en rendre compte, Ezio venait d'avoir l'idée du siècle. Un bain de minuit dans un fleuve aussi dégueulasse. Ouais. Pourquoi pas. Peu désireux de choper cette maladie au nom imprononçable, le bel italien avait les pieds dans l'eau, à hauteur de sa cheville. Bien entendu, il était pied nu, il avait certainement dû quitter l'hôtel sans ses tongs ou les laisser à la précédente soirée. Tous les cas de figure étaient probables. Il n'avait pas la foi de réfléchir. L'eau fraîche et surement très froide chatouillait ses doigts de pieds. « Allez, tous à poil. » lâcha-t-il en croisant les bras contre son torse et en regardant les gens les uns après les autres. La petite Margot enleva sa robe pour son plus grand plaisir, il afficha un large sourire non dissimulé. « C'est bon ça ! » dit-il en la pointant du doigt. Finalement, la jolie Olympe se mit à courir au loin avant de revenir en titubant légèrement. Autant c'était le néant complet dans sa tête, autant lorsqu'il s'agissait d'alcool - et accessoirement de fille - là il arrivait à réfléchir. Il se tourna vers la belle brune et tendit les bras. « Viens voir tonton ! » et, sans chercher à comprendre plus loin, il s'avança vers elle pour prendre l'une des deux bouteilles. Il sortit son portable pour éclairer la bouteille et essayer de lire l'étiquette. Vodka, parfait. Rapidement, il enleva le bouchon et apporta le goulot à sa bouche pour boire une gorgée avant de grimacer en avalant. Ouais, il n'avait pas mesuré le degré l'alcool et avait avalé ça comme du soda. « De l'alcool, de la chaleur et des filles en sous-vêtements, j'adore ce Summer Camp. » se marmonna-t-il à lui-même. Il avança de quelques pas dans l'eau et tendit la bouteille à Margot. « Tiens ma belle. Quand tu s'ras bien imbibée j'pourrais profiter de toi. » dit-il en explosant de rire. Humour de merde Ezio, humour de merde.