Mon regard s’en devient inquisiteur lorsque j’attends une réponse à ma question, et à toutes celles que j’ai choisit de taire. De haut en bas elle est toisée, sa façon de réagir, cette gêne dont elle semble s’imprégner. Et moi ça me frappe, ça me frappe encore plus fort que ce que je n’aurai pu le penser, si c’est bien de la gêne alors … Alors c’est ça, elle l’a fait. Elle entretien avec lui un je-ne-sais-quoi qui se pourrait être en capacité de me faire gerber. Dans ma tête, il y a deux années qui sont en train de défiler … Bordel. « Qu’on se connait ? Trois mois, environ. » Et combien de fois t’as couché avec lui au juste ? Que je sache comment je dois me positionner avant de me foutre en vrac pour des conneries pareilles. Paranoïa maladive, persuasion qu’il passe son temps à en prendre du bon avec elle, et toutes les autres peut-être. « Et je vois que vous deux, vous vous connaissez depuis un certain temps. » Sans rire. J’en crache un soupir, tout en me demandant si je dois franchir ce pas, si je dois lui demander de quoi il s’agit, de ce qu’il se passe ici, de cette promenade qui me donne le bourdon. « Oui. » J'étais là, bien avant toi. Ma bêtise aussi, de cette affection que j’ai voulu taire et qui me semble encore plus présente ici alors que je suis possiblement en train de me heurter au fait qu’il pourrait un jour refaire sa vie.

Et lorsque je m’apprête à délier ma langue, notre aparté se trouve perturbé. Une tierce personne vient la bousculer, et elle en échappe un cri de douleur. Sur le coup, j’avoue ne pas faire directement le rapprochement, il est vrai que même si c’est elle qui est venue nous aider le jour de cet accident, elle en est sortie la plus amochée. Et à l’hopital, je l’avais plaint. Bon sang, je m’étais inquiétée pour elle … C’est encore plus dégueulasse à avouer. J’en ai toute ma haine qui bat dans mes veines. "Ca va, Lis? Il t'a fait mal?" Mon regard s’étale jusque la voix, Alysse, étrangement, tout ce que je pouvais ressentir à son encontre comme agacement s’est enfuit il y a quelques secondes déjà, reporté sur Lisbeth et un minimum sur Clay … " Un connard, comme tant d'autres, " et t’es expert en la matière pas vrai ? que je voudrai lui dire, mais je me contente d’une oeillade assassine, bercée sur la force de ma possessivité. Mais puisque tout le monde semble s’inquiéter pour elle, je reporte ma vision sur l’intéressée, j’envisage cependant de me fondre dans un silence qui serait pour elle lourd de significations, le fait qu’a la vérité elle ne mérite plus du tout la moindre once de mon attention. Que j’ai pour habitude de me débarrasser de celles ou ceux se trouvant sur mon chemin, bien qu’en ce qui concerne Clay il est plus qu’incertain. Dans une impasse, et pourtant le perdre me paraît impossible à réaliser. Stupidité quand tu nous tiens. « T’as prit tes cachets ? » que je lui balance, presque de manière crachée. En soi, je m’en fous, mais puisqu’elle nous a sorti de la galère ce jour là autant faire bonne figure. Le seul problème c’est qu’on t’avait prescrit du repos. Drôle de constater que tu le passes avec le père de mon fils, vraiment, je suis plongée, je me noies dans une folle hilarité.

@Clay Fitz. Cooper @Lisbeth Larsson @Alysse Frank excusez le temps de réponse, et la longueur