Depuis son mariage, le Prince avait pris la décision de donner plus de travail à ses seconds parce qu’il ne pourrait pas toujours être présent lors des réunions du conseil d’administration ou encore lors de ses rencontres houleuses ou non avec ses futurs collaborateurs. En effet, il avait désormais le statut officiel de futur roi du Liechtenstein, en sa qualité de mari de la princesse héritière. Il devait donc se préparer au mieux pour prendre la succession du père de sa femme qui était un roi qu’il respectait énormément en vrai. Même s’il doit l’avouer, le fait qu’il ait été obligé d’épouser sa fille ça ne plaisait toujours pas à Andrew… Qu’importe, il assumait pleinement sa décision irrévocable même si cela avait conduit à la fin totale de son amour pour Madisson, du moins en théorie. Il se doutait mieux que personne qu’il ne pourrait jamais complètement oublier cette brunette qui avait tant chamboulé son existence pendant plus d’une année entière. En plus la jeune femme en question travaillait pour lui désormais, en tant que nounou officielle des jumeaux et d’Aliénor même si l’aînée des enfants du Prince allait à l’école la plupart du temps. Qu’importe, aujourd’hui il avait terminé tôt le travail et à bord de sa Bentley, il avait téléphoné à un de ses collaborateurs afin d’organiser une réunion en visioconférence pour le soir même. Le coup de fil dura le temps du trajet qui séparait l’usine où étaient assemblées les pièces formant le tout dernier modèle des jets privés de son entreprise, à sa ville dans le quartier de l’Inman Square à Cambridge (MA).

La Bentley noire arriva finalement à destination et Klein attendait en bas des marches pour pouvoir ouvrir la portière. Andrew le salua comme il sied à une personne de son rang même si Klein était bien plus qu’un simple majordome. En effet c’était un peu l’Afred du prince d’Angleterre et il lui faisait une confiance absolue. Il était à son service depuis des années maintenant, voire même depuis la naissance du petit Prince. Qu’importe, il lui demanda où se trouvaient les enfants et une fois que son majordome lui ait dit que ceux-ci se trouvaient dans leur salle de jeux en compagnie de leur nounou, Drew déposa sa veste puis il prit une bouteille d’eau fraîche avant de se rendre jusqu’à la salle de jeux. Connor était en train de dessiner comme à son habitude tandis que sa jumelle s’était aussitôt précipitée vers son père en criant, ce qui eut le don de faire rire Andrew qui prit sa fille dans ses bras. « Bonjour à toi aussi mon trésor. Je vois que je t’ai beaucoup manquée » dit-il d’une voix douce tout en caressant les cheveux de sa fille, qui venait de se blottir contre lui. Connor s’était finalement tourné vers son père et lui adressait un sourire en le saluant avant de se tourner de nouveau vers ses dessins. Cet enfant allait vraiment être différent de lui ! Par la suite, Drew constata que Madisson n’était pas présente dans la pièce alors il dit d’une voix haute et forte : « Madi, est-ce que tu es là ? »

Réussir à quitter mon ancien travail n'avait pas été très simple, mais j'avais eu assez d'arguments pour les faire céder à ma requête. De toute manière.. D'ici peu, j'aurais un ventre énorme et pour le travail.. C'était mort. Ce qui m'arrangeait fortement, car être la nounou des enfants Windsor me convenaient pleinement. J'aimais tellement passer de temps avec eux et ils étaient adorables. Ils me confortaient vraiment dans le fait que je voulais être mère et même si ça allait être très compliqué, j'aimais déjà mon enfant. Même s'il n'était pas prévu, je ne pourrais pas m'en séparer et j'espérais vraiment que je puisse voir sa tête dans maintenant environ sept mois. Ce qui me chiffonnait toujours autant était de ne pas être en couple avec le père et que celui-ci consomme beaucoup – trop – de drogues. Que pouvais-je y faire ? Rien du tout et je préférais donc penser à autre chose que cela. Voilà pourquoi je me vidais la tête en prenant soin d'Aliénor et des jumeaux. C'était un véritable bonheur, bien qu'ils commençaient à me demander pourquoi j'allais aux toilettes si souvent et que j'avais quelques petites sautes d'humeur parfois. Je savais que si je leur avouais pour mon enfant, ils iraient le dire à leur père et.. Je ne savais pas si j'étais prête à voir le regard d'Andrew sur moi. Je n'avais pas envie qu'il me voit différemment et je crois que le mariage avait bel et bien fait en sorte qu'entre nous, c'était terminé. De plus, j'étais trop amoureuse d'Austin pour recommencer à flirter avec le Prince et.. le bébé concluait le fait que nous ne pourrions plus jamais être ensemble. Fin de l'histoire.

Aujourd'hui, j'avais passé une très agréable journée avec les enfants, bien que très chaude. Prise de quelques vertiges, j'avais préféré rentré à la maison pour être certaine qu'ils ne soient pas livrés à eux-même si je venais à faire un malaise. Klein non loin de nous, cela me permettait de souffler et la climatisation de l'appartement me faisait un bien fou. Malheureusement, après un dîner dégusté en pleine chaleur avant de rentrer, je fus obligée de passer par la case toilette. J'avais l'impression de ré-ingurgiter tout ce que je mangeais et je me sentais de moins en moins à l'aise. Je tentais tant bien que mal de prendre du poids, mais rien n'y faisait et j'avais peur de devoir retourner à l'hôpital. C'était comme.. si le bébé ne voulait rien de ce que je mangeais et qu'il faisait en sorte de frapper mon estomac pour que cela ressorte. Une sentiment étrange et vraiment tout sauf agréable, je dois bien l'admettre. Soufflant grandement, je restais agenouillée près des toilettes, la porte entre-ouverte si jamais les enfants avaient besoin de moi. Je savais qu'ils ne pouvaient rien leur arriver.

C'est là que j'entendis la voix d'Andrew s'élever dans la pièce d'à côté où jouaient les enfants. J'allais lui répondre en me relevant, mais un bon vertige me coupait l'herbe sous le pied et m'obligeait à rester à terre, alors que mon ventre se contractait violemment pour vomir encore le peu de choses qu'il me restait dans mon corps. J'entendais les pas du Prince se rapprocher et je n'avais pas vraiment envie qu'il me voit dans un tel état. « ça va Andrew, juste.. un peu mal au ventre » dis-je en grinçant des dents. Sauf que cette excuse, je lui avais déjà servi après le bal quand je lui avais envoyé un snap et c'était la piètre excuse que je donnais aux enfants. Je soupirais, priant pour que ces douleurs cessent rapidement et surtout que je puisse m'alimenter correctement pour éviter des ennuis à mon enfant tout comme à moi. C'était un véritable calvaire, cette grossesse et la peur de me retrouver à nouveau avec une perfusion pour me nourrir me hantait régulièrement. J'avais envie d'avoir une grossesse comme tout le monde : manger des tonnes, prendre 3648768 kilos et pleurer en mangeant de la crème glacée. Et que tout cela reste dans mon organisme et soit profitable à mon bébé. Je crois que la poisse me suivait de trop près, mais je n'avais pas envie que cela affecte mon petit haricot. Je l'aimais déjà tellement que le perdre serait.. Je ne voulais même pas y penser.

Rentrer tôt du travail afin de passer du temps avec ses enfants, cela faisait longtemps que le Prince n’avait pas fait cela mais toujours est-il que depuis son retour de lune de miel, il avait pris la décision de réduire son temps de travail afin de pouvoir donner plus de pouvoirs, plus de responsabilités à ses adjoints. Par la même occasion, il pourrait plus facilement prendre ses responsabilités de futur Roi… Gouverner un pays était bien différent de son travail de PDG, même s’il savait que son expérience en tant que patron l’aiderait pleinement dans ses nouvelles tâches. Il savait parfaitement mener des hommes, entretenir un échange plus ou moins cordial et j’en passe et des meilleures… Néanmoins il savait pertinemment que sa femme et lui ne monteraient pas de sitôt sur le trône du Liechtenstein. D’ailleurs, il faudrait qu’il décide d’octroyer la nationalité du Liechtenstein pour ses trois enfants qui deviendraient des héritiers du trône même s’il savait que l’enfant qu’ils auraient Cecilia et lui, serait l’héritier en titre du trône. Un enfant légitime… En parlant d’enfants, il était heureux de constater que ceux-ci s’entendaient à merveille avec leur nouvelle nounou : il va s’en dire que le départ de Kyla les avait grandement affectés surtout pour Chrysta puisque la meilleure amie du Prince n’était autre que la marraine de la petite princesse.. Néanmoins Madisson avait réussi à rendre le sourire aux enfants et il serait vraiment dommageable de la perdre maintenant, donc il va s’en dire qu’il allait faire en sorte de la garder le plus longtemps possible même si cela voulait dire qu’il devrait mettre tout le temps en veilleuse ses sentiments à l’égard de l’ex-Cabot…

D’ailleurs, alors qu’il venait de rentrer chez lui, il s’étonna de ne pas trouver Madisson en compagnie des enfants. Alors il va de soit qu’il commençait à s’inquiéter, parce qu’il faut dire qu’avec le contexte géopolitique actuel, rien ni personne n’était à l’abri du danger. Par conséquent, il s’était mis à l’appeler tout en avançant d’un pas décidé jusqu’aux toilettes – Connor venait de lui dire que la jeune femme était certainement aux toilettes – il continuait à l’appeler. Quelques instants plus tard, il eut une réponse de son ex-amante qui sortait vraiment des toilettes et même si elle lui affirmait qu’elle allait bien, il ne pouvait guère se méprendre sur son état de santé. Non elle n’allait pas si bien que ça. « Viens avec moi jusqu’au salon comme ça tu pourras te reposer un peu sur le canapé, avant que tu ne puisses rentrer chez toi. » dit-il d’une voix compatissante avant de lui prendre la main et l’emmener jusqu’au salon. Tout en veillant du regard sur elle, il eut une espèce de flash comme s’il venait de comprendre ce qui pouvait bien la rendre dans cet état… En effet, il ne pouvait clairement pas se méprendre parce que Madisson avait une silhouette bien mince et parfaite d’ordinaire et même si ce n’était pas encore voyant, les signes ne trompaient pas. Son expérience de père sans doute… Qu’importe, il attendit qu’elle s’installe sur le canapé avant s’installer sur le fauteuil à côté qu’il rapprocha afin d’être à proximité, puis il prit une profonde inspiration. « Pardonnes-moi mon indiscrétion et mon manque de tact en avance… Qu’est-ce que tu as exactement, parce que je pense… avec les symptômes que tu as, tu dois être enceinte… n’est-ce pas ? » demanda-t-il d’une voix douce, redoutant par la même occasion qu’elle ne s’effarouche et qu’elle ne s’en aille… Il déglutit légèrement en attendant la réponse de la belle américaine.

Ma relation avec Andrew avait toujours été très.. compliqué. Je n'avais jamais réellement été sa petite amie – bien qu'il m'est présenté à sa famille un jour – et je n'étais pas non plus une femme de passage, ou une simple amie avec des avantages. Je ne saurais l'expliquer, mais tout était venu assez naturellement entre nous et ça avait été une année assez.. surprenante. Notre rencontre, je ne pourrais jamais l'oublier car j'avais eu l'impression à cette soirée de ne pas être moi. Et de vivre un rêve. Combien de personnes rencontre un Prince en se faisant pousser dans l'eau, en croisant son regard avant de l'embrasser ? Peu, voire aucune je suppose. Néanmoins, j'avais apprécié chaque moment avec lui et je n'oublierais pas les bons comme les moins bons moments en sa présence. Qu'il n'ait toujours pas retrouver la mémoire.. Je m'y étais faite. De plus, il n'avait jamais réappris que j'étais escorte et je pense que c'était un passage de ma vie que je préférais effacer à tout jamais. Heureusement que Kyla avait été là pour me faire prendre conscience de mon erreur avant qu'il ne soit trop tard. Tout était désormais rentré dans l'ordre car je gardais les enfants d'Andrew et ce travail me plaisait énormément et.. Finalement, c'était un très bonne entraînement à mon futur " boulot " de mère. Je pouvais le faire.

Pour le moment, je n'étais pas avec les enfants, mais entrain de rendre mon déjeuner et tout ce qui allait avec. Je n'en pouvais plus d'être dans un tel état et il est vrai que j'avais promis à Austin de ne plus rien lui cacher mais.. Que pouvait-il faire ? Il avait ses propres soucis et il fallait que je trouve une solution par mes propres moyens, sans retrouver dans cet endroit si froid qu'est l'hôpital. Je ne pensais pas qu'Andrew reviendrait si tôt et je savais que l'un des enfants lui avaient indiqué où je me trouvais. Je lui avais demandé de ne pas rentrer et que j'avais simplement mal au ventre, mais je savais pertinemment qu'il n'était pas dupe. N'ayant plus rien à vomir, je voyais plus ou moins sa silhouette entrer dans les toilettes. J'étais dans un état lamentable.. Je soupirais en tenant doucement sa main, le laissant m'amener jusqu'au salon. Il est vrai que maintenant qu'il était rentré, je pouvais rentrer chez moi, mais je crois bien que j'allais demander à Siham de venir pour éviter de faire un malaise dans la rue.

Allongée sur le canapé, je tentais de respirer tranquillement, me mordant l'intérieur des joues en sentant des spasmes encore fréquemment au niveau de mon ventre. Je fermais légèrement les yeux, luttant pour ne pas sombrer dans les vapes ou m'endormir d'épuisement. Je n'avais plus rien dans le corps et cela me fatiguait bien plus que je ne l'aurais cru. Mes yeux se rouvrirent en l'entendant parler et.. Je tentais de ne pas paraître trop paniquée par sa question. Lui dire la vérité ? Je n'en étais même pas capable. « N..on, non » balbutiais-je à la vas-vite alors que je sentais mes pupilles être baignée de larmes. Le manque de sommeil, le fait de ne rien assimiler dans mon corps, j'étais une boule de nerfs prête à exploser et je préférais encore mentir au Prince plutôt que d'assumer et de lui que oui, j'étais effectivement enceinte, et au bord du rouleau dans l'état actuel des choses.

Le prince était bien content de pouvoir rentrer chez lui tôt maintenant, parce qu’il faut se dire qu’il ne voyait presque plus ses enfants depuis que ses occupations de PDG prenaient des proportions de plus en plus grandes. Heureusement qu’il avait assez confiance en ses seconds pour les laisser faire les déplacements d’affaire. Qu’importe, il n’aurait plus vraiment le temps bientôt pour s’occuper de son entreprise puisqu’il devrait prendre ses responsabilités de futur souverain du Liechtenstein… Avant il aurait été le plus heureux des hommes en devenant Roi mais aujourd’hui, ça le faisait plus chier qu’autre chose. Il avait tellement été formaté pour devenir un grand Monarque mais comment allait-il gouverner une Nation maintenant ? Cette question trottait dans son esprit depuis qu’il avait dit oui devant le Prêtre lors de son mariage à l’Abbaye de Westminster. Non il ne le regrettait pas bien sûr, parce qu’il ne revenait jamais sur ses décisions : il avait été élevé comme ça et il assumerait toujours ses décisions comme il sied à une personne de son rang. En vérité, la raison pour laquelle il ne savait pas trop comment réagir face à sa situation actuelle, c’était la jeune femme qui s’occupait de ses enfants depuis le départ de Kyla pour le FBI… Il s’agissait de Madisson, son amour depuis plus d’un an mais avec laquelle il n’avait jamais pu réellement créer une relation… Ils avaient une situation beaucoup trop différente mais il regretterait jamais cette belle et unique rencontre.

D’ailleurs, en parlant de Madisson, il ne la trouvait pas en rentrant chez lui et il s’était mis à l’appeler craignant qu’il ne lui soit arrivée malheur. Ce fut finalement Connor qui lui expliqua où elle se trouvait alors il se rendit jusqu’aux toilettes et croisa la jeune femme qui était bien pâle. Et en la regardant bien, il ne put se tromper sur son état ; en ayant vécu pendant des mois avec une femme enceinte en la personne d’Aaliyah, mère des jumeaux, il savait très bien reconnaître les symptômes d’une femme enceinte. Alors il l’emmena doucement jusqu’au living-room où elle pourrait s’asseoir sur le grand sofa en cuir. Elle s’était même allongée pendant qu’il s’était mis à parler et comme il craignait qu’elle ne s’effarouche et qu’elle s’en aille d’un coup sans prévenir, il y allait en douceur… Néanmoins il comprit parfaitement la réaction de Madisson qui niait aussitôt l’évidence, alors il s’approcha lentement d’elle avant de joindre ses mains dans les siennes. Puis il la regarda tendrement les yeux avant de parler : « Madi, tu ne peux pas me tromper sur ton état actuel… Tu es à la limite de la crise de nerfs, tu as des nausées etc… Ces symptômes je les connais. Saches que je ne te jugerais jamais mais il faut que tu me le dises vraiment. Tu travailles pour moi et je refuse que tu tombes pendant tes tâches. Si tu te sens mal, je peux alléger tes horaires voire même je peux te faire remplacer un jour ou deux le temps que tu te reposes. ». Il inspira légèrement avant de poursuivre : « Aies confiance en moi Madi. »

Tomber si rapidement sur Andrew ne m'avait pas paru être possible. Lui qui avait toujours tant de travail et de choses à faire arrivait la plupart du temps bien plus tard et j'avais largement le temps de maquiller les apparences pour qu'il ne se doute de rien. Je savais parfaitement que cela ne durait pas indéfiniment, que j'allais devoir lui en parler, mais j'espérais que ce serait très tard. Malheureusement pour moi, le destin était encore contre moi et je l'entendais m'appeler, soucieux. Je ne pourrais pas en vouloir à ses enfants de dire à leur père où je me trouve car.. Ils ont beau être innocent, ils avaient parfaitement compris qu'entre Andrew et moi, il y avait eu plus que de l'amitié. Enfin, je ne savais pas si l'on pourrait dire un jour que nous sommes amis. C'était un peu étrange de dire cela. Comme de dire qu'entre Austin et moi, il n'y a plus que de l'amitié désormais. Entre le Prince et moi, ce n'était pas du tout la même chose qu'avec mon ex. Le futur père du bébé que je portais, je l'aimais éperdument et je savais que cet amour allait bientôt finir par me perdre. Concrètement, je n'acceptais pas certaines choses, mais.. Pour le moment, je n'avais rien entendu sur la moindre conquête alors oui, forcément, comme une idiote, j'avais espoir que cela pourrait peut-être nous mener à nous rapprocher et peut-être se remettre ensemble. Ma naïveté me perdrait cette année.

Mal en point, je laissais Andrew me mener au sofa pour pouvoir m'y allonger. Ce n'était pas très agréable, mais ça allait légèrement mieux. Sa question me prit de court alors que je préférais tout nier en bloc pour ne pas affronter son regard et ses paroles. Pourquoi ? Parce que je ne savais pas comment il réagirait et que je n'avais pas envie de le savoir. Ses mains autour des miennes, son regard doux dans le mien, je m'en voulais déjà de lui avoir honteusement menti. Je clignais rapidement des yeux à ses paroles si calmes et réfléchies. La fin me fit un peu mal au coeur car je n'avais pas envie de moins m'occuper de ses enfants et encore moins qu'une autre personne prenne ma place. Enfin, je supposais que Cecilia allait un jour prendre complètement ma place en étant maman à 100 % des enfants, mais j'aimerais passer le plus de temps possible avec eux. Pour tout dire, le jour où ma petite graine verra le jour, je serais trop préoccupée pour faire autre chose. J'espérais que non, mais.. Austin ne me laisserait jamais approché d'Andrew avec notre enfant.

Me mordillant nerveusement l'intérieur des joues, je reniflais un peu avant de poser mon regard sur ses enfants qui se cachaient dans l'encadrement de la porte. En voyant que je les avais vu, je les entendais partir en courant dans la salle de jeu. Ils sont tellement adorable.. « Je n'ai pas envie de passer moins de temps avec eux.. » chuchotais-je tout bas en revenant au Prince. « Et encore moins d'être remplacée, sauf par Cecilia, cela va de soit » assurais-je. J'avais beaucoup de chances de ne jamais être tombée sur elle seule à seule. Pour une fois, j'étais bien contente de ne pas croiser cette femme. Je ne savais jamais comment me comporter avec elle. « Je suis enceinte, oui » admis-je enfin en baissant les yeux. Je savais qu'il ne me jugerait pas, mais c'était encore tellement nouveau que j'avais du mal avec cette situation. Et depuis qu'il avait perdu la mémoire, je ne lui avais pas rappelé ce qu'il avait oublié. « Tu devineras facilement qui est le père » chuchotais-je à demi-mot. Toujours les yeux vers le bas, je regardais juste nos mains ensemble. J'avais les larmes aux yeux.

Est-ce que Drew se doutait de ce qu’il allait découvrir en arrivant aussi tôt chez lui ? Eh bien non, mais il avait commencé à se poser quelques interrogations sur l’état de santé de sa nounou depuis qu’elle lui avait envoyé un snap dernièrement où elle était aux urgences. Néanmoins, préférant qu’elle lui avoue d’elle-même ses problèmes, il n’avait pas insisté pour savoir ce qui lui arrivait vraiment sauf qu’aujourd’hui elle ne lui échapperait pas… Il ne voulait pas qu’elle tombe devant ses yeux alors oui dès qu’il l’ait rejointe, il l’avait emmenée jusqu’au living-room où elle allait pouvoir s’installer tranquillement sur le sofa. Chose qu’elle fit aussitôt en s’allongeant et alors qu’il s’était approchée d’elle pour lui tenir les mains, il lui avait posée la fameuse question. A laquelle la jeune femme s’était aussi mise à nier mais comme il venait de lui dire, elle ne pourrait jamais le tromper sur ce genre de chose… Il avait tout de même vécu pendant des mois en compagnie d’une femme enceinte et ensuite, Madisson était bien trop mince d’ordinaire pour qu’il puisse se méprendre sur son état de santé. Il s’était alors mis à parler pour lui expliquer qu’il serait là pour l’aider, lui alléger du poids dans sa vie et ce quitte à la remplacer de temps en temps… Mais au regard qu’elle fit en entendant ses mots, il comprit qu’elle n’avait pas trop l’intention de passer moins de temps avec les enfants… Il savait à quel point Madisson adorait les petits et elle était une nounou remarquable.

Par la suite, elle avoua qu’elle ne voulait pas passer moins de temps avec eux, ce qui confirmait sa précédente déduction et elle ne voulait être remplacée que par Cecilia auprès d’eux. Puis il la laissa continuer dans son aveu puisqu’elle révélait finalement qu’elle était enceinte et qu’il saurait également deviner l’identité du Père de l’enfant… En effet, il s’en doutait parfaitement et il ne fallait pas être particulièrement observateur pour s’en douter. En vrai, cela lui brisait le cœur mais il avait fait son choix et désormais il n’aurait qu’une relation platonique avec Madisson : une relation entre un patron et une employée qui peuvent échanger comme des amis… Ses sentiments à son égard allaient désormais rester enfouis profondément en lui par égard à Cecilia mais aussi pour la principale intéressée, la jolie brune qui s’apprêtait à pleurer devant lui. « Madi, tu passeras autant de temps que tu voudras avec eux. De toute façon, les petits vont me tuer si je leur annonçais que tu ne seras plus leur nounou… Déjà qu’ils ont souffert après le départ de Kyla, ça sera encore pire après le tien vu à quel point ils sont attachés à toi. J’ai dit ça pour que tu puisses un peu de te reposer parce que je sais à quel point mes enfants peuvent fatiguer les gens même s’ils sont très mignons. Tu es enceinte, il ne faut pas trop que tu forces et ne t’en fais pas, tu resteras leur nounou et si tu as besoin de mon aide, je te l’accorde avec plaisir… » dit-il d’un ton rassurant pour qu’elle comprenne qu’il s’inquiète pour elle. Puis il ajouta sur le même ton : « Dans le contrat que tu as signé avant de commencer à travailler pour moi, il y avait mention d’une bonne couverture sociale et santé donc tu peux aller dans n’importe quelle maternité, tes frais médicaux seront bien couverts. »