Rhiannon de Belgique & SLOAN BUSHNELL
Il n'y avait même plus de mots pour définir ce qu'il ressentait et l'état dans lequel il était. Sloan était au bord de l'implosion, il avait du mal à tenir sur ses jambes et la colère ne semblait pas vouloir partir de lui. Il était fou, en rage, et si Gautier n'avait pas été présent pour lui faire lâcher l'autre connard de Winthrop, il serait encore en train de le frapper. Sa bipolarité était mise à rude épreuve. A peine avait-il arrêté ses coups envers Philip, il se cassa de là. Voir Rhiannon en train de lui porter secours le rendait encore plus dingue qu'il ne l'était déjà. C'était impensable, inimaginable. Le mec était venu lui taper l'embrouille et c'était lui qu'elle allait consoler. Certes Sloan l'avait bien amoché mais ce n'était pas une raison, il n'avait fait que se défendre. La clope au bec, il essayait tant bien que mal de se calmer et de retrouver un semblant de calme. Voilà dix minutes qu'il avait laissé Philip, Rhiannon et Gautier en plan. Il n'allait pas les retrouver et préférait le laisser agoniser dans les bras de la meuf qu'il kiffait plutôt que d'aller les voir. L'Eliot marmonnait entre ses dents, il était comme obnubilé par ce qu'il venait de se passer, par la dérouillé qu'il lui avait mise, par le bien qu'il avait ressenti en le frappant, par la gueule que Georges allait faire quand il allait apprendre ça. Mais surtout, par la main de Rhiannon sur le Winthrop. Cette image le rendait fou et alors qu'il inspira une deuxième fois dans sa clope, il sentit une présence s'approcher de lui. Sloan se retourna et vit la blondinette s'avancer. Son poing se serra, il n'avait pas envie de parler. « Ne m'approche pas ! » lança-t-il froidement en la pointant du doigt. Il ne voulait pas aggraver son cas et ne voulait pas non plus écouter ce qu'elle avait à lui dire. La soirée avait été trop loin à son goût, il avait besoin de s'échapper de tout ça.

Rhiannon de Belgique & SLOAN BUSHNELL
Abasourdie par tant de haine. Par tant de colère. Cet éclat de rage dans son regard, tu l'avais vu. Repéré. Stupéfaite, tu demeurais. Consternée par tout ce qui venait de se produire. N’en comprenant pas l’enjeu. Ni les véritables raisons de cet affrontement. T’étais restée médusée face à cette violence exercée par celui pour lequel ton cœur s’était épris. Sloan, il avait frappé Philip. Il l’avait carrément tabassé. Ne lui laissant aucune issue. Aucune échappatoire. Vulnérable poupée inanimée entre ses mains dévastatrices. T’avais été incapable de l’arrêter. Malgré les cris. Malgré ce regard dur et froid que tu lui avais lancé. Malgré les larmes qui avaient perlé au creux de tes yeux. Sloan, il était devenu incontrôlable. Indomptable. Le sang giclant de tous les côtés. Assistant à une boucherie. Liée irrévocablement aux deux protagonistes. Tu t’étais jetée entre eux. Essayant de stopper l’homme que tu aimais. Mais ton arrivée n’avait fait qu’empirer les choses. Et dès lors que Gauthier s’était interposé, tu t’étais précipitée vers Philip. Le visage devenu méconnaissable devant tant de brutalité. Tentant de le calmer, de l’aider du mieux que tu pouvais. Tout en jetant un regard noir en direction de Sloan. Jeune homme incompris et tourmenté qui te tournait déjà le dos pour fuir le plus loin possible. T’avais froncé les sourcils. Aucune chance que tu le laisses s’en tirer à si bon compte. Laissant Philip aux mains de Gauthier, lui faisant promettre de bien s’occuper de lui, tu te précipitais à son encontre. Tentant de rattraper cette distance qui vous maintenait éloignés l’un de l’autre. Sloan, il creusait de lui-même un fossé entre vous. Entre vos deux cœurs. Il finit par remarquer ta présence. Juste derrière lui. Faisant immédiatement volte-face. T’ordonnant d’une voix furieuse de ne pas t’approcher de lui. De demeurer loin de lui.  Tes pas se stoppent automatiquement. Prise au dépourvu. Ne t’attendant pas un tel rejet de sa part. Ne comprenant pas pourquoi cet éloignement soudain. Les émotions négatives se succèdent à une vitesse phénoménale. Une farandole de sentiments se déferle en toi. Tu serres les poings, ta mâchoire se contracte. « Sinon quoi ? Tu vas me frapper, moi aussi ? Encore une fois ? » tu ripostes, ta langue claquant contre tes dents. Tu fais l’impasse sur ce qu’il souhaite, décidant malgré tout de t’approcher davantage de lui. Qu’il le veuille ou non. Tu ne lui laisses pas vraiment le choix. «  Tu vas m’expliquer ce qui vient de se passer là ? T’as vu dans quel état t’as mis Philip sérieusement ? »

Rhiannon de Belgique & SLOAN BUSHNELL
Sloan n'arrivait pas à se calmer, il avait beau faire tous les efforts du monde, la rage ne semblait pas vouloir partir de son organisme. Sa main droite était encore douloureuse, tant les coups contre Philip furent violent. Il sentait l'adrénaline donc chacun de ses membres et se demandait comment il allait faire pour se calmer. Il était fou, en rage, c'était compliqué pour lui de garder le contrôle de son corps, aussi, lorsqu'il vit Rhiannon s'approcher de lui, il eut un mouvement de recul. Deux pas vers l'arrière suffirent à le mettre en confiance. Il ne voulait ni la voir, ni lui parler, c'était presque une question de survie pour lui-même. Qu'elle reste avec l'autre connard et qu'elle l'oublie. L'Eliot vint déglutir en entendant ces quelques mots, tu vas me frapper aussi, Sa mâchoire et ses poings se serrèrent, elle était garce et inconsciente de revenir là-dessus. Il ne répondit pas mais lorsqu'elle lui demanda des explications et s'approcha de lui, Sloan se devait de réagir. Inconsciemment, il recula de cinq, six pas et la pointa du doigt, une nouvelle fois. « Cherche pas Rhiannon, j'irais pas m'excuser ! Il est venu m'chercher, il m'a trouvé. Va ! Va l'voir et fais moi pas chier ! Il attend que ça là, que t'aille le retrouver. » répondit-il sur un ton hyper froid et agressif. Sloan était jaloux et ne supportait pas qu'un mec ayant des sentiments pour elle puisse vivre sous le même toit que sa belle. C'était impensable, increvable. « L'mec il bave sur toi, il est à tes pieds, va l'retrouver et oublie moi ! » continua-t-il sur le même ton, hyper mauvais. La rage l'aveuglait littéralement, il n'était plus conscient de rien.

Rhiannon de Belgique & SLOAN BUSHNELL
L'homme que tu avais en face en toi, tu ne le connaissais pas. Tu ne le reconnaissais pas. Un parfait inconnu. Un homme que t'aimais profondément. Un homme qui t'effrayait au plus haut point.  Un visage déformé par la haine et la colère. Ton Sloan avait disparu. Il n'était plus là désormais. Laissant place à cet homme violent qui ne demandait qu'à exploser de l'intérieur. Incontrôlable. Indompable. Chaque pas qu'il faisait en arrière te fendait le coeur. Il s'éloignait de ta personne. Volontairement. Il ne voulait pas te voir. Ni te parler. Tu ne méritais pas un tel châtiment de sa part. Une sentence injustifiée. Injuste. Tu serres les poings. Dévastée. Ravagée par la peine et le chagrin. Consciente que t'étais en train de le perdre. Encore une fois. "Il a peut-être commencé mais c'était pas une raison de le tabasser comme tu l'as fait. T'es qu'un hypocrite Sloan. Parce que tu ne voulais pas que je m'en prenne à ta précieuse Noora, mais tu t'en es pris à Philip..." tu répliques du tac au tac. Juste parce qu'il a eu le malheur de t'aimer. Juste parce qu'il a eu le malheur de vivre avec toi. Et Sloan, il jouait les durs mais il était conscient que les sentiments de Philip à ton égard n'étaient pas réciproques. Alors quoi rimait toute cette comédie sérieusement ? Blasée par tant de mépris dans sa voix. Fatiguée par tout ça. "C'est vraiment ce que tu veux Sloan ? Tu veux vraiment que j'aille le voir et que je me mette avec lui ?" tu lui demandes, employant un ton froid et inconcesdant à ton tour. Ne te gênant pas pour te rapprocher de lui par la même occasion. "Regarde moi dans les yeux Sloan et ose me dire que c'est ce que tu souhaites..." tu reprends, ta voix se brisant sous le coup de l'émotion. Les yeux embués par les larmes. Sloan il n'avait toujours pas compris. Tu t'étais éprise de lui. Et il t'était désormais incapable de respirer sans lui. Ta bouée de sauvetage. Ta doxe d'oxygène. Vivre un monde sans lui, une chose impensable. T'en étais incapable. Un coeur composé de débris. Une âme brisée. Il te fait du mal mais tu ne peux t'empêcher de l'aimer davantage. Tu t'es accrochée à lui et t'as pas l'intention de le laisser partir. Pas cette fois-ci. "C'est dommage Sloan parce que je ne compte pas te laisser, t'as compris ? T'es con ou tu le fais exprès ? T'as toujours pas compris que c'est avec toi que je veux être ? Et ne me redis jamais de t'oublier tu m'entends ? Jamais okay ?" tu cries à plein poumon. Franchissant l'espace qui vous séparait. Plantant ton regard dans le sien. " Refais un pas en arrière Sloan et je t'assure que je ne reviendrais pas vers toi cette fois-ci..."

Rhiannon de Belgique & SLOAN BUSHNELL
Ils n'y arriveront donc jamais. Etaient-ils condamnés à se bouffer la gueule et à ne pas se faire confiance jusqu'à la fin ? Même après ce qu'ils avaient traversés, ils n'arrivaient toujours pas à se comprendre et à se mettre d'accord. Sloan ne savait pas que l'un des quatre colocataires de sa belle avait des sentiments pour elle. Etait-il le seul ? S'était-il déjà passé quelque chose entre eux ? Tant de questions qui restaient sans réponse. Les yeux rivés sur Rhiannon, il n'arrivait pas à les décrocher et se tenait prêt à prendre la fuite si elle s'approchait trop. Hors de question qu'il ne lève, une fois de plus, la main sur elle. L'Eliot était incontrôlable, il n'arrivait pas à se calmer et peinait à faire descendre la colère qu'il ressentait. Il avait l'impression de l'avoir perdu pour de bon, pour un connard du nom de Philip. Il la laissait parler mais l'envie de gueuler après elle était plus que présente. Ses poings étaient serrés et il luttait contre la rage intérieure qui le dévastait. « Si c'était une raison Rhiannon. Il m'a cherché, m'a insulté et a porté le premier coup. Tu voulais quoi ? Que j'lui dise merci ! » grogna-t-il, toujours aussi furax. Ses mots étaient agressifs et son ton perçant et blessant. La blondinette continuait sur sa lancée, elle aussi en colère. Elle lui demanda si c'était ce qu'il voulait. Non, bien sur que non mais sa haine était telle qu'il en était aveuglé. Il n'arrivait pas à prendre du recul sur la situation et à se poser les bonnes questions. Obnubilé par les mots du Winthrop, il devenait fou, victime de sa propre crise de bipolarité. Lorsqu'elle lui demanda de la regarder dans les yeux, il détourna son regard. Sloan posa ses mains tremblantes et douloureuses dans ses cheveux et se décala d'un quart de tour pour échapper au jugement de Rhiannon. « Barres-toi. » râla-t-il faiblement, la mâchoire serrée. Elle ne l'entendit pas. Rapidement, il ôta ses mains de sa tête et vint lui faire face. Affrontes tes problèmes Bushnell au lieu de fuir. Les mots de la blondinette étaient moins agressifs. Elle avoua être accrochée à lui et ne jamais pouvoir se passer de sa présence. Ces paroles lui faisaient un bien fou et même si l'expression de son visage ne changea pas, il se sentait apaisé, voir même rassuré. Elle hurlait. Il l'entendait, ça lui faisait du bien. Et alors que l'adrénaline semblait s'atténuer, elle s'approcha dangereusement de lui en lui lançant un ultimatum. C'était pourtant simple, le moindre pas en arrière et il la perdait. La respiration de Sloan se faisait de plus en plus audible, incapable de se calmer. Il la fusilla du regard et ne pouvait s'empêchait de se demander pourquoi les choses étaient aussi dur entre eux. Comment ils faisaient les autres couples ? Pour la destruction et la méfiance avaient pris le dessus sur l'amour et la confiance ? Il l'ignorait et en était le premier blasé. Machinalement, il desserra sa mâchoire pour s’humilier les lèvres. « Je n'arrive pas à me calmer Rhia ... Je n'y arrive pas ... C'est plus fort que moi. J'ai cette ... rage à évacuer et je ne sais pas comment faire pour la faire sortir. Le frapper aurait dû me calmer mais non ! Je deviens fou ! Je ne supporte pas l'idée que tu puisses vivre avec ce type, qu'il te voit tous les matins, que vous puissiez partager des choses qu'on ne vit pas ensemble ! J'suis désolé mais je n'y arrive pas, c'est au dessus de mes forces. Il t'aime. Il a des putains de sentiments de pour toi et j'devrais le laisser me frapper. Nan Rhia j'suis désolé mais c'est pas comme ça que ça marche. » dit-il toujours sur un ton mauvais. Sans qu'il ne s'en rende compte, ses bras s'étaient légèrement levés et lorsqu'il le remarqua, il fit quand même un pas en arrière. Malgré son ultimatum, il recula d'un pas. « Je ne veux pas te faire de mal, regarde moi Rhia, j'suis incapable de me contrôler. Je n'ai pas envie de te frapper mais je n'arrive pas à me gérer, je n'ai aucune emprise sur moi là. » lança-t-il. Son ton s'était légèrement calmé et même si les traits de son visage étaient toujours aussi durs, ses yeux lui imploraient de ne pas le laisser tomber. Les deux étudiants se regardèrent dans le blanc des yeux, il était incapable de dire combien de temps cela avait duré mais ses yeux furent rapidement attirés par le mouvement un peu plus loin. Il les leva et les pausa sur un mec qui ressemblait vaguement à Philip. Sloan n'avait pas la certitude que ça soit lui mais vu toute la confusion qui l'animait, le doute était permis. La rage revint aussitôt et le submergea de son impulsivité légendaire. « Ça me saoul putain ! Comment ... Comment ça se fait qu'on est incapable d'être sur la même longue d'onde ? Comment ils font les autres ? J'essaie de faire des efforts Rhia j'te jure, je t'ai même embrassé durant la danse, je prends sur moi mais t'as cette mine insatisfaite sur ton visage à chaque fois qu'on est ensemble. T'as copine de merde qui m'embrasse, qu'est-ce-que j'y peut si vous ne savez pas régler vos problèmes, dès que je parle à une fille j'me dis que tu vas m'en vouloir. J'vais devoir faire comme toi maintenant ? Me méfier de tous les mecs que tu connais ? Putain on a pas fini ! Tu trouves ça normal qu'on en arrive là Ria ? Non ! Non ce n'est pas normal, on a rien à faire ensemble, on y arrivera jamais. Tu ferais mieux d'aller le retrouver, il a besoin de toi, peut-être que lui ne te feras pas souffrir. » répliqua-t-il d'une jalousie maladive, abusive. Mais ferme ta gueule Sloan. Aveuglé par la rage, il n'était même plus conscient de ce qu'il disait. Furax par les propos qu'il venait de lui lancer, la blondinette le laissa en plan et lui tourna le dos pour le fuir. Sloan serra ses poings avant de se retourner aussi. Une vague de détresse et de panique le submergeait. Il était de la perdre pour de bon cette fois-ci, elle ne fera pas demi tour, il le savait. Perdre la femme qu'il aimait sur une simple histoire de jalousie n'était pas permit. Il ne voulait pas se retrouver seul avec sa folie, en pensant à elle et à ce qu'il se serait passé s'il l'avait rattrapé. L'Eliot tourna brusquement sa tête vers elle, Rhiannon s'éloignait de plus en plus. « Oh et puis merde. » se lança-t-il à lui même avant de se lancer à sa poursuite. Il se mit à courir dans sa direction et lorsqu'il parvint à la rattraper, il lui attrapa le bras et l'obligea à lui faire face. Profitant de la confusion de sa belle, il vint encadrer son visage de ses mains et la regardait intensivement. Il continuait d'avancer, l'obligeant à reculer. « Pars pas Rhia, je t'en supplie ... Me laisse pas, j'suis désolé. J'veux pas te perdre. » murmura-t-il sur un ton anormalement posé. On pouvait lire la panique dans ses yeux, il n'était pas bien du tout. Il ne la laissa pas parler et continua. Il voulait juste qu'elle l'écoute et après, elle avisera. « Qu'un homme puisse avoir des sentiments pour toi, ça m'rend complémentent dingue. J'ai pas envie de te partager, j'ai pas envie qu'un autre te regarde avec les mêmes yeux que moi ! C'est juste que ... Je ne veux que toi et ... Je veux que ça marche entre nous. Tu crois que je m'en fou mais moi je t'aime ! » Pardon ? Sloan fronça les sourcils en captant ce qu'il venait de lui dire. Il s'arrêta de marcher et la fixa dans les yeux, l'air soucieux. « Je t'aime Rhiannon, voilà c'est dit. Je t'aime ! »

Rhiannon de Belgique & SLOAN BUSHNELL
Tout semblait perdu. L'avenir que t'avais envisagé à ses côtés s'éloignait au loin. Un rêve volant en éclats. Un simple mirage. Une illusion dont t'aurais bêtement cru jusqu'au bout. Ne comprenant pas cet acharnement envers Philip. Ne comprenant pas cette haine et cette violence qui l'a habité. Folie meurtrière le consumant, le détruisant petit à petit. Et tu demeures complètement impuissante. Désarmée. Inutile. Ne sachant pas comment contenir toute cette démence. Toute cette colère. Encore une fois, il te demande vulgairement de partir. De le laisser tranquille. Ne comprendra t-il donc pas qu'il t'était impossible de le quitter ? Tu faisais face à ce mur imposant, une fois encore. Mur de glace qu'avait érigé Sloan autour de son coeur. Pour se protéger. Pour éviter de souffrir. Tu comprenais ce choix. Mais ne lui avais-tu pas prouvé à quel point tu tenais à lui ? Tu n'étais pourtant pas du genre à t'enfuir au premier problème survenu. Il te connaissait. Blasée, lasse, tu ne faisais que le regarder. Espérant qu'il t'accepte une bonne fois pour toute. "Je sais bien que t'as dû mal à gérer ta colère. Mais il y a d'autres moyens tu sais... Achète toi un puching ball. Va à la salle de boxe. Mais fais quelque chose Sloan... T'aurais pu sérieusement le blesser, tu t'en rends compte ?" tu lui réponds, d'une voix étonnament calme. En parfait contraste avec l'état dans lequel tu te trouvais. Lentement, l'évidence te saute aux yeux. Tu finis par comprendre le vrai problème de cette histoire. La raison pour laquelle Sloan l'avait frappé. La jalousie le démange. Elle s'est inscrustrée en lui, se logeant au plus profond de son être. Ton sourire s'adoucit. Ton visage également. "Mais Sloan, si c'est ça le problème, alors que je déménagerais... On aurait pu trouver une solution. Et moi-même je ne savais pas que Philip m'aimait. Si je l'avais su, j'aurais fait quelque chose. J'en aurais parlé avec lui. Mais Sloan, il ne s'est rien passé d'accord ? C'est avec toi que je veux être, pas avec lui putain..." Fatiguée de devoir sans cesse répéter les mêmes phrases. Fatiguée de devoir constamment lui prouver que tes sentiments sont réels. Et qu'ils ne sont que pour sa personne. Ton coeur ne bat et ne battra que pour Sloan Bushnell. Pourquoi ne se rend t-il pas compte de cette évidence ? La situation ne s'améliore pas. Elle dégénère. Sloan qui n'arrive pas à se calmer. Sloan qui s'énerve pour un rien. Et Sloan qui vient de reculer. T'écarquilles les paupières. Ouvrant la bouche pour la refermer aussitôt. N'arrivant pas à croire ce qu'il vient de te dire. Il remet en cause votre couple. Votre relation si fragile. T'en peux plus. Tu vas craquer. Tu ne peux pas rester avec lui. Pas dans ces conditions. Et dire qu'il te repousse encore une fois. Après tous les efforts que t'as fait pour lui. Les multiples écarts qu'il a commis. L'erreur que t'as fait. Un couple brisé qui n'arrivera probablement jamais à se réparer de lui-même. Tu ne sais même plus quoi faire. "Si on est sur une mauvaise onde, c'est parce qu'on arrive pas à se comprendre. Tu fais des efforts Sloan, mais j'en fais aussi tu sais. Tu crois qu'il y a que toi qui se bouge le cul pour faire avancer cette relation ? Pour faire en  sorte que ça marche. Et t'es bien hypocrite de me reprocher ma jalousie alors que tu viens de te donner en spectacle pour les mêmes raisons. T'es aussi jaloux et possessif que je ne peux l'être Sloan. Mais si t'as envie de parler avec d'autres nanas, t'es libre de faire ce que tu veux. Depuis quand je t'interdis de faire quoi que ce soit ? C'est vrai que je t'ai empêché d'embrasser Noora pendant le Spring Break, ou de coucher avec elle. Ou de venir avec elle au bal. J'ai dit quelque chose peut-être ? Nan, j'ai tout gardé pour moi, parce que justement je voulais te montrer que j'étais capable de gérer ta popularité envers les filles. Mais visiblement, mes efforts sont inexistants à tes yeux. Et depuis quand j'ai cette mine insatisfaite sur mon visage ? Je suis expressive certes mais pas une seule fois j'ai été insatisfaite, tu m'entends ? Je suis heureuse de t'avoir rencontré et d'avoir vécu tous ces moments avec toi, Sloan. Pour rien au monde, je le regretterai. Tu m'as fait découvrir des choses que seul toi aurait pu me les offrir et..." Tu te stoppes. Te rendant compte d'en avoir trop dit. A quoi ça te sert de te justifier exactement ? Lâche prise. Laisse tomber. Va t-en. Libère toi de ses chaînes qui t'emprisonnent à lui. Une bonne fois pour toute. "T'as raison, on est pas fait pour être ensemble. J'espère que tu trouveras celle qui te rendra heureuse, parce que moi, je sais plus quoi faire... Désolée de pas avoir été la fille parfaite pour toi..." tu lâches, la voix brisée. Prenant sur toi pour ne pas pleurer devant lui. Et tu finis par tourner les talons. Il a reculé après tout. Tu ne reviendras pas sur tes pas. T'avouant de lui-même que votre relation n'avait aucun but. La vérité te blesse. Ton coeur en souffre. T'as besoin de partir. Partir loin de ce fichu bal. Loin de lui. Jusqu'à ce qu'il finisse par te rattraper. Attrapant ton bras au passage. Et t'obligeant à te retourner pour lui faire face. Tu ne bouges pas. Tu ne dis rien. Cette comédie a assez duré. Sloan, s'il n'est pas capable d'assumer, s'il a pas envie d'être avec toi, alors il doit te laisser partir. Pour son propre bien. Pour le tien également. Son geste te surprend. Venant encadrer ton visage avec ses mains. Tu t'attendais à tout. Mais probablement pas à ce revirement de situation. Sloan qui finit par s'excuser. Te faisant comprendre qu'il n'avait pas envie de te perdre. T'as dû mal à le croire. Tu remets tout en cause. Plus rien ne te parait réel désormais. Et puis, Sloan, il finit par le dire. Ces trois mots qui scellent un amour. Ces trois mots qui font rebattre ton coeur. Je t'aime Rhiannon. Trois fois il l'a dit. Ton corps se fige. Bloqué sur cette révélation innatendue. Un sourire vient barrer tes lèvres. Soulagée. Rassurée. Tes larmes creusent leur passage sur ton visage. Tu viens poser ta main droite sur la sienne. Délicatement. "Je peux y croire à ses mots ? Tu changes d'avis tellement souvent... Et il y a même pas cinq secondes tu m'envoyais balader. Dis moi que je peux y croire et je suis entièrement tienne Sloan. Comme je l'ai toujours été..."