Aujourd'hui...

Perséphone.

«  Je promets de supporter le feu, les chaînes, les coups, la mort par le fer » Serment de gladiateur.

«  J'ai l'impression que ma vie est un combat contre la différence. Nous, les humains n'avions pas forcément la même mentalité, ni la même personnalité... Certaines personnes sont égoïstes, d'autres altruistes. Intelligents, mâtures et d'autres...Tout simplement idiots voir même (pardon de l'expression vulgaire que j'emploie) Cons. Oui, vous l'aviez bien entendu « Cons » avec un « C » majuscule ! Je ne vois pas en quoi une maladie qu'on a eu à la naissance peut être une honte pour les autres. Je ne sais pas, être sourd, malentendant, aveugle, handicapé, unijambiste etc. pour les idiots, c'est comme la grippe aviaire ou la varicelle. Eh bien pour moi, ça ne l'est pas ! C'est juste que je trouve ça idiot d'entendre des « Ah t'as vu la fille là-bas ? Elle a un appareil comme les vieux ! » « Ah ouais, mais ne va pas lui parler ! » « Bah pourquoi ? » « Parce qu'elle a déjà la maladie des vieux, alors tu peux toujours l'attraper ». Voilà. C'est ce genre de préjugés. Si vous étiez la personne sourde, comment prendriez-vous ce genre de propos ? Mal non ? Eh bien, ma sœur cadette de deux ans, oui. Mais avec le temps, elle réussit à avoir du répondant voir même à ignorer les autres. »

Chapter 1

« L'enfance est courte, la maturité infinie » Bill Watterson.

Narrateur

25 décembre 1997,
Perséphone et sa famille voulaient vivre un noël magique, comme les autres années... Le père noël se poserait avec son traîneau sur le toit de leur maison, située dans le quartier Ermou. C'était une rue piétonne et commerçante. Chaque jour de marchés étaient grandioses et gigantesques ! Le bon vieux à la barbe blanche descendrait par la cheminée avec l'aide de son fidèle serviteur, l'elfe aux grandes oreilles. Il déposerait les cadeaux sur le pied du sapin de noël et s’abreuverait du lait de poule préparée par Rhéa Lazaridis. Il s'en ira avec le sourire aux lèvres et huit carottes pour ses rennes. Mais rien ne s'était passé comme prévu. Les préparatifs tombés à l'eau parce que la petite dernière a décidé de pointer le bout de son nez ce soir-là. Minuit sonna dans toute la Grèce, les fidèles allèrent à la messe de noël. Pour une fois, ce n'était pas cette vieille bique de grand-mère Ariane Lazaridis qui allait faire coucou au prêtre puis raconter les derniers ragots de la famille. Surtout sur les triplés, Perséphone, Héraclès et Eros qui ne faisaient que des bêtises enfantines à cette époque. Mais ce soir-là, ils étaient parés à l'arrivée de leur petite sœur ou petit frère. C'était une surprise et les paris étaient ouverts. Cinquante pour un garçon et soixante-dix pour une fille.
Une heure se passa où Poséidon Lazaridis sortit de la salle d'accouchement. Il manquait un sourire sur ses lèvres, et la lumière de joie dans ses yeux. Mais rien. Il avait juste un teint blafard, les yeux rougis, les joues noyés de larmes et la mâchoire tremblante. Les adultes allèrent le voir, les enfants attendaient sagement à leur place. Les garçons dormaient tandis que Perséphone observait. Elle serrait la poupée en porcelaine contre sa poitrine que sa mère lui avait offerte à son anniversaire. Elle l'avait appelé comme sa mère, Rhéa parce qu'elle adorait le nom de sa mère. Mais elle serra encore plus contre elle lorsqu'elle croisa le regard de son père. La peur l'avait envahi. Rien n'y personne ne pouvait la réconforter. Personne mise à part sa mère. « L'enfant, Nausicaä a un problème... On ne sait pas ce qu'elle a exactement... On ne sait pas si elle entend ou non... » annonça Poséidon d'une voix tremblante. « Et Rhéa ? Est-ce qu'elle va bien ? » demanda grand-père Vasilis, qui s'appelait Ambroise. Poséidon secoua la tête et croisa le regard de sa fille. Il baissa la tête et se mit à bouger les lèvres. Perséphone ne perçut aucun son. Elle essayait tant bien que mal de comprendre, mais rien. C'était un dialogue de sourds...
Le père des enfants Lazaridis s'approcha d'eux et réveilla Héraclès et Eros. Ces deux derniers s'étaient assoupis sur l'un et l'autre après s'être chamaillé pour la petite dernière. Plusieurs secondes passèrent où Poséidon prit de grandes inspirations. Il semblait réfléchir à ce qu'il allait dire sur le moment...Ou plutôt comment annoncer la nouvelle... « C'est un garçon ! Je te l'ai dit Eros, c'est un garçon ! » s'exclama Héraclès. « Mais comment le sais-tu ? Papa n'a encore rien dit » rétorqua ce dernier. « Chut... » souffla Perséphone, inquiète par la situation. « Papa... ça va ? ». Poséidon secoua la tête et là...De nouveau un dialogue de sourds...

Perséphone.

« C'est à ce moment là, où l'on devient tous sourds. Le monde que tu te crée depuis gamine se détruit sous la brise du vent, le tournoiement d'une tornade tel un château de cartes. Mes frères et moi n'avions seulement quatre ans, ma sœur Nausicaä juste dix secondes lorsque nous avions perdu notre chère maman. Je n'ai jamais eu un si grand chagrin...Ni bien même, un énorme coup de pied au derrière pour remplacer ma mère. J'étais l'aînée, je devais protéger ma famille. Je l'ai fait et je continue à le faire. Depuis, je n'aime plus vraiment les noëls. Mais je les fête quand même. Je cache ma peur, ma tristesse, et mon inquiétude. Enfin, ça m'arrive parfois de le montrer. Je ne suis pas indestructible, juste humaine. On dit que les dieux n'ont aucun sentiments, peut-être que si...Quelques années plus tard, nous avions apprit que Nausicaä était sourde. Elle est différente de nous et alors ? Nous l'avions pas considéré comme telle, nous l'avions pas rejeté. C'était notre petite sœur, on devait la protéger, la chérir et l'aimer comme on le faisait entre nous. C'est ce que l'on a fait et que l'on continue de faire. Je suis même limite devenue maman avant l'heure avec elle. Mes frères ont tout fait pour que l'on change d'écoles puisque les autres enfants de l'école privée, maltraitaient ma sœur. Souvent, mes frères étaient punis pour l'avoir protégé. Mon père nous as mit dans une école publique où là, on a tous été accepté. Pour une fois, on se faisait des amis et on s'amusait à monter de classe en classe. J'ai même rencontré ma meilleure amie, Danaé dans cette école. Depuis nous étions devenus inséparables, mais c'était la belle époque. »


Chapter 2

« Dans le premier amour, on prend l'âme bien avant le corps » Victor Hugo.

Perséphone

« Ah l'adolescence ! Tu profites bien quand tu as une cuillère en argent dans la bouche ou si tu es un fêtard. Mais moi, j'ai profité dans les études et l'amour. Je n'ai eu qu'un seul et grand amour. Il s'appelait Arès, un athénien qui n'avait peur de rien. Bref, le dieu de la guerre en personne. Possessif, protecteur, bagarreur, mais fûté comme un renard et adorable quand on le connaissait bien. Je l'ai connu en arrivant à ma première année de lycée. C'était le seul qu'il m'avait remarqué au lycée alors que je n'étais pas très jolie. Mais soit, on ne pouvait pas trouvé pire ni mieux si celui-ci était le « populaire du lycée ». Que voulez-vous ? J'étais tombée amoureuse d'un pauvre et non d'un riche. Il travaillait énormément pour pouvoir partir en Amérique. C'était notre but, à Danaé et moi. Nous voulions partir en Amérique pour suivre Arès, mais avant tout crée une école pour sourds, malentendants et aveugles. Nous savions déjà parler la langue des signes, alors pourquoi ne pas se lancer ? Surtout qu'on pouvait avoir les fonds ! Alors on s'est lancé, on a obtenu nos diplômes et c'était parfait !
Mais avant d'obtenir le diplôme...Attendez... Mes frères et moi avions apprit quelque chose, en même temps que l'admission de Harvard... Quelque chose qui ne nous as pas vraiment plu... »

Narrateur

Le jour de l'admission à Harvard.

C'était un samedi midi lorsque la vie des Lazaridis a de nouveau basculé dans le vide. Perséphone, ses frères et sa sœur prenaient l'apéritif chez leur père. Ce dernier était de nouveau en retard, du moins c'est ce que les futurs harvardiens pensaient. Les trois aînés voulaient partir en Amérique pour poursuivre leurs études. Perséphone souhaitait suivre Arès et Danaé pour pouvoir faire sa vie, tout en continuant de prendre des nouvelles de Nausicaä. La cadette était heureuse de se retrouver dans le groupe des « jeunes vieux » comme elle aimait, les surnommer. Ils discutaient des examens à venir pour obtenir leur diplôme avant les vacances d'été et leur entrée à l'université. Héraclès semblait nerveux, alors les autres tentaient tant bien que mal de l'aider à surmonter ses peurs. Du moins, jusqu'à-ce que la porte s'ouvre sur leur père, accompagné d'une jeunette... De leur âge. Sur le coup, les garçons se sont posés des questions du genre « C'est sa nouvelle femme, tu crois ? » « Mais non, pauvre idiot ! C'est pour nous la présenter...Remarque, elle est mignonne ! »... « Triples buses » pensa Perséphone sur le coup. Automatiquement, les enfants Lazaridis se levèrent et saluèrent tout en faisant les présentation avec la nouvelle venue. « Les enfants, voici Antigone. Votre demie-soeur. » présenta Poséidon. Oh...Quoi ? Bah oui, là, il y avait un énorme soucis dans l'histoire... Comment ça se fait que cette inconnue était leur...Demie-soeur ? C'était impossible, puisque leur père était marié à leur mère lors de sa naissance et celles des triplés. « Mais arrête tes sottises papa ! Tu nous fait une de tes vilaines plaisanteries de mauvais goûts » dit Eros avec un léger rire jaune derrière. Le père avait l'air catégorique, froid et sûr de lui, comme-ci qu'il travaillait dans une affaire. « Non, c'est Antigone Lazaridis. C'est ma fille et donc votre sœur. Antigone est la fille de ma seconde femme. » SECONDE FEMME ? ! Alors le monde que les enfants Lazaridis avaient construit comme Romus et Romulus qui ont battis Rome venait de subir le tsunami !

Perséphone.

« Encore une fois, on apprenait quelque chose de loufoque... Voir même insensé. En effet, mon père avait vécu une double vie avec ma mère, et pas n'importe laquelle ! Une avocate renommée en Italie. L'avocate et lui s'étaient vu en cachette à Las Vegas, Italie, Grèce etc. tandis que ma mère était occupée à Je-ne-sais-quoi. À l'époque où ils nous avait procrée, le mariage de mes parents tombaient à l'eau. En somme, c'était fini entre eux, jusqu'à-ce que ma mère lui annonce sa première grossesse. Manque de bol, l'italienne était enceinte...En même temps ! Eh bien papa, tu as fait fort sur ce coup ! Je ne savais pas qu'on pouvait être un requin des barreaux et être un véritable « Enfoiré » dans la vraie vie. Il ne nous manquait plus que ça. En gros, il a eu des triplés avec ma mère Rhéa Aphrodite Vasilis-Lazaridis et une fille avec une italienne le même jour. Mais c'est génial, dis-donc ! Qu'est-ce qu'il croyait en nous dévoilant cela ? Que l'on allait sauter de joie, comme cette inconnue qui nous annonce qu'elle, aussi, partait à Harvard ? Non. Je n'avais pas envie de sauter de joie, j'essayais tant bien que mal de me reprendre du choc émotionnel que je venais de subir à l'instant même. Faire comme-ci de rien devant toute ma famille, devant... Cette mascarade. La colère habitait Eros et explosait chez Héraclès. Nausicaä ne comprenait pas vraiment la situation et trouvait cela insensé, mais c'était la seule à pouvoir accepter Antigone. Tandis que moi, j'avais légèrement un peu de mal à réagir sur les faits... Voir même sauter de joie sur mon admission à Harvard... Surtout qu'il s'est marié avec l'italienne en cachette, sans nous inviter.. Bref il a renié ses propres enfants. C'était le choc total ! 

«  En novembre 2015, je vivais dans un joli petit appartement avec Arès. Nous avions voulu d'un peu d'intimité pour nous. Cette année-là, nous n'étions plus des enfants, mais bel et bien des adultes. Du moins, c'était ce que je croyais... J'étais assise sur la cuvette des toilettes de la salle de bain, un test de grossesse à la main. Il y avait deux barres sur le test. Je n'y croyais pas mes yeux. Je regardais plusieurs fois la boîte, la notice, le test. C'était le choc. J'étais enceinte à vingt-deux ans. Je ne savais pas que j'allais tombé enceinte à cet âge-là. Ni une, ni deux, j'ai pris rendez-vous chez la gynécologue pour savoir combien de temps que je l'étais. Je me demandais comment j'allais surmonter tout ça. Ça faisait légèrement, beaucoup. Mais lorsque j'ai su que j'étais enceinte de quatre mois et qu'il était trop tard pour avorter. Là, j'ai flippé. Je suis rentrée chez moi et je me suis complètement effondrée sur le canapé. J'avais craqué pour une fois. Je n'allais pas bien du tout. J'étais fiancée à Arès, mais est-ce qu'il allait accepté cette situation ? Bon, il n'était pas si croyant comme mes parents, mais...Quand même ! Il avait son caractère assez colérique, jaloux, possessif, mais il était adorable derrière tout ça. Toutes les femmes devaient passer par cette phase, alors je l'ai mit au courant. Et..Surprise ! Jackpot ! Il l'a bien prit ! Il m'a prit dans ses bras, heureux comme un enfant qui venait de voir le Père Noël en cher et en os. On était plongé dans le bonheur, surtout avec mon boulot à mi-temps à la boutique de fournitures scolaires, à l'association où l'on bossait pour aider les enfants malades et surtout nos études et notre couple. Concernant ma demie-soeur, Antigone, je ne lui ai toujours pas parlé. Je n'arrivais pas à m'y faire. Je ne comprenais pas pourquoi mon père a pu nous cacher tout cela. Mais bon, toutes les deux, nous avions mené nos vies respectives, chacune de notre côté..

Février 2016.
J'étais complètement plongée dans le bonheur de la grossesse ! Je venais d'acheter une maison, j'avais même invitée Nausicaä à vivre avec nous et je préparais la chambre pour le bébé. J'attendais une petite fille et je savais comment j'allais l'appeler. Il nous restait encore deux mois à attendre et Acacia serait présente dans notre vie. Nous étions même excités, c'était vraiment magique ! Magique jusqu'à-ce que je rentre de mes cours et je découvre que les affaires d'Arès ont disparu. Ni une, ni deux, je tentais tant bien que mal de le contacter. Mais rien. Il ne m'avait rien laissé, à part mes affaires, celles de Nausicaä, Gaïa notre chienne et d'Acacia. C'était encore une histoire à ne pas comprendre. Évitez de vous dire que j'allais bien dans cette situation. Je l'avais attendu jusqu'à la fin de ma grossesse. Je pensais naïvement qu'il allait revenir le jour de l'accouchement en Avril, étant donné que l'on avait tout organisé. Mais non, il était absent. J'étais heureuse de voir, enfin ma fille en cher et en os. Mais au fond, j'étais malheureuse de savoir que j'allais l'élever seule, sans mon fiancé qui était le père de mon enfant. Finalement, je n'étais qu'une fille naïve et trop optimiste... Je me demandais si j'étais une bonne personne ou si je devais rester seule toute ma vie. Mais bon, je ne vais pas vous mentir qu'avec le temps, je me suis remise grâce à ma famille et surtout ma fille. Il faut juste avancer droit devant, tout simplement... »

Chapter 3

« Qu'importe la naissance ? Le bon est légitime et le méchant bâtard. » Jean Stobée.

Perséphone

« Mon nom est Perséphone Megara Lazaridis. L'histoire que je vous ai raconté est la mienne et surtout celle de ma famille. Je n'ai pas eu une enfance heureuse, ni désastreuse. Je n'ai manqué de rien, sauf d'une mère. Mais la vie est faîte ainsi. Si je suis une jeune mère, je fais tout pour être la meilleure...Du moins pour ma fille. Je m'en fiche de ce que pense les autres à mon sujet. Alors oui, Perséphone était la femme d'Hadès, prisonnière des enfers. Oui, Megara était l'épouse de Héraclès, qui, a connu une fin remplie de souffrance. Malgré les épreuves que j'ai vécu, ça ne me donne pas envie de mettre fin à mes jours. Au contraire, ça me pousse à aller de l'avant. Comme je l'ai dit plusieurs fois, la vie est faîte ainsi. Et je me battrai toujours pour mes proches, surtout pour ma fille qui, maintenant a besoin de moi. »